Dans la nuit de jeudi vendredi der
nier, des malfaiteur^ ont abattu près de
150 jeunes arbres, plantés le long de la
chaussée entre la commune d'Hooglede et
l'endroit dit Térre-Promise, sur la chaus-
Sée de Thourout Roulersi C'est la seconde
fois que ce délit se commet âU même en
droit.
Un pamphlet iticetidiait-e été répandu
Gand pCofusioû, dans les casernes et
dans une foulé d'autres établiSsetnets pu
blics et particuliers. Les soldats y sont ap
pelés rinsùrbordihation, et le peuple de
Bruxelles invité se joindre celui de
Gand, pour Se rendre le 14 avril prochain,
une heure, au palais de la Nation, y
soumettre aux gouvernants bélges les sup
plications du peuple.
L'autorité était prévenue.
Plusieurs arrestations ont eu lieu
Bruxelles; on cite parmi les arrêtés. M.
Pellerin, un orateur de meeting. D'autres
arrestations ont dû avoir lieu Gand.
Nous trouvons ces lignes dans le Journal
des Flandres: DeS imprimés incendiaires
et anonymes ont été répandus cette nuit
profusion pour provoquer dés désordres.
Nous sommes sûrs que les misérables au
teurs de ces écrits n'atteindront pas leur
but.
On lit dans Y Organe des Flandres de
samedi: Le nommé Labiau, commis-
voyageur, renvoyé devant la cour d'assises
de la Flandre orientale comme complice
de la banqueroute frauduleuse, imputée au
nommé Sialins-Vermeulen, de Renaix, a
été arrêté Gand, et on a bientôt pu se
convaincre qu'il était l'auteurdu pamphlet
incendiaire dont nous avons parlé. Son
aveu a, du reste, confirmé les soupçons
qui planaient sur lui.
On a aussi arrêté, la suite de visites
domiciliaires sous la prévention d'avoir
distribué Gand les pamphlets, les nom-
me's Van der Vennet, chapelier, rue des
Champs, Hoogstoel fils, Jacques Lefebvre,
ferblantier, près le pont aux Herbes; Aug.
Homblé ouvrier-ferblantier chez ledit
Lefebvre, Verbaere, imprimeur Gand, et
X. Devenyns, tenant-barrière Ledeberg.
Le parquet de Bruxelles ayant fait les
premières opérations dans l'instruction de
cette affaire, six des individus ci-dessus
désignés ont été transférés aujourd'hui par
le chemin de fer dans la capitale.
L'autorité judiciaire a fait hier une
visite domiciliaire chez Verlinde-Muller;
mais il paraît que celle-ci n'a eu aucun ré
sultat.
La police a arrêté samedi Bruges
un individu qui se disposait distribuer
des exemplaires du même pamphlet.
On lit dins YOrgane des Flandres:
On sait que, d'après, les pamphlets dis
tribués la senaine dernière, aujourd'hui
13 devait avor lieu en notre ville l'énorme
rassemblement de tous les vrais descen-
dants de la patrie de Jacques Van Arte-
velde, de Jean Breydel, de Pierre De
Coninck, d'Ackerman, de Zannequin et
de tant d'autres héros populaires, les
bâtards étant exclus de l'appel. Ces vrais
descendants devaient partir vers les dix
heures pour Bruxelles, afin d'y arriver de
main midi. Or, du train que vont les
choses, il est certain qu'ils n'arriveront
pas temps; car l'heure où nous mettons
sous presse (six heures du soir), ils ne sont
pas encore partis.
Dans la matinée, quelques groupes de
curieux ont stationné sur le Marché au
Vendredi, groupes que d'autres curieux
ont été voir. Vers dix heures et demie, une
demi douzaine de malveillants, escortés de
quelques gamins, ont poussé des cris, et
l'un des premiers a brisé un réverbère; il
a été immédiatement arrêté par la police.
Afin de prévenir tout désordre, un dé
tachement de pompiers a occupé les issues
des ruelles donnant sur la place du Ven
dredi, et une vingtaine de gendarmes
cheval ont fait retirer lès curieux. En
quelques minutes, le marché a été déblayé*
Deux individus, qui excitaient les ouvriers,
ont été arrêtés. L'un d'eux, nous dit-on,
est un boucher de Menin. Huit dix au
tres ont été arrêtés, parce qu'ils voulaient
enfreindre la consigne; quatre d'entr'eux
étaient en état d'ivresse.
Tous ceux qui sont soupçonnés d'avoir
participé la distribution des pamphlets,
sont aujourd'hui entre les mains de la
justice. L'autorité a déployé en cette occa
sion une activité des plus louables; elle a
agi d'une manière prompte et énergique,
afin de mettre les coupables hors d'état de
nuire.
Le nommé Van de Weghe, tailleur, rue
de la Sauge, contre lequel un mandat
d'amener avait été lancé et qu'on n'avait
pas d'abord trouvé chez lui, s'est constitué
prisonnier samedi soir, onze heures. On
a également arrêté le nommé Bruggeman,
ébéniste en cette ville.
Vendredi, une visite domiciliaire qui a
duré deux heures, a été faite chez l'avocat
Spillhoorn. Nous n'en connaissons pas le
résultat.
Une heure. Les gendarmes, se trou
vant presque seuls sur la place au Ven
dredi, se retirent dans leur caserne.
Quatre heures. Les pompiers, par le
même motif quittent également la place.
Il ne reste plus sur le Marché au Vendredi
que quelques agents de la police et un
petit nombre de curieux. Les uns et les
autres se sauvent, surpris par un orage
effroyable: les coups de tonnerre se suc
cèdent sans interruption; il pleut verse,
et la grêle tombe dru et menu. Le ciel
aussi se prononce contre l'émeute, et pour
nous servir d'une expression de M. Stahl,
une bonne pluie assure le triomphe des
bons principes.
Samedi après-midi, le cheval d'un
sous-officier d'artillerie, qui avait pris le
mors aux dents, près de la place d'Arte-
velde, Gand, s'est jeté au milieu des pas
sants, et a occasionné de graves malheurs:
deux élèves du séminaire ont été griève
ment blessés; l'un deux a de nombreuses
meurtrissures la tête et l'épaule, et l'on
ne sait pas encore s'il n'a pas de membres
fracturés; l'autre a été moins dangereuse
ment atteint. Une dame a également reçu
quelques contusions. Les blessés ont été
transportés leur domicile en vigilante.
Quant au cavalier, il a été jeté par terre
et a reçu quelques contusions. Un lieute
nant, ayant voulu dompter le cheval, l'a
monté, mais il a eu bientôt se repentir
de son imprudence, car il a été également
jeté par terre et a reçu des blessures assez
graves.
Dix condamnations capitales ont été
{>rononcées dans la session des assises de
a Flandre orientale qui vient de finir; en
y ajoutant les treize prononcées dans la
même session Bruges, on arrive un to
tal de vingt-trois individus, condamnés
mort dans les deux Flandres durant la pre
mière session des cours d'assises de 1846.
La cour d'assises de la Flandre orien
tale a condamné hier la peine de mort
les nommés Noé Van de Walle, âgé de 48
ans, journalier, né et domicié Schoorisse,
et Jean-Baptiste Van de Wattyne, âgé de
42 ans, ouvrier, né Opbrakel, domicilié
Hoorebeke-S'-Cornil, pour vol commis
avec les cinq circonstances aggravantes
entraînant la peine de mort, au préjudice
des enfants Cnudde, cultivateurs Neder-
zwalm.
Ce que cette affaire présente de remar
quable, c'est que l'accusé Van de Walle a
été dénoncé la police par son propre fils,
dès le lendemain de ce vol.
Ch.-Louis De Wolf, convaincu du même
Crime, n'a été condamné qu'à cinq ans de
réclusion sans exposition, la cour ayant
eu égard son jeune âge et sa bonne
conduite antérieure.
Les prix des pommes de terre se sont
maitenus Bruxelles 10 fr. et 9 fr. 50 c.
le sac.
Le beurre frais s'est vendu, au marché
de la Place des Récollets, 12 sous ou 1 fr.
9 centimes le t/2 kil. Le beurre salé, dit de
Campine, est côté 2 fr. et plus le kilog.
On mande de Liège, le 10 avril
Nous avons annoncé dernièrement l'ar
restation de la femme Dieudonnée Roland,
épouse en premières noces du sieur Mar-
neffe, et de sa sœur Rosalie Roland, épouse
du frère de ce dernier, toutes deux accu
sées d'avoir empoissonné leurs maris.
Les hommes de l'art, chargés par la
justice de procéder l'analysedes matières
qui avaient été soumises leur examen,
ont, dit-on, constaté la présence d'une
forte d'osé d'arsenic dans l'un et l'autre
cadavre.
L'instruction de ces affaires touche
sa fin, et la chambre du conseil aura bien
tôt statuer sur cette double accusation.
Voici un nouvel élément de fret que
la navigation vapeur transatlantique
vient de se procurer. Il est arrivé en An
gleterre une assez grande quantité d'igna
mes. Celte première importation a eu un
grand succès. Jusque sur les tables aristo
cratiques, on a voulu goûter ce farineux,
qui a été reconnu de nature remplacer
très-avantageusement les pommes de terre.
Avant-hier un waggon chargé de bes
tiaux, parmi lesquels se trouvaient des va
ches et un taureau, était arrivé avec le
dernier convoila station du Haut-Pré
Liège. Après avoir fait sortir les vaches de
ce waggon, on recula devant le danger de
mettre terre ce taureau, qui, quoique at
taché par des cordes fixées aux pattes de
devant et aux cornes, n'en présentait pas
moins un aspect redoutable; force fut donc
de le chasser du waggon, en lui laissant
toute liberté. Cet animal prit une direction
familles réduites l'extrémité, b cause des mal
heurs du temps, n'ont pas été oubliés. Des âmes
compatissantes, qui seules savent pénétrer là où
l'indigence honteuse se cache aux yeux d'un
monde insensible et dédaigneux ont reçu des
secours d'argent pour porter le soulagement au
chevet de la souffrance, et verser le baume de la
consolation dans le sein du pauvre abandonné.
Quoique de tels faits ne demandent pas de
commentaire, on ne peut cependant s'empêcher
d'accorder de justes éloges ces étudiants, qui
savent si bien unir la piété la plus sincère la
charité la plus compatissante, et qui employenl
des fins si louables l'argent que les parents leur
accordent pour leurs menus plaisirs. Honneur aux
maîtres dont la direction parvient a inspirer la
jeunesse d'aussi nobles seutiments! Honneur aux
élèves qui correspondent aux soins de pareils
maîtres!
PAMPHLETS INCENDIAIRES.