JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 3000
29me année.
Le congrès libéral a fait tant de bruit
que le Journal de Baziles en est encore
émerveillé ou abassourdi. Car d'un coté il
soutient que la presse conservatrice a mis
tout en œuvre pour qu'il passât inaperçu;
et de l'autre, il emploie deux colonnes
démontrer que la même presse s'est livréç
une polémique continuelle, pour reprér
senter le congrès comme impossible avant
sa réunion, cl en après, commeanarchique
et comme révolutionnaire. S'il en est ainsi,
ç'est donc la presse conservatrice que Iç
Pandémonium libéràtre doit le retentisse
ment qu'on lui attribue, bien plus qu'à l'es
prit public qu'il animait, puisque sou pre
mier acte, par lequel il a donné signe de
vie dans le monde politique, a été de met
tre la publicité la porte. De pareilles bour
des se pardonnent facilement aux béats
admirateurs de toutes les inspirations ma
çonniques. Mais en même temps que la
feuille Bazilico-orangisteétales les immenses
avantages descongrès et desclubs libéraux,
ne voilà-t-il pas qu'il les dépeint tout coup
comme destinés servir de contre-poids
aux influences électorales des Congréga
tions et des couvents. C'est tomber de bien
haut car nous ne sachons pas que les RR.
PP. Carmes, ou les dames Thérésiennes, ni
même les jeunes et joyeux Congréganistes
se targuent d'une influence quelconque en
matière d'élections. Or le contre-poids
d'une nullité qu'est-il, soit en bonne phy
sique, soit en politique? La conclusion bien
nelle des élucubrations laborieusesdu Pro
grès est donc, en premier lieu, que le re
tentissement que l'assemblée libérale de
Bruxelles a pu avoir, elle le doit en grande
partie aux journaux catholiques qui ont
bien voulu s'en occuper; et en second lieu,
que son action et l'action de ses séides se
borne combattre des chimères. Ceci ne
doit du reste en rien diminuer les mérites
du confrère auprès de ses patrons l'in
tention fait tout, et dès lors il peut s'attendre
quelque beau jour de la part de M, Ver-
liaegen, sinon une plume d'or, du moins
une plume de canard.
La confrérie du Saint Rosaire, établie
l'église de S'-Jacques en cette ville, vient
de recevoir de l'atelier de M. Tambuyser,
Malines, un trône de Vierge, en style
gothique. On le trouve d'une magnificence
de goût remarquable. Quatre tourelles
dont les flèphes sont jour, liées enir'
elles par des arcs-bojj|antssupportent
avçç hardiesse quatre chérubins et une
élégante couronne, qui est d'uu travail
exquis et d'un fini charmant. Les seiiê
statuettes qui ornent les tourelles princi
pales semblent très bien sculptéei: l'artiste
a su donner chacune d'elles l'expression
qui convenait au Saint qu'elle représente.
Les petites tourelles sont en si grande
quantité, qu'un amateur, d'après un calcul
approximatif, porte plus de n^uf mille
les feuilles qui les revêlent.
Tout en admirant le talent de M. Tam
buyser, nous félicitons l'administration de
l'honorable confrérie de sa précieuse Ac
quisition, et nous faisons des vœux que la
brosse du peintre ne vienne gâter le mérite
d'un si bel ouvrage.
Le trône est exposé la vieille sacristie
de S'-Jacques, où beaucoup de monde va
le voir.
Le 22 juin, Hortense Dejonghe, âgée de
21 ans, est décédée subitement sur ua
champ où elle travaillait Langemarck.
Une exposition fort intéressante au pro
fit des pauvres attire en ce moment l'at
tention du public et des étrangers
Poperinghe. Deux vastes salons de l'hôtel
de ville comprennent dans un ordre très
convenable, l'un les tableaux, l'autre les
objets de la tombola, qui après la kermesse,
seront tirés au sort au profit des action
naires. Dans le salon de peinture, on a eu
le bon goût de n'admettre aucun tableau
ou dessin dont l'indécence pût blesser le
regard du visiteur, soin qu'ailleurs on n'a
pas toujours en de semblables occasions,
pas même dans les académies où la jeu
nesse est appelée s'initier aux beaux
arts. Les objets de la tombola proviennent
en majeure partie du travail et des libéra
lités des daines de Poperinghe, et d'autres
personnes qui se sont associées leur
munificence. Il y en a plusieurs de très
remarquables par l'élegance ou la valeur.
Le prix des actions est d'un franc. Environ
5,500 actions sont déjà prises.
On écrit de Reninghe: les champs de
blé promettent une moisson très abon
dante; les fèves et l'avoine sont médiocres.
Les pommes de terre sont d'une belle
apparence: le rendement du colzat a dé
passé l'attente. Dans les environs de Pope
ringhe, le manque de pluie fait plus ou
moins languir les récolles. Les mauvaises
terres des Trappistes de S'-Sixte se distin
guent par la beauté de leurs produits
parmi toutes celles qui les entourent.
Des ordres ont été donnés pour que le
bataillon du 1" régiment de ligne, en gar
nison Ostende, se rendra immédiatement
Nieuport; le bataillon du 7e, en garnison
dans celte dernière ville, remplacera celui
du 1" Ostende.
On assure que le capitaine Pqrys, du 7°
de ligne, sera traduit devant un conseil de
guerre. (Indépend.)
Une personne passant dimanche ma
lin dans la rue Treurenberg, Bruxelles, a
été frappée de mort subite. Deux médecins
et un prêtre sont accourus; malheureuse
ment leur intervention a été inutile.
M. James Marsh, le célèbre chimiste
On s'a bon ue Vprrsrue de
I.ille, igî près la Graud'place, et
chei les Percepteurs des Postes du
Royaume.
prix be l'abonnement,
par trimestre,
Pour Ypresfr. U
Pour les autres localités
Prix d'un numéro.
Tout ce concerne la rédao-
tion doit être adressé l'Éditeur t
Le Propagateur pacaR
le NUERI et 1« MERCtgKM
de chaque semaine.
PRIT BES INSERTIONS.
f centimes par ligue. Les ré
clames, It centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
TPB.2JS, 1" Juillet.
1 1 1 J1 1 1
Une feuille libérale de Paris a pris la peine de
s'pccupes^de notre congrès du i4 juin qu'elle
compare avec les réunions semblables qui ont en
lieu en FiatiM pour forcer fcé majny tés subir le
joug des minorités. Elle constate que les hommes
sérieux du parti se sont prudentmfrit abstenus d'y
prendre uu rôle, el elkqokpoqvw prédire que
toutes ces tentatives ne produiront pas plus d'effet
un pays que dans 1 autre, Voici Ru çxtrait
cet article
Éfe n'était pas la peine de faire tant de bruit,
et l'oppositiori belge, pour être relativement un
peu plus nombreuse que ^apposition française,
f'eu tes» pis pTus féconde. Mous be voyons donc
pas pourquoi le gouvernement belge s'alarmerait
plus sérieusement de cep démonstrations que np
s'en est alarqié. Ip gouvernement fonçais, alors
qu'elle était, en France, moins découragée, moins
discréditée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Notre
calme, notre parfaite sécurité a cet égard fie sam
raient venir de l'indifférence. Nous sommes en
efiet trop près voisins, UPP solidaires avec la Bel-
giqué, pour ne pas preudré an intérêt tout parti
culier a ce qui la concerne. L'opposition dans les
deux pays, n'en juge pat autrement. Nous n'en
voudrions pour preuve que le petit scandale dont
MM. Rogier et Odilon Barrât se sont dm nié le
plaisir, moyennant une impertinence l'adresse
de M. Dupin.
Dans cette situation bien nettement établie,
l'opposition française, sur laquelle elle calque ses
allures, ne saurait nous paraître redoutable pour
le parti qui veut eu Belgique le maintien et le
développement progressif des institutions natio
nales, et qui trouvera toujours un appui dévoué
dans le parti conservateur en France.
Si le congrès libéral ne s'est ajourné qu'indé-
finitiveinent, l'opposition soi-disant libérale fera
bien, croyons-nous d'ajourner de plein gré sou
avènement au pouvoir jusqu'au jour où les gou-
nemeuts constitutionnels, fondés par les majorités
se transformeront eu gouvernements des mino
rités.
r<-r Le bpuit court que trois dps blessés
dans la collision Nieuport viennent de
succomber leurs blessures. Parmi eux pe
trouve le nommé Messens, pêcheur, géné
ralement estimé de ses concitoyens.