craintes sérieuses pour l'avenir, si la cou
ronne ne parvenait pas son but, celui
de reconstituer un ministère sur les mê
mes bases que le ministère Vandeweyer,
soit avec les mêmes, soit avec d'autres
hommes.
Mercredi a eu lieu Roulers l'élection
d'un sénateur en remplacement de M.
Bonné-Maes, décédé.
589 électeurs ont pris part au scrutin.
Voici comment les suffrages se sont ré
partis
M. le baron de Mooregbein a obtenu
325 voix, M. Lebailly-d'Hondt 165, et M.
De Neckere 100.
En conséquence M. de Mooreghem a
été proclamé sénateur de Roulers.
M". Molès-Lebailly-D'hondt Bruges, qui
avait été proposé par un nombre d'élec
teurs dé l'arrondissement de Roulers, pour
remplir une vacance au Sénat, voulant,
malgré sa nonélection, témoigner sa re
connaissance envers les électeurs qui ont
bien voulu lui accorder spontanément lèur
suffrage, dans l'assemblée électorale du 10
mars, vient de donner une somme de mille,
francs pour être répartie entre la ville de
Roulers et les communes de Lichtervelde,
Beveren, Gits, Hooglede, Staden, Ouckene,
Moorslede et Ardoye, et y être distribuée
en pains aux ouvriers sans travail. (i\ouv
Le tribunal civil, de Gand a décidé;,
la semaine dernière;, que l'art. 229 du
Code civil, portant que l'époux contre
lequel le divorce aurait été admis perdra
tous les avantages, que l'autre époux lui
aura faits par le' contrat de mariage, est
applicable la séparation de corps.
Une terrible catastrophe a eu lieu
lundi vers six heures du matin dans la
commune de Pâturages, près Mons. Le
sieur Marousé était descendu une lumière
la main et un jeune enfant sur le bras
dans sa cave où se trouvait un dépôt de
poudre. Un instant après une explosion
eut lieu le malheureux enfant fut trouvé
mourant sur une haie voisine, et le sieur
Marousé presque expirant et murmurant:
De l'eau! de l'eau! La belle-mère de ce
derniercouchée au rez-de-chaussée
tomba sans vie au fond de la cave par le
plancher entr'ouvert. Seule, la femme du
sieur Marousé, qui était dans une pièce
plus éloignée, n'a point été victime de ce
déplorable accident.
Lundi, vers onze heures du soir, un
incendie a éclaté dans une fabrique
moudre du gruau, exploitée par le sieur
François Cuisset, Gand. Le feu a fait en
peu de temps des progrès tellement rapi
des qu'à l'arrivée du corps des sapeurs-
pompiers il ne restait du bâtiment que les
quatre murs. Tous les efforts ont dû se
bornera préserver les maisons attenantes
et étouffer les flammes dans leur vaste
foyer.
Il se trouvait en magasin deux cents
hectolitres gruau qui ont été en partie
détruits et une cargaison de houille que
l'on est parvenu soustraire l'incendie.
Le bâtiment avec tout ce qu'il contenait
en ustensiles et en marchandises était' as
suré pour une somme de 46,000 ff. La
cause de ce sinistre est inconnue et le dom
mage qu'il a occasionné n'a pu encore
être évalué.
M. le bourgmestre, M. l'échevin Van
Pottelsberghe et plusieurs autres mem
bres de l'autorité civile et militaire, se
trouvaient sur les lieux du désastre, ainsi;
que le corps de gendarmerie.
Un malheur est arrivé hier Zwynd-
recht: Un viellard de 73 ans, mendiant
de profession, voulant traverser le chemin
de fer au hameau du S'-Esprit, au moment1
où le convoi arrivait de S'-Nicolas a été
broyé par les roues.
Le Moniteur promulgue la loi qui ou
vre au département de la guerre un crédit
de 153,000 francs destiné des travaux
militaires, et qui autorise le gouvernement
aliéner des propriétés.
Des bruits ayant répandues dans le
public et acrédités par la presse sur la
prétendue aparilion des symptômes sur
les plantes de colza d'une maladie sembla
ble celle qui a atteint l'année dernière la
plante de la pomme de terre, M. le minis
tre de l'intérieur a chargé immédiatement
le professeur d'agriculture de la ferme ex
périmentale de l'école de médecine vété-
rinaire et d'agriculture de l'Etat de s'as
surer de l'exactitude des faits qui avaient
été avancés.
Ce professeur vient d'adresser au minis
tre de l'intérieur un rapport dont il résulte
que les bruits répandus n'ont aucun fon
dement et paraissent plutôt avoir eu pour
but d'amener une hausse momentanée
dans le prix des huiles.
Vendredi dernier, Vedrin, un jeune
homme a été enseveli dans une bure d'ex
traction de minerais. Les travaux ont été
immédiatement commencés avec le plus
louable zèle pour sauver le malheureux
et ils ont été couronnés d'un plein succès.
Le jeune homme a été rétiré sain et sauf;
il en a été quitte pour quelques légères
luxations.
Le 5 7 heures du matin, on a retiré
du canal de la Campine, l'écluse n" 7
sous Gheel, le cadavre du nommé P.-J.
Morbée. Ce malheureux, né Bruges; avait
été plàcé comme insensé Gheel par les
hospices d'Anvers.
On a retiré hier matin du petit bas
sin Anvers le cadavre du nommé Moreels,
canonnier de la 15* batterie en garnison
en cette ville. Cet homme avait disparu
depuis le dimanche du carnaval. On a re
connu une contusion sa Ggure.
Une fille de Boulilly, qui se trouvait
en état d'arrestation dans la prison de
Caen, est parvenue, le jour du mardi gras,
l'aide d'un déguisement, tromper la
vigilance du gardien, et s'esquiver adroi
tement. Elle a revêtu le costume d'une
sœur religieuse; le gardien, trompé par
la petite cornette blanche et le rosaire,
s'est incliné profondément devant la sœur
improvisée, et les grilles se sont grande
ment ouvertes pour la laisser passer.
Le 15 février, M. Rapine, jeune
homme marié depuis quinze jours, pro
priétaire Vercheny, près Nancy, a été
victime d'une grave imprudence. Ayant
abattu une pièce de gibier et voulant
recharger son fusil, il appliqua le canon
sa bouche pour souffler dedans afin de
s'assqrer quel était le côté des deux coups
qui était parti. A cet instant, le chien du
fusil s'abattit du côté qui était resté chargé
fatigues du corps elles impressions morales les plus
tristes elles pluspénibleslesattendentdansi'accoin-
plisseiuent de leur tâche. Jamais leurs yeux ne se
reposent que sur une nature morte et désolée, que
sur les misères et les souffrances de l'humanité;
jamais les doux moments que donnent un beau ciel,
une tiède température, une riante et heureuse con
trée, que donnent les arts et l'industrie de l'homme,
n'arrivent pour eux; jamais les joies de la vie!
Pendant que les uns remplissent a l'hospice tous les
soins d'une domesticité volontaire, lesautress'élan-
cent au milieu des tempêtes et des frimas, interro
geant les neiges, écoutant les moindres sons, et se
précipitant travers tons les périls au premier in
dice, au premier signal de détresse.
Si leur énergie de dévouement s'exalte dans une
pareille lutte contre les éléments, leur force physi
que s'épuise bientôt; leur santé s'altère, et une
vieillesse anticipée les oblige de quitter leur belle
œuvre. Rarement voit-on des cheveux blancs sur
le front des religieux du mont Saint-Bernard; la
jeunesse seule peut résister au séjour de l'hospice.
Mais en sortant de la milice la plus active, les moines
invalides ne vont pas trouver le repos ils fout
d'abord un service tnoius pénible dans des postes
placés moins liant sur la montagne, puis ils vont
parcourir, en quêtant, les villes et les campagnes
de l'Italie et de la Suisse; car, après avoir été riche,
l'hospice ne possède plus que quelques minces
revenus, et les moines, pour exercer leur sainte
hospitalité, sont obligés de recourir a la charité
publique.
Les religieux du mont Saint-Bernard ont pour
compagnons de leurs héroïques travaux de puis
sants auxiliaires qui s'associent a eux avec une
intelligence merveilleuse, et qui partagent aussi
leur honorable célébrité; ce sont les chiens du mont
Saint-Bernard. Les chiens de cette noble famille,
que l'on ne trouve guère ailleurs que sur les chaînes
alpines du Valais, dans la contrée des neiges, sont
d'une grandeur extraordinaire; leurs membres,
parfaitement proportionnés et taillés avec une vi
gueur peu commune, se couvrent d'un long poil
rude; leurs larges pattes paraissent avoir été dis
posées de manière n'enfoncer que difficilement
dans la neige, leur physionomie est fière et sauvage,
leur démarche imposante; tout leur ensemble enfin
est plein de force et de dignité, et lorsqu'on les
rencontre dans les solitudes glacées de la montagne,
ils semblent en parfaite harmonie avec l'aspect
grandiose des lieux. Mais la beante' instinctive de
ces magnifiques animaux est supérieure encore a
leur beauté physique. On ne saurait croire avec
quelle étonnante sagacité ils comprennent la mis
sion qu'on leur donne, avec quel zèle ils aident le
dévouement des moines, avec quelle sympathie
profonde ils partagent leurs généreux efforts.
Dès les premières heures du jour, et après avoir
été munis d'un panier où l'on renferme du vin, du
pain, ils quittent l'hospice et vont explorer les
abords de la montagne, pour voir si des malheu
reux voyageurs ne se sont pas égarés pendant la
nuit. Ils tiennent tous leurs sens, la vue, l'ouïe,
l'adorat, éveillés, attentifs; ils promènent leurs
regards sur la blanche surfàce.du mont, et si quel-
qu'accident. de couleur, si quelque mouvement de
neige les frappe, ils courent aussitôt les reconnaître;
si un murmure plaintif s'élevait dans l'espace, leur
voix répondrait aussitôt pour annoncer une pro
chaine délivrance, et ils s'élanceraient dans la di
rection du son le nez élevé au vent, ils recueillent
toutes les émanations que peut apporter la brise, et
c'est avec toute l'ardeur d'un chien de chasse qu'ils
s'émeuvent aux avertissements de leur adorat.
[Pour être continué.)