Il vient d'être érigé l'hôtel de ville
une boulangerie où les personnes, qui se
trouvent dans le besoin peuvent acheter
vingt centimes, le pain qui coûte trente
centimes dans les boulangeries particu
lières. Le comité de secours extraordinai
res dirige et alimente cette fabrique de
pains bon marché, et nous ne pouvons
refuser de servir d'organe aux plaintes que
ce nouvel établissement soulève. Il est
utile sans doute de soustraire les malheu
reux la rapacité des spéculateurs en gé
néral; il est nécessaire de porter des se
cours efficaces la classe pauvre, nous
en convenons sans détour, et néanmoins il
nous paraît qu'il faut mettre certaines bor-
nés même aut actions les plus louables, et
qu'il serait injuste de pousser lat charité
envers les malheureux que la faim tour
mente jusqu'à porter du préjudice toute
une catégoried'honnêles commerçants, de
boulangers q»i, s'ils n'avaient pas assez
de délicatesse pour se contenter d'un lé
ger bénéfice, seraient d'ailleurs dans l'im
possibilité de lever une dime sur les pau
vres cause des règlements de police très-
restrictifs et que l'on peut faire exécuter
rigoureusement Le Comité de secours eut
mieux agiselon nous, en imitant l'exemple
des Hospices, en faisant livrer le pain du
pauvre par tous les boulangers de la ville
moyennant un prix modique, sauf le
vendre un prix moins élevé encore. Cela
aurait profitéauxmasses nécessiteuses sans
nuire plusieurs familles; alors le pain
pouvait être de bonne qualité, tandis que
maintenant on le dit médiocre, car il est
fabriqué par des geus étrangers la pro
fession. Bien des familles s'en contente
ront par nécessité et ne songeront plus au
compte qu'elles ont laissé chez leur précé
dent fournisseur. Les boulangersnous le
savons, sont entourés de celte prévention
qu'ils s'enrichissent aux dépens des mal
heureux, quoique ceux qui sont parvenus
l'aisance ont évidemment employé d'au
tres ressources que la seule fabrication du
pain. L'autorité doit tendre dissiper des
préjugés qui ont eu quelquefois de funestes
conséquences plutôt que d'y donner quel
que valeur. S'il est des boulangers, qui ont
refusé de cuire pour les distributions dans
les Eglises, c'est que les exigences des ta
rifs municipaux les réduisaient des per
tes au lieu de restreindre simplement les
bénéfices, et si l'on se fût adressé leur
humanité dans les circonstances actuelles,
ils se seraient empressés d'être aussi géné
reux que tous leurs concitoyens.
ATHÉNÉE DE TOURNAI.
On lit dans le Journal de Bruxelles.
S'il nous est resté des doutes sur la
valeur intrinsèque de nos arguments, ils
se seraient entièrement dissipés la lec
ture de tout ce que les feuilles libérales
ont écrit sur la convention de Tournai.
Aucune d'elles n'a abordé de front le point
fondamental de la question faut-il dans
l'enseignement des garanties morales et
religieuses? Peuvent-elles exister sans le
concours du clergé? Voilà ce qu'on passe
prudemment sous silence, pour se jeter
dans des déclamations perte de vue sur
l'esprit d'envahissement, etc., etc.
LeLièéra/deTournaivaplus loin encore.
Selon lui, la convention que les professeurs
de l'Athénée appelaientde tous leurs vœux,
que les pères de famille de toute opinion
ont accueillie avec faveur, que l'autorité
communale a provoqué et sanctionné avec
empressement, la convention n'est qu'un
leurre pour faire tomber l'Athénée. Horace
se serait écrié Credat Judœus Apella! II
nous sera facile dit l'intrépide écrivain
du Libéral, de démontrer de la manière
la plus convaincante que le but caché du
parti clérical, en provocant la convention,
a été de faire crouler plus facilement un
établissement qui a toujours excité sa
haine et sa jalousie; une fois que l'évê-
ché sers maître exclusif de l'Athénée, il
n'y a pas en douter, il en hâtera et il
en consommera la ruine.
Le premier élément de cette démonstra
tion convaincante, ce sera, sans doute, que
près de cent élèves sont venus renforcer la
studieuse population de l'Athénée, tel a
été le premier fruit de la convention. La 1
ville de Tournai cite constamment avec
orgeuil les brillants succès de cet établis-
ment devant le jury il est permis de
croire que le mérite et le zèle des profes
seurs y sont pour quelque chose. Or tous
les professeurs ont été maintenus; ils sont
dans la vigueur de l'âge; par conséquent,
d'après les probabilités humaines, on ne
peut de sitôt prévoir un changement dans
le personnel. Si, dans une hypothèse que
nous aimons écarter, l'un des professeurs
venait oublier ses antécédents, donner
des scandales sous le rapport moral et
religieux, son exclusion deviendrait né
cessaire, même en l'absence de la conven
tion, dans l'intérêt de ses collègues et de
l'établissement. Le concours de l'Ordinaire
dans la nomination du remplacement, ne
ferait qu'ajouter de nouvelles garanties
celles que l'Athénée a déjà trouvées dans
la convention intervenue entre les deux
autorités. Preuve irréfragable, comme on
voit, de l'intention que l'intrépide logicien
du Libéral prêle l'Ordinaire de faire
tomber l'Athénée de Tournai
La commission royale des monuments
s'est réunie les 21 et 22 janvier courant
Bruxelles. Voici ce qui s'est passé dans ces
séances
Elle a fait des observations au sujet
des travaux que le conseil de fabrique de
mande autorisation de faire l'église de
Roosebeke, Flandre-Occidentale;
Elle a signalé M. le ministre de la
justice l'urgence de faire la belle et gran
de flèche en pierres de Boesinghe, près
d'Ypres, d'importantes réparations;
Elle a engagé le gouvernement faci
liter, au moyen d'un subside, la restau
ration de la jolie tour en brique de l'église
de VVulpen, Flandre-Occidentale, et le ré
tablissement des clochetons qui autrefois
couronnaient les angles de cet édifice.
imitatrices, qui, ne comprenant rien aux sublimes
cathédrales du catholicisme, ne s'inspiraient que
des productions païennes de Rome et d'Athènes.
La plupart des ouvrages qui ont approfondi l'his
toire et les règles de cette merveilleuse architecture,
tant en Allemagne qu'en France et en Angleterre,
sont dus surtout des savants et des archéologues,
et c'est leurs consciencieuses recherches qu'il
faut demander le secret de ces étonnantes con
structions, qu'ilsont si bien étudiées. On comprend
très-bien que, quand il s'agit d'élever un monu
ment nouveau, qu'il failie le génie et l'habilité
d'un architecte, qui donne les coupes et les plans
pour cat oeuvre de sa création mais, quand il faut
rétablir un édifice ancien, une église, par exemple,
bâtie dans le système ogival si peu apprécié, il est
important de connaître k quelle époque et dans
quel style elle aura été construite, et si ce style
n'est pas varié, il faut alors du savoir, des recher
ches et des études auxquelles un habile construc
teur n'a pu souvent s'adonner. Non cependant que
son expérience ne puisse être d'un grand secours,
surtout pour les divers systèmes d'étayement si
hardiment combinés par les architectes du moyen-
âge. Loin de la, et l'on ne saurait trop réclamer ses
lumières et son intelligente direction, surtout si, a
l'expérience pratique, il joint les connaissances les
plus étendues de l'art, et si k l'habileté usuelle de
l'architecte, il nuit la science de l'archéologue. Il
admirera alors et aimera ces magnifiques produc
tions que l'art chrétien a élevées sur son sol comme
une prière sublime et perpétuelle, et il ne sera pas
non plus étranger au sentiment profond qui les a
produites.
Puisse-t-on y travailler sans relâche pour que
cette belle église réveille en nous ce sentiment
involontaire de vénération, qui s'empare de notre
âme a l'aspect de tout autre édifice du XII' ou XIII"
siècle. E. L
La suite au prochain n"
—a—w g—
Hubert raconte ses malheurs, comment il s'est trouvé tout
coup plus riche qu'auparavant, grâce aux deux portraits...
Il en était là, lorsque, jetant par hasard les yeux du côté de la
cheminée, il s'écrie que vois-je Ciel les voilà mon portrait
celui de ma femme,^st-il possible!.... Louise et Mrae Hubert
ayaut aperçu les deux portraits, tombent aux pieds du comte,
et baignent ses mains de leurs larmes.
Eh bien ma bonne amie, dit M. de Lisban avec une
vive émotionavez-voirs perdu la tête
Ah! Monsieur, quelle délicatesse! quelle généiosité!
donner 4<>,ooo francs, de nos portraits!
Eh! mou cher Hubert! rien de plus simple, en vérité:
pouvais-je payer trop cher l'image de ceux qui ont exposé gé
néreusement leur vie pour sauver la mienne? Cette image
chérie est toujours dans mon cœurj je mourrais d'envie de
l'avoir aussi toujours sous mes yeux, et, grâce vous, je suis
assez riche pour sacrifier quelque chose une fantaisie.
Mais,-monsieur le comte, 4o,ooo fr.!....
Vous ne calculiez pas, Hubert, quand vous pouviez me
faire du bien, et aujourd'hui vous vous en avisez lorsque je suis
assez heureux pour vous le reudre C'est mal très-mal vous:
vouloir compter avec moi, c'est me faire seutir que je vous dois
encore plus que je ne vous donne. Mais je vois ma pelite Louise
qui rougit et baisse les yeux. Je devinesa pensée elle m'acouse.
Comment! se dit-elle, il a su notre infortune, et il est venu si
tard notre secours? que de cliangrins pourtant il nous eût
épargnés!.... Mes bous amis, quand j'ai appris votre malheur,
j'étais Lyon pour des affaires importantes, et retenu dans
mou lit par une vigoureuse goutte. J'ai fait partir en toute
hâte un jeune peintre de mes amis. 11 arrive, il se concerte
avec l'un des peintres les plus célèbres de la capitale, et....
Bicu!.... je vois présent ma bonne petite Louise, qui
sourit; la paix est faite, et je veux la cimenter, u A ces mots,
il s'approche de Louise, et lui imprime un baiser sur le front.
La famille d'Hubert resta toute la journée chez M. de Lisban.
Il avait invité les jeunes gens des villages voisins pour la fête
qu'il voulait donner Louise. Quand la nuit fut arrivé, il Et
illuminer sou château et ses jardins. Un petit oicbestre, venu
de Paris, se plaça sur un théâtre élevé sous de beaux arbres
d'où pendaient des lampions de toutes couleurs, et mit en
mouvement le bal champêtre. Des tables couvertes de rafraî
chissements sont dressées sur le gazon, et la fête se termine par
un feu d'artifice. Rien ne peut égaler la joie du oomte il se
trouvait heureux de sa rcconnaissauce.