JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2971. 29me année. TPB.33S, 21 Mars. Monsieur le Rédacteur, Je viens vous demander un place dans les colonnes de votre estimable Journal, non pour faire 1 eloge d'un homme de bien, d'un bienfaiteur de l'humanité, d'un homme de toutes les vertus, M' Deconinck est bien audessus de tous mes éloges, mais pour montrer combien notre population a été sensible la perte de ce digne homme. Un service funèbre a été célébré dans notre église en reconnaissance des bienfaits qu'il a toujours pratiqués envers nos pauvres qui sont si nombreux, aussi il y avait un immense concours de paroissiens qui sont venus rendre un dernier devoir leur bienfaiteur, un superbe catafalque avait été érigé, les décorations étaient imposan tes le coup d'oeil était ravissant et frappait d'admiration tous lesassistans, pour don ner plus de lustre cette lugubre céré monie Mr le Curé avait invité les enfans de l'École des orphelins d'Y près,(sloetse-school) pour chanter la Messe de Requiem, jamais cérémonie religieuse n'a été faite avec plus de recueillement et n'a produit plus d'im- Eression sur les cœurs; une grande distri- ution de pains a été faite aux pauvres. Un habitant de Wylschaete. Distribution gratuite de graines de pommes de terre. Le ministre d'état gouverneur de la pro vince, informe ceux que la chose concerne que M. le ministre de l'intérieur vient de RÉVÉLATIONS SIR LA RUSSIE. mettre la disposition de la Flandre Occi dentale, une partie des graines de pom mes de terre qui ont été recueillies l'étranger par Je gouvernementpour être distribuée gratuitement aux cultiva teurs qui en feraient la demande. Ceux qui désireraient obtenir de ces fraines, pourront s'adresser au membre e la commission provinciale de l'agricul ture du district agricole auquel ressortit le lieu de leur domicile, savoir: Dans le premier district agricole M. Th. Van De Walle-Van Zuylen Bruges. Dans le deuxième district agricole, M. le chevalier Ernest Peers Oostcamp. Dans le troisième district agricole, M. H. Bousson, bourgmestre Oudenbourg. Dans le quatrième district agricole, M. Degraeve bourgmestre Stuyvekenskerke. Dans le cinquième district agricole, M. Dubois-Van Severen Dixmude. Dans le sixième district agricole, M. Ch. Van Reninghe, bourgmestre Pope- ringhe. Dans le septième district agricole, M. Demade bourgmestre Comines. Dans le huitième et douzième district agricole, M. Le Saffre Moorseele. Dans le neuvième district agricole, M. Boulez, Waereghem. Dans le dixième et onzième district agricole, M. Van Der Gracht d'Eeghem, bourgmestre Eeghem. Une partie de ces graines se trouve également déposée au secrétariat de la susdite commission, établi Bruges, l'hôtel du gouvernement provincial, où il pourra aussi en être délivrée. Il sera remis chaque cultivateur qui recevra de la graine, un exemplaire de l'instruction que le gouvernemeut a fait rédiger pour la culture de la pomme de terre par semis. La commission d'enquête nommée par le gouvernement pour examiner si l'em branchement que la compagnie des che mins de fer de la Flandre Occidentale propose d'établir entre Bossuyt et Courtrai et pour lequel cette société demande la concession, offre le caractère d'utilité pu blique, s'est réunie mardi au local du tri bunal de commerce de Courtrai. M. Verrue-Lafrancq, qui a obtenu depuis plusieurs années une concession provisoire pour l'établissement d'un canal dans la même direction, a soutenu devant la com mission qu'un canal présenterait sur un chemin de fer de grands avantages pour le transportdes charbons, pierres et chaux. M. Sainctelette, président de la chambre de commerce de Mons. et les délégués des chambres de commerce de Tournai et de Courtrai,ont soutenu la même opinion. La commission a pris une décision dé clarant qu'en reconnaissant l'utilité publi que d'une voie de communication entre l'Escaut et la Lys, elle pense qu'il y a lieu de donner la préférence la voie navigable, pourvu qu'elle s'exécute dans le délai qu'il plaira au gouvernement de fixer; que si le projet de canal n'est pas mis exécution On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX BE L'ABOIIEHEHT, par trimestre, Pour Ypresfr. A Pour les autres localités 3 Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES 1NSERTIDXS. 3 centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. Le chapitre que l'on va lire, et qui fait connaître la police secrète du cabinet russe, est extrait d'un ouvrage récemment publié en Angleterre et traduit a Paris par M. Noblet, sous ce titre Révélations sur la Russieou VEmpereur Nicolas en i844, par un résident anglais. L'auteur occupedit-on aujourd'hui une haute position dans son pays. Il a été employé en Russie a des missions importantes et h de grands travaux d'organisation pendant une suite d'années. Son livre est plus qu'une impression de voyageur; il ne faut pas y chercher les grâces de l'esprit et les agréments du style; l'écrivain raconte simplement et en homme politique et du monde ce qu'il a vu. C'est tout ce qu'il faut pour intéresser vivement. Il existe en Russie, depuis quelques règnes, une police secrète. L'empereur Alexandre la supprima un moment, mais il fut promptement obligé de la rétablir, 'a cause des dangers qui menaçaient son autorité et meine sa vie, comme nous le montrerons dans un des chapitres suivants. Au premier abordle maintien de cette institu tion terrible semble justifié par la nécessité même de sa création; mais, en y réfléchissant, on trou vera que les gènes qu'elle fait peser sur la société moscovite ressemblent aux liens dont on enserre certains malades; il y avait folie supprimer les liens sans supprimer en même temps les causes de la maladie. Des conspirations se formèrent de tout côté parmi les nobles aussitôt l'abolition de la po lice secrète; elles prirent même de telles racines, qu'elles durèrent longtemps encore après son réta blissement mais elles se formèrent parce qu'en renonçant momentanément h la police secrète, on s'était ainsisans renoncera l'oppression, désarmé d'un moyen puissant de découvrir et de réprimer les complots des opprimés Depuis le leld-maréchal Paskewitch, prince de Warsovie (le premier en ce moment de la première des quatorze classes), jusqu'au plus humble de ceux au-dessus de l'état de serf, tous éprouvent ou re doutent sa vigilance, tous craignent qu'elle n'épie leur conduite, et qu'elle ne la voie d'un œil sou vent égaré par la méchanceté privée, par la ven geance ou par l'envie. Le Russe, d'après ce qu'il a entendu, d'après ce qu'il a vu et appris, doute de son plus proche parent, de son ami le plus cher. L'ami sentie soupçon jaillir de son âme en songeant qu'une ancienne amitié n'est peut-être que le man teau dont se couvre ce redoutable espionnage que la police secrète entretient dans toutes les classes de la société; le frère tremble de laisser échapper devant son frère des pensées qui, soigneusement enregistrées a sa charge, peuvent trouver ulté rieurement nne rétribution toujours sûre quoique lente; l'époux même se demande si sa jeune épouse ne lui ouvre pas les bras pour lui arracher quelque secret dont on aurait soupçonné l'existence. Ici encore nous devons prier le lecteur de ne pas croire que nous cédions, dans l'expression de notre pensée, au sentiment exagéré qu'un tel sujet pourrait exciter en nous. Non-seulement en écri vant ces lignes nous avons présent a l'esprit plus d'un axemple auquel elles s'appliquent réellement, mais nous connaissons un père qui a dénoncé son fils h la police secrète, et dont la trahison déna turée, sans apporter aucun adoucissement h la punition du fils, a été récompensée par la recon naissance impériale et citée publiquement pour l'héroïsme de son dévouement et de sa vertu. Tels sont pourtant les étranges préceptes de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1