communale, et avec une participation con
venable raisonnable et honorable des deux
pouvoirs. Dans cette dernière cité, qui
nous intéresse de si près, il faut bien
reconnaître que si le libéralisme n'empes
tait point l'air qui entoure l'hôtel-de-ville,
aucune cité du pays ne pourrait se glorifier
d'être plus calme et plus unie.
Or rien n'est plus stupide que cette an
tipathie du libéralisme contre le clergé
catholique au point de vue politique. Elle
se comprendrait, s'il accusait le clergé de
favoriser l'expectative d'une restauration
hollandaise, ou d'une réunion la France,
ou d'une conquête par la Prusse, ou de re
lations ruineuses sous le rapport de l'in
dustrie et du commerce avec l'Angleterre.
Mais personne ne reproche aux prêtres
d'entretenir avec les puissances circonvoi-
sines des relations menaçantes pour notre
nationalité; au contraire, il s'en est toujours
montré le ferme appui. Au dedans, nulle
part on n'entend le clergé ni s'élever contre
la constitution, ni s'opposer l'exécution
des lois, ni braver la royauté, ni provoquer
la résistance du peuple aux autorités, ni
chercher modifier l'organisation des pou
voirs. Qu'y a-t-il donc démêler entre le
clergé et le libéralisme, si celui-ci n'est
qu'une opinion politique? y a-t-il une ar
deur guerroyante plus folle et plus inepte
que celle d'une opinion politique qui se dit
foncièrement catholique, contre le clergé
catholique? A apprécier le libéralisme dans
ses développements sur l'horizon politique,
toutes ses prétentions, vues de près et en
détail, sont insipides et puériles.
11 est contre les prêtres, pourquoi? Parce
qu'ils défendent les danses lascives de bal
et de cabarêt. Est-ce là une question poli
tique?
Pourquoi encore? Parce qu'ils veulent
que la jeunesse soit instruite fond des
des vérités de la foi, qu'elle règle sa con
duite sur ces vérités, et que ses maîtres en
donnent l'exemple. Est-il de l'intérêt du
pays que la jeunesse soit enflée d'une in
struction mondainesans principes, et viciée
par une direction sans garanties?
Pourquoi le libéralismeest-ilencore con
tre le clergé catholique romain? Parce qu'il
conseille d'élever aux fonctions publiques
des hommes instruits, fermes, impartiaux,
religieux, dévoués au trône, amis de la
liberté, qui ne soient esclaves ni des socié
tés secrètes, ni de l'intrigue. Faudrait-il
par hasard que le clergé donnât d'autres
conseils? S'il est coupable de les donner, il
n'y a pas d'homme de bien qui ne se déclare
solidaire de cette singulière culpabilité.
Si enfin c'est la politique qui soulève le
libéralisme contre le clergé, pourquoi donc
ce parti s'indigne-t-il de la formation de
congrégations, de l'érection de monastères,
de la prospérité de l'Université catholique,
de la franchise des feuilles catholiques, de
la distribution des billets de pàques, de la
défense de lire des ouvrages immoraux,
toutes choses favorables la religion, mais
étrangères la politique? Pourquoi d'un
autre côté s'attache-t-il les sympathies des
hommes livrés la débauche, des roman
ciers impudiques, de ces honnêtes publicis-
tes qui au sortir de leurs orgies nocturnes,
s'entr'égorgent pour une actrice, comme
les tribunaux français nous en ont fourni
il y a peu de temps le hideux spectacle?
Pourquoi les démagogues aux idées de 93,
les communistes qui rêvent le partage des
biens, les apologistes du vol, les blasphé
mateurs de Dieu, et ceux qui égalisent le
sort de l'homme et du chien après cette
vie, sont-ils laqueueobligéedu libéralisme?
Qu'on prenne garde de nier par un signe
d'incrédulité nos assertions;si l'on prétend
les détruire ou seulement les atténuer, on
devra commencer par expliquer comment
il s'est fait que lorsque des élèves de l'Uni
versité libre publièrent sous le nom d'AI-
manach un libelle infâme, où les dogmes
fondamentaux du christianisme étaient
maltraités, aucune mesure n'a été prise
l'égard de ces écervelés, aucune improba-
tion énergique ne s'est manifestée dans les
rangs libéraux; on devra commencer par
expliquer le silence prolongé jusqu'à ce
jour de deux professeurs de l'Université
libre dont les productions ont été solennel
lement condamnées Rome, sans qu'une
rétractation ait été publiée; on devra expli
quer comment en Espagne les moines ont
été égorgés au nom du libéralisme, com
ment en Angleterre l'Irlande est opprimée
au nom du libéralisme, comment en Suisse
l'athéisme, la spoliation et le meurtre
marchent de pair avec le libéralisme.
Lorsque en Belgique les hommes les plus
éminenls de ce parti sont forcés l'Uni
versité libre de fermer les yeux sur les
graves désordres que nous signalons;
l'Alliance, de céder le pas la démagogie,
aux Chambres de flatter les passions les
plus désordonnées, pour conserver leur
position ne faut-il pas dire que le libéra
lisme entraîne stupidement et fatalement
le pays autant qu'il est en lui vers son
déshonneur et sa ruine; qu'il est du devoir
des Chambres, de l'Université libre, des
sociétés politiques, des administrations
publiques, et du peuple entier, de rejeter
son influence quelque part qu'elle se lasse
jour? Ainsi seulement nous arriverons
cette union qu'un peuple sage'considère
comme la sauvegarde de son avenir.
Nous fesons tellement peur au Progrès,
qu'il nous envisage presque comme l'orga
ne direct du gouvernement, initié ses
secrets, et connaissant le mobile de ses
mesures. Nous confessons franchement
que nos observations n'ont pas d'autre
autorité que celle des vérités qu'elles ren
ferment.
Nous apprenons que la Compagnie d'As
surance d'Anvers, Securitas, vient de dé-
cernersa médailleàM"BiuiYNEEL, lieutenant
au S"1* Rég1 de ligne et Baele, attaché aux
ponts et chaussées, en reconnaissance de
la part active qu'ils ont prises aux secours
portés lors de l'incendie dans la cave oc
cupée par le sieur Fombaerd située sous
l'estaminet Y Aigle d'Or en cette ville. Des
gratifications en argent ontété données aux
autres personnes qui s'étaient particulière
ment distinguées porter des secours.
On écrit de Bruxelles que le ministère
a fait recueillir tous les numéros des jour
naux des diverses provinces dans lesquels
ont été proposés et discutés récemment les
moyens les plus propres parvenir l'ex
tinction du paupérisme.
Mgr. Blanchet, Archevêque de l'Oré-
gon, est de retour Bruxelles pour cinq ou
six jours.
On sait que S. G. se dispose partir
incessamment, accompagné de plusieurs
prêtres et de six religieuses qui vont se
vouer l'instruction des enfants pauvres
de ce vaste diocèse.
Les dons que les personnes charitables
destinent l'œuvre delà mission de l'Oré-
gon peuvent être remis chez M. l'abbé
Crassaert, aumônier de Berlaimont, rue
de l'Etoile.
Le 13 de ce mois, vers dix heures du
soir, le sieur F.-B. Boot-Rochefort, vérifi
cateur au bureau de douanes au Pelit-
Doische, s'est suicidé dans son bureau, en
se tirant un coup de pistolet la tête. 11
laisse une veuve et vingt enfants, dont huit
en bas âge. On ignore le motif qui l'a porté
cet acte de désespoir.
Une affreuse catastrophe vient de jeter
la stupeur dans l'arrondissement d'Aves-
nes. Un riche propriétaire de la commune
de Wargnies-le-Pelit, quatre enfants et un
domestique ont été enlevés en quelques
jours par une maladie dont la malheureuse
famille aurait, dit-on, contracté le germe
en buvant le lait d'une vache atteinte du
charbon.
Cet événement, déjà si douloureux par
lui-même, a été accompagné d'une circon
stance plus triste encore. Du moment qu'on
eut connaissance dans le pays de la redou
table maladie qui sévissait si cruellement
dans la maison du sieur Valin, une espèce
de cordon sanitaire fut établi par les voi
sins autour de celte demeure. On peut dire
que, sans la généreuse assistance du curé
de l'endroit et les soins de deux réligieuses
venues de Lille, on aurait eu le triste spec
tacle,dans un payscivilisécommelaFrance,
de sept personnesmourantsanssecours au
milieu d'une population d'un millier d'ha
bitants.
LIVRETS D'OUVRIERS.
Il résulte d'une circulaire adressée, sous
la date du 7 du courant, par M. le ministre
des finances MM. les directeurs des con
tributions directes dans les provinces
1" Qu'à partir du prochain recensement
des patentables, les porteurs de contrainte
chargés de cette opération se feront pré
senter, l'appui du registre tenu en con-.
formité de l'art. 33 de la loi du 21 mai
1819 sur les patentes, les livrets d'ouvriers
dont tout patron doit être dépositaire, aux
termes de l'art. 6 du règlement du 10 no
vembre 1843;
2° Que les agents précités vérifieront la
concordance des livrets avec les indica
tions du registre susmentionné, ainsi qu'a
vec le nombre des ouvriers employés, et
mentionneront dans leur procès-verbal de
recensement lesdevialions reconnues,con
cernant ce point spécial, lors de la véri
fication et enfin.
3° Que les contrôleurs devront informer
peu cependant, les bois de l'antique Morinie s'é-
claircirenl; le terrain fut livré a l'agriculture; ceux
qui s'y étaient réfugiés, durent tous, plus ou moins,
subir l'influence de la civilisation chrétienne. La
populatiou exceptionnelle, dont nous dépeignons
les mœurs, était sans contredit un dernier débris de
ces païens endurcis, convertis beaucoup plus tard,
de ces Saxons, de ces Danois, de celte race part,
en un mot, dont parlent les historiens. Ayant
adopté plus tard les préceptes de l'Evangile, ils
peuvent avoir conservé jusqu'aujourd'hui les sou
venirs des temps primitifs. Il serait du reste plus
raisonnable d'abandonner celte conjecture a l'ap
préciation de gens plus savants que nous. Peut être
trouverait-on la certitude de notre assertion dans
les noms de famille des Oudlanclers. Mais si l'on
songe que les noms propres n'ont commencé a
s'introduire chez nous qu'au XIIIe siècle, et que
par suite de leur conversion au christianisme, ces
indigènes ont du recevoir des noms chrétiens, en
échange de leurs noms barbares, on conçoit que les
i eeherches faites a cet égard, devieudraien inutiles
On ne sautait donc tirer des conclusions de cette
tit constante.
Pour élre continué.
Éxecution du Règlement du o novembre 1845.