JOURNAL 0 APRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
N» 2958.
29mc année.
■t
DE L'ANCIENNE
CATHÉDRALE D'YPRES
DE SA RESTAURATION.
Par arrêté royal du 27 janvier 1846, le
conseil de fabrique de l'église de Vlamer-
tinghe (Flandre-Occidentale) est autorisé
vendre de gré gré, la dame Marie Huu-
ghe, veuve du sieur Louis Cardinael, 43
ares, 30 centiares de terre, situés sous
cette commune, sect. B n° 36 du plan ca
dastral, pour la somme de 1,450 fr.
On lit dans le Journal de Bruxelles
Nous recevons d'Eerneghem une lettre
relative une élection qui a eu lieu dans
celte commune et dont nous avons parlé
dans notre numéro du 13 janvier dernier.
Comme cette lettre n'est pas signée, nous
ne pouvons eu faire usage.
Dans sa séance du 29 janvier, le
conseil communal deCourtray s'est occupé
d'une réclamation contre l'établissement
d'un chemin de fer de Bossuyt Courlray.
On écrit de Thielt, le 29 janvier
Si d'un côté les pluies par trop abondant
sont nuisibles sous plus d'un rapport, de
l'autre il est inutile sans doute de démon
trer les nombreux avantages que procure
l'extrême douceur de l'hiver actuel. Et
entre autres par là nos tisserands et nos
fileuses sont en état de se livrer leur
métier; en ce moment peu lucratif, il est
vrai, mais rapportant du moins quelque
bénéfice aux plushabileset aux plus actifs.
Du reste, ces braves gens se tiennent dans
l'habitude du travail, et voilà déjà un
avantage des plus importants. Le nom
bre des toiles exposées en vente notre
marché de ce jour peut s'évaluer 1,500.
Il y avait bon nombre d'acheteurs et les
transactions ont été abondantes. O11 ne
peut assez recommander nos tisserands
et nos fileuses de soigner leur travail
car toute toile de bonne matière première
et perfectionnée comme il faut, se vend
assez facilement. Il est vrai que le manque
de ressources met bien souvent nos pau
vres petits industriels dans l'impossibilité
de se rendre cet avis important; c'est
pourquoi il est si vivement désirer qu'il
soit avisé par qui de droit au moyen de
remédier au mal.
Un projet de loi fort important pour
les localités des Flandres que les inonda-
lions périodiques viennent dévaster, a été
présenté la chambre par M. le ministre
des travaux publics; en voici le texte
Art. 1er. Le gouvernement est autorisé
ouvrir, de Deynze Sehipdonck, un canal
de dérivation des eaux de la Lys, vers le
canal de Gand Ostende, sauf régler
ultérieurement, par une loi, le concours
des provinces ou autres intéressés, s'il y a
lieu.
Art. 2. Un crédit de cinq cent mille francs
(500,000) est ouvert au département des
travaux publics, pour les premiers travaux
du canal prémentionné.
Art. 3. Cette dépense sera provisoire
ment couverte au moyen d'une émission
de bons du trésor.
Interpellé par M. Lestiboudois dans
la séance de la Chambre des Députés du
30 janvier, M. Cunin-Gridaine a déclaré
qu'une nouvelle convention a été conclue
entre la France et la Belgique et qu'elle
sera l'objet d'un projet de loi qui sera pré
senté prochainement.
On lit dans Y Indépendance La
Gazette d'Aix-la-Chapelle annonçait der
nièrement que 97 prêtres catholiques po
lonais exilés en Sibérie par ordre des auto-
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 94, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE ràBOHHEMEKT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 45®
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIOXS.
19 centimes par ligue. Les ré
clames, *5 centimes la ligne.
vérité et justice.
-■
TPB.SS, 4 Février.
ET
3
La forme des églises du XII" au XIII" siècle (1)
est la même qu'au siècle précédent, sauf que le
déambulatoire s'y rencontre plus souvent et que
le triforium, qui se faisait remarquer dans quelques
édifices de la fin du XII" devient presque général.
On cessa de construire des cryptes sous les églises
et la chapelle placée au chevet prit de plus larges
proportions. L'abside, au lieu d'être circulaire,
esta pans coupés, et quelquefois se termine en
ligne droite.Les Arcatures et les Balustrades,
sont formées par d'arcs tribolés ou par de simples
lancettes. Les Arcades sont au tiers-point sur
élevées; elles sont composées d'une plate-bande
étroite entre deux tores, ou de deux tores réunis.
Les Nervures sont couvertes par la pointe
mousse. Les Voûtes sont plus élancées, et sou
tenues par des nervures. Les arceaux des voûtes en
ogives sont croisés comme ceux des voûtes h plein
cintre. (2)Les Piliers sont semblables b ceux du
XII", mais le plus souvent cylindriques, avec des
colonnes cantonnées en croix; ayant des faisceaux
de colonettes garnies d'anneaux a chaque étage delà
grande nef. Les Chapitaux sout garnis de crosses
végétalesou de feuilles indigènes. Les Fenê
tres, sont allongées, et terminées en forme de fer
de lance; (3) tantôt simples, tanlôt géminées;
mais alors elles sont surmontées d'un œil de bœuf,
ou d'un quatre-feuilles(4) et renfermées dans
une ogive de plus graude dimension; des colon-
nettes ornent les pieds-droits et les meneaux.
(1) La plus belle époque de l'architecture ogivale est le XIIIe
siècle. Dès la fin du XIVe, il y eut moins de rectitude dans les
lignes, moins d'harmonie dans l'ensemble, et l'architecture
perdit beaucoup de son élévation.
(2) C'e3t certes dans la construction des voûtes, que les
architectes des XIIe et XIIIe siècles ont montré le plus d'ha
bilité. Nous devons pour nous en convaincre qu'admirer, les
voûtes de notre belle Cathédralequi sont jetées d'un mur
9 l'autre plus de quatre-vingts pieds d'élévation, avec une
t hardiesse étonnante. Et pourtant elles n'ont pas neuf pouces
d'épaisseur, ni ne sont faites en pierre de taille, mais bien, en
petites pierres mêlées avec beaucoup de mortier. Ces voûtes
ainsi construites, si faibles en apparence, ont une telle solidité
qu'elle résistent, après des siècles, aux efforts des hommes et
desélémens; comme nous le prouve Monsieur de Caumont
lorsqu'il dit Je connais des voûtes du XIIIe siècle qui sont
exposées depuis plus de trente ans l'action des eaux plu-
n viales par suite de l'enlèvement des toits des églises dont
elles font partie et qui sont encore très-solides.
(3) Comme elles ressemblent en quelque sorte un fer de
lanceles antiquaires Anglais leur ont donné le nom de lan
cettes
(4) QuMre-feuiHes diffèrent des trèfles en ce qu'ils ont
quatre lobes au lieu de trois.
Le Portail est une colonnade très-souvent garnie
de statuessoutenant les voussures couvertes de
figurines d'Anges et de saints. Dans les églises qui
ne sont pas très-ornées, les voussures sont gar
nies simplement de tores, et les parois latérales de
colonnes sans statues. Le Tympan est enrichi de
bas-reliefs qui ne présentent plus les formes raides
et amaigries du XIIe siècle. (1) Les Modillons
sont le plus souvent en forme de consoles séparées
par des arcatures ou des portions de cannelures,
et l'on rencontre encore parfois des têtes saillantes
délicatement sculptées au milieu des feuilles enta-
blées. Cette alliance des anciens modillons avec le
nouveau système d'ornements adopté pour les cor
niches au XIIIe siècle produit un effet très-agréa
ble. Les Tours sont très-élancées et ont la
forme octogone; (2) elles sont surmontées de py
ramides élancées qui donnent tant de charme et de
mouvement h l'architecture ogivale.
Objet d'admiration pour les siècles qui les ont
vu naître ces tours feront l'étonnentent de tous
ceux qui seront témoins de leur durée.
E. L.
La suite au prochain N".
(Q La statuaire fit de grands progrès partir de la fin du
XIIe sièclej on remarque dès la première moitié du XIIIe de
la souplesse et du mouvement dans les poses, et de l'expression
dans les figures. On ne vit plus de ces statues qui s'allongèrent
en forme de gaine et qui rappelèrent la raideur et l'immobilité
des statues égyptiennes.
(2) Ou sait que les tours romanes sont le plus souvcnl ter-
miuées par une pyramide quatre pans.