JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 2992. Mercredi, 3 Juin 1846. 29me année.
7PR.SS, 3 JUIN.
Monsieur l'avocat Vandaele est nommé
président des Hospices.
TENDANCES LIBÉRALES.
Si M. l'avocat Carton et les libéraux qui
se sont résignés devenir les instruments
de l'Alliance ne comprennent pas encore
la faute qu'ils ont commise, nous recom-
mandonsà leur bonne foi et leur loyauté,
que nous aimons admettre, la lecture de
l'article suivant extrait d'une feuille libé
rale, le Journal d'Anvers. Après l'avoir lu,
que M. Carton vienne défaire ce qu'il a
fait, et il accomplira une œuvre plus digne
de son talent, du rang de sa famille et de
sa ville natale.
Les amis des libertés publiques et de
l'indépendance belge voient avec une
inquiétude qui approche de la terreur la
prochaine réunion Bruxelles, en face
des Chambres assemblées, d'un prétendu
congrès libéral poursuivant de nouvelles
réformes politiques. Il n'est pas question
seulement, en effet, de défendre l'indé-
pendance civile, qui est d'ailleurs inatta-
quable dans le sort des lois, des mœurs
et de la raison publique; mais le projet
des principaux meneurs est de changer
nos institutions les plus libres de la terre
et de pousser la Belgique dans cette
voie de réforme démocratique qui con-
duit l'anarchie.
Nous le demandons tous les
hommes doués de raison et d'expérience,
ces propositions ne sont-elles pas l'ini-
tiative d'une révolution nouvelle? Ne
s'agit-il pas de renverser nos institutions,
par la force populaire, de secouer le
frein des lois, par l'influence démocra-
tique et d'imposer tous les élus aux
Chambres et aux administrations publi-
ques, le joug d'un mandat impératif en
brisant dans leur âme le noble sentiment
de la conscience et de la liberté!
Sans doute, lesainisde nos institutions
seront nombreux dans cette assemblée
excentrique et révolutionnaire. Mais
n'est-il point craindre qu'ils ne soient
débordés par les novateurs parlant au"
nom de la liberté. Il n'est que trop vrai
et cela est écrit dans toutes les pages de
1 histoire des révolutions, les hommes
sages et modérés manquent d'énergie et
de dévouement, et par amour pour le
calme et la paix, ils ne s'opposent ni au
désordre ni la guerre.
C'est au nom de l'humanité et des li-
bertés publiques, au nom de l'honneur
belge qu'on veut flétrir l'étranger, au
nom du commerce, de l'industrie, des
arts et de tout ce qui constitue la grau-
deur et la prospérité d'une nation, que
nous conjurons nos concitoyens de ne
prendre aucune part une réunion qui
peut devenir un foyer de bouleverse-
ment et le centre d'une opposition popu-
laire la marche régulière du gouverne-
meut et de nos institutions. Si, du moins,
Anvers devait y être représenté, que ce
soit pour y prendre la défense des lois
et de l'ordre public. Mais l'abstention
de notre ville a une assemblée qui se
constitue en dehors des autorités légales,
serait un acte de dignité et d'indépen-
dance qui l'honorerait jamais aux yeux
de la partie pensante de la nation et de
l'étranger.
Nous disons de l'étranger et nous in-
sistons sur ce point, car le prétendu
congrès libéral tend nous peindre aux
regards des nations comme le peuple le
plus impatient de toute domination et
le plus difficile gouverner de toute
l'Europe.
Gardons-nous de semer l'inquiétude
dans les esprits, d'altérer la confiance
et le crédit publics, et laissons la puis-
sance légale de l'opinion dans les comi-
ces électoraux le soin de parvenir léga-
lement et sans secousse l'amélioration
et aux progrès de nos institutions et de
l'avenir.
On lit dans le Nouvelliste de Verviers
Notre fameux comité soi-disant libé
ral, qui était mort et enterré depuis long
temps, vient de ressusciter des ordres
venus de Bruxelles l'ont rendu la vie, en
l'affublant d'un nouveau nom, qui fera un
peu hausser les épaules quand on songera
que ce sont ceux qui veulent nous abattre
révolutionuairement qui le porteront. La
défunte coterie s'appelait Comité libéral, si
nous avons bonne mémoire; celle qui lui
succède se nomme bravement Union.... ra
dicale; non; éraeutière? non; elle s'appelle...
(risum tencatis,amici!) Union.... constitution
nelle!!!
La plaisanterie est bonne, n'est-ce pas?
et avec un nom aussi bien choisi comment
ne pas être les amis du peuple, les sau
veurs de la patrie, les régénérateurs de
l'humanité? Impossible. Aussi les quelques
sociétaires de premier crû, qui se sont réu
nis jeudi au foyer de la salle du spectacle,
ont-ils déjà débuté des plus heureusement
dans leur noble mission de salut et de ré
génération, en procédant au choix de dé
putés envoyer.... aux petites-maisons,
comme eût dit Voltaire? Non, mais au fa
meux congrès libéral de Bruxelles, qui doit
avoir pour résultats, comme on sait, l'âge
d'or... et un banquet 30 fr. par tête.
On nous écrit d'Elverdinghe
Le lundi delaPentecôte, dansla matinée,
arrivèrent ici les élèves internes de l'inté
ressant établissement de Monsieur Van
Biesbrouck Langemarck. A dix heures
ils chantèrent notre église, une messe en
musique avec un aplomb vraiment sur
prenant. Dans l'après-diné ils chantèrent
encore un joli salut, etaprèsilsse rendirent,
avec leurs fanfares en tête, au château de
M. le Comte D'Hust-D'Ennetières, ou ils
furent parfaitement bien accueillis par cet
aimable propriétaire, notre bourgmestre.
Ils exécutèrent plusieurs beaux morceaux
au milieu des vastes jardins du château.
Il est vraiment surprenant d'entendre avec
quelle facilité et avec quel ensemble des
élèves d'un pensionnat,sans aucun secours
étranger, parviennent exécuter des mor
ceaux d'harmonie d'une difficulté incon
testable. Aussi faut-il le talent et la patience
de M. Van Biesbrouck, fils, pour rebâtir ce
qui s'écroule presque tous les ans. Notre
vénérable Curé a aussi joui du plaisir d'en
tendre ces Messieurs.
Le pensionnat de Langemarck commence
jouir d'une juste renommée, et son succès
est indubitable, si le zélé directeur et ses
fils ne se lassent point d'avoir continuel
lement en vue le bien-être de leurs élèves.
Un homme a reçu un coup de couteau
Woumen en se rendant chez lui le soir
après quelques disputes dans un cabaret.
Il est douteux qu'il guérisse. L'autorité
judiciaire de Purnes s'est rendue sur les
lieux. Le coupable est en fuileqff^
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