M. Hammelrath vient de gagner com plètement devant la Cour d'appel de Gand le procès contre les époux Dupas de Paris, qu'il avait perdu Ypres en première in stance. La Cour a décidé, par application de l'arrêté-loi de Guillaume, du 5 septem bre 1814, que le Belge, créancier d'un Français ayant fait faillite en France, n'est pas tenu par le concordat passé et homo logué dans ce pays, quand il n'a donné qu'un vote négatif lors de la délibération qui a précédé cet acte; en conséquence que M. Hammelrath, malgré le concordat qui accordait une remise et un délai, a pu for cer ses débiteurs par saisie lui payer in tégralement et de suite ce qui lui était dû. De plus, il a été déclaré que la femme, fe- sant habituellement les achats pour son mari en Belgique, était censée avoir pro curation suffisante pour effectuer volon tairement ou sur poursuite judiciaire, le payement en numéraire ou autrement des marchandises achetées. En fait, la préten tion de violence morale a été*écartée. Par suite, M. Hammelrath a été déchargé des restitutions et dommages que lui avait imposés le premier juge, et M. Dupas a été condamné aux dépens. Quatre personnes de Gheluvelt ont été poursuivies, comme ayant répandu des bruits tendant faire accroire qu'une vil lageoise de la même commune s'adonnait la magie. Cette affaire a occupé le tribunal pendant deux audiences. Le mari de la prétendue sorcière s'était constitué par tie civile. Finalement, aprèsl'audiliond'un grand nombre de témoins, qui venaient rapporter les propos de commères qui avaient été tenus, le tribunal a acquitté deux des prévenus, et a condamné les deux autres en vingt cinq francs d'amende, vingt cinq francs de dommages intérêts et aux dépens. La commission royale des monuments a décidé, dans une dernière séance, qu'au commencement du mois de mars elle se rendra Menin pour y vérifier l'état du beffroi, et Audenaerde l'effet d'exami ner les trois façades de l'Hôtel-de-Villé, dont la réparation est terminée, et de don ner son avis sur le parti prendre au sujet de la façade principale, façade que doit être entamée cette année; a arrêté la réparation des grandes fenêtres gothiques de l'église de S'-Marlin, Ypres. On écrit de Dinant, 6 février: Un bien triste événement vient de jeter l'alar me et l'effroi dans notre ville. Deux jour nalières avaient été commises la garde d'une domestique malade, chez M. J pendant la nuit du 4 au 5 de ce mois. il heures du soir, la dame de la maison étant allée visiter la malade avait recom mandé ses gardes de la bien soigner et de ne pas faire du feu, une trop grande chaleur pouvant être nuisible. Cependant le lendemain malin vers 8 heures les fem mes n'étant pas encore sorties de leur chambre, et madame Jn'entendant aucun bruit, alla frapper la porte. Per sonne ne bouge... elle frappe encore... même silence. Elle enfonce enfin la porte, mais quel spectacle se présente ses yeux! La chambre remplie d'un acide carbonique. Elle voit une des femmes gisant terre et les deux autres sur le lit, toutes trois ne donnant plus le moindre signe de vie! elles étaient asphyxiées. On crie au secours: médecins, pharmacien, prêtre, tout arrive; on s'empresse de leur procurer les soins les plus éclairés et les plus empressés, et grâce au zèle intelligent et l'activité re doublée de MM. les docteurs Laurent et Didot, on acquiert bientôt l'espoir d'en rappeler deux la vie, mais hélas! la plus forte et la plus robuste, celle qui avait été trouvée gisant terre, avait succombé; tous les efforts furent vains. Un superbe morceau de mosaïque romaine a été découvert la semaine der nière Famars, village près de Valeneien- nes où se trouvaient autrefois un temple de Mars et une ville romaine. On écrit de Nimègue le 7 février Hier soir, entre onze heures et demie, nous avons éprouvé une légère secousse de tremblement de terre qui a duré 3 4 secondes; quelques instants après un ou ragan terrible éclata, le baromètre descen dit 1 sous 0, le vent 0. S 0. Plusieurs personnes prétendent que pendant la nuit du 31 janvier dernier, vers deux heures, ce phénomène s'est également reproduit. Nous lisons dans une correspondance de La Haye Quelques personnes bien informés croient que la présentation du projet de loi tendant approuver les mesures de représailles contre la Belgique n'a eu lieu que pour la forme, et que, dans les cham bres belges, tout comme dans les nôtres, la discussion n'aura pas lieu comme étant sans objet; c'est-à-dire que l'on pense, d'après la tournure que prennent les né gociations entamées depuis quelques jours et suivies avec beaucoup de zèle de part et d'autre, qu'elles seront arrivés un résultat avant le moment fixé pour la discussion publique dans les chambres des deux pays. S'il en pouvait être ainsi, on n'aurait qu'à s' en féliciter, dans l'intérêt de la Hol lande comme de la Belgique, car cette discussion publique, assez irritante de sa nature, ne pourrait qu'aigrir les esprits et par conséquent aggraver la position. Mais il faut dire aussi que beaucoup d'hommes qublics croient que quand même un traité de commerce et de navigation serait in tervenu, on rendrait ainsi la discussion publique sans objet apparent, il n'en sera pas moins strictement légal de faire inter venir les chambres. Il y a quelques jours, l'imprudence d'une domestique a failli donner la mort la famille de M. Pilloye, salinier Landre- cies. Celte fille après avoir laissé séjourner pendant deux jours des haricots dans une marmite de cuivre où ils avaient d'abord été soumis la cuisson, les accommoda et les servit sur la table de son maître. A peineeut-on touché ces mets,que chacun commença éprouver des symptômes d'empoisonnement. Un médecin appelé aussitôt fut assez heureux pour neutraliser les effets de la substancedélétère et arrêter le mal dans sa source. On lit dans le Libéral Liégeois Voici un fait qui réveillera, nous en sommes sûrs, de doux souvenirs dans le cœur de plus d'un de nos vieux Liégeois Cesjours derniers sont arrivés dans no tre ville trois Jésuites anglais: ils sont venus revoir, disent-ils, leur demeure originaire, située près de la citadelle et si célébré jadis par son excellent pensionnat, où les jeunes gentilshommes des familles les plus distinguées de l'Angleterre et de la France les contradictions perpétuelles d'une feuille, qui n'a pour règle que de s'acharner contre tout ce qui de près ou de loin semble pouvoir apporter quelque avantagea la religion du pays. Aussi ne confondons nous nullement les déclamations du Progrès avec l'opinion consciencieuse que la minorité de la Chambre a pu se former de la cession M. Habets; c'était un sujet d'examen, les sentiments pouvaient diverger, chacun a émis le sien suivant sa conviction personnelle, la majorité a décidé: il n'y a dans cette marche rien que de normal et de convenable. Il n'y a mépriser que les sottes et inconvenantes diatribes d'une presse habituée h tous les excès. dards empoisonnés ne sauraient se décrire; jetais comme plongé dans une fournaise. Rowley, dont le hamac était pendu une trentaine de pieds du mien, ne tarda pas donner de la voix, je l'entendis lancer des ruades, se cabrer, piquer des têtes, hurler avec une vigueur et une énergie qui, en toute autre circonstance, eut été fort bouffonne; mais les choses prenaieut une tournure un peu trop sérieuse pour prêter rire. Grâce aux horribles ventouses sacrifiées que m'infligeaient les moustiques et l'influence des vapeurs méphitiques qui m'avaient déjà pénétré d'outre en outre, uue violente fièvre s'était soudain empaiée de moi j je me sentais tour tour brûlant et glacé, j'avais la langue desséchée, mes paupières battaient convulsivement, mon cerveau me semblait en fermentation. Uue sourde se cousse retentit sur le sol c'était mon compagnon qui venait de sauter a bas de son hamac. Où sommes-nous? s'écria-t-ilsur terre ou dans l'enfer? IJolà! arriéres, Pablo, Matteo! Kn ce moment un cri, mais un cri déchirant de terreur et d'angoisse comme jamais mes oreilles n'en avaient entendu, un cri tel qu'une femme seule peut le pou.-ser dans un instant d agonie, résonna quelques pas de nous. Je m'élançai terre, et soudain, au milieu de l'obscurité, deux fantômes blancs passèrent rapidement devant moi en répétant, avec cet accent de désespoii^qui avait arrêté mou sang dans mes veines Au secours, au secours! pour l'amour de Dieu, au secours! Je reconnus sans peine des femmes qui fuyaient, et derrière elles j près de les atteindrecourant et bondissant avec d'éuor- tara enjambées, j'aperçus tr<)'s "u quatre formes noires que je fus leuté de prendre pour des é'res d'un autre monde. Leur silhouette avait bien quelque chose d'humain mais si hideux, si horrible si monstreux était leur aspect, que, dans ce raviu égaré, au milieu de l'obscurité qui nous enveloppait, leur appariliou soudaine était de nature ébranler les nerf les plus solides. Uu-wley et moi nous restâmes un instant comme paralysés; mais un nouveau cri nous reudit bientôt notre présence d'es prit. Une des fugitives venait de faire un faux pas ou de tom ber d'équisement, et gisait terre comme une masse ineite. Les vêlements de sa compagne étaient déjà enlre les griffes de l'un dis spectres, démons, monstres quels qu'ils fussent, qui la poursuivaient, un instant encore et c'en élait fait d'elle, sans doute; mais Rowley, poussant un cri d'horreur, s'élança sur le noir assaillant et lui assena un furieux coup de macheto; au même instant, et sans que je susse comment cela se fit, je me trouvai luttant corps corps avec un de nos mys térieux adversaires, mais le combat n était pus égal. En vain frappious-nous d'estoc et de taille avec nos coutelas, les monstres étaient couverts d'une armure presque impéné trable l'acier. Bientôt d'ailleurs nous nous sentîmes étreiuts dans de longs bras musculcux terminés par des maius dont les ongles étaient aussi durs et aussi acérés que les serres d'un aigle. Ces redoutables griffes se plantèrent dans la chair de mes épaules, et attiré irrésistiblement sur le sein de mou furieux ennemi, je fus étouffé comme dans l'embrassement d'un ours. A-lors un visage giimaçant, moitié humain, moitié bestial, s'approcha de ma face, et je vis briller de longues dents blanches que j'entendais grincer de rage. Rowley au secours, on me dévore m'éciiai-je. Mais Rowley, malgré sa force de géaut, était aussi impuis sant qu'uu enfant dans l'étreinte de ces terribles adversaires. Il était quelques pas de moi, disputant sa vie deux des monstres et faisaut des efforts surnaturels pour ressaisir son coutelas qui lui avait été arraché des mains. Tous ces événements s'étaieut passés eu une minute ou deux dans un espace de quelques mètres de citcouféreuce la pâle lueur des étoiles et des faibles restes de notre feuqui était assez éloigné de nous. Al»! celui-ci a porté, m'écriai-je en sentant pénétrer dans le flanc de mon adversaire la lauae de mon macheto; mais ce haut fait faillit me coûter cher. Hurlant de rage et de douleur, le monstre m'étreignil encore plus étroitement sur son corps velu et ses ongles labourant profondément mon dos, me causèrent de si atroces soùlfrances que mes yeux se fermè rent et que je me sentis sur le poiut de perdre connaissance. Soudain une détonation retentit mes oreilles, puis une dou zaine de coups de fusils et de pistolets se succédèrent rapide ment, accompagnés d'un chœur de rugissements., de cris dé chirants et de rires surnaturels. Le démou qui m'éorasait sur sa poitriue relâcha légèrement son étreinte; un bras noir passa devant ma face; une éblouissante lumière pénétra mes paupières fermées; j'entendis une explosion, uu hurlement et je tombai lourdement terre, délivié de l'embrassement de mon antoganiste. C'est là tout ce dont je me sonvieune. La fatigue, la douleur, l'effroi et les vapeurs pestilentielles avaient tiiomphé de ma force, je venais de uf évanouir. Pour être continué,)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 2