JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2979. 29me année. 7PB.3S, 18 AVRIL. Voici de quelle manière un journal rend compte de l'arrivée Ostende de la Louise-Marie. Avant-hier matin, est entré au port d'Ostende la goélette de l'État la Louise- Marie, venant de Guatemala. On sait que M. Blondeel avait été en voyé sur ce navire Santo-Thomas avec mission de faire un rapport sur l'état de la colonie. M. Blondeel a fait parvenir la première partie de ce rapport, qui est très- volumineuse, et qui a été immédiatement expédiée Bruxelles. Il est resté Santo- Thomas malgré le mauvais étatde sa santé. La Louise-Marie a perdu trois hom mes: un officier, un matelot et un passager. Si l'on en juge d'après les apparences, la santé de l'équipage est loin d'être satis faisante. Nous attendons du reste d'autres détails. M. le baron Popelaire deTerloo, après un séjour de sept ans dans l'Amérique mé ridionale vient de rpvenir Bruxeîles. M. de Terloo a, pendant son séjour au Pérou et au Chili, fait l'acquisition de plus de 25,000 objets des plus rares et des plus {irécieux dont il a fait généreusement 'abandon aux divers musées de notre pays. Le musée de Bruxelles a particu lièrement été avantagé. Avis au musée d'Ypres. M. Henri De Brouckere vient d'en voyer sa démission de gouverneur de la {>rovince de Lié^e. Elle est motivée sur 'état de sa sanle. On écrit de Gand, le 15 avril, neuf heures du soir Rien n'annonçait ce matin que des rassemblements nombreux dussent avoir lieu au Marché-du-Vendredi; cependant la tranquilité publique a été un peu troublée par quelques individus mine suspecte et de jeunes vagabonds qui se trouvaient en plus grand nombre sur le théâtre de cette folle équipée. Quelques pavés ont été enlevés du sol et lancés contre les réverbères placés au milieu de la place. Le procureur du Roi, se trouvant sur les lieux, a bientôt donné les ordres nécessai res pour faire évacuer le marché. Toutes les boutiques ont fermé portes et fenêtres de crainte d'être mises contribution par la populace. A midi, le corps des pompiers commandé par le capitaine iMaesest arrivé tambours battants et l'arme au bras. M. le bourgmestre, l'échevin Van Pottels- berghe et les commissaires de police, revê tus de leurs insignes, se sont mis tous aussitôt l'œuvre pour rétablir l'ordre parmi le peuple en faisant arrêter les tapageurs et les récalcitrants qui ne vou laient point partir ou semblaient pousser la révolte. Mais le nombre des arresta tions devenant trop considérable, et la foule grossissant de plus en plus, l'auto rité a appelé un renfort. Le corps des gendarmes cheval, le sabre la main, est accouru sur le champ, sous le com mandement du capitaine Lebeau qui a fait disperser le rassemblement en moins d'un quart-d'heure par une marche con tinue au galop dans tous les sens. Aucun malheur n'est déplorer. Les agents de police et les pompiers ont occupé les. abords du marché jusqu'à 4 heures de relevée, heure laquelle un terrible orage est venu décidément mettre lin au désor dre. Au lieu de coups de fusil nous avons eu des coups de tonnerre; les grêlons ont remplacé les balles, la pluie, le sang. Dieu merci Le nommé Ch. De Quinnemaez, garçon- boucher Meninest prévenu d'avoir excité le peuple la révolte; Constant Note, ouvrier Gand, a arraché dit-on, des pavés, et Alex. Duhoux, journalier en cette ville, est prévenu d'avoir distribué de l'argent et du genièvre. On a arrêté mardi Ostende, un individu de Gand, prévenu d'avoir distribué des exemplaires du pamphlet. Tout est tranquille présent. Le 14 de ce mois vers une heure de relevée, un violent incendie a éclaté dans la commune de Velsique. Une maison appartenant au sieur Delbaere Aude- naerde et habitée par les enfants Cowie, tous cultivateurs de profession a été ré duite en cendre. La perte est évaluée 2000 fr. Les bâtiments étaient assurés par la compagnie d'assurance la France. Lundi vers cinq heures de relevée, un violent orage a éclaté sur la ville d'Anvers. La foudre est tombée sur la maison de la dame veuve Zeghers-Hensen, rue du Couvent. La foudre est tombée encore sur le moulin de Berchem, derrière l'église, et a frappé mortellement le sieur De Ley, mar chand de volailles Anvers. La foudre est aussi tombée sur la de meure du sieur Janssens, boulanger, au canal Maghermans.ElIe aégalement tombé sur l'église de Borsbéeck,et y a occasionné quelques dommages peu importants. La foudre est tombée sur la maison de M. Laureyns, banquier, rue des Pierres, Bruges, où il a enlevé quelques tuiles du toit. De là, elle est entrée dans la maison côté, occupée par M. Loonus. Quelques ustensiles de ménage ont été brisés et une partie de la toiture a été également enle vée. Dans une troisième maison, le feu électrique a brûlé un tapis et endommagé quelques meubles. On mande d'Aix-la-Chappelle, le 13 avril: Nous avons eu hier une espèce d'émeute, qui a commencé vers neuf heu res et n'a Uni qu'à minuit. Suivant une coutume qui date d'un siècle et demi, les boulangers avaient l'habiludededistribuer leurs pratiques un gâteau de Pâques. Cent-treize d'entre eux avaient jugé propos d'abolir cette coutume, qui n'est guère en harmonie avec leurs intérêts. La police intervint pour les engager ne pas opérer si précipitamment cette réforme, et, par suite, quatorze boulangers aban donnèrent lacoalition. La police fit publier leurs nomstout en déclarant que les quatre-vingt-dix-neuf autres encourraient l'occasion la rigueur des lois. Les choses en étaient là hier. A raidi, des ouvriers de fabriques se sont mis circuler dans les rues en criant: Gâteaux de Pâques! Mais ils ne s'en sont pas tenus là. Ils ont brisé les vitres des boulangers récalcitrants. La police n'était pas en mesure de les disper ser. On a donc dû réquérir l'intervention de la troupe, qui a été employée jusqu'à minuit disperser les rassemblements. Dix-huit individus ont été arrêtés pendant la nuit. Ce malin, une ordonnance de police ordonne aux boulangers de distribuer par ordre supérieur le gâteau de Pâques leurs pratiques. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, #4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ADOYYEMEYT, par trimestre Pour Ypresfr. Pour les autres localités 4SD Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IKSERTIOAS. 4 7 centimes par ligue. Les ré clames, >S centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. On écrit de Roodt Meerbeke, le i4, au Courrier (FAnvers: Ce matin un événement fort singulier a mis en émoi toute notre commune. Le nommé De Keyser, fermier, atteint depuis quelques jours d'une maladie mystérieuse que les uns appellent rage, que d'autres supposent être une affection nerveuse, se trouvait renfermé dans line chambre, sous la garde de plusieurs personnes. Vers quatre heures, un grand bruit se fait dans la chambre, où De Keyser était seul, comme dans une prison. Les gaidiens qui occupaient la chambre voisine, n'osant pas pénétrer auprès de lui, se bor- nenL.1 en observer les avenues. Libre de ses mou vements, De Keyser continue son travail qui n'était autre que la démolition du plafond. Au bout d'une demi-heure, ayant obtenu une large brèche, il monte par l'ouverture au grenier où l'on ne tarde pas le suivre. Mais il s'élance a la fenêtre du grenier et se précipite dans la rue comme uu forcéné. Il se relève aussitôt avec l'agilité d'un chat et court a travers les champs vers la demeure de son médecin, sur la chaussée de Malines Louvain. Il escalade un mur et se laisse tomber dans la cour intérieure, où il est pris au collet par un énorme chien, gardien fidèle de la demeure de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1