JOURNAL D'YPRIS ET DE L'ARRONDISSEMENT. 30me année. Un notaire de l'arrondissement de Fur- nes, résidence d'Haringhe, est disparu sans qu'on parvienne découvrir ses traces. Il aurait commis des faux et laisserait un dé ficit d'environ cent mille francs. La justice informe. La ville d'Ypres s'est distinguée de tous temps par son amour pour la langue ma ternelle; les occupations étrangères n'ont pas altéré ce sentiment, qui est l'une des manifestations de l'esprit national. Aussi, l'époque de la renaissance des arts, au XIVe siècle, la ville comptait jusqu'à six Chambres de Rhétorique; depuis lors le nombre en a successivement diminué il y a quelques années, deux sociétés analo gues existaient encore, l'une s'appelait Al pha et Oméga, l'autre Société de Rhétorique; et tout récemment nous avons assisté aux exercices d'une Société de Poésie et de Dé clamation qui prenait pour devise De Kunst is ans Vermaek. Tous ceux qui ont le cœur flamand regrettent la dissolution de cette compagnie, et quelques anciens confrères, les plus zélés d'entre tous, vo déployer un bel effort pour la faire revivr Un concours est offert tous les amateu de littérature du Pays, qu'ils appartiennen une société de Rhétorique, ou qu'ils n' N» 3036. On s'abonne Ypres, rue de I.ille, il" lo, prés ta Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PUIS DE L'.tBOHXEHEIT, pur trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 4SD Prix d'un numéro. n tt» Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IftSF.RTIOA'S. 4 centimes par ligue. Les ré clames, tt centimes la ligne. VÉRITÉ BT JUSTICE. 7PF.3S, 4 Novembre. LA VÉRITÉ ET LE JOURNAL DES BAZILES. Le Progrès s'aperçoit qu'il ennuie ses abonnés en rabâchant h l'endroit de notre garnison; le Propagateur est sûr au contraire qu'il soutient l'attention de ses lecteurs en épuisant le débat qui s'est élevé ce sujet. D'où il résulte que le Journal de la calomnie se doute un tant soit peu du ridicule qui revêt ses élucubrations, tandis que le Journal de la vérité et de la justice a la con science qu'il ne s'est pas le moins du monde écarté de la droite raison. Nous avions dit que nous contemplions avec une jouissance exquise le spectacle burlesque de l'or gueilleuse impuissance du Journal des Batiles, et le bonace confrère a bien voulu renouveler nos yeux un de ces divertissements gratuits quoi de plus mirobolant en effet que ces lourdes et péni bles contorsions pour établir que les Yprois sont victimes d'une injustice ministérielle, que le collège communal est une institution prospère et que le Propagateur ne ment jamais plus que lorsqn'il dit la vérité!! Le Progrès avoue naïvement que nous lui avons brisé le masque sur la figuie, mais il ajoute avec une admirable candeur que cela ne nous réussira plus l'avenir, parce qu'il composera ses traits de manière h ne plus changer de physionomie lors même qu'il recevrait des coups de pied. Il est en bonne voie vraiment, et déjà certains de ses rédac teurs pourraient s'approprier un des mots fameux d'un trop fameux diplomate libéral.nous allions dire égoisle. De temps a autre, nous relevons quelque gros sière et stupide contradiction du Journal des Illu minéset voici comment il veut prendre sa revanche. Nous avons dit Beaucoup de maisons et de quartiers sont vides par suite de la diminution de la garnison. Tel est pourtant un des résultats de tout ce fracas de libéralisme, et de cette parade d'hostilité contre le gouvernement dont on a fait un si grand étalage. Et nous avons ajouté que la mesure prise par le département de la guerre ne pouvait pas être considérée comme une injustice; que c'était tout simplement le retrait d'une faveur, et que le Gouvernement ne devait être que rigoureusement juste vis-à-vis de ses détracteurs. Où est maintenant la rétractation et la palino die? Si le Gouvernement était injuste, même l'égard de ses ennemis, nous le blâmerions; mais nous le raillerions sans pitié, s'il avait la faiblesse de cajoler ses plus déloyaux adversaires. Oui la ville a fait des sacrifices en construisant des casernes, en établissant un manège, en louant une plaine d'exercice, tout cela dans la vue d'ac quérir la bienveillance et d'obtenir les bienfaits du Gouvernement. Par votre conduite insensée, vous avez aliéné ces dispositions favorables et utiles; nous avons perdu par votre faute des avantages qui ne procé daient pas de vous; et, parce que vous voyez qu'il y a de votre faute, vous accusez le Gouvernement d'injustice et d'iniquité. Nos concitoyens n'ajoutent plus foi vos men songères incriminations, ils n'oublieront jamais que vous repoussez la sollicitude de l'autorité supé rieure, et déjà vous êtes aplatis sous le poids de leur bon sens et de leur jugement droit. Que les hommes du Progrès aient la précaution de ne plus crier la punition et la vengeance ou nous déroulerons la liste des électeurs poussés par eux sur la pente de la ruine, parce qu'aux élections ils n'ont pas déposé dans l'urne le bulle tin portant le cachet malicieux d'une plume Iibé- râtre. Il y aura toujours et partout des brouillons, il y en aura principalement parmi les nuances foncées du libéralisme: maintenir l'ordre l'intérieur, comme la dignité du Pays l'extérieur, est un titre de gloire pour l'armée, que nous n'avons jamais entendu assimiler une bande d'alguazils, quoi qu'en insinue notre méchant contradicteur. Le Progrès cherche réduire sa juste valeur la situation du collège communal de i8i5à 1826; il s'ingénie la ravaler dans l'espoir de rehausser l'état actuel de cet établissement. Triste et pauvre ressource Alors le collège communal était une pépinière de séminaristes.... Et qu'est-ce aujourd'hui? Peut- être une pépinière de philosophes voltairiens Le prêtre n'en est pas exclu, dit l'astucieux Progrès mais il n'y entrerasoit par jonctionsoit par fusion, soit par convention, que pour accomplir les devoirs de son ministère. Lorsque l'évêque a réclamé des garantieson les a refusées net. L'enseignement de la religion doit être sincère et fructueux les libéraux n'ad mettent qu'un simulacre de doctrine religieuse un ecclésiastique serait admis catéchiser un jour par semaine au collège communal, pourvu que ses leçons pussent être combattues et anéanties, les six autres jours, voilà ce qu'on entend par ces mots Les prêtres ne prendront jamais pied au collège communal. Et puisque enfin il n'y a pas d'aumonier au collège communal, on s'en passe sou aise, ajoute bénignement le Progrès, car il n'est guère pos sible de ne pas être orthodoxe celui qui enseigne le latin, le grec, l'histoire, la géographie et les mathématiques. Le journal des illuminés sait bien pourtant que l'esprit de partil'esprit de secte s'empare des occasions les plus éloignées pour lâcher bride ses ardentes passions. Evidemment l'explication des auteurs anciens offre des matières au polythéisme; l'histoire, la géographie fournissent le prétexte de s'étendre sur toutes les religions dissidentes; et au défaut de l'astronomie, il n'est pas de ligne droite ou d'arc de Cercle qui ne livre passage au panthéisme. C'est ainsi que naguère, sous le manteau des langues méridionales, nous avons vu donner en France un cour de philoso phie tendant saper dans leurs bases toutes les institutions religieuses, et qu'un gouvernement, l'abri sans doute du moindre soupçon de Jésui tisme, s'est cru néanmoins obligé de suspendre. Telle est la vérité. Nous savons bien qu'elle empêche le Progrès de dormir, et c'est pour cela qu'il travaille faire prendre le mensonge pour la vérité, et la vérité pour le mensonge. Terminons en rétorquant le dernier mot de no tre antogoniste le Progrès ne dira la vérité que lorsqu'il s'avisera de mentir.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1