3 PORTUGAL On lit dans le Popular du 30 juin Une lettre de Vigo du 23 juin, assure que les miguellistes au nombre d'environ 7,000 hommes, se sont emparés de la place de Monzon et que le mouvement a des rami fications dans d'autres villes des rives du M i nho. D'un autre côté El Espagnol ra pporte ce qui suit Des miguellistes sont rentrés dans leurs foyers; d'autres sont Balpazo 7 lieus au-dessous de Chaves. Un très- grand nombre de réfugiés espagnols qui sont en Portugal, s'organisent sous les or dres du fameux Buceta ancien commandant de la garde civile de Pontevedra. Le Comercio de Cadix contient ce qui suit sous la rubrique de Lisbonne, la date du 23 juin Au moment du départ du courrier, on assure ici que M. Loureiro, Ministre de la guerre, a offert sa démission la Reine, en lui disant qu'il ne pouvait marcher d'accord avec le comte Das Andas, qu'il regarde comme un traître. Le conseil des Ministres va s'assembler pour décider si l'on doit accepter celle démission, ou bien destituer Das Andas. ALGÉRIE. UAkhbar, journal d'Alger, publie quel ques détails sur le châtiment infligé aux traîtres qui ont joué le principal rôle dans le guet-apens de Sidi-Brahira. Plus de 180 Bédouins ont été massacrés. Les autres nouvelles de l'Algérie sont sans intérêt. On croit Abd-el-Kader réliré Figuig, aussi situé dans le Sahara maro cain. La deira ne bouge pas d'El-Korb, sur la Moulouïa supérieure. 11 y règne de vio- Ientesdissensions,lesuns voulant rejoindre l'émir, les autres gagner Fez, une dernière fraction, enfin, hésitant de se rapprocher des français. Les retours partielsconlinuent toujourset il est probable qu'ilsdeviendront plus nombreux eucore, lorsque les émigrés auront pu recéler et vendre les moissons qu'ils avaient faites de l'autre côté de la frontière. SUISSE. Le grand conseil de Genève a terminé ses débats sur les instructions donner aux députés qu'il envoie la Diète. La proposition de déclarer l'affaire des Jésui tes question fédérale a été repoussée dans les mêmes proportions que l'année der nière. Quant ce qui concerne l'alliance particulière des sept cantons catholiques, la députalion de Genève ne se prononcera pas et se réserve sur celte nouvelle ques tion le protocole ouvert. Dans tous les débals, qui ont été assez animés, le parti conservateur l'a emporté; le système politique qui a prévalu est celui d'une sorte de neutralité au milieu de l'anarchie qui est sur le point de divi ser les cantons suisses. On écrit de Zurich, le 3 juillet: Le nonce du Pape a adressé la note suivante au gouvernement du Tessin, relativement aux nouvelles lois ecclésiastiques: J'ai un devoir pénible remplir, puis que je dois faire connaître au conseil d'Etat et aux représentants du Tessin les justes plaintes du Saint-Père comme pas teur suprême de l'Eglise. Le Pape est obligé de témoigner le chagrin que lui ont causé les diverses mesures des autorités supérieures de ce canton, et surtout les deux lois concernant les corporations reli gieuses et les établissements d'éducation, sanctionnées au mois de janvier par le grand conseil, et promulguées malgré les justes observations du cardinal Gaysruck, archevêque de Milan, et de Mgr. Romano, évêque deCôme. Dans ce but,S. S.ordonne ces deux prélats de vous faire savoir que le Saint-Siège désapprouve ces démarches et ces deux lois comme contraires en plusieurs points l'autorité et la liberté de l'Eglise et aux prescriptions du concile de Trente, attendu qu'il est évident que par ces lois les autorités supérieures du canton veulent enlever l'autorité ecclé siastique ses droits les plus sacrés sur l'éducation de la jeunesse et sur l'éduca tion particulière du clergé. Dans ces circonstances, le soussigné, représentant du Sl-Siége, apostolique, en adhérant, dès présent, aux remontrances de ces prélats, proteste formellement con tre ces mesures et contre les lois du mois de janvier dernier; et au nom du Sl-Père, lieutenant de Jésus-Christ sur la terre, il exige de vous et du grand conseil de la République, la révocation de ces deux lois, pour que l'Église catholique puisse jouir de tous ses droits dans le canton de Tessin et observer les prescriptions du concile de Trente et les canons eu géné ral. MEXIQUE. On a reçu Londres, par le steamer le Tay, des nouvelles du Mexique jusqu'au 31 mai. Les villes de Mazallan et de Guada- laxara se sont prononcés contre le gou vernement. La république Mexicaine est sur le point d'être livrée l'anarchie. Ou annonce que l'armée du général Arista s'est dispersée dans la plus grande confu sion. Le nouveau congrès s'est réuni et a nommé pour son président le général l'eau, avant la chute des waggons; c'est la seconde fois qu'il doit la vie sa résolution et a sa présence d'esprit. La première fois, il s'est retiré sain et sauf de la catastrophe du 8 mai. Le chef du convoi a été écrasé et décapité dans le waggon des bagages. Une fille a été trouvée écrasée dans les bras de son père, mort, sans doute, en tâchant de sauver son enfant. Beaucoup de médecins et de membres du clergé se trouvaient sur les lieux et leur conduite a été admirable. Une des correspondances cite, entr'au- tres, M. le vicaire de Monljoie. Ce digne ecclésias tique, occupé prêter son saint ministère aux blessés et aux mourants, fut informé qu'une femme se débattait dans l'eau et allait grossir le nombre des victimes si l'on ne volait a son secours. Ne con sultant que son courage, il se sacrifia pour elle et eut le bonheur de la soustraire h une mort certaine. Ce beau trait d'humanitéaccompli sous les yeux de plusieurs ceutaines de spectateurs, valut M. le vicaire de Monljoie les bénédictions de la foule reconnaissante et pénétrés de respect pour un si noble dévoûment. Si les chaînes qui attachaient les waggons aux autres voitures ne se fussent pas brisées, le convoi tout entier aurait péri. Rien de plus incertain encore que le nombre exact des victimes qui ont succombé. Cependant il parait avéré maintenant qu'il y en a plus de 3o. Un des conducteurs des messageries a péri c'est celui de l'adminisiratiou Guérin, un ancien serviteur qui a fait les campagnes d'Afrique. L'aide-de-camp du inaréchal-de-camp Oudinot n'est pas mortmais son état inspire toujours les plus vives iuquiétudes. Nous lisons dans la Gazelle de Flandre et d'Artois, sous la date du g Onze cadavres ont été retirés de l'eau hier, et, ce matin neuf heures, on a retiré le cadavre d'une femme auquel manquent les bras et la tète; on la croit être une religieuse d'une communauté de Douai. On aperçoit encore les jambes d'un homme; tuais il est impossible de le retirer. On dit aussi qu'un des waggons, contenant vingt-huit remplaçants et leur conducteur, se trouve sous un équipage de bagages; on n'en a pu retirer encore aucun. On ne saurait préciser le nombre des blessés; ceux qui étaient transportâmes ont été amenés en ville, les autres sont soignés au village. Dans une pauvre maison s'ofTre un spectacle hideux dix cadavres sont étendus; deux petits garçons de cinq a six ans sout placés côté d'une femme qui peut- être est leur mère; la plupart des cadavres sont défigurés au point d'être méconnaissables. Une jeune fille de dix-neuf ans, M"* Legay, de Ba- pauiuc, a été noyée aussi et transportée chez ses parents. Au nombre des morts se trouvent deux militaires qui, revenant de congé, allaient rejoindre leur régiineut. On comprend la difficulté de connaître tout d'abord le nom des victimes; dans une diligence la feuille des voyageurs contient des indications suffisantes sur eux au chemin de fer rien ne ren seigne les passagers qui sont souvent étrangers la contrée et au royaume. Il faudra longtemps pour que tous les cadavres soient reconnus. Voici les noms de ceux du pays réclamés aussitôt M. Lecomte, jeune homme d'Arras qui venait de terminer ses études médicales; M™1* Dewilde, d'Armenlières, qui venait de visiter sa famille; M"9 Legay, de Bapaume; le jeune Tabary, d'Ar ras. 4 morts reconnus. Morts non reconnus: un sous-officier allant en congé; 2 conducteurs du convoi, anciens militaires; une femme et un enfant de 5 a 6 ans; un enfant de 2 a 3 ans; 3 hommes inconnus; une demoiselle de 19 ans, h qui son père, négociant h Paris, faisait faire un voyage d'agrément; une dame transportée h Douai, morte dans la soiiée, a laquelle il faut, dit-on, ajouter l'aide-de-camp du général Oudinot qui aurait expiré peu après l'évé nement. On croit que cinq remplaçants doivent encore se trouver sous l'eau. Blessés M"19 Braine, femme d'un notaire M. et Mm9 Decre'qny marchands de meubles; le géné ral Oudinot, légèrement contusionné et retiié mi raculeusement des ruines de sa calèche mise en pièces et suivant immédiatement une diligence de Laffitte et Caillard submergée; le conducteur de la diligence Laffitte; M. Bouchain tapissier h Lille, et sa fille, restés Douai, grièvement blessés; plusieurs anglais et belges et des voyageurs incon nus restés Arias et h Douai, pour se faire soigner. Un témoin occulaire de la catastrophe de Fam- poux, dit le National nous atteste que le nombre des morts est au moins triple du chiffre publié par différents journaux. Les malheureux voyageurs qui se trouvaient dans les voitures ont été noyés, écrassés. asphyxiés. Ces voitures n'avaient pour toute sortie que deux ou même une seule porte, que l'on ne pouvait pas toujours ouvrir. Les fenê tres consistaient en un simple trou par lequel il est impossible a une personne de passer. C'est ce système que l'on doit attribuer la mort des nom breuses victimes encore inconnues qui ont dû être englouties dans ces caisses sans issues. Le convoi de Paris est arrivé samedi h Bruxelles dans la station du midi vers neuf heures du soir avec un assez grand nombre de voyageurs, parmi lesquels se trouvaient encore quelques uns de ceux qui ont échappé h l'affreux désastre de R ceux. L'un d'enx affirmait de la manière la plus positive, et malgré toutes les assertions contraires, que le nombre des cadavres retirés du lac bourbeux qui a englouti la moitié d'un convoi s'élevait h plus de quarante. An passage du convoi vers 3 heures on était encore occupé a retirer des voilures, des baga ges et des débris. On connaissait les noms d'une grande partie des victimes qui ont succombé. NÉCMMGIB. U Ami de la Religion confirme aujourd'hui une triste nouvelle que nous avons donnée hier. Mgr. le cardinal Bernetarchevêque d'Aix,a suc combé h sa maladie. Il est mort dimanche dernier.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 3