JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3027. 30me année. 7FF.3S, 3 Octobre. On peut évaluer, sans exagération, un million et demi de livres le houblon pro duit Poperinghe, et un demi million celui des communes environnantes où la culture de cette plante est en usage. Les années communes n'atteignent guère le million pour Poperinghe. En ne supputant la valeur de la récolle actuelle qu'au prix moyen de 50 fr. les 100 livres, la culture du houblon aura fait réaliser aux habitants dePoperinghe et de la banlieue une somme d'un million de francs. Les inscriptions ont commencé mardi l'Université catholique de Louvain et du reront quinze jours. L'ouverture des cours est fixé au mardi 6 octobre. Lundi au soir, par un temps froid et humide, un orage assez fort a éclaté sur Bruxelles; des éclairs se sont succèdes avec rapidité et des coups de tonnerre violents se sout fait entendre. Vers neuf heures, un météore d'un éclat très-vif a été aperçu l'horizon dans la di rection du nord-ouest; ce phénomène s'est prolongé pendant plusieurs heures. C'est, ait-on, le présage d'un temps humide et de longues pluies. On lit dans l'Ami de l'Ordre, sous la date du 29 septembre: Hier, pendant que le convoi de Mons traversait le tunnel de Braine-le-comte, deux voitures se sont dé tachées du train, et sont restées en place au beau milieu du viaduc. Les voyageurs en ont été quittes pour un retard de trois VUE SA.INT-HVBERT A LA HACTA. quart d'heure, temps qu'il a fallu pour sortir bras les deux voitures restées dans le tunnel. Ce relard a réagi sur notre convoi du soir, qui, se trouvant l'entrée du tunnel, au moment même de l'accident, a dû attendre que la voie souterraine fût devenue libre. Un incident comique a égayé la fin de ce désagrément. La plupart des voyageurs de notre convoi de Bruxelles avaient mis pied terre pendant que tout cela se passait;cinq d'entre eux firent plus, ils traversèrent le tunnel a pied, persuadés que le convoi les prendrait l'autre issue. Le convoi passa, en effet, mais malgré tous les signaux de détresse de nos cinq touris tes, il se contenta de les saluer et passa outre. Les voyageurs souhaitèrent gaîment un bon voyage leurs compagnons de route malheureux qui, sans doute, se con solèrent le soir dans une auberge de Brai- ne-le-Comte, en attendant le convoi de ce matin. On écrit d'Anvers, le 30 septembre Dans l'après-dînée (Wiier le nommé Hendrickx, crieur des ventes publiques, est tombé mort la place de Meir. M. le doyen et l'un des vicaires de l'église de N.-D., ainsi que deux médecins sont venus promptement au secours de cet homme, mais ils n'ont plus relevé qu'un cadavre. On lit dans le Journal de la Haye Le Journal officiel annonce qu'un traité de com merce et de navigation entres les Pays-Bas et la Russie a été signé le 13 de ce mois, Sl-Pélersbourg, par les plénipotentiaires de ces deux puissances. vérité et justice. On écrit de Valence (Drôme), le 22 septembre L'orage qui a éclaté dans la nuit du 19 au 20 septembre a jeté la consternation dans nos contrées. Trois départements sont dévastés. Il est impossible de dépeindre les malheurs que nous avons éprouvés; le si nistre a occasionné des pertes immenses. Le fléau n'a rien épargné. Le département de l'Ardèche a été le plus maltraité. Les communications n'existent plus. Les routes départementales et royales sont en partie détruites,les ponts sontemportés ou ébran lés. Le service de la poste se fait par le bateau vapeur. On ne peut parcourir un kilomètre sur une route ou chemin sans voir des éboulements considérables et des crevasses. Le télégraphe électrique vient d'être employé sur le chemin de fer de Birming ham d'une façon assez singulière. Un bou cher venait de monter avec son chien dans une des voitures attenantes au convoi qui allait quitter la station de Euston-square, lorsque un employé se présente et vient réclamer le prix de la taxe imposée sur les animaux. Le boucher se fâche, refuse de payer; on le force descendre, et déjà la querelle s'échauffait, lorsqu'au même mo ment un coup de sifflet se fait entendre, et le convoi se met en mouvement; mais au même instant le boucher se retourne, saute lestement dans la voilure avec son chien, en riant aux éclats du tour qu'il venait de jouer l'employé. Malheureusement notre homme avait On s'abonne Ypres, rue de I.ille, n° 10, près la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'IBOIIEMEMI, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé A l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. IV centimes par ligue. Les ré clames, centimes la ligne. (Suite et fin.) Le combal s'était engagé. Vingt fois l'animal, porté bas par l'impétueux assaut de nos lévriers, fut couvert par la meute entière; vingt fois il se releva grondant et terrible, renversant son tour ses ennemis ensanglantés et les poursuivant la gueule béante jusque sous le veutre de nos chevaux que nous maintenions peine. Longtemps, rangés autour de l'arène, nous admirâmes, l'arme au bras, cette lutte magnifique. Nos braves lévriers auraient pu la terminer sans notre intervention; mais aux morsures qui les déchiraient, nous vimes combien cette gloire allait nous coûter oher. Un coup de carabine mit fin au combat. On voulut compter les blessés, tous les chiens l'étaient deux des meilleurs expirèrent sur place. Nous rentrâmes au bivouac suivis de nos mulets qui pliaient sous le poids de nos trophées du jour. La chasse pied du lendemain nous rappela ces tirés de fabuleuse mémoire que voyaient autrefois Compiègne et Ram bouillet. Des nuées de perdrix rouges, les seules connues ici, s'enlevaient chaque instant sous nos pieds. La poule de Cartilage tombait cent pas devant nos bons fusils de Lepage et Devisrae (i Le lièvre d'Afrique, plus petit peut-être, mais cent fois plus nombreux que celui de France, déboulait <ft (i) La poule de Carlhage est le même oiseau connu en France sous le nom de cane-petière. Elle a cela particulier qu'elle se tire des distances prodigieuses avec le plomb le plus faible. tous les buissons enfin le commandant faisait coup double sur deux gazelles. Le gibier de toute sorte venait s'engouffrer dans les sacs de campement placés en travers sur des chevaux de main que nous faisons conduire derrière nous; car l'expé rience du premier jour nous avait reudus prévoyants. Les carnassières, transformées en gibernes, n'étaient remplies que de munitions et s'allégaieut rapidement dans une fusillade incessante que la nuit seule put terminer. Accablés de fatigue, nous prîmes peine le temps de dîuer, et d*jà chacun ronilait de son mieux, quand un cri étrange, suivi bientôt de cinquaute autres, vint nous réveiller en sur saut c'était une sérénade que nous donnaient toutes les hyènes et tous les chacals du pays attirés sans doute par l'odeur du gibier que remplissait nos tentes. Les chiens du camp fesaieut chorus. Au milieu de ce vacarme, le sommeil était impossible. Les moins harassés d'entre nous se levèrent alors et prirent leurs fusils; mais l'obscurité ne leur permit pas d'ajuster les exécutants. Quelques coups de feu tirés au hasard nous valurent un instant de silence; puis bientôt les voix glapissantes reprirent de plus belle et l'aimable concert dura jusqu'au jour. Le matin, nous ne trouvâmes plus que les squelettes de deux sangliers qu'on avait négligemment laissés hors de camp. Nous avions peine dormi, et pourtant nous fûmes sur pied de fort bonne heure. Les chiens et les chevaux s'étaient repo sés la veille on voulait en profiter avant le départ, et forcer quelques gazelles. Celte chasse est facile en pleine rase; mais la prodigieuse vitesse de l'animal le rend presque imprenable dans un pays couvert nous en fîmes la triste expérience. A la vérité, nous ménagions nos chevaux pour la longue retraite qui les attendait. A dix heures, nous étions de retour au bivouac; midi, nous avions dcjeûné, les teutes étaient abat tues, les mulets chargés, uos deux smalas commeuçaieut défiler en sens inverse, et nous nous séparions en nous disant non pas adieu, mais au revoir. Et, en effet, nous espérons bien que cette Saint-Hubert, première peul-être qui se soit faite avec un certain ensemble sur la côte d'Afrique, se répétera les années suivantes. Mais pour que la fête soit complète, il nous faut un nombreux con cours de nos amis d'outre-mer. Allons, messieurs lessportsmen de France, un déplacement la Maçta Vous tous qui savez par cœur Compiègne et Rambouillet, vous que l'hallali d'un dix-cours trouve déjà quelque peu blasés, venez dans nos forêts chercher des émotions nouvelles l'Afrique vous offre ses panthères et ses hyènes, ses lions même si vous voulez. Amenez-nous vos vaillants stag's-hounds qui dévorent l'espace, vos piqueurs consommés qui ne peuvent plus apprendre qu'ici et dout les bous limiers uormauds s'étonneront de travailler des voies inconnues. Venez avec vos équipages au grand com plet. Chiens de marais et chiens de plaine, bassets et lévriers, chiens de courre et chiens de recri, tous auront ici leur emploi. Transportez sur «os rives les bonnes vieilles costumes, les joyeux passe-temps et les traditions toutes nationales de l'an tique vénerie de nos pères. Venez sonner fanfare en Algérie; venez donner cette terre déjà si française un baptême de plus. UN OFFICIER DE L'ARMÉE D'AFRIQUE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1