Comme toute société bien organisée l'Église catholique aime constater de temps en temps le nombre de ses mem bres. Interprète fidèle de la loi divine elle oblige tous ses enfants assister au moins une fois par semaine, le dimanche au saint Sacrifice,et approcher au moins une fois par an, au temps pascal, des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie. A l'accomplissement de ces devoirs elle reconnaît ceux qui lui appartiennent. Parmi les moyens que l'Eglise a choisis pour discerner les catholiques qui pro fessent leur foi, de ceux qui en abandon nent la pratique, existe encore la coutume de donner et de réclamer des billets qui attestent que les fidèles ont rempli leur devoir pascal. Cette coutume n'a jamais déplu aux catholiques sincères, qui se font gloire d'accomplir leurs devoirs religieux elle doit être indifférente ceux qui se font gloire de les violer; car ils peuvent impu nément braver la religion, insulter ses ministres, et ne réclamer ses consolations qu'à l'heure de la mort, si la divine Pro vidence leur ménage encore une heure de répentir. Mais elle déplaît, et elle doit sou verainement déplaire aux personnes, qui n'ont pas le courage de remplir leurs de- voirsdechrétiens, et qui prétendent néan moins passer pour de bons catholiques. Ce sont sans doute des personnes de cette catégorie,qui ont répandu la semaine dernière, par la poste et par des colpor teurs officieux, une édition apocryphe des billetsemployéscette année pourconstater l'accomplissement du devoir pascal. Un journal qui paraît avoir reçu les confi dences de ces pieux chrétiensassure u'on a distribué plus de trois mille billets e ce genre. Il est inutile de faire observer que celle manoeuvre puérile ne peut avoir aucun résultat.Les billets apocryphes onl quatre caractères disiioclifs très prononcés, l'aide desquels l'œil le moins clairvoyant Eeul les discerner des billets authentiques, a manœuvre n'en est pas moins blâma ble, puisqu'elle est dirigée contre une coutume, qui est fondée en raison, et qui est approuvée par l'Église. Celle publica tion a mérité en outre l'approbation d'une feuille qui ne respecte rien,, et qui n'ap prouve guère que les choses qui tendent au relâchement delà foi,et l'avilissement de la religion. Tous les hommes qui n'ont pas la prétention «de passer pour bons catholiques, tout en foulant aux pieds les devoirs que la religion catholique impose, comprennent dès lors quel point de vue il faut envisager la ridicule démarche que nous venons de signaler. (Communiqué) La procession de S'-Marc a fait ce matin le parcours ordinaire de S'-Pierre Saint- Martin. Deforche fils, de Passcbendaele, a été condamné trois mois d'emprisonnement pour sévices. Un arrêté royal alloue un subside de 3,000 francs au conseil de fabrique de l'église de S'-Nicolas, Vpres (Flandre oc cidentale, pour l'aider faire face la depense provenant delà reconsruction de celte église. Vendredile cadavre d'un individu de Reckem (arrondissement de Courtrai), a été trouvé dans la Lys, Lauwe, où il doit avoir séjourné environ 18 jours. Il portait une blessure-la tète, mais l'état de putréfaction du cadavre était tel qu'on ne pouvait donner l'assurance posiliveque la blessure lui avait été portée de son vivant. C'est un homme de 28 ans. On a arrêté lundi soir dans son loge ment, au faubourg de la porte de Bruges, Gand, le nommé Louis Van Gansbeke, âgé de 17 ans, journalier en celle ville, sous la prévention d'être l'auteur de l'as sassinat commis dimanche dernier sur la personne de la veuve Foret, Ledeberg. Le soir même du crime, cet individu a été vu dans plusieurs cabarets de la ville, nanti d'une somme d'argent considérable et se livrant des dépenses qui onl fixé l'attention de plusieurs personnes. On assure, d'un autre côté, que la police a saisi dans le logement de Van Gansbeke un pantalon ensanglanté. En outre différentes personnes qui avaient déclaré qu'un jeune homme d'en viron 17 ans, ayant ses habits tachés de sang, était entré dimanche vers les huit heures du soir dans une petite maison, située près la porte de Si Liévin,où il avait demandé un verre d'eau, on reconnut ce jj jeune homme dans Van Gansbeke. une autre influence an nom des idées qu'il lui plait de préconiser Si c'est là de l'oppressionil entend donc substituer une oppression une autre, et se met en contradiction avec lui-même. Mais de tous ceux sur qui le catholicisme peut exercer de l'influenceil n'est aucun qui s'en ressente moins que le Roi, puisque protestant son avène ment, il l'est encore aojourd'hui. La religion n'a pas pu lui faire adopter ses doctrines, loin d'avoir maitrisé son esprit jusqu'à l'oppression. Le Roi cependant n'a pas oublié qu'il commande un peuple catholique, voilà tout. Dans un pays, où la constitution proclame la liberté de conscience de chacun, le Roi n'a pas gêné la liberté d'un peuple qui avait poussé jusqu'aux dernières limites la générosité et l'indulgence envers toutes les opinions. C'est cette haute impartialité du monar que, sa bonne foi exécuter le pacte fondameutal de l'état, qui sert de base aux récriminations. Le cabinet de dissolution voulait usurper les prérogatives royales, avoir carte (blanche pour les destitutions, l'entendez-vous? Un fonctionnaire n'aurait pu paraître trop fermement attaché son culte, trop exact en accomplir les devoirs, sans être suspect, sans être destitué la première occa sion favorable. L'oubli des commandements de Dieu, le mépris de ceux de l'Église, le libertinage dans la vie privée, l'ostentation d'impiété et de haine contre les prêtres catholiques, auraient été autant de titres de recommandation pour l'obten tion de toutes sortes de places. Des mouchards auraient voltigé dans toutes les directions pour rendre compte au pouvoir civil émancipé des dis positions religieuses de chacun. Voyez ce qui se pratique où les libéraux dominent. Vous envoyez vosenfantsà un collège où lareligion est enseignée? Point de part aux fournitures des administrations publiques. Vous allez aux sacrements et pas au bal Exclusion de tous les profits communaux. Vous êtes abonné un journal catholique? Omet tez cet homme en quelque convocation que ce soit, tournez-lui le dos. Nous présentons la domination libérale sous son jour le plus beau, nous n'en donnons que les traits les plus faibles. Que serait le libéralisme la tête des affaires de l'état, lorsque n'étant que minorité, il abat la croix Tilff, et distribue des coups de canne et des coups de pied là où les élections ne lui sont pas favorables? L'avènement du libéralisme serait le commen cement de l'oppressiou du peuple belge. A peine serait-il au pouvoir, qu'il se diviserait en quatre fractions bien distinctes Le libéralisme belge qui n'aspire qu'à traquer les prêtres, et éteindre la religion dans la jeu nesse et dans le peuple en général Le libéralisme français ou de Verviers, qui veut la réunion la Fiance; Le libéralisme hollandais de l'Orient maçon nique qui cherche démoraliser le peuple par l'infiltration des mauvais romans, afin de faciliter la restaurationc'est-à-dire la conquête par la Hollande d'une nation que l'abrutissement moral aurait affaibli et énervé; Enfin le libéralisme radical que cajole Castiau, et qui n'a pas d'horreur pour les doctrines commu nistes, ni pour un bouleversement social complet. L'une de ces quatre issues serait le complément obligé de la domination libérale, Dieu sait laquelle des quatre. Le libéralisme qu'on veut faire pré valoir n'est pas le but réel, il est pour chaque frac tion du parti une transition ou un pont pour ar- liver des fins ultérieures. Mais comme chacune des quatre issues possibles tend finalement l'a baissement du calbolisme sur lequel repose la force de cohésien de la nationalité belge, il est toi*- jours vrai que le libéralisme est un système anti national perversquoi qu'en pensent ses parti sans éblouis, et dont les r^yage^ sont plus re douter que ceux d'une peste passagère. Le 23 courant ont eu hep, en cette ville, les obsèques de M. le capitaine Bailly, du 5me régiment de ligne. Les qualités du défunt, l'estime et la considéraliou dont il jouissaitavaient attiré cette cérémonie un concours nombreux de per sonnes. Tous les Officiers de la garnison y assistaient ainsi qu'une députation de chacune de celles de Menin et de Court rai. L'un de$ collègues du capitaine Bailly a pro noncé, sur sa tombele discours suivant Messieurs, Depuis quelque temps la mort multiplie, dans l'armée, ses-terribles leçons, avec une effrayante activité. Tous les jours quelque coup vient attester sa puissance. A peine sommes nous remis de la stupeur ou nous ont jeté successivement des perles bien sen sibles, et déjà ao.us voilà rassemblés pour déplorer ici une mort cruelle et inattendue,, celle d'un hommejeune encote^ digne par ses talents et son caractère, de l'estime et de l'amitié de ceux qui le connaissaitet capable de continuer rendre d'u tiles services son pays. Ici d°uc va reposer la dépouille de Pierre-Henri Bailly, capitaine au 5m° régiment d'infanterie. Né Rurejnondp en 1806, Bailly se voua de bonne heure la.carrière militaire, et s'engagea volon tairement dans la i4n"' division d'infautetie en 1823. La révolution le trouva sous-officiers dans cette division alors établie Maestricht. Né belge et de parents belges, ses devoirs de citoyen et ses propres sentiments le déterminèrent se ranger parmi ceux quien i83oconquirent notre indé pendance. Distingué de ses chefs Bailly obtint bientôt l'épaulette de sous-lieutenaut. Ses talents comme militaire et administrateur, le firent parvenir suc cessivement anx grades de lieutenantcapitaine de 2' et de 1" classe. Messieursune phase terrible d'une cruelle ma ladie a enlevé 4o ans cet homme honorable. Tous nous déplorons cette perte, et si quelque pensée peut atténuer l'amertume de nos regrêts, c'est l'espoir qu'en quittant cette vie, Bailly a été admis dans un monde meilleur. Adieu Bailly! que la terre soit légère ta cendre. Communiqué.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 2