FLEURS A VENDRE
laissons penser la surprise qu'il éprouva,
lorsqu'après avoir vainement demandé au
malade comment il se trouvait, sans en
recevoir aucune réponse, il se risqua se
pencher sur son lit, et qu'il reconnut qu'il
n'avait adressé la parole qu'à un manne
quin.
Il paraît que le ministère n'a pas voulu
accepter ces faits comme parfaitement
exacts, car M. Duchâtel annonçait cet
après-midi la Chambre qu'il avait donné
l'ordre de faire arrêter le commandant du
fort. Pareil ordre a été donné en ce qui
concerne le médecin et le valet-de-cham-
bre du prince Louis; mais on assure que
ceux-ci, après avoir mystifié pendant toute
une journée le commandant et tous les
surveillants préposés la garde du pri
sonnier, avaient cru prudent de se sous
traire par la fuite aux poursuites dont ils
pourraient être l'objet lorsque la vérité
viendrait être connue.
C'est sous le déguisement d'un ouvrier
du génie, employé dans le voisinage de sa
chambre, que le prince Louis s'est évadé.
Le Journal des Débats persiste sou
tenir, contrairement l'opinion d'autres
journaux, que le prince Louis Napoléon a
franchi, immédiatement après son évasion,
la frontière de Belgique. Le prince, dit
la feuille ministérielle, s'est rendu directe
ment Saint-Quentin où il a pris la poste,
et est parti aussitôt pour Valenciennes. En
roule, ayant largement payé les postillons,
il leur a recommandé de faire diligence,
car il voulait atteindre, disait-il, un riche
Anglais qui se rendait Bruxelles. Arrivé
Valenciennes vers deux heures et demie
de l'après-midi, le prince s'est arrêté un
instant et a demandé au maître de poste
s'il consentirait garder sa voiture, son
intention étant de partir par le chemin de
fer pour Bruxelles etde revenir dans quel
ques jours. Ayant reçu une réponse affir
mative, le prince Louis, et avant même
que son valet de chambre eût réglé son
compte de voyage, s'est rendu par une rue
détournée la station du chemin de fer
et a profité du premier convoi. 11 a dû
arriver Bruxelles dans la soirée du 25,
jour de son évasion.
Nous ne savons jusqu'à quel point cette
dernière assertion est fondée.
Un événement singulier et une mort
horrible font en ce moment l'objet des
conversations de l'arrondissement de Va
lenciennes. Le nommé Henri Delporte,
âgé de 37 ans, charpentier et célibataire,
demeurant Saint-Python, a voulu par
fanfaronnade et sans nécessité, monter
l'extrémité du clocher de sa commune en
présence d'un grand nombre de ses con
citoyens. Arrivé au sommet du clocher, il
en fit tourner le coq pour montrer sa har
diesse et son assurance. En vain, les cou
vreurs qui travaillaient au clocher voulu
rent le faire descendre et le prévinrent que
les branches de la croix de fer sur les
quelles il s'appuyait étaient oxidées et
manquaient de solidité, l'audacieux Del
porte ne tint aucun compte de cet aver
tissement, et secoua d'une de ses mains
une des branches de la croix de fer qui,
l'instant même, se rompit. Le poids de son
corps porta alors tout entier sur l'autre
branche qui cassa presqu'aussitôt, de sorte
que le malheureux charpentier fut lancé
dans l'espace. Son corps heurta, en tom
bant, un échafaudage du clocher, puis
rebondit sur le toit de l'église, de là tomba
en cascade sur le mur du cimetière et vint
rouler au milieu de la rue, dans un état
horrible voir. L'auteur de cette véritable
folie a dû mourir bien avant de toucher la
terre.
On semble croire que par suite de
l'évasion du prince Louis on ne tardera
pas mettre en liberté M. le comte Mon-
tholon et les autres complices de l'échauf-
fourée de Boulogne. Il y a longtemps que
le comte aurait pu obtenir sa grâce s'il
n'avait pas déclaré qu'il n'accepterait sa
liberté qu'autant que le prince serait relâ
ché avant lui.
La défense de Pierre Lecomte est
définitivement confiée M" Duvergier,
bâtonnier de l'ordre des avocats, commis
d'office par M. le chancelier.
Une ordonnance du chancelier fixe
jeudi 4 juin l'ouverture des débats sur
l'attentat de Fontainebleau. 40 témoins
ont été assignés pour déposer devant la
cour.
Un journal, en annonçant la démar
che faite par Lecomte pour obtenir une
audience particulière de M. Posquier, fait
entendre que le prisonnier semble avoir
d'importantes révélations a faire et qu'il
en résultera sans doute un supplément
d'instructions et un ajournement des dé
bats judiciaires de la Cour des Pairs.
Mgr. Blanchet, évêque de l'Orégon,
vient d'arriver Paris.
L'ordre a été envoyé nos ports de
mer d'expédier plusieurs nouveaux bâti
ments de guerre dans le golfe du Mexique
pour renforcer l'escadre française chargée
de croiser dans ces parages pendant la
guerre entre le Mexique et les Etats-Unis.
Dunkerque a été, ces jours derniers,
le théâtre de graves désordres accasionnés
par une émeute des anciens employés au
creusement du canal de dérivation.
Ils ont démoli le chemin de fer établi
pour le transport des terres provenant de
ce canal; rails, waggons, brouettes, etc.,
furent précipitées dans les fossés des for
tifications.
Ce soulèvement a été comprimé par l'ar
rivée de la gendarmerie, qui a fait entendre
aux mutins des paroles de bienveillance.
On écrit au Courrier de Marseille
Je suis fâché de vous donner une très
mauvaise nouvelle. Le bateau arrivé d'O-
ran a apporté celle du massacre de nos
prisonniers au pouvoir d'Abd-eî-Eader, au
nombre de trois cents, y compris MM.
Cognard, Larrages, Thomas, officiers su
périeurs, Le docteur Cabasse, qui ont
montré tant d'énergie dans le malheur, et
dont le courage soutenait si bien celui de
nos malheureux soldats faits prisonniers
dans diverses rencontres par les Arabes.
Il paraît que deux partis se sont for
més parmi les tribus qui avaient la garde
des prisonniers; l'un voulait les conserver
et l'autre s'en défaire. Malheureusement
ce dernier l'a emporté, et nos pauvres
militaires ont été égorgés. Après cela, les
journaux parisiens loueront la clémence
de l'émir.
Une autre lettre du 19 mai contient ce
qui suit Le départ de notre courrier
pour Alger a été retardé, parce qu'il est
arrivé de l'Ouest d'importantes nouvelles
que l'autorité militaire voulait adresser
complètes M le gouverneur-général. Je
puis vous donner ces nouvelles, que j'ai
puisées une source certaine.
Le patron d'une balancelle, partie de
Djemmaâ-Ghazaout, le 9 mai, nous a an
noncé un événement horrible, le massacre,
la Deïra d'Abd-el-Eader, de tous les pri
sonniers français! M. le général de Lamo-
ricière donna immédiatement au vapeur,
le Grégeoisl'ordre de se rendre d'urgence
Djemmaâ-Ghazaout, pour y transporter
M. de Martimprey, colonel d'état-major,
chargé de vérifier ce bruit si alarmant,
d'en conslaterl'authenticité, etde recueillir
toiis les détails de ce fait d'odieuse barbarie
dont on se plaisait douter mais qui n'est
malheureusement que trop certain.
L'état de la mer a, pendant trois jours,
mis obstacle l'accomplissemen de la mis
sion de M. de Martimprey. Enfin le Grégeois
est entré cette nuit même. Du rapport de
M. de Martimprey et de tous les bruits re
cueillis sur ce fatal événement, il résulte
qu'Abd-el-Kadera effectivement donné l'or
dre de massacrer les prisonniers, et que
cet ordre a été exécuté. Hâtons-nous de
dire que, jusqu'à présent cet ordre ne con
cernait pas les officiers, qui ont échappé
cette épouvantable boucherie.
ITALIE.
Lord Shrewsbury, pair catholique d'An
gleterre, a été le parrain du nouveau con
verti.
TB ZCCPBXT
EEN BUFFET EM T00G,
massacre de 500 prisonniers français.
Rome. Le jour de la fête de sainte Ca
therine, S. Em. le cardinal Acton a reçu
l'abjuration solennelle du R. Georges Dud-
ley-Ryder, ministre anglican. Sa femme,
sa sœur, M"* Sophie Ryder, et trois de ses
enfants ont également embrassé la foi ca
tholique. Le R. G. Rydes est le second fils
du dernier évêque anglican de Lichfield et
Coventry; Mm° G. Ryder est belle-sœur du
docteur VVilberforce, récemment nommé
évêque d'Oxford.
Dienende voor herberg, te bevraegen in het
Hof van Brussel, by de Dixmudepoort tôt
Yper. (i)
pour
MM. les amateurs de Fleurs sont informe's
qu'ils peuvent acheter a la main une Collection
de Fleurs de Serre; consistant en 5oo pots
Camélias, Cactiers, Stapelias, Crassulas, Pelar-
goniums, Kalmias, etc., etc.
S'adresser au sieur Jean Van Olme jardi
nier a Reninghelst. (1)