JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N® 2999. 29rae année. TPB.3S, 27 JUIN. Le journal des Baziles a appris qu'il existe des pauvres dans la province, et fait le gros dos au Nouvelliste de Brugespar ce qu'il entretient trop souvent ses lecteurs de l'ex tension du paupérisme. Le journal pro gressif, qui aime toute espèce de progrès, pourvu qu'il ne fasse pas dégainer, trouve l'instant la cause du mal, et le remède. Il ne faut attribuer le paupérisme ni au déclin de l'industrie linière, ni au défaut de moralité dans les classes inférieures, ni l'ivrognerie, ni l'accroissement de la population, ni la mauvaise réussite des dernières récolles; mais uniquement nos gouvernants. A quels gouvernants? Serait- ce ceux qui ordonnent que les cabarets resteront ouverts en temps ordinaire jus qu'à onze heures, et en temps moins ordi naire toute la nuit? Nullement, c'est nos gouvernants de Bruxelles, ceux qui con duisent les destinées du pays depuis quinze ans,qu'il faut s'en prendre. II ne reste donc qu'à retourner sous le sceptre des Nassau. Du tout, il existe un autre remède pour améliorer le sort de nos pauvres. C'est que laSociétéde la propagation de la foi «ajour- nât des temps meilleurs (aux calendes grecques) l'envoi de missionnaires en Chine et aux Montagnes rocheuses, et employât les sommes immenses qui sont en sa possession aux maux corporels des pauvres gens. Les conseils de Paris et de Lyon n'auraient qu'à verser chez nous les fonds envoyés d'Italie, d'Autriche, de Portugal, etc., pour être appliqués aux populations indigentes de Thielt, de Meu- lebeke, de Clercken et de Gheluvelt. Rien de plus ingénieux mais les Baziles du Pro grès ne s'aperçoivent-ils pas qu'en conseil lant un pareil détournement de fonds, ils frisent de près, par mégarde évidemment, la probité des escrocs? 11 est des besoins de localité, il en est d'autres qui embrassent unecontréeou un pays; il en est qui s'éten dent l'humanité entière. La charité s'in quiète de tous; mais elle agit en tout avec prudence, avec mesure, et surtout avec fidélité. L'entendez-vous, MM. les vrais Baziles Le concours des Pigeons qui a eu lieu le 21 de ce mois a été satisfaisant. L'achés 6 heures du matin. Le 1" prix a été remporté par le Pigeon de M. Vandevyver. Le 2m' par celui de M. Hennion. Et le S"" par celui de M. Defever fils, de Bixschote. Tous ces Pigeons étaient de retour avant 11 heures du matin. Jeudi a eu lieu l'église de S'-Martin en cette ville, un service funèbre pour le repos de l'âme de Sa Sainteté Grégoire XVI. Nous avonscru devoir reproduirele récit circonstancié des troubles qui ont eu lieu Nieuport dimanche depiier, d'après le Nouvelliste de Brugesnous trouvons dans la même feuille une version différente de la première sur ce fâcheux événement. Gomme elle se dit bien informée, nous lui empruntons les détails suivants Dimanche 21 juindevait avoir lieu 6 heures du soir, la distribution solennelle des médailles aux sociétés dramatiques qui avaient remportédes prix lors du concours qui a eu lieu l'hiver dernier. 11 avait été décidé que la Société de notre ville irait la rencontre des lauréats et que le cortège, composé des autorités de la ville, des membres des sociétés drama tiques, de la musique, de la gendarmerie, etc., conduirait les lauréats au local ordi naire de la Société. Avant de consentir former ce cor tège, les autorités s'étaient rendues chez le capitaine Parys, commandant le 1" batail lon du 7* régiment de ligne, qui fait les fonctionsadmferimdelaplace,etluiavaient demandé la permission de pouvoir entrer en ville, en cortège, tambour battant et la musique en tête. Ce chef leur a refusé cette permission; sur ce refus les autorités de la ville se sont adressées aux autorités militaires supé rieures Bruges. L'autorisation nécessaire a été obtenue et communiquée au capitaine Parys. Nonobstant la permission de M. le gouverneur militaire de la province, M. Parys a maintenu l'ordre qu'il avait donné de ne pas permettre l'entrée en ville du cortège. En dépit de cet ordre, le cortège est On s'abonne Ypres, rue de I.ille, 195, près la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. puix de l'abonnement, par trimestre, Pour Ypresfr. Pour les autres localités Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédao- tion doit être adressé l'Éditeur A Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MEHCBEDI de chaque semaine. PHIX DES 1NSEBTIONS. Il centimes par ligue. las ré clames, aft centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. Une solennilé religieuse et de famille des plus intéressantes se passait jeudi h S'-Jacques. Une douzaine d'élèves du collège de S1 Vincent avaient, en fesantleur première communion, ajouté un nou vel éclat l'octave de S' Louis de Gonzague, que l'Église propose a la jeunesse comme protecteur et comme exemple. Le soir, après uo saint orchestre, devait se faire le renouvellement public des pro messes du baptême. Le R. P. Jésuite qui avait dirigé au collège la retraite préparatoire, rappela brièvement l'importance du grand acte qui allait s'accomplir. De même, dit-il, qu'un père, de même qu'un tuteur stipule pour son enfant mineur, pour son pupille, de même vos parrains et mar raines ont autrefois accepté pour vons la foi chré tienne, et ils ontrenopcç pour vous h Satan, h ses pompes et a ses oeuvres. C'est dire qu'ils ont renoncé pour vous aux vanités, aux plaisirs, au luxe, h l'amour des honneurs et des richesses qui détachent de Jésus-Christ. C'est moyennant cette condition que vous avez été admis dans la sainte Église, et c'est cette promesse qu'il s'agit mainte nant de faire par vous mêmes, et pour toute votre vie. Comme l'orateur parlait h des étudiants, il cita l'exemple du général carthaginois tlamilcar, qui fit jurer autrefois par son' fils Annibal âgé de 9 ans, devant les idoles, une haine implacable au nom ro main. L'histoire atteste s'il fut fidèleàsa promesse. C'est sous l'impulsion de la foi jurée qu'Annibal traversa l'Espagne, les Pyrénées, les Gaules, les Alpes, l'Italie, et qu'il vola de victoire en vic toire de Sagonte a Cannes. Sans quelques jours passés dans les plaisirs avec son armée Capoue, c'en était fait de la puissance romaine. Si tels ont été les effets d'un engagement pris devant les idoles insensiblesque sera-ce de l'engagement d'un jeune chrétien contracté en présence du créateur du ciel et de la terre Après cette allocution pleine d'onction en même temps que de chaleuT, ou remit chacun des premiers communiants un cierge blanc allumé, emblème de l'innocence bap tismale et de l'amour divin. Ensuite ils montèrent successivement les marches de l'autel, et en pré sence de leurs condisciples, du clergé et de la foule attentive, devant l'hostie consacrée que le matin ils avaient reçue, tous dirent leur tour: Je renonce a Satan, ses pompes, et ses œuvres. Ces paroles solennelles doivent retentir d'une manière bien désolante aux oreilles de ceux qui ont aussi fait les mêmes promesses un jour, et qui maintenant, séduits et infidèles, les ont mises en oubli. Un Te Deuma terminé dignement ce beau jour. Pourquoi cette éducation douce et forte, qui forme le cœur en même temps que l'esprit, ren- coutre-t-elle tant de contradicteurs irréfléchis Pourquoi le bonheur d'y participer est-il refusé une portion delà jeunesse, avec une opiniâtreté que rien ne justifie? Brunon Acke, âgé de 23 ans, garçon de ferme IJoogeziekena trouvé la mort dans les eaux du canalen se baignant. rixes a nieoport, version nouvelle.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1