compté sans le télégraphe électrique, car
peine était-il arrivé au débarcadère de
Birmingham qu'il était aussitôt appréhen
dé au corps, et sommé de payer la place de
son compagnon de voyage, sous peine
d'être conduit au bureau de police. L'étec-
tricité, plus rapide que la vapeur, avait
envoyé en un clin d'œuil, aux autorités
de la station, le signalement de l'homme
et de sou chien.
Les demandes des conseils communaux
de Moerkerke, HamscapelleProven et
Vlamerlinghe, tendant pouvoir augmen
ter temporairement les cotisations person
nelles qui se perçoivent dans ces localités,
sont approuvées.
Le journal de Daily-News, de Londres,
contient le récit suivant, signé par M. Fré-
derick Wheeler, de Rochester
Dans la prison de Fort Clarence, Ro
chester, un soldat du 57me régiment a été
condamné par le colonel, sans aucun ju
gement, recevoir 50 coups de fouet. La
nouvelle loi a limité ce chiffre le nombre
de coups jusqu'où il est permis d'aller.
Mais la qualité supplée la quantité, et il
valait mieux les 150 coups d'autrefois que
les 50 d'aujourd'hui. On peut en juger par
la déposition suivante du soldat flagellé
dont je parle
Deux tambours ont exécuté l'ordre du
colonel. J'ai déchiré un morceau de mon
pantalon que j'ai mâché entre mes dents
pendant la durée du supplice. J'aurais ar
raché un de mes boutons pour le mettre
dans ma bouche, mais on m'aurait proba
blement puni de rechef pour cela. J'ai sup
plié vainement qu'on frappât plus bas,
lorsque déjà les chairs étaient nu entre
ines deux épaules, ce n'est que sur l'ordre
du sous-oflicier qui assistait mon exécu
tion, qu'enfin ma prière a été entendue.
Je suis resté trois jours de suite assis sur
mon lit; impossible d'appuyersur quoi que
ce soit de mon dos, auquel ma chemise
était collée. Après une semaine, encore
mal guéri, j'ai été employé briser des
pierres, malgré de grandes souffrances.
J'ai maigri de241ivresdansces huit jours.
Mais le colonel du 57m,: régiment est uu
philanthrope mériter le prix Monlyon, si
on le compare au commandant d'une des
corvettes de guerre anglaises qui croisent
dans la Méditerranée. 11 paraît, d'après le
Sun, que sur ce bâtiment, de moins de 20
canons, le fouet a été appliqué plus sou
vent en une année que sur tous les autres
navires de la station en quatre années. Du
mois de mars 1845 au mois de mai 1846,
plus de 2,000 coups de fouet y ont été don
nés, quoique l'équipage n'ait jamais été
au-dessus de 120 hommes. Ce châtiment
a été infligé pour les fautes les plus insigni
fiantes.
Le bâtiment, ajoute la feuille anglaise,
pas resté deux ans en commission; la ri
gueur de la discipline bord, la répugnance
qu'on éprouvait pour y entrer, peut se juger
parce fait, savoir, que quatre lieutenants
ont sollicité et obtenu la permission de le
quitter, et que le payeur et le commis aux
vivres ont, sur leur demande, changé de
navire. Le contre-maître a été jugé et ac
quitté; le commis a déserté, et, parmi les
officiers et les matelots qui restent, il n'y
en a pas un seul, nous assure-t-on, qui ne
fût enchanté de quitter un navire où l'on
entend presque constamment les cris et
les gémissements des hommes déchirés de
coups de fouet.
FRANCE. Paris, l"ocfo6re.
La disette de glace que l'on a éprouvée
Paris s'est fait aussi ressentir Lyon. On
a été forcé d'y faire venir de la glace de la
Savoie.
On a signalé parfois des noms bien
singuliers; en voici un curieux exemple:
Un homme est arrêté avant-hier pour tu
multe au théâtre des Délassements-Comi
ques. On jouait une féerie. Il criait Mort
la féerie! On le conduit dans le cabinet
de l'officier de paix, qui lui demande quel
est son nom. Mon nom de baptême?
dit-il. D'abord. J'en ai deux. Di
tes-les. Brutus-Scœvola. Et votre
nom de famille? Mort-à-Louis-Seize.
Vous n'en avez pas d'autre? Je sais que
nous en avions un autre, il y a longtemps.
Mais mon grand-père a pris celui-la dès la
première révolution. Mon père l'a porté,
je n'en ai jamais connu d'autre.
Brutus - Scœvola Mort - - Louis - Seize
n'ayant pu suffisamment justifier de ses
moyens d'existence, a été conduit la Pré
fecture de police, sous prévention de va
gabondage et d'outrage des agents.
Un rassemblement qui a eu de la
gravité a ému ce soir le quartier St-An-
loine. Le prix du pain en est la cause. Ce
prix devant être augmenté partir de de
main, les ouvriers s'étaient rendus ce soir
chez quelques boulangers du quartier, et
ils n'ont pas trouvé de pain. Aussitôt on
s'est animé. Des groupes nombreux et
menaçans se sont formés, le bruit les a
grossis, les femmes se mêlaient aux hom
mes et s'indignaient qu'on ne voulut pas
vendre du pain quand elles offraient de
le payer. Il a fallu appeler la garde, mais
celle-ci étant impuissante, on a été cher
cher du renfort.
La troupe survenant en assez grand
nombre l'alarme a gagné toute la rue et
l'heure ou nous écrivons le rassemblement
n'est pas entièrement dispersé. (A'af.)
Voici les détails qui nous parviennent
sur l'émeute du faubourg Sl-Antoine
Hier soir entre 9 et 10 heures le fau
bourg St-Anloine, la place Maubert et
jusqu'à la rue de la Seine ont été le théâ
tre de scènes bien déplorables.
Des bandes d'individus ont parcouru en
assez grand nombre ces quartiers en chan
tant la Marseillaisebrisant les lanternes et
les réverbères, ainsi que les vitrages de
certains boulangers, cafetiers et restaura
teurs.
M. Arago a annoncé l'Académie
des Sciences que la poudre de coton avait
été essayée Londres, et qu'elle avait don
né tous les résultats qu'avait annoncés
l'auteur, mais M. Schoenbein n'a pas voulu
donner la publicité son procédé, attendu
qu'il se réservait d'en tirer un parti indus
triel. Ce que nous connaissons du papier
de M. Pelouze nous permet d'espérer que
le secret de M. Schoenbein ne sera pas
long-temps un mystère pour la France, et
nous pouvons dès aujourd'hui affirmer que
la composition du papier diffère très-peu
de celle de la poudre de coton. D'autre
part, M. Boltger, de Francfort, a, lui aussi,
découvert une poudre de coton qui offre
les mêmes qualités que celle de M. Schoen
bein. Enfin, nous allons donner, d'après
les journaux allemands, une idée de la
force relative de la poudre de colon. Un
fusil chargé avec 1 gramme 8 décigram-
mes de cette poudre et une balle par
dessus celle-ci, 48 pas de distance, a
traversé trois planches d'une pouce d'é
paisseur, puis, rencontrant un mur, elle
s'est divisée en fragments très-petits. Avec
120 grammes de cette poudre de coton,
une tour, que trois livres de poudre ordi
naire n'avaient pu ébranler, s'écroula
complètement. Voilà, jusqu'ici, tout ce
que nous savons de cette découverte.
Un de ces terribles sinistres de mer, dos
le plus souvent l'insouciance et l'im
prévoyance des équipages et de leurs chefs,
a eu lieu dans le canal Saint-Georges, dans
la nuit du 25 au 26. Le navire le Lord-Duf-
fllyn, allant de Belfast New-Oorléans, a
abordé en plein le schooner John Lloyd,
venant d'Archangel,chargé pour Greenock.
Le choc a été tellement violentque leschoo-
ner désemparé a coulé bas en quelques mi
nutes et une partie des hommes de son
équipage ont été engloutis dans les flots.
Troisseulement ont eu le temps de se jeter
dans la chaloupe, et, après avoir passé
douze heures en mer exposés chaque
instant une mort imminente, ils ont été
recueillis par la Juliette de Greenock, arri
vant de Calcutta.
ESPAGNE. Madrid, 24 septembre.
On parlait beaucoup hier, dans tous
les cercles de Madrid, d'une interruption
pleine d a-propos et d'esprit au moyen de
laquelle une personne auguste aurait coupé
court la harangue d'un diplomate étran
ger. On assure qu'après avoir présenté ses
félicitations l'occasion du mariage de
S. M., le diplomate dont il s'agit continuait
ainsi Quant au mariage de S. A. R.
l'infante... lorsqu'on l'interrompit par
ces mots Il est décidé qu'il se fera le
même jour que celui de la Reine.
M. et Mme Costa Cabrai sont arrivés
Madrid.
actes du gouvernement.
HEVUE POLITIQUE.
Nous avons reçu par voie d'Angleterre des
nouvelles de Lisbonne jusqu'au 20 septembre. S'il
faut en croire les diverses correspondances que
publient les journaux anglais, le mouvement mi-
gueliste, qui avait éclaté dans les provinces du
nord, a été entièrement comprimé. Les guerilas
pourchassées par les troupes royales ont été disper
sées sur tous les points où elles s'étaient montrées.
Tout est rentré dans le repos, mais l'armée du
comte Das Autas doit continuer d'occuper la pro
vince de Minho pour prévenir tout soulèvement.
Les élections pour les Cortès doivent commencer
le 11 octobre. Le ministère a déclaré, dans les
circulaires qu'il a adressées aux fonctionnaires,
qu'il était décidé respecter entièrement la liberté
des votes et h n'exercer aucune influence sur les
élections.
Le Journal des Débats annonce que le comte
de Montemolin est toujours Londres. 11 a fait
demander au prince Louis Bonaparte une entrevue
qui a eu lieu en effet Brunswick-Hôtel.
Quant au général Cabrera, il s'est embarqué h
Soutbampton pour Gibraltar, sur un des paquebots
de la compagnie péninsulaire. Le général voyage
sous un nom supposé. 11 est porteur d'un passeport
espagnol.
Le journal la Presse prétend que le comte de
Montemolin cherche, mais en vain, contracter un
emprunt a Londres.
hécmlm1ie.
M. Philippe baron Pecsteen, autrefois maire de
Maldeghem, commissaire d'arrondissement Ee-
cloo, et chevalier de l'ordre du Lion de la Flandre-
Orientale, est mort Maldeghem le 3o septembre,
a l'âge de 7 x ans et 4 mois.
M. F. Van Hee, de Roulers, prêtre au sémi
naire a Bruges, vient de succomber a une longue et
pénible maladie. Ce prêtre zélé avait formé le pro
jet de porter l'île St-Maurice, les lumières de la
foi, même le jour qu'il devait quitter la Belgique
était déjà fixé.
ANGLETERRE. Londres, 29 septembre.