le Saint-Père s'est rendu dans une des sal les du couvent où les religieuses du Sacré- Cœur et les enfants qu'elles élèvent furent admis au baisement des pieds. Aussitôt après Sa Sainteté est montée au premier étage la mère abbesse l'attendait l'entrée du corridor qui mène sa cellule, avec le R. P. Ryllo et l'abbé Jelowicky. Le Saint- Père l'ayant aperçue, s'arrêta, et la mon trant de la main droite, dit la supérieure, M"" de Coriolis C'est bien la vénérable martyre que vous avez le bonheur de pos séder dans votre maison! Cependant la mère abbesse se précipita avec toute la vi vacité de sa piété aux pieds du S'-Père, et comme elle ne pouvait s'en détacher, le Pape la soulevant lui-même, lui dit: Pau vre infirme! elle a tant souffert! Puis la fixant d'un regard, il ajouta Quelle force d'âme dans ce pauvre corps! Sa Sainteté donna audience la mère abbesse dans sa cellule de réception. L'ab- bessese jeta de nouveau aux pieds du Pape, les baisant et les baignant de ses larmes, et Pie IX, avec cette douceur et cette fer meté qui sont l'apanage de son caractère, ému et calme la fois, plein de dignité et d'affabilité, lui adressa peu près ces pa roles Nous remercions Dieu de ce que dans un siècle où les merveilles de sa grâce sont plus nécessaires que jamais, il nous en donne une preuve si éclatante dans les souffrances que vous avez si généreu- sement endurées avec vos sœurs pour la foi de Jésus-Christ. En vous accordant de demeurer toutes fidèles la loi, il as chosi ce qu'il y avait de plus humble et de plus faible pour confondre la force et l'orgueil des ennemis de son Église. Glorifions-en le Seigneur, et priez-le pour qu'il daigne nous accorder la mêmegrâce dans l'accomplissement de notre mis- sion. Béni soit Jésus-Christ, dit l'abbesse, qui me fait entendre par la bouche de son vicaire des paroles de vie et d'espé- rance. Ah! c'est notre grand patron, saint Jean Canty, que je dois une telle grâce; c'est aujourd'hui sa fête. Nous y avons pensé, reprit le S'-Père; nous avons pensé que ce serait sous les auspices d'un protecteur de la Pologne que nous ferions la visite de ce jour. Dieu nous a donné, dans votre grand saint, le modèle de l'esprit sacerdotal nous désirons que, dans la Pologne et dans le monde entier, le clergé imite son exemple. La mère abbesse présenta ensuite l'ab bé Jelowicky au Saint-Père. Le Saint-Père lui paria très-gracieusement, et lui adressa quelques questions louchant les plaies de la mère abbesse. Cependant elle s'était re mise genoux en sollicitant du Saint-Père de nouvelles indulgence pour sa madone. Elle est si bonne et je l'aime tant! disait-elle. Elle prononça ces paroles avec un accent de charité si vif, que le Saint- Père en fut pénétré et s'écria: Vous faites bien d'aimer beaucoup la très-sainte Vierge: après Jésus-Christ, elle est notre amour, notre espérance et notre force. A votre demande, nous accordons encore cent jours d'indulgence tous ceux qui prieront devant l'image dont vous nous parlez, mais condition que vous lui demanderez avec instance qu'elle nous obtienne de remplir fidèlement les fonc- tions de vicaire de son divin Fils. GUERRE DU MEXIQUE. Par le navire voiles le Josiah Bâtes, arrivé en seize jours de Boston Liverpool, on a reçu des nouvelles des Étals-Unis jus qu'au 22 octobre. Voici, d'après le Times, le résumé de ce que les journaux et cor respondances contiennent de plus impor tant. Il parait que la prise de Monterey a coûté aux troupes américaines beaucoup plus cher qu'on ne l'avait dit d'abordles pertes du général Taylor sont évaluées GOO hommes tués ou blessés. Les Mexicains ont eu 1,500 hommes mis hors de combat. Le gouvernement américain n'a pas ratifié l'armistice accordé par le général Taylor aux troupes mexicaines, et le major Gra- ham est parti de Washington avec des dé pêches qui lui prescrivent de mettre fin la suspension d'armes et de poursuivre les hostilités avec une nouvelle énergie. En même temps de nouveaux renforts ont été expédiés l'armée américaine, neuf régi ments de volontaires ont reçu l'ordre de se porter sur Monterey. D'après les avis reçus de Matamoras du 27 septembre, la dyssenterie et les fièvres continuaient de faire de grands ravages dans les rangs des troupes américaines; celle date 700 hommes se trouvaient at- teintselles maladies emportaient en moyen ne cinq hommes par jour. D'autre part, le général mexicain Canales, la tête d'un corps de rancheros ou partisansharcelait les troupes des États-Unis dans les diverses positions qu'elles occupent entre Camorgo et Matamoras. Rien ne paraît encore décidé sur l'expé dition contre Tampico; cependant il résul terait d'un article de VUnion de Washington que le gouvernement américain a réelle ment l'intention de diriger des forces con sidérables contre celte place en même temps que contre Yera-Cruz, qui serait at taqué la fois par terre et par mer. Le corps d'expédition du général Kear- ney, qui vient de s'emparer du Nouveau- Mexique, est menacé, paraît-il, d'une at taque sérieuse; les journaux de New-Or léans parlent d'un corps mexicain de5,000 hommes qui marcherait contre Sanla-Fé pour en chasser les Américains. L'organe du cabinet de Washington dit que le Congrès seul décidera si les nou velles conquêtes que viennent d'opérer les armes de l'Union doivent être annexées la république américaine ou si on les aban donnera. Les dernières nouvelles du Mexique nous apprennent que le général Almonte, mi nistre de la guerre, a été nommé président ad intérim et Sanla-Anna général en chef de l'armée, mais elles ne nous apprennent as quelle autorité a fait ces nominations. anta-Anna a adressé au général Almonte une lettre dans laquelle il déclare refuser le pouvoir suprême; la patrie a besoin de ses services, il vient les mettre avec em pressement sa disposition, il n'ambitionne pas d'autre gloire que celle de vaincre ou de mourir en combattant pour l'indépen dance du Mexique. Santa-Anna seprononce énergiquement contre le parti qui voudrait rétablir la royauté au Mexique. tifs pour en établir la preuve. Ses dénégations ne démentent rien.En effet,en i84x,lorsque Madame divorça avec le Catholique, elle niait aussi qu'elle partageât les principes d'Ultra-libéral, son vieil et cacochyme amant. Elle souffrait bien, disait-elle, que celui-ci lui fît un doigt de cour mais elle était trop vertueuse pour entrer en communauté de principes avec lui. Elle en imposait pourtant puis qu'elle avait fait un pacte avec lui, puisqu'elle fut surprise en flagrant délit. Il en est de même par rapport aux principes de mon jeune ami Elle les a épousés elle nie donc tort qu'elle en est la mère d'adoption. Le Trou est démocrate Madame aime l'autocra tie a t elle été pour cela en désaccord de principes avec son conjoint? Voyez plutôt celui qui expulsa violemment un écbevin du conseil communal de Liège, et brava l'autorité royale, n'est il pas l'un de ses intimes? Celui qui renvoya le roi sur deux béquilles, la noblesse et le clergé, n'a-t-il pas toutes ses faveurs? Ces chevaliers flamands, les deux derniers tenants du système politique de Lamennais ne sont-ils pas ses alliés? N'a-t-elle pas encore ses principaux amis parmi ceux qui ont constamment tenté de démolir le pouvoir royal? Elle prétend que ce sont les principes de son con- joint qui motivent sa rupture et elle reste en relations intimes avec tous ceux qui ont professé ces mêmes principes! Elle a dit un jour publique ment qu'elle avait assez fait pour l'ordre cet aveu prouve sa démocratie. m° tartuffe. Nous ne sommes pas démocrates, car nous avons toujours voulu gouverner le peuple, et non être gouvernés par le peuple. passé. C'est juste démocrate et autocrate tout a la fois. Elle se récrie au sujet des idées répu blicaines de son conjoint mais n'a-t-elle pas tenté de faire de notre monarchie la pire de toutes les républiques, et de sa république la pire de toutes les monarchies? En i84t, elle a inventé les préro gatives ministérielles, prérogatives qui consistaient k rester aux conseils du roi malgré le roi, k user du pouvoir royal comme elle l'entendait, sans que le roi eût rien k voir, rien k faire qu'à signer ou même, pour faciliter la besogne, k donner des blancs- seings. Plus récemment et k deux reprises, elle a traité d'égal k égal avec le roi,elle lui a même dicté des conditions qui le rendaient son inférieur elle a voulu rétablir les maires du palais et les rois fai néants. Or, n'est-ce pas la la république avec tous ses inconvénients et sans aucun de ses avantages? Notre jeune ami n'entend que cela par la républi- que, car une royauté nulle ou nulle royauté, c'est bien la même chose. m" tartuffe. Nous faisions de la république k l'égard du roi, et de la monarchie k l'égard du peuple C'est la Doctrine dans sa plus simple expression. m° utopie. C'est-a-dire que vous pourriez bien faire de la révolution çrivers le roi, et que vous ne sauriez vous empêcher de faire du despotisme k l'égard du peuple. On n'a jamais établi autremeut la république. Vous vous condamnez vous- mêmes. m" tartuffe. Nous vous accusons de réclamer le suffrage uuiversel, système qui nous a toujours fait horreur. passé. S'il s'agit des affaires du ménage de Ma dame Alliance et du Trou, je dois dire qu'il n'y a pas longtemps qu'elle repousse le suffrage univer sel c'est seulement depuis qu'elle n'y trouve plus son compte. M* tahtuffe. Elle n'a jamais fait aurremeot. passé. Je le sais bien, car j'en ai mille preuves. Elle acceptait la réforme électorale, parce qu'elle pensait y rencontrer son profit. m" tartuffe. C'est inutile d'insister là dessus Nous vous abandonnons la réforme électorale, par manière de concession. (Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 3