lure avait trois roues; celle de devant fai
sait gouvernail.
Les lettres de Milan et de Turin la
date du 25 octobre, de pluies fondu les
neiges dans les montagnes, ont occasionné
des inondations générales dans la Lom-
bardie et dans la Sardaignes. Les commu
nications de Milan et de Turin se trouvent
interrompues cause du débordement des
rivières et de leurs affluents les contrées
du côté de Gênes sont également inondées.
Les eaux du Tésin et du Pô se sont élevées
une hau leur qu'elles n'avaient pas atteinte
depuis plus d'un demi-siècle, et une si
grande étendue de terrain est inondée,
qu'on pourrait se rendre en bateau de Pa-
vie Alexandrie.
Une lettre de Cosne, datée du 24 oc
tobre, et publiée par la Provincejournal
de Moulins, contient le passage suivant,
qui raconte d'horribles malheurs dont il
n'a pas encore été parlé; espérons qu'ils
seront démentis
Nous avons acquis la triste certidude
que le bourg de Saint-Firmin, la hauteur
de Briare, composé d'environ 600 âmes,
avait été entièrement enseveli. Toute la
population a péri
Cette horrible nouvelle circulait ici
depuis le 21; elle nous est confirmée au
jourd'hui par une lettre du président du
tribunal de Gien; elle affirme que le rivage
est couvert de cadavres. Les habitants,
surpris dans leur lit pendant leursommeil,
n'ont pu échapper par aucune issue. Les
levées rompues ayant donné passage au
fleuve derrière le bourg, les malheureux
ne purent franchir ce cercle torrentueux
qui allait se rétrécissant chaque seconde,
et finit par les entraîner et les engloutir.
L'éducation doit être religieuse, vous ne
le niez pas. Vous convenez que la religion
ne peut être enseignée convenablement que
par le clergé. Vous reconnaissez sans doute
que cet enseignement doit être l'abri de
tout soupçon et que rien n'en doit altérer
la pureté. Pourquoi donc, lorsqu'il s'agit
d'établir un système d'instruction qui sa
tisfasse sous tous les rapports aux plus lé
gitimes exigences, êtes-vous sans paroles
de blâme pour ceux qui prétendent exiler
du collège l'enseignement religieux ou le
faire donner par des bourgeois?
Elever la jeunesse en dehors de l'atmos
phère religieuse serait, nous n'hésitons pas
le dire avec tous les publicistes sérieux,
un crime de lèse-société. Nous ne tarderions
pas avoir une génération sans principes,
sans mœurs, sans frein, comme celle qui
bouleverse en ce moment la Suisse. Il y
aurait cependant quelque chose non moins
déplorable ce serait de voir le clergé cou
vrir de sa robe ecclésiastique une éduca
tion qui ne serait religieuse que dans les
programmes l'épiscopat en déroberait ain
si les dangers aux familles séduites qui au
raient un jour lui demander compte des
déporlements de leurs enfants. Nosévêques
sentent trop bien les devoirs d'une mission
qui leur vient d'en haut pour se prêter
un pareil subterfuge. Ils sont unanimes
cet égard, et il ne peut en être autrement.
C'est leur faire injustice que d'en douter.
(Journal de Bruxelles.)
FLÉAUX DE DIEU.
Tout le monde a remarqué l'héroique
résignation de l'Irlande, qui, confiante
dans les promesses du pouvoir, a souffert
jusqu'ici en silence. Mais depuis quelques
jours la patience de celle population ad
mirable commence se lasser; la faim
l'emporte sur le raisonnement, mesure
que de nouvelles lenteurs éloignent l'heure
où elle espérait avoir du travail et un hon
nête salaire. Un ancien membre du Par
lement, l'un des principaux propriétaires
du comté de Mayo, dit dans 1post-scriplum
d'une lettre que publient les journaux Ir
landais
La situation de cette localité est effroya
ble. Dieu seul sait quand et comment les
choses finiront. La force physique de la
population est presque épuisée, et les
cœurs sont plongés dans le plus profond
découragement, par suite de la non réali
sation des espérances qu'elle avait conçues.
Je crains que la famine ne moissonne bien
tôt les habitants par milliers. J'espère que
nous n'aurons rien de pire déplorer; mais
sait-on ce qui peut arriver quand la famine
aura fait perdre ses victimes la conscience
de leurs actes?
Malgré la détresse qui sévit encore en
Irlande, des quantités très-considérables
de denrées alimentaires sont exportées
chaque jour de ce pays en Angleterre.
Lundi dernier, il est arrivé dans la Tamise
pour la consommation de Londres seize
navires venant des divers ports d'Irlande
et chargés de provisions de bouche de toute
nature.
Les inondations ont sévi en Piémont, où
des pluies déluviennessont tombéesdepuis
le 15 octobre comme en France.
Nice, la ville la plus coquette du Piémont,
est traversée par un torrent ordinairement
sec pendant l'été et peine flottable dans
l'hiver. Ce torrent serpente dans les gorges
des Alpes; il baigne le pied de ces magni
fiques montagnes sourcilleuses toujours
couvertes de neiges. L'une est le Mont-Viso,
dont la cime continuellement blanche est
aperçue de tous les points du Piémont;
l'autre est le col de Tende, qui fait commu
niquer le comté de Nice avec le Piémont.
Les masses d'eau découlant de ces monta
gnes ayant grossi le cours du torrent, il a
débordé. Les eaux s'étaient rassemblées
dans l'espace immense que forment les
gorges, et c'est dans celte gigantesque
proportion qu'elles sont parvenues Nice.
Là les gorges s'effacent, la plaine se déve
loppe; dans cette plaine de superbes cam
pagne et des jardins où sont cultivés en
pleine terre les orangers, les citronniers,
les grenadiers et les plus belles plantes
tropicales. La masse d'eau a tout couvert,
tout déraciné, tout culbuté.
Quelques ponts existaient sur le torrent
pour le service de la route, ils ont été
emportées. Pendant ce temps les rues de
Nice, larges et pavées comme les plus bel
les rues de Paris, devenaient autant de
torrents qu'il fallait traverser ayant l'eau
mi-jambe, avec la crainte d'être renversé
et emporté dans le gouffre de la Méditer-
rannée.
Le spectacle le plus horrible et le plus
beau voir se passait quelques kilomè
tres de Nice, sur la grande route de Gênes
construite par Napoléon. Le ciel était en
feu, la foudre embrâsait la cime des monts
et frappait coups redoublés la tour de
César, sur le plateau de la Turbia. Au-des
sous, Monaco, la capitale de la principauté
de ce nom, située sur une presqu'île, inon
dée par les cataractes qui descendaient de
la Turbia, semblait une île flottante. Des
masses de rochers, détachées des Alpes,
par la foudre ou les torrents, roulaient
avec fracas, et de bonds en bonds parve
naient la mer emportant avec eux mai
sons, cultures, clôtures et mille débris.
La route est labourée en vingt endroits
par les torrents. Le service des dépêches
est rétabli depuis hier seulement. On at
tend avec anxiété les nouvelles des petits
pays situés sur la route. La seconde ville
de la principauté de Monaco, la ville de
Menton, a sopffert horriblement. Il est
présumer que dans l'intérieur du Piémont
la tourmente aura sévi comme sur le lit
toral. Déjà nous savons que le monastère
de Laguet, construit sur un plateau et dans
une contrée sauvage, quelques lieues de
Nice, a éprouvé des dommages considé
rables.
Des lettres de particulières Trébisonde,
du 26 septembre, annoncent que le choléra
pénétré dans la Russie d'Asie, et qu'il
sévit parmi les Cosaques des bords de la
mer Caspienne. Le fléau continue ainsi sa
marche vers l'Europe, exactement comme
passé quinze ans.
FRANCE. Paris, 1er novembre.
Une correspondance particulière de Ma
drid raconte, propos des fêtes données
lord du double mariage, un fait caractéris
tique des mœurs espagnoles
Le roi Philippe IV avait concédé sous
son règne, en raison de services rendus
l'état par l'illustre maison d'Ossuna, un
balcon perpétuité pour assister toutes
les fêtes qui seraient célébrées dans la Plaza
Mayor. Quand vintlejourdescourses roya
les pour le mariage de la reine et de l'in
fante, le duc d'Ossuna attendit vainement
qu'on vint le prévenir que son balcon était
sa disposition. Quelques minutes avant
que la fête commençât, il le fit réclamer;
on lui fit réponse que dix révolutions ayant
passé sur cette donation, on n'avait plus
s'en occuper. Le duc d'Ossuna manda un
alguazil, et la cédule du roi Philippe IV
la main, l'alguazil se fit restituer le balcon.
Quelques minutes après cette opération, le
duc venait saluer la reine, et le soir il as
sistait au grand bal donné par l'ambassa
deur de France. La fête donné par M. le
comte Bresson a été, dit-on, magnifique;
les danses se sont prolongées jusqu'à qua-
tres heures du malin.
La Gazette de France annonce la mort
de l'édicatnx.
famine en irlande.
inondations en piémont.
choléra-morbus en russie.