Une réclamation contre les opérations électorales du canton d'Ingelmunsler sera soumise au conseil provincial. Celte récla mation repose sur ce que, dans le scrutin de ballolage qui a eu lieu entre MM. A. Van Ooteghem et Lefebre-Maes, on aurait compté un bulletin de trop, c'est-à-dire 135 au lieu de 134. Or, comme M. Auguste Van Ooteghem ne l'a emporté que d'une voix sur son compétiteur, celui-ci prétend qu'en défalquant le bulletin compté en trop il y a parité de votes. Le 3 de ce mois, le nommé Brunon Terenhout, ouvrier au chemin de fer, a été écrasé par un waggon. Le malheureux n'a survécu que trois heuresàses blessures. Les journaux français assurent tous les uns après les autres, que le Roi des Belges a communiqué au gouvernement français par l'intermédiaire d'un lieute nant-général, le projet formé par cinq cents familles belges, possédant ensemble un capitalde trois millions,d'aller s'établir dans la province de Constantine. Nous n'oserions pas nier d'une manière absolue l'existence de ce projet; mais nous croyons qu'il serait difficile de trouver quelqu'un en Belgique qui eu eût entendu parler. Il a été abattu pendant le mois de mai l'abattoir Bruxelles 241 bœufs, 44 taureaux, 671 vaches, 1,186 veaux, 1,118 moutons, 132 agneaux, 214 porcs. Les nouvelles des différents points de la Hollande, publiées par les journaux hollandaiss'accordent dire que les récoltes se présentent partout sous les auspices les plus satisfaisants. La vente de 103 tonnes morue et landorium qui a eu lieu samedi, Anvers, a produit de 43 53 fr. la tonne. Le rapport de M. Bioudeel, envoyé du gouvernement, sur l'état de la colonie de Santo-Thomas de Guatemala, va être déposé sur le bureau de la chambre. On le dit généralement satisfaisant pour la si tuation de cet établissement colonial. Les armateurs d'Anvers viennent de signer une pétition en faveur du change ment de la loi sur les sucres. Cette pièce est rédigée dans un esprit modéré, mais son mérite principal est de mettre en lumière des vues commerciales d'un ordre élevé, de reposer sur des raisonnements rigoureux qiri ne peuvent manquer de produiredans nosChambres tout l'effet que les signataires de la pétition en attendent. Un accident déplorable est arrivé mardi au soir la houillière de Wandre (l.iége), Gilles Levvalle, chef charpentier de l'exploitation de ce nom,voulant placer des planches sur un bâtiment, est tombé de l'échelle sur le pavé, de la hauteur de 6 7 pieds seulement, et est mort 20 minutes après la chute. Les soins empres sés de M. le docteur Dery, médecin de l'établissement, n'ont pu prévenir ce mal heur. La femme Wolf, de Nimy, mère de six enfants est réduite un tel dénûment qu'elle était sur le point de se trouver sans abri, faute de pouvoir payer son loyer, a restitué spontanément une bourse conte nant 47 fr., trouvée par un de ses enfants et appartenant au sieur Maréchal, voilu- rier Nimy-Maisières. On écrit de Leeuwarde (Hollande), 29 mai: Au marché d'aujourd'hui,diffé rents habitants des environs de la ville ont apporté la triste nouvelle que la mala die des pommes de terre se montre de nouveau celle année. Du moins dans les villages de Dronryp, Menaldum, et Berli- kom, les mêmes symptômes que l'année dernière se sont manifestés. Par arrêté royal du 3 juin 1846, sont nommes: aide-de-camp du Roi, M. le lieutenant-colonel De Lannoy, (E)., de l'état-majordq.génie; officier d'ordonnance du Boi, M. le'lieutenant Montegnie (A.-J.), de l'état major du génie, inspecteur des éludes l'école militaire. Par un arrêté ministériel tout récent M. Van der Maelen, fondateur de rétablis sement géographique de Bruxelles, a été chargé de lilhographier un grand allas représentant les sections, les travaux et le matériel des chemins de fer de l'Etat. Get allas aurait dû être fait depuis que le grand réseau des chemins de fer de l'État est accompli; nous reconnaissons que l'absence d'un travail aussi complet qu'intéressant ne mettait pas la Belgique son niveau ordinaire l'égard des autres pays. Le choix qu'on a fait de l'établisse ment géographique pour l'exécution de cet atlas nous porte croire qu'il sera achevé prochainement. A la date du 22, l'empereur de Russie était encore Varsovie, où il s'occupait passer en revue les troupes et faire des excursions dans les environs. Des lettres de Francfort annoncent que, comme dans d'autres contrées de l'Allemagne, les pommes de terre dans un certain nombre de champs des environs de cette ville, sont atteintes de pourriture avant de germer. codant aux douces exhortations de son mari, elle laissait par complaisance uu sourire errer sur ses lèvres, il y avait dans ce sourire une expression qui faisait mal. M. Desperrois s'était marié par amour; loin de s'affaiblir, comme cela arrive trop souvent dans ces sortes d'unions, sa tendresse semblait acquérir chaque jour une force nouvelle pour ramener le calme et la j<»ie dans le cœur de Coruéiie, il n'aurait pas hésité faire le sac iftee d'une partie de son exis tence. Le hasard lui ayant mis sous les yeux uu ouvrage dans lequel étaient citées différentes guérisons opérées par Amédée, il crut voir dans cette circonstance uu aveitissemeut du ciel; il écrivit au jeune docteur et l'attendit avec une impatience inexprimable regardant comme perdus pour le bonheur tous les iustauts qui s'écoulèrent jusqu'à celui de son arrivée. Le premier soin d'Amédée fut de s'informer si l'aliénation des facultés intellectuelles s'était annoncée cher M1*® Uucange brusquement ou par des symptômes successifs, et dans quelles circonstances elle s'était déclaiée. M. Desperrois répondit par le récit suivant Mme Ducange, veuve après six mois de mariage, d'un époux qu'elle adorait, puisa dans l'amour maternel assez de Courage pour supporter ce premier malheur. Elle donna le jour quelques mois plus tard a une fille sur laquelle se con centrèrent toutes ses affectious, elle retrouva même des sou rires pour sa Coruéiie, la joie reparut dans sou regard, sa vie avait encore un but de tendresse dans le présent, un espoir de bonheur et d'orgueil dans l'avenir. Sa place de toutes les heures, de toutes les minutes fut dès lors auprès du berceau de sa h ic bien-aimée atkulive deviner ses besoius, «ouf- fiant de ses douleurs, jouissant de sou bieu-êlre, la protégeant de sa présence même pendant son sommeil, elle la couvrait des yeux comme uu avare sou tiésor, et dans sa continuelle appréhension que le sort ne vint lui ravir ce dernier bien elle s'ingéniait lui faire de ses tend tes embrassemens et de sa vigilante sollicitude un bouclier qui la rendit invulnérable. Coruéiie avait un au peine lorsqu'uu affreux sinistre transforma toute une ville en un monceau de cendres et plon gea en un seul jour mille familles dans la consternation et le désespoir. Au moment où l'incendie commençait dévorer Salins, Mrae Ducange se trouvait chez son notaire qui l'avait fait appeler pour le débat de quelques intérêts de successions. Aux premiers cris d'alarmes, ce fut la pensée de sa fille qui lui viut d'abord l'esprit. Elle sortit précipitamment et se mit courir de toutes ses forces vers la grande place où était située sa maison. Un horrible spectacle l'y attendait. Déjà le feu s'était emparé de l'étage intérieur, et des jets de flammes s'élançaient avec impétuosité travers les portes et les croisées dont les vitres se brisaient et volaient en mille éclats. A cette vue, ÎVImc Ducange, hors d'elle même, s'élança vers sa demeure eu criant: Ma fille-' ma fille! Quelques hommes émus de compassion, se jetèrent au-devant d'elle pour la retenir,. Laissez-moi, dit-elle, laissez moi mou enfant est là, je veux sauver mou enfant m Et comme elle se débattait en vain au milieu de la foule qui l'eulourait: Une fortuut, s^ria-t-eUe, tout ce que je possède qui sauvera mou t uf. nt Rome, le 19. Le Saint Père a été in disposé ces jours derniers, aujourd'hui il est entièrement rétabli. Le prince Louis Napoléon, sorti du fort de Ham le 20 dans la matinée, est arrivé Londres le 26. Il a écrit ce jour-la deux lettres, l'une a l'ambas sadeur de FranceM. de Saint-Aulaire, l'autre a M. Degeorge, rédacteur du Journal de la Somme. Nous reproduisons ces deux lettres, qui contien nent des explications et des faits que le public a intérêt de connaître. Lettre M. de Saint-Aulaire Londres, le 29 mai. Monsieur le comte, Je désire déclarer sincèrement l'homme qui fut l'ami de ma mère, qu'en quittant ma prison, je n'ai été mu par aucune idée de récommencer contre le gouvernement français une guerre qui a été désastreuse pour moi, mais seulement par le désir de pouvoir me rendre auprès de mon vieux père. Avant de prendre ce partij'ai fait tous lœ efforts pour obtenir du gouvernement français la permission de me rendre a Florence, et j'ai offert toutes les garanties compatibles avec mon honneur, mais voyant que toutes mes démarches étaient in fructueuses, je tue suis décidé h recourir au dernier expédient, quedans des circonstances semblables, le duc de Nemours et le duc de Guise adoptèrent sous Henri IV. n Je vous prie, monsieur ie comte de vouloir bien informer le gouvernement français de mes in tentions toutes pacifiques, et j'espère que cette assurance spoutonée de ma part abrégera la cap tivité de mes amis qui se trouvent encore en prison. m Mais un morne silence fut toute la réponse qu'elle obtint car ceux que pouvaient entraîner la pitié ou l'espoir d'un gain se furent bientôt convaincus d'un regard qu'une mort cer taine serait le seul prix d'une pareille témérité. Alors se jetant travers la foule qu'elle écarta par un effort surnaturel, Mme Ducange franchit d'un bond la distance qui la séparait de sa maison, et disparut aussitôt dans un tourbillon de flamme et de fumée. I> y eut dans ie coeur de tous les assistants uu momeut de pénible angoisse auquel suc cédèrent bieutôt des applaudissemens et des cris d'enthousiasme. L'intrépide mère avait reparu rapide comme l'éclair: elle por tait souS son bras un berceau Eperdue, halletante, elle ne s'arrêta que lorsqu'elle put croiie son ptécieux fardeau en sûreté; arrivée au milieu de la place, elle se laissa tomber genoux, posa le berceau doucement terre, et la figure rayon nante, souleva le rideau qui le recouvrait... O douleur! i'eu- fant n'y était pas Elle se releva comme une furieuse et voulut de nouveau s'élaucer; au même instantse fil entendre un effroyable cra quement; c'était la maison qui s'écroulait Mm» Ducange retomba penchée sur le berceau, immobile., sans verser une larme, sans pornser un cri. Dans ce moment accourait vers elle un homme portant une petite fille; c'était Jean, son domestique, qui des les pre mières atteintes du feu, s'était emparé de Coruéiie et avait abandonné la maisou; mais Jean retrouvait trop tard sa mat- tresse, la pauYre mère était folle I La suitau prochain

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 2