Un magasin contenant environ 500 ton
neaux de bière appartenant, dit-on, un
cabaretier rue du Chêne, ont tous sauté.
On remarquait sur les lieux du sinistre le
gouverneur M. Liedls, M. le général Anoul,
M. Verhulst, premier échevin, M. le com
missaire en chef de la police, M. Stuckens,
commissaire de police de la section et un
grand nombre d'agents. Les pompiers
étaient presque au complet, sous les or
dres de leur commandant, M. le Major
Donies; une grande partie de la garnison,
des grenadiers, des voltigeurs, des chas
seurs, commandés par des majors; on y
voyait aussi plusieurs officiers et une com
pagnie de la gendarmerie.
Nous devons rendre justice au bon ordre
qui a régné. D'après les renseignements
pris sur les lieux, on n'a aucun malheur
déplorer. Les pertes-s'évaluent approxi
mativement plus de 500,000 francs. La
maison, les ateliers et autres bâtiments
de M. Pelseneer sont assurés par plusieurs
compagnies d'assurances.
On a vu avant-hier, chaussée de Lae-
ken, S. A. R. Isabelle ferdinande de Bour
bon, infante d'Espagne, accompagnée de
son commissaire des pauvres, allant porter
des secours domicile une malheureuse
veuve ayant six petits enfants et se trou
vant dans la plus affreuse détresse.
RÉVOLTE EN PORTUGAL.
Nous avons reçu par voie d'Angleterre
des nouvelles de Lisbonne jusqu'au 24 oc
tobre. A cette date, l'insurrection se main
tenait Opporto. Un décret royal avait
déclaré l'embouchure du Tage en état de
blocus; une corvette et plusieurs bâtiments
légers étaient chargés de l'exécution de cet
ordre. Les insurgés ne se sontemparés que
de deux steamers du gouvernement. Le
comte Das An tas, avec les troupes sous
ses ordres, est parti pour marcher sur
Lisbonne. Le mouvement s'est communi
qué d'autres villes. Evora s'est prononcé
contre le gouvernement. Braga et Penna-
field ont également fait leur prononcia-
miento, mais en faveur de don Miguel.
Dans cette dernière ville, une junte migue-
liste a été formée. En général les troupes
sont restées fidèles au gouvernement et
ont défait quelques guérillas dans le voi
sinage en Lisbonne. Les enrôlements des
bataillons de volontaires sont terminés.
On croit qu'une intervention étrangère
aura lieu en Portugal eu vertu du traité
de la quadruple alliance.
Cintra, l'une des résidences royales, s'est
également prononcé contre le gouverne
ment et pour don Miguel; le général Sa-
lazar devait attaquer Evora le 25; le résul
tat de cette attaque décidera probablement
du sort de l'insurrection. Le gouvernement
est dans les plus mortelles alarmes Lis
bonne et il se prépare se défendre con
tre les troupes insurgées dont on annonce
l'approche.
Une lettre de Lisbonne du 24 midi,
annonce que le général Salazar a été battu
par les insurgés devant Evora, qu'il a es
suyé des pertes considérables. La même
lettre porte que Santarem s'est soulevé
son tour et que les autorités et la faible
garnison qui s'y trouvait ont pris la fuite.
Les nouvelles d'Oporto vont jusqu'au
26. A cette date, les insurgés étaient tou
jours maîtres de la ville et toutes les pro
vinces voisines étaient soulevées.
Les insurgés se sont emparés de Yiana.
Un corps considérable de rebelles s'est
formé Coimbre. On craignait, au départ
du steamer le Royal Tarque la Reine ne
fût obligée d'un moment l'autre de quit
ter Lisbonne. Le gouvernement ne paraît
pas faire beaucoup de cas du secours qui
lui offriraient, en cas d'attaque, les batail
lons de volontaires armés la hâte et dont
le zèle et le courage n'ont pas encore été
mis l'épreuve.
ALLEMAGNE.
La Gazette de Calsruhe, dit qu'un char
pentier, habitant un village ae Bade, a
découvert, dans une graine généralement
considéré comme herbe inutile ou bonne
tout au plus faire de la tisane, le Triticum
repens, ou chiendent, une substance ali
mentaire. On la coupe eu petits morceaux,
on la torrifîe, puis on la moud, et le pain
qu'on fait avec cette farine a fort bon gout.
surtout si on y mêle un tiers de farine de
froment.
La Gazette de Dusseldorf assure que
l'on a découvert récemment Elberfeld un
tableau représentant un Christ mis en croix,
œuvre de Rubens. Ce journal assure d'a
près l'avis des connaisseurs que cette toile
est une des meilleures du grand peintre
anversois. Il a été acheté par un peintre
d'Elberiield une famille hollandaise qui
ignorait qu'elle possédât Un si précieux
trésor,
SUISSE.
Le canton de Lucerne ne se renferme
pas, en face du radicalisme, dans une si
tuation purement passive ou expectante;
il vient de prendre l'initiative propos de
la révolution de Genève, par deux docu
ments qui, dans la situation actuelle des
choses, sont d'une haute importance.
Au haut Directoire fédéral.
En vous communiquant la circulaire
que, sous la date de ce jour, nous adres
sons tous les États confédérés relative
ment aux affaires de Genève, nous ne pou
vons dissimuler toute notre surprise que
vous avez considéré comme conforme
votre situation d'avoir laissé s'accomplir
dans l'un des Étals confédérés une révo
lution sanglanie, sans même en donner
connaissance vos co-États. Nous devons
donc en inférer qu'à l'avenir le Vorort lais
sera aux gouvernements légitimes le soin
de maintenir leur souveraineté par tous
les moyens dont ils pourront disposer,
puisqu'il laisse une faction rebelle la li
berté de renserser l'ordre légal dans un
canton et de s'emparer des droits de la
souveraineté,
Nous saisissons, etc.
A tous les hauts États confédérés.
La transformation violente que, dans
ces derniers jours, ont éprouvée toutes les
relations publiques au canton de Genève,
nous oblige adresser la présente commu
nication tous les Étals confédérés.
En vertu de l'article 1" du pacte fédé
ral, l'Étal de Lucerne a garanti la Consti
tution du canton de Genève, telle qu'elle
était sortie des voies légales;en conséquence
il avait reconnu les autorités politiques
sorties de cette Constitution, et il mainte-
naitavecellesunecorrespondanceofficielle.
Or, par suite de l'audacieuse révolu
tion des 7 et 8 octobre, ces autorités con
stitutionnelles ont étécbassées. Une faction
rebelle s'est illégalement emparée du gou-
vernement;elle aordonné la reconstitution
du canton sur des bases directement oppo
sées la Constitution garantie par la Con
fédération.
Considérant donc qu'après la démis
sion volontaire du Conseil-d'État de Ge
nève, le grand conseil de cet Elatconfédéré,
en sa qualité de suprême autorité consti
tutionnelle, ne s'est pas dissous lui-même,
mais qu'il a été dispersé par la brutale
puissance d'une populace privée de tput
droit; considérant encore que les disposi
tions arrêtées pour l'élection d'un nouveau
grand conseil, ainsi que les dispositions
préparatoires pour la reconstitution des
autorités du canton de Genève, sont éma
nées d'un pouvoir révolutionnaire et en
tous points incompétent; considérant enGn
que celle même faction révolutionnaire a
violemment abrogé l'organisation électo
rale constitutionnelle; d'où il résulte que
toutes les conséquences de ces arrêtés por
tent le même caractère d'une révolution.
Nous nous trouvons obligés de déclarer,
au nom de l'État de Lucerne, au haut Di
rectoire fédéral, ainsi qu'à tous nos co-
États confédérés que nous ne reconnais
sons ni Je soidisant gouvernement provi
soire établi au canton de Genève, par suite
de la révolte des 7 et 8 octobre, ni ne re
connaîtrons les autorités qui pourront sor
tir d'élections nouvelles, organisées dans
des voies illégales par le pouvoir révolu
tionnaire. Nous avons la ferme confiance
que tous les États confédérés auxquels le
maintien de l'ordre légal et une situation
de droit assurée tiennent cœur, parta
gent nos sentiments, et se réuniront nous
dans cette mesure.
Recevez, etc.
Il est permis d'espérer que cette énergi
que résolution de Lucerne et de ses alliés
catholiques neutralisera le principal résul
tat que le radicalisme se promettait de la
révolution de Genève. On est en droit de
supposer qu'outre Neuchàtel, dont l'acces
sion dans cette circonstance est nécessai
rement acquise l'alliance catholique, Sl-
Gall, les Grisons, Schaffhousse, Thurgovie
même et peut-être d'autres cantons dont
l'hostilité lient surtout leurs préjngés
anti-catholiquessuivront également la
marche dont la noble initiative appartient
Lucerne.
ITALIE. Palerme, le 8 octobre.
Dans la nuit du 50 septembre, plusieurs
localités ont beaucoup souffert de la tem-
Kête et de la pluie abondante, notamment
lelazzo et Marsala. Une inondation terri
ble a ravagé la ville de Melazzo; les habi
tants ont été surpris dans leur sommeil.
L'eau a entraîné des arbres, des cabanes,
des maisons Cent personnes ont péri. A
Marsala, le dommage est moins grand,
mais huit individus ont péri, le postillon
qui se rendait Marsala Trapani a été
surpris par l'ouragan, et a péri.
GRÈCE,
Un des articles de la Constitution du
royaume de Grèce prescrit que le succes
seur du Roi Othon doit professer lareligion
grecque. Le prince Luitpold de Bavière,
qui d'après des conventions faites, doit,
dans le cas où le Roi Othon viendrait'
mourir sans héritiers, succéder son frère,
a, l'intention de renoncer aux droits la
couronne qui lui ont été concédés,ce prince
catholique n'étant pas disposé se soumet
tre celte condton sine quâ non.
Trente, le 22 octobre. Des pluies tor
rentielles tombent ici depuis plusieurs
jours. Toutes les rivières dépordent, et la
plaine ressemble uu vaste lac. La nou
velle route de San-Martino Gordolo est
couverte par les eaux de l'Adige. Les se
mences d'hiver seront inévitablement per
dues. Le service de la poste ne se fait plus
qu'irrégulièrement et non sans de grands
dangers. Les vieillards ne se souviennent
pas d'avoir jamais vu un si mauvais temps.