des amateurs de la ville, exécutent la can
tate en l'honneur de Simon Stévin, due
la plume poétique de M. Amand Inghels,
et au talent musical de M. Jules Busschop,
deux artistes dont la ville de Bruges s'é-
norgueillit. Ce morceau aexcité un enthou
siasme général et bien mérité; qui s'est
manifesté par des bravos unanimes.
La cantate est terminée et presqu'au
même instant le voile qui recouvre la sta
tue provisoire, tombe Un moment de si
lence suivi d'un cri d'admiration prouve
nos deux jeunes concitoyens, Van Wede-
veldt et Derre, que le public reconnaît non
seulement leur dévouément mais aussi leur
mérite.
Au même instant le canon tonne, le gros
bourdon sonne pleine volée, et M. le
bourgmestre prononce un discours dont
nous ne pouvons(vu l'éIoignement),attrap-
per une seule syllabe.
On nous a rapporté qu'à la suite du dis
cours de M. le bourgmestre auquel ont ap
plaudi tous les auditeurs, des médailles
ont été remises M. Retsin de Bruges, au
teur du meilleur mémoire en français sur
Simon Stévin, M. Kerkhove d'Anvers,
auteur du meilleur mémoire en flamand;
et M. Van Duyse de Gand, auteur d'une
cantate flamande. Ce dernier en recevant
sa médaille a répondu par un discours en
vers flamands, qui a fait une profonde sen
sation sur ceux qui ont eu le bonheur de
l'entendre.
A sept heures et demie. Les musiques de
la ville ont exécuté le morceau d'ouverture
du Festival. Cette pièce a été rendue avec
ensemble ravissant sous la direction de M.
Van Calck. Immédiatement après a com
mencé le Festival. Toutes les musiques des
villes et des communes qui sont venues
relever cette fête par leur présence, ont
exécuté tour tour des morceaux d'har
monie, qui, en général, ont remporté les
suflrages des auditeurs, Le Festival a duré
jusqu'à près de deux heures du matin.
Pendant toute la nuit, la Grande Place a
été constamment encombrée de curieux;
11 heures, au plus beau de l'illumination,
il était impossible de se frayer un passage
travers la foule qui était entassée dans
les rues avoisinantes du marché. Par
contre, il n'y avait que fort peu de monde
dans l'enceinte réservée.
Deuxième journée.
Le beau temps est soutenu pendant la
journée de lundi. Le concours d'étrangers
est plus grand que le jour précédent.
11 serait difficile de se former une idée
du mouvement, de la vie qui règne partout;
certains endroits de la ville et surtout
aux abords de la station et de la grande
Place la foule est si compacte que l'on a
peine se frayer un passage.
A deux heures de relevée les sociétés de
la petite arbalète se sont réunies au bourg
et se sont rendues de là en cortège au local
ordinaire de leurs exercices.
A deux heures et demie les diverses
sociétés de tir l'arc main se sont
réunies sur la place de la station et se sont
rendus en cortège par la rue Sud du
Sablon, la rue des Pierres, la Grand'Place
la rue Flamande, la rue de l'Académie, la
rue Cour de Gand et la rue des Carmes,
au jardin de la société royale de Saint
Sébastien.
Le cortège était composé comme suit
Un détachement de cuirassiers.
La société de Sf-Sébastien avec ses in
signes, son char de triomphe, les canons.
Les sociétés qui prennent part au con
cours: et qui soc celles de Gand, de St-
Nicolas, de Waeeghem, de Vichte, de
Tournay,de Tour ay-Château, de S"-Croix
lez Bruges, de SlMichel lez Bruges, d'As-
sebroucke, de SlPierre sur la Digue, de
St-André, de Zelaete, de Landeghem, de
Moerkerke, d'injelmunster, d'Ypres, de
Tourcoing, d'Osende, de Courtray, de
Malines, etc., etc
Les tireurs soit au nombre de 313.
Un détacbementde cuirassiers fermait la
marche.
Le concours ailé très-animé. Un seul
oiseau supérieur a été abattu par M. Jac
ques Van Acken de Bruges; c'est le n# 3*
cafetière en argeit de la valeur de 350 fr.
Le tir doit ère repris ce matin huit
heures.
La société d'Yjres est accompagnée d'un
corps de musiqie organisé exprès par M.
Alphonse Vandeipeereboom, chef-homme
de cette société Le costume des tireurs
est des plus distngués, ils portent le pan
talon blanc avecune veste bleue la polka
et le chef couvert d'un chapeau blanc des
plus coquets. Le drapeau de la société est
également très-nagnifique; il a coûté, dit-
on, de deux très mille francs.
A quatre heures toutes les sociétés de
chant se sont réunies la Place de la Sta
tion, et se sont rendues en cortège la
salle du Concert.
La musique du 1" régiment ouvrait la
marche; la société des Chœurs de Bruges,
celle d'Asper, de Saint-Denys-Westrem,
de Zele, de Ruddervoorde, de Roux, de
Pilthem, de Hamrae, de Wervick, la société
philarmonique et la société des Méloma
nes de Gand; la société Lyrique, la société
Philomélie et l'Union, de Louvain; la
société des Chœurs d'Ypres. Un détache
ment d'infanterie fermait la marche.
La décision du jury a été connue hier
soir dix heures et demie. Le premier
prix pour les villes de première classe a
été décerné la société des Mélomanes de
Gand; le deuxième la société Philomélie
de Louvain et le troisième celle d'Ypres.
Les prix des villes de deuxième rang
ont été accordés: le premier Hamme et
le second Wervick.
Les prix pour les communes ont été
accordés le premier St-Denys-Westrem,
ledeuxièmeàZeleetle troisièmeàPilihem.
A cinq heures du soir ont eu lieu les jeux
populaires dans les divers quartiers de la
ville.
Troisième journée.
De bon malin, le carillon et le gros
bourdon viennent réveiller les habitants
et leur annoncer la continuation de la fête.
A sept heuresles sociétés de tir se for
ment et se rendent en cortège aux lieux
qui leur sont désignés.
A neuf heures et demie, a eu lieu sur l'es
trade de la Grand'Place, la distribution
des prix aux vainqueurs du concours du
chant. Des chœurs sont exécutés par les
sociétés couronnées.
Les trois premiers prix du tir l'arc en
main ont été remportés comme suit
1" prix par M. d'Ambre, de Kemmel.
2" prix par M. Vifquain, de Tournay.
3e prix par M. Van Ackere, de Bruges.
Le convoi de Bruxelles vient d'arriver.
La musique des guides en descend et est
reçue par la foule immense qui se presse
dans l'enceinte réservée de la Station.
D'après la Gazette de Monsla candi
dature de M. Rousselle Soignies, est, le
signal de la dissolution du congrès libéral.
On écri t de Marche qu'un crime affreux
vient d'être commis dans cette commune.
Le nommé Lahaut était signalé comme
maraudeur. Le brigadier de gendarmerie
Blum se mit en vedette avec le gendarme
Wagner, dans la nuit du 23 au 24 juillet,
pour surprendre le coupable en flagrant
délit. Bientôt, en effet, ils le virent paraître
suivi de sa femme et de ses enfants, tous
chargés de différents objets qu'ils venaient
de voler. Les deux gendarmes s'avancèrent
alors pour les arrêter. Mais Lahaut, qui est
d'une force extraordinaire, se rua contre
eux, cassa le bras Wagner d'un coup de
bâton, et étendit raide mort le brigadier
Blum.
L'assassin et sa famille sont entre les
mains de la justice.
FRANCE. Paris, 24 Juillet.
Toutes lescommandesqu'Ibrahirn-Pacha
avait faites Paris avant son départ pour
l'Angleterre n'ont pas encore pu lui être
livrées. Le prince égyptien avait acheté
pour plus de deux millions de diamants
sur papier; un seul de nos marchands de
diamants lui en avait fourni pour 700,000
francs. La plupart de ces pierres précieuses
sont encore entre les mains des ouvriers
joailleurs et sertisseurs, et ne pourront
pas être expédiées avant un mois pour
Alexandrie.
A la date du 19 juillet, un incendie,
allumé ce que l'on croit par l'imprudence
d'un chasseur, ravageait depuis trois jours
les bois de la résidence royale du Pardo
(Espagne). Par suite de la sécheresse les
La haute cour des Pays Bas vient de s'occuper
d'une affaire vraiment étrange.
Le nommé J.-R. Kuyper, jeune homme de quinze
ans, habitant la province de Groningue, a commis
au jour de l'an un acte que l'on pourrait envisager
comme une espièglerie, mais que le ministère pu
blic s'obstine représenter comme un attentat aux
propriétés. Ayant posé une ecbelle contre une
fenêtre fermée, ce jeune homme avait escaladé la
maison d'un de ses voisins, coupé un carreau de
vitre et bu avec ses camarades le contenu d'une
bouteille de genièvre qui se trouvait sur une table
devant la fenêtre; après ce brillant exploit notre
jeune étourdi avait rempli la bouteille d'eau et
l'avait remise a la place où il l'avait trouvée.
Aussitôt sommations et poursuites de la part du
ministère public près le tribunal d'arrondissement
de Windschoten mais celui-ci a considéré l'action
incriminée comme une plaisanterie et a renvoyé
le jeune Kuyper de toute poursuite de ce chef. Sur
l'appel interjetté par l'officier de la justice, la cour
provinciale, ayant été saisie de cette affaire, a a son
tour absous le jeune homme, mais pour un autre
motif. Cependant le ministère public, non décou
ragé par ses deux échecs successifs, s'est pourvu en
cassation contre l'arrêt de la cour provinciale de
Groningue.
C'est ainsi que cette question a enfin été déférée
au tribunal suprême. L'avocat-général près la haute
cour a partagé l'opinion de ses confrères de Gro
ningue et s'est efforcé de démontrer que la loi ne
reconnaît aucune distinction entre les actes coupa
bles commis par plaisanterie et ceux qui ont été
commis sérieusement mais, par suite de diverses
circonstances atténuantes, ce sévère appréciateur
des espiègleries de la jeunesse s'est borné requérir
contre l'accusé la peine correctionnelle d'un mois
d'emprisonnement. La haute cour prononcera le 31
de ce mois.
Paris, 25 juillet. Le blé nouveau a
déjà paru sur le marché de Verdun. 11 en
a été vendu 22 fr. l'hectolitre. On est en
pleine moisson dans toute la contrée. La
récolte sera meilleure qu'on ne l'espérait.
On a déjà vu du raisin parfaitement mûr.
Les vieillards n'ont pas souvenir d'une an
née aussi précoce.