rainée qu'après la clôture du bureau d'en
registrement, ce qui les empêcherait de
toucher leur taxe, soit parce que la cause
a été remise. Ces circonstances doivent
être indiquées dans la taxe.
On refusera l'indemnité de séjour au
juré qui peut retourner dans ses foyers le
jour même indiqué dans l'acte de notifica
tion de l'extrait de la liste, c'est-à-dire
celui qui, le premier jour de la session,
tout en répondant l'appel, se fait dispen
ser; celui qui n'étant pas désigné par le
sort pour faire partie du jury de jugement
dans la seule affaire juger, obtient im
médiatement la permission de retourner;
celui qui, le dernier jour de la session,
est libre de partir, et ce assez tôt pour
pouvoir toucher sa taxe une heure après
le coucher du soleil, qui est le moment ou
se ferme le bureau d'enregistrement.
L'éloignement du domicile du témoin
ou du juré nechange rien ces principes,
car l'un et l'autre reçoivent des frais de
voyage proportionnés au nombre de my-
riamètres qu'ils ont parcourus.
Ainsi le témoin ou le jury qui est retenu
jusqu'au deuxième jour, par exemple s'il
comparaît le 18 et part le 19, touchera l'in
demnité d'un jour de séjour; s'il est retenu
jusqu'au troisième jour, par exemple s'il
comparait le 18 et part le 20, il touchera
les frais de deux jours de séjour et ainsi
de suite.
On sait que les Pères Rédemptoristes
ont fondé une mission en Angleterre,
Falmouth, et qu'ils ont fait venir de Bel
gique des Sœurs de Notre Dame. Nous
apprenons qu'elles y obtiennent des succès
signalés. Elles instruisent plus de 90 en
fants. Elles ont ouvert aussi une école
dominicale pour les femmes mariées, et
elles ont eu d'emblée 68 élèves. L'école
dominicale protestante a du se fermer,
faute d'élèves et de sous-maîtresses; car
celles-ci suivent également l'école des
Sœurs. Les Sœurs ont acquis une grande
- réputation de science, et l'usage qu'elles
pratiquent de commencer chaque leçon
par la lecture de l'Évangile du jour, a con
tribué beaucoup dissiper le préjugé ré
gnant contre les catholiques.
On mande d'Anvers, le 27 octobre
Ilier matin, le sieur Mertens, âgé de 75
ans, tenant l'estaminet den Lammerenberg
St.-Willebrord, 5" section, est mort subi
tement dans son domicile, frappé d'une
apoplexie foudroyante. Le sieur Lievens,
son voisin, lui a prodigué inutilement les
secours les plus empressés. Rentré chez
lui, une heure après, Lievens s'est tiré un
coup de pistolet dans la tête et a expiré
aussitôt. Ce double malheur a fait sensa
tion Borgerhout. On suppose que la mort
subite du sieur Mertens, aura troublé l'es
prit du sieur Lievens au point de le porter
cet acte insensé.
On écrit d'Anvers, le 29 octobre
Hier après-midi et ce malin, sont ar
rivés de la pêche, seize bateaux, parmi les
quels 3 chaloupes de la Société anversoise
de pêche. Ils n'ont apporté ensemble que
600 schelvis et quelques paniers de raies.
Jamais la pêche n'a donné d'aussi mauvais
résultats.
Nous apprenons que les négociations
entamées Berlin, pour une nouvelle con
vention postale entre la Belgique et la
Prusse, sont en bonne voie et arriveront
bientôt au résultat désiré.
Une affreuse catastrophe a eu lieu,
il y a quelques jours, Gorilz, dans le
Frioul. Une foule pressée traversait un
pont de bateaux pour assister une pa
rade militaire. Tout coup le pont céda
sous le poids, et un grand nombre de per
sonnes tombèrent dans le fleuve. Cinquan
te-trois soldats et quarante bourgeois ont,
dit-on, trouvé la mort dans les flots.
NAUFRAGES.
Les journaux anglais annoncent que
plusieurs naufrages ont eu lieu jeudi et
vendredi sur la côte occidentale de l'An
gleterre. On cite le brick Charlotte, de
Newport, le schooner YUnion de Whiteha-
ven, qui ont péri corps et biens près de
Poolwaeloœ (pays des Galles). La Marthe,
d'Yarmoutb, a péri dans les mêmes para
ges; le capitaine et le maître d'équipage
ont été engloutis dans les flots.
Le Sir Peregrine, de Bangor, a éprouvé
le même sort. Un brick et un schooner,
noms inconnus, ont été jetés la côte près
de l'embouchure du Dovey; plusieurs hom
mes de leurs équipages ont péri.
Le Samaritain, allant de Liverpool
Constantinople, a sombré près de Padstow
(Cornouailles); le capitaine et sept matelots
ont trouvé la mort dans les flots. Un navire
de 500 tonneaux, que l'on croit être le
Buctouch de Londres, venant d'Archangel,
a coulé bas près de Milford. On n'a pas
entendu parler de l'équipage et il est
craindre qu'il n'ait péri tout entier.
Le Breton, de Cardigan, s'est également
perdu dans la baie de St-Bride. A Swantea,
Exmoulh, Candigan, Bideford et Porlland,
de nombreux sinistres ont eu lieu, la côte
est parsemée de débris et il est craindre
qu'un grand nombre de personnes n'aient
péri dans ces naufrages. Il en a été de
même sur une partie des côtes d'Irlande;
des lettres de Limerick mentionnent plu
sieurs naufrages déplorables.
Le Ministre de la justice,
baron J. D'Anetiian.
Une autre circulaire de M. le Ministre de
la justice aux présidents des cours et tri
bunaux, fait remarquer que plusieurs ma
gistrats ont perdu de vue les instructions
ministérielles sur l'application des art. 25
et 96 du décret du 18 juin 1811 et 2 du
décret du 7 avril 1813, en ce qui concerne
la taxe allouer aux gens de l'art, experts
et interprètes appelés en justice.
L'Êclaireur de Namur annonce que les
personnes qui ont adhéré l'association
pour la liberté commerciale ont, dans leur
réunion de lundi, constitué un comité, et
formé le bureau provisoire. Un membre
délégué du comité de l'association de Brux
elles a assisté cette séance.
INONDATIONS.
La liste des départements dévastés augmente
tous les jours, comme nous l'avons déjà remarqué,
et chaque jour aussi nous apprend les désastres
d'une foule de localités dont on n'avait pas encore
de nouvelles.
Cependant les eaux de la Loire baissent partout.
Le Var est sorti de son lit avec une violence
extraordinaire, et a causé de grands ravages.
Voici des détails circonstanciés sur la catastro
phe arrivée une diligence près de Feurs. Ces
détails sont rapportés par un des acteurs de ce
triste drame; il s'exprime ainsi
Nous étions onze dans la voiture dix hommes
et une femme. Quatre heures de l'après-midi son
naient quand nous quittions Feurs. Le pont de
Feurs, sur la Loire, était jonché de spectateurs qui
regardaient mugir les flots contre ses piles. La
Loire était effrayante, jamais on ne l'avait vue
aussi grosse la routeau-delà du pontétait
inondée sur une vaste étendue. Toutes les per
sonnes que nous rencontrions nous criaient de ne
pas nous hasarder traverser le torrent que nous
avions devant nous. Nous étions indécis, quand un
inspecteur qui faisait partie des passagers nous dit
Il y a peine deux heures que j'ai franchit ce
passage; il n'y a rien craindre; fouettez, pos
tillon. Le malheureux a pavé de sa vie son fatal
conseilil est mort, nous ne lui en voulons pas.
Nous avions peine fait quelques dizaines de
pas dans l'eau d'une rapidité effrayante, que les
chevaux s'arrêtèrent la voiture s'embourbait, les
roues de droite enfonçaient assez rapidement dans
les flots qui les submergeaient presque entière
ment. La position devenait critique avancer nous
était impossible; reculer, il n'y fallait pas songer.
Le torrent augmentait de volume et de force. Le
postillon essaya de descendre sur la route, mais la
force du courant était telle, que s'il eût lâché la
voiture il eût été infallibleraent entraîné dans le
gouffre que nous voyions deux pas de nousen
bas de la route. Cependantforce d'efforts, nous
parvînmes passer, en lançant de toutes nos forces
une mince corde derrière un gros arbre, en amont
du courant; nous recomniancâmes cette manœuvre
quatre fois, quatre fois elle réussit si bien que
notre corde quatre fois doublée nous servit at
tacher le haut de la diligence, afin de le tenir en
équilibre. La fureur du torrent croissait toujours.
Nous restâmes dans cette cruelle position jus
qu'à la nuit close. Il était impossible de nous por
ter secours. Un batelet, monté de sept hommes,
ne put jamais nous aborder, il chercha lui-même
son salut en allant s'amarres un arbre voisin, lieu
où il passa la nuit. Tout sur le rivagetout dans la
voiture était dans la consternation. Les chevaux
commençaient être entraînés; la nuit était déjà
noirelorsqu'un voyageurM' H. Brémond, de
Lyoncoupa les traits de l'un des chevaux, prit en
croupe derrière lui un jeune hommeret commença
son périlleux souvetage. Nous le vîmes partir. A
trois pas le cheval s'abattit, l'habile écuyer le
releva promptement. Deux pas plus loin hommes
et cheval, tout disparut dans un tourbillon nous
poussâmes un cri d'horreur, Mr Brémond se dé
gagea habilement de dessous le cheval et suivit a
la nage le courantqui le portait comme un trait
dans la Loire; heuresement il put saisir les bran
ches d'un arbre et s'y cromponner. Il passa la nuit
ainsi. Quant son compagnon, il n'a jamais reparu
ce fut là la première victime.
Notre sort ne s'améliorait pas. Les cîïevaux
avaient été successivement entraînés. La diligence
obliquait épouvantablement droite, poussée par
les flots; l'eau dévastrice avançait son œuvre de
destruction. Nous n'étions plus retenus que par
notre corde, lorsque la dame qui était restée dans
le coupé avec le curé de Sail-sous-Cousounous
cria de la hisser près de nous, qu'elle se noyait. Le
conducteur et l'inspecteur lui lancèrent une corde