JOURNAL D YPRES ET DE LARRONDISSËIËNT.
No 2977.
29me année
TPB.33S, 11 AVRIL.
On lit dans le Nouvelliste des Flandres
Les hommes influents du collège élec
toral d'Ostende, Dixmude et h urnes,
appelé choisir un sénateur en rempla
cement de M. le baron de Mooreghem.sont
unanimes déférer la candidature M.
De Neckere-De Coninck, commissaire d'ar
rondissement Ypres. Aucuneconcurrence
ne s'est manifestée jusqu'ici et tout porte
croire que M. De Neckere sera élu
l'unanimité des suffrages.
Un chevalier d'industrie s'est abattu
Poperinghe et parcourt en ce moment
les environs de cette ville muni des recom
mandations d'abbés, de prieurs et d'autres
dignitaires ecclésiastiques. Toutes ces let
tres sont destinées le faire recevoir la
Trappe du mont-des-cats; mais le recom
mandé, avant de se rendre ce couvent, a
recueilli des aumônes et des intentions de
messes. On assure qu'il a parcouru cet
effet les environs d'Alost et de Gand, et
que dans cette dernière ville il est parvenu
intéresser en sa faveur de trop con
fiantes religieuses. Arrivée enfin sa des
tination,il a séjourné une nuit la Trappe,
y a rajeuni et rajusté sa toilette aux
dépends des bons pères, et en est parti
pour recommencer ses pérégrinations
avantureuses. Cette fois il se dit porteur
d'une lettre de son prieur afin de se faire
relever par son évêqu» de censures ecclé
siastiques dont il prétendait auparavant
avoir été relevé Rome dans un voyage
fait en Italie. A l'aide de cette nouvelle
fable il cherche capter la bienveillance
des personnes charitables en attendant
que la police mette un terme ses escro
queries. Cet individu n'est autre que le
nommé PDqui après avoir passé
quelque temps dans un couvent de trap
pistes qu'il a quitté, a été détenu ensuite
au dépôt de mendicité de Bruges pour
cause de vagabondage.il paraît que depuis
son élargissement il a entrepris en effet un
voyage en Italie et c'est cette circonstance
qu'il exploite.
Un déplorable événement a eu lieu
mercredi, rue Longue des Bateaux, Gand.
Le nommé Defyn, demeurant rue du Bé
lier, était occupé découper une vache
dans l'abattoir du sieur De Cock, boucher,
3uand tout coup, par une malheureuse
irection donnée son couteau, il blessa
involontairement son (ils placé derrière
lui. La blessure est tellement grave que
l'état du malheureux jeune homme inspire
les plus vives inquiétudes.
Samedi soir, 4 avril, l'arrivée du
dernier convoi de Liège, on s'aperçut la
station de Verviers que le nommé Barthé
lémy, garde vigie, ne se trouvait pas sur
son siège: le chef de la station envoya
immédiatement une locomotive, des hom
mes munis de falots, et leur donna ordre
de marcher avec la plus grande précau
tion.
On trouva Barthélémy au-delà de Pepin-
ster il avait une jambe broyée, il fut im
médiatement transporté l'hôpital de
Verviers; M. le chirurgien Chapuis jugea
l'opération nécessaire: elle se fit immé
diatement.
Ce malheureux a succombé dimanche
matin. On croit que la chute doit être
attribuée une congestion cérébrale qui
l'aura atteint en route.
Le nommé Auguste Goemaes, âgé de
30 ans, tailleur, né et domicilié Baelegem,
vivait depuis le commencement de 1845 en
mauvaise intelligence avec Ferdinand Van
Heddeghem, cultivateur et cabaretier dans
ladite commune. Au dire de ce dernier,
Goemaes avait tué le chien de Van Hedde
ghem, et celui-ci avait fusillé les poulets
de Goemaes. Delà des querelles incessantes,
dans lesquelles Goemaes se répandait en
menaces contre son voisin, disant et répé
tant plusieurs personnes qu'il le ruinerait
en incendiant sa ferme. En effet, dans la
nuit du 6 novembre 1845, le feu se mani
festa dans l'étable de Van Heddeghemet
les flammes, se propageant d'une manière
active, détruisirent la ferme avec tout ce
qu'elle contenai t. Le dommage causé s'éleva
14,000 francs.
Cet incendie était évidemment l'effet de
la malveillance, et des charges très-graves
s'élevèrent contre Goemaes, qui fut arrêté,
interrogé et renvoyé devant la cour d'assi
ses de la Flandre-orientale,devant laquelle
il a comparu mercredi et jeudi.
Déclaré coupable par le jury, Goemaes
a été condamné la peine de mort, que,
d'après l'arrêt il doit subir sur une des
places publiques de la ville de Gand.
Ce terrible arrêt n'a produit la moindre
émotion sur le condamné.
Sont nommés dans l'ordre de Léopold
Grand cordon, M. le marquis Albert Ricci,
ancien envoyé extraordinaire et Ministre
plénipotentiaire du Roi de Sardaigne près
du gouvernement belge;
Commaiideurs Don Juan d'Antonio y
Zayas, secrétaire de S. M. Catholique, an
cien chargé d'affaires d'Espagne Bruxel
les; M. le baron de Behr, ministre plénipo
tentiaire de Belgique Constantinople.
Chevaliers: M. Dupuis, commandant la
gendarmerie du département du Nord
(France); M. Brunot de Ronose, aide-de-
camp de M. le lieutenant-général Magnan,
au service de S. M. le Roi des Français; M.
Edouard Cerfberr, sous-intendant militaire
au service du même Prince, et Don José
Pizarro, ancien attaché la légation de S.
M. Catholique Bruxelles actuellement
secrétaire de première classe, employé
la première secrétairerie d'Etat Madrid.
Sont nommés chevaliers de l'ordre de
Léopold MM. les généraux-majors De
Zantis de Frymerson, commandant la I"
brigade de la 3" division d'infanterie;
Kruszewsky, commandant la I" brigade
de cavalerie légère, et de Briàlmont,
aide-major-général et aide-de-camp du
Roi.
Par arrêté royal du 31 mars dernier,
M. le général-major Joly a été nommé of
ficier de l'Ordre de Léopold.
Uneveuve de 80 ans assassinée par son fils.
On s'abonne Tpren, Grand'-
Place, 84, vis-à-vis de la Garde, et
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
l'pre». Le Propagateur parait
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clames, 48 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE ORIENTALE.
Audience du y Avril.
Le 2 Octobre i845, vers sept heures et demie
du malin, Louis Reniory entre dans la maison pour
voir sa mère Ninove; il avait a la main un
gros bâton;il traverse la boutique en saluant
Jossine Brabant, gagne l'escalier, dont, contre son
habitude, il referme la porte derrière lui et monte
chez sa mère.
A peine y était-il arrivé, que Jossine Brabant,
qui, se trouvait la boutique, entendit d'abord
dans la chambre de la veuve Remory un grand
tapage, lequel lui semblait provenir de personnes
qui couraient ça et la dans l'appartement en portant
des coups, puis un bruit semblable a celui de la
chute d'un corps pesant sur le plancher.
Mais ce bruit était beaucoup plus distinct pour
Catherine de Deyn, qui se trouvait dans la cuisine.
En effet, elle entendit porter six ou sept coups qui
se succédaient précipitamment, puis une si grande
chute que les carreaux et les croisées se vibrèrent.
Elle alla écouter l'escalier, et entendit la veuve
Remory répéter a trois reprises les cris plaintifs de
ach ocliey
Cathérine de Deyu courut la boutique et avait
eu peine le temps de dire k Jossine Brabant qu'elle
croyait que Remory maltraitait sa mere, que le
petit D'Hondl âgé de 9 ans, descendant précipi
tamment l'escalier, vint leur ôter tout doute, en
leur disant: que pendant qu'il était au lit, il avait
entendu un grand bruit et porter des coups violents
dans la chambre de la Pagtersken{petite locataire
surnom de la veuve Remory), qu'il s'était levé et
avait mis en toute hâte son pantalon et son gilet,
ques'étant rendu a la porte de la PagtersLen, il
l'avait entendue pousser des gémissements.
La porte de ia chambre de la veuve Remory
était entre ouverte et le petit D'Hondt avait vu,
par cette ouverture, que la Pagtemlen gisait sur
le dos, ayant les jambes du côté de la fenêtre, la
