pides, qu'il était craindre que les révoltés
ne s'emparassent du passage sur la Vistule
Podgorze, et ne propageassent l'insur
rection au loin dans l'empire. 11 est donc
retourné son ancien poste de Podgorze,
sans avoir été attaqué par les insurgés.
Une lettre de Gleiwilz ajoute que les
révoltés ont détruit le pont qui sépare
Cracovie de l'Autriche. Cette même lettre
porte 20 000 le nombre d'hommes qui
sont sous les armes dans la ville seule
ment.
On n'est pas sans inquiétudes sur les
dispositions des troupesqui tiennent garni
son en Galicie. L'esprit de révolte fermente
dit-on, dans trois régiments. Plusieurs sous-
officiers ont été arrêtés.
Enfin, nous lisons dans une correspon
dance de Bromberg la Gazette pour la
Prusse Le 20 au soir on a tout coup
battu le rappel l'infanterie s'est portée au
pas de charge vers les portes; les dragons
sont montés cheval; l'artillerie a attelé;
les officiers d'état-major al laient et venaient
dans tous les sens; quelques coups de fusil
ont même été tirés. Les bruits les plus
étranges ne tardèrent pas se répandre.
Tantôt on disait que la ville de Korowona
avait été prise par les insurgés, et que tous
les détenus de la maison de force avaient
été mis en liberté; tantôt que 600 Polonais,
venus de Dantzig, se trouvaient dans la
forêt de Mysleuczneck, et qu'ils allaient
tenter une attaque contre Bromberg; l'in
quiétude que ces bruits avaient fait naître
n'est pas encore dissipée; aussi tout est ici
sur pied de guerre.
Suivant une lettre que nous trouvons
dans le Correspondant de et pour Allemagne,
un soulèvement aurait aussi éclaté en Vol-
hynie; la conspiration polonaise a, comme
ou voit, des ramifications extraordinaires.
M. Lane, ministre américain résidant
Londres, consulté par le secrétaire d'état
Bucbanan sur la question de savoir si les
préparatifs militaires de la Grande-Rre-
tagne ont pour but l'éventualité d'une
guerre avec l'Amérique, a répondu que
non; il pense pouvoir compter ce sujet
sur les déclarations qu'il a reçues de lord
Aberdee».
M. Paickenham, ministre anglais auprès
du gouvernement américain, a offert au
présideut Polk, au cas que celui-ci refuse
rait l'arbitrage d'une tête couronnée, de
s'en référer la décision que proposerait
une commission choisie parmi les juris
consultes les plus distingués. M. Polk a
répondu que les États-Uns ne consenti-
raient de s'en référer aucune puissance
quelqu'intelligente et quelque respectable
qu'ellefut, suruneprélentiondelanature
de celle qui concerne la possession de
a l'Orégon. Reste voir comment le con
grès américain considérera le message du
président.
Les événements de l'Algérie continuent
être en France un sujet d'attention et de
polémique. Nous annoncions déjà hier la
rentrée du général Cavaignac Tlemcen;
elle a eu lieu, sans qu'il ait pu atteindre
e but qu'il se proposait, en essayant une
expédition sur le territoire marocain. La
deïra d'Abd-el-Kader n'a pas été aperçue.
Le Sénat espagnol a continué dans la
séance du 26 février la discussion du projet
de loi électorale. Elle n'offre aucun intérêt.
Plusieurs articles ont été adoptés, et on
croit que le Sénat volera le 27, l'ensemble
du projet de loi. Le ministre des finances,
M. Pena Aguagyo, a présenté au Congrès
le projet de loi sur la dotation du culte et
duclergé. La Gazette ne contient pasencore
l'exposé des motifs. Voici les fonds qui sont
destinés l'entretien du clergé i# Le pro
duit des biens patrimoniaux qu'il admi
nistre en ce moment; 2° le montant des
engagements contractés parles acquéreurs
de biens nationaux; 3° les revenus de la
bulle de croisade; 4° les revenus de tous
les cens de l'Etat. Les créances personnelles
du clergé seraient liquidées partir du
1" octobre 1841.
FRANCE. Paris, 4 Mars.
Une catastrophe qui par des résultats
rappelle presque celle du chemin de fer de
Versailles, vient d'arriver sur celui de.
Saint-Etienne Lyon.
Voici d'après les renseignements, com
ment l'accident serait arrivé
A Vernaisson la locomotive qui entraî
nait le convoi parti de Saint-Etienne
midi s'étant dérangée, deux dépêches sont
parties, l'une pour Lyon, l'autre pour
Givors, pour demander une locomotive
de secours; celle venant de Givors arriva
la première, et fut placée la tête du
convoi, qui reprit aussitôt sa route, mais
bientôt les conducteurs de la machine vi
rent arriver sur eux toute vapeur la
locomotive de renfort partie de Lyon; per
dant alors la tête ou désespérant d'arrêter
temps, ils s'élancèrent hors de la voie et
en furent quittes pour des blessures plus
ou moins graves. Une seconde après
un choc épouvantable avait lieu, et le reste
est plus aisé coucevoir qu'à exprimer.
On a déplorer la mort de huit per
sonnes; quinze autres ont été blessées.
Une nièce du Roi deSuède veut fonder
Un établissement des Frères des Ecoles
chrétiennes Mirepoix, diocèse de Pau.
Elle donne cet effet un château de 40,00(1
francs.
On a dit-on, reçu au ministère des
affaires étrangères des nouvelles fort gra
ves de la Pologne. Par suite des derniers
troubles de Posen, un corps considérable
de troupes russes est arrivé sur les fron
tières de la Pologne prussienne.
On écrit de Marseille, le 27 février
Par YMerculanumarrivé hier de Li-
vourne, nous apprenons qu'un cinquan
taine d'arrestations viennent d'avoir lieu
Pesaro et Jano, dans les Etats romains.
Quelques personnes sont parvenues
échapper aux poursuites de la police on
cite entre autres le comte Montevecchi,
appartenant l'une des familles les plus
distinguées du pays.
Les individus compromis dans la der
nière affaire de Rimini qui, au nombre de
vingt-deux, s'étaient embarqués sur l'A
driatique, et qui avaient été obligés par le
mauvais temps de relâcher Fiume dans
la Dalmatie, ont été livré par l'Autriche
au gouvernement papal; ils sont arrivés
dernièrement Ancône sur un navire au
trichien et ont été renfermés dans le fort.
M. le prince de Joinville et M. le duc
Alexandre de Wurtemberg sont Fontai
nebleau, où doit avoir lieu une grande
chasse au cerf.
La Chambre des Députés a examiné
aujourd'hui, dans ses bureaux, plusieurs
projets de loi et notamment celui sur la
réforme postale. Le principe de ce projet
a soulevé de nombreuses objections; mais,
en général cependant, les bureaux ont re
connu que cette mesure introduit de gran
des améliorations dans le service actuel.
La commission se compose de MM. Che-
garay, Wustemberg, Tesnières, Dugabé,
Lenoble, Quesnault, Félix Réal, Vuitry et
Vivien. On n'y compte qu'un seul membre
de l'opposition, M. Vivien.
REVOE POLITIQUE.
catastrophe sur le chemin de fer de sl-étienne.
DERNIÈRES NOUVELLES D'ALGER.
Le Messager publie les rapports officiels sui
vants
Le maréchal duc d'Isly au ministre de la
guerre.
Revers nord du Jurjura, cbez les Guechtoula,
Le 20 fe'vrier i846.
Monsieur le Ministre
Je n'ai pu franchir les montagnes des Beni-
Khalfoun que le i5.
Les Beoi-Kbalfoun, surpris, avaient fui chez
leurs voisins,et ne m'ont opposé qu'une résistance
insignifiante, dans laquelle nous n'avons perdu
qu'un seul homme. Je fus camper le même jour au
pied des Flissas du sud, qui n'avaient jamais obéi
a notre agba Ben-Zamoun.
J'avais châtié en passant les Beni-Khalfoun; je
restai eucore sur leur territoire la journée du len
demain 16. Je fus rejoint le même jour par M. le
général Gentil, et je le renvoyai reprendre son
poste au col des Beui-Aïcha. Le 17 et le 1 8, j'ai
envahi les montagnes des Flissas insoumis. Des
groupes armés très-nombreux se sont présentés au
loin sur plusieurs points, mais ils n'ont pas osé at
taquer. Le 19, ils sont venus au nombre de 3
4,ooo sur les montagnes élevées a la gauche de
mon camp; mais je n'ai pas voulu les attaquer,
prce que j'étais résolu me rapprocher par la val
lée de Boghni des sources de l'Oued-Kseuboù
Abd-el-Kader était campe depuis plusieurs jours.
Après avoir marché une heure et demieuous
découvrîmes la lunette de cavalerie de l'émir et
tout son bagage engagés dans un sentier fort diffi
cile, sur une crête qui touchait k la région des
neiges. Au lieu de venir m'attaquer, comme il l'a
vait promis aux Kabyles il descendait le revers
sud-ouest de la grande chaîne rocheuse du Jur
juraet rentrait dans le Hamza i,5oo 2,000
Kabyles couvraient cette rétraite pénible soit par
intérêt pour l'émir, soit parce qu'ils voulaient dé
fendre leurs habitations.
Arrivé a une grande portée de fusil des Kabyles,
ils commencèrent le feu. Je fis aussitôt jeter sac k
terre a trois bataillonsqui attaquèrent immédia
tement par la gauche et par la droite.
L'ennemi fut successivement délogé de plusieurs
positions, et forcé enfin de défiler en masse dans un
ravin où il fut fusillé de très près. Il y laissa bon
nombre de morts, et fut poursuivi jusqu'à nuit
close, sans qu'on ait pu atteindre la colonne d'Abd-
el-Kader.