JOURNAL DYPRESIT DI L'ARRONDISSEMENT. N® 2998. 29me aiince. 7PP.3S, 24 JUIN. Il n'est bruit en ville, depuis quelque temps, que de troubles qui doivent écla- ter, d'une coalition formée entre la bour- geoisie pou r exploiter le peuple, de projets anarchiques conçus par les libéraux. Ce passage du Progrès est un mélange adroit de vrai et de faux pour donner le change l'opinion publique. Oui, non seulement ici, mais dans toute la Belgique, beaucoup de personnes considèrent les manoeuvres des libéraux comme pouvant amener dans un avenir plusou moins éloigné des mouve ments anarchiques; mais nous ne sommes point remplis pour cela des terreurs que le Progrès suppose; personne n'est et ne doit être sur le qui vive comme la veille d'une révolte. Si aux meneurs du libéra lisme aucun mauvais dessein ne manque, il y a aussi dans l'énergie de la nation belge un élément de résistance qui pourra user l'audacedes plus impatients. Nulle part sur tout il n'est question d'une coalition entre la bourgeoisie pour exploiter le peuple: ce serait là une pure calomnie si ce n'était un non sens. La bourgeoisie eu effet ne fait elle pas partie du peuple? Si l'on entend par bourgeoisie le corps électoral qui en voie les députés aux chambres, est-ce la bourgeoisie qui conspire contre le peuple, elle qui envoie aux chambres une majorité favorable au maintien des pouvoirs con stitutionnels émanés du peuple; ou ne se rait-ce pas le libéralisme qui se rend cou pable envers la nation, alors qu'il porte la témérité jusqu'à créer une organisation part des pouvoirs populaires, et destinée paralyser leur action? 11 y a déjà quelque temps que les éclai- reurs du parti s'écriaient qu'il fallait on avancer légalement, ou abattre révolution nai rement. De sorte que l'éventualité d'une révolution n'est pas éloignée des idées et des prévisions favoritesde nosadversaires. Et vraiment ils semblent s'être mis l'œu vre avec la plus vive ardeur pour en venir ce résultat. Les associations, les conven- ticules, les clubs, les assemblées tumul tueuses préludèrent aussi la terrible ca tastrophe de 1795, dont nos pères ont subi, dont nous subissons quelques égards encore nous-mêmes les tristes conséquen ces. Alors comme présent, l'impiété avait deux faces tantôt elle attaquait effronté ment dans la religion et dans la morale les bases de la société; tantôt elle prenait le ton hypocrite de la flatterie et voulait la constitution civile du clergé, de même que les Baziles libérâlres s'apitoient sur le sort du clergé inférieur, et réclament l'inamo vibilité des desservants. Fidèles la règle de Machiavel, ils s'efforcent de dissoudre les liens de la hiérarchie ecclésiastique qui fait la force du culte catholique, pour pas ser plus facilement sur un corps brisé. Se succès de celte tentative infernale n'est pas, Dieu merci, ce que nous avons craindre. Mais la faiblesse de la plupart des catholi ques laïques, leur indolence combattre une faction sans pudeur, leur indifférence l'endroit des intérêts religieux et des li bertés nationales, voilà ce qui inquiète da vantage. Quand le luxe de l'Asie eut envahi Rome, quand l'antique frugalité eut fait place aux plaisirs et la débauche, quand on choyait des hommes pervers dans l'es poir d'en obtenir des avantages, une répu- bliqueautrement enracinée, aulrcmentfor- midable que nous par sa puissance, était bien près de tomber sous les chaînes d'in- fames tyrans. Le libéralisme avec ses bals et ses concubinaires, avec ses feuilletons impurs et ses orgies sauvages, ne fait-il pas déjà trôner l'ignoble francmaçonneriecom- me une hydre menaçante? Depuis les so ciétés privées jusqu'aux régions élevées de la politique, le franc-maçon promène sa morgue, reçoit des honneurs et exerce sa contagieuse influence. Ou bien il faut que les masses secouent ce joug honteux, que les électeurs le bravent, que la tribune le stigmatise, ou bien nous entendrons un jour les craquements d'une constitution qui tombera, parce que nous n'en serons plus dignes. Administrateurs, agents, etc., 7; avocats, 41; banquiers, 4; bourgmesters, 21; con- seillerscommunaux,52; conseiller en cour d'appel, 1 conseiller eu cour de cassation, ;conseillers provinciaux, 15;id. membres de députations permanentes, 4; échevins, 15, général en retraite, 1; greffier, 1 ju ges-de-paix, 2; juges en première instance' 11; médecins, 15, négociants, industriels, etc., 49; notaires, 22; présidents de cham bre de commerce, 4; professeurs, 2; pro priétaires-cultivateurs, 6; propriétaires- rentiers, 56; receveur communal, 1 mem bres de la Chambre des Représentants, 6; secrétaires communaux, 4; sénateur, 1. Total, 520. On s'abonne Yprea, rue de I.ille, ig5prés la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE l'APOMEHERIt par trimestre, Pour Ypresfr. Pour les autres localités Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédao- tion doit être adressé l'Éditeur k Yprea. Le Propagateur parait le 8*«EBI et le RERCREpi dé chaque semaine. PRIX DES IKSERTIOSS. fi centimes pur ligne, Les ré clames, RR centimes U ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. CONGRÈS DE BRUXELLES. Statistique professionnelle des 320 membres qui ont répondu Cappel nominal tors du vote sur la question de réforme électorale Hier, vers les huit heures du matin, un viojent orage a éclaté sur la ville de Tournay, accompagné d'une pluie battante; la foudre est tombée sur la cathédrale, y a fait quelques dégâts la toiture. Au cabaret le Canard, sur les Quais, un homme était monté au grenier pour fermer la fenêtre, lors que la foudre est tombée sur le toit, et y a fait un grand trou. Heureusement l'homme a été quitte pour la peur. On cite encore d'autres endroits où il a eu quelques petits dégâts. Nous recevons quelques détails sur un événe ment bien grave qui s'est passé Nieuport dimanche 21 juin On se rappelle qu'au concours de littérature flamande qui a eu lieu il y a quelques mois Nieu port, on avait décidé que la distribution solennelle ees prix se ferait plus tard et qu'à cette occasion la société de Nieuport donnerait une fête suivie d'un bal. Le programme de la fête fut arrêté et la société fixa la distribution solennelle des prix au diman che 21 juin. Il est nécessaire de faire observer ici qu'à Nieu port la plus grande intimité a toujours existé entre la garnison et les habitants de la ville. 11 était d'habitude d'inviter les officiers toutes les fêtes données par la bourgeoisie et réciproquement la garnison ne manquait jamais de convier les habi tants aux parties de plaisir qu'elle organisait. 11 paraît que cette fois ci, les habitants n'avaient pas invité les officiers de la garnison au bal qui devait clôturer la fête. Nous ne connaissons pas les motifs de cette exclusion, mais toujours est-il qu'elle excita parmi les militaires un vif mécon tentement, La société ayant appris que ce manque de pro cédés avait indisposé les militaires contre les habi tants, chargea M. le bourgmestre d'envoyer une carte d'invitation M. le capitaine qui comman dait la place en l'absence du commandant. Soit que le capitaine ne voulut pas assister une fête d'où ses camarades étaient exclus, soit pour tont autre motif, il renvoya l'invitation et intima la société que le programme n'avait pas son appro bation et qu'en conséquence la fête n'aurait p«s lieu.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1