N» 3044. 3Qme année. fait jour. Eux, les hommes de l'opposition, quand ils ont trouvé de l'opposition dans VAlliance, ils n'ont pas voulu la souffrir... Ils voulaient que tout un grand parti leur fût inféodé, comme disait tantôt avec tant de raison notre honorable président. On aurait pu croire depuis longtemps que le Progrès était au bout de ses platitu des, et qu'il avait épuisé son vocabulaire de gros mots et de sarcasmes son dernier niimero est venu nous détromper derechef; il y met l'étalage la torpeur du somnolent M. Detheux, l'insignifiance de Yancien substi tut du procureur général, d'Anethan, télo quence empoulée de l'ancien maître-d'école de Seneffe, M. Dechamps, enfin le manque d'amour ardent l'égard de sa ville natale, de M. Jules Malou, le madré minisire des finances. De telles pauvretés sont pardonnables un ancien organe maçonnique; mais 011 conçoit difficilement qu'un corps qui se respecte veuille avoir un tel Moniteur; et plus difficile encore est-il de comprendre comment on osé se plaindre du peu de complaisance du gouvernement pour notre ville, auquel son organe avoué ne cesse de jeter la pierre. Le publie n'en est plus dupe; et commence voir d'où lui vient le mal. Aussi ces hommes qui se sont fait tant valoir, ont-ils déjà beaucoup perdu de leurs prestiges* L'organe du libéralisme yprois semble se plaindre de la qualification de Perruque tant de récriminations et autres gentilles ses poissardes qui, tout eu n'y compre nant rien, dit-il, affligent si profondement le Progrès, tandis qu'ils amusent si bien le public. Là gît la véritable cause de cette dés- Union qui a divisé les libéraux en deux camps peu près égaux, et dont nous restons simples spectateurs sans approu ver les torts respectifs ni des uns ni des autres. Si cependant il fallait nous pro noncer, nous préférerions la sincérité des jeunes, qui osent au moins avouer leurs projets, aux tartufferies et la duplicité des vieux qui se drapent d'une doctrine vague et hypocrite. Qu'on ne vienne donc plus dire, qu'on ne s'est aperçu qu'à la fin de certaines tendances et de certaines doctrines radi cales que les jeunes voulaient faire préva loir, et auxquelles les députés de Bruxelles ont refusé leur patronnage car il ap pert que les jeunes n'ont pas varié. Le radicalisme de MM. Defacqzet compagnie s'est fait jour dès le commencement du congrès national; et tandis que M.\l. Ro- gier, Lebeau et Devaux, de commun accord avec les catholiques,jetaient les fondements de notre constitution, le premier ne cessait de combattre les libertés qu'elle octroye- rait tous et en tout. Ce fut donc en 1840 que les susnommés libéraux-unionistes, intimidés par les clameurs des Yerhaegen, Delfosse et autres radicaux, ont quitté leurs vieilles bannières pour se réunir aux exagérés. Depuis lors ils ont recherché leur Le Progrès reconnaît enfin que MM. Ro- gier, Lebeau, Devaux etc., sont aujourd'hui le point de mire des injures des jeunes li béraux, après avoir été, dit-il, encensés par eux au-delà de toute mesure. Oui, il régna jadis une union parfaite entre le vieux et le jeune libéralisme, parce que les vieux avaient besoin de l'encens des jeunes pour faire triompher leurs principes, lesquels ne tendent rien moins qu'à renverser la majorité parlementaire qui a fondé notre jeune nationalité; la remplacer par une majorité progressiste, et conquérir ainsi le pouvoir. Ils poursuivaient le triomphe de ces principes avec tant de dévouement qu'afin de hâter leur entrée au minis tère ils eussent abandonné leur programme politique si la mâle énergie de M. Yerhae gen ne fut venue s'y opposer. L'ex-vice-jpré- sident de Y Alliance s'en plaignit un jour dans les termes suivants en présence de plusieurs membres du barreau Ils (MM. Rogier, Delfosse et consorts,) n'ont pas cédé, mais ce n'est pas sans peine. J'ai dû leur mettre le couteau sur la gorge et les menacer de les combattre la cham bre, sans cela ils se livraient pieds et poings liés la Couronne et acceptaient le minis tère sans condition aucune. Je suis allé trouver l'un d'eux pour lui exprimer l'étonnement que me faisait éprouver une conduite aussi équivoque, et je m'en suis plaint en termes très-amers, et il eut l'imprudence de me répondre d'un air extrêmement arrogant vous paraissez oublier, mon cher collègue, que vous par lez un personnage revêtu d'un caractère semi-officiel. Je m'en suis fâché mon tour, et malgré leur caractère semi-officiel, MM. Rogier et Delfosse n'ont pas osé accepter. Voilà comme l'ardeur de gouverner gril lait ces Messieurs. Les jeunes libéraux avaient cru d'abord que puisque les frais étaient communs, les profits devaient se répartir au marc le franc; en conséquence là part du lion, que se réservaient les vieux, 11e surprit pas peu les jeunes. Enfin ils s'ap- perçurent, un peu tard, il est vrai, qu'ils ne devaientservirque de marchepied aux Per ruques-, et ce fut alors que commençaient ces explications acerbes et les vifs repro ches qu'ils se sont échangés depuis,et enfin patronage, jusqu'au moment où ils ont vu que leurs nouveaux alliés cessaient d'être leurs débonnaires et servîtes agents. C'est ce que MM. Defacqz et Roussel ont mis en évidence dans leur dernière réunion pu blique. Dans notre passé, disait le dernier, je ne vois qu'un drapeau commun, accepté par nos adversaires d'aujourd'hui. Ils veu lent régulariser la position disent-ils:Celte position n'est-elle pas régulière? Et tout ce que Y Alliance a fait, ne Y ont-ils pas fait avec nous? Ils sont des complices, s'il y a crime. Ne pouvons-nous pas dire que des amours- propres froissés nous ont cherché une vé ritable querelle d'Allemand? Parce que le coup de sifflet n'était pas immédiatement obéi, leurs instincts despotiques se sont que nous aurions donnée cette nuance libérale dont il se pose aujourd'hui le dé fenseur. Mais pardon, M. le Progrès, ce brevet d'invention n'est pas dû la presse catholique, l'honneur en revient tout pur vos anciens amis et alliés, que vous cl les vôtres, vous nommez si bénévolement, des exagères, des hommes prétentions étran ges, des radicaux, des êcervelés. Ces épilhètes ne sont non plus de notre fabrique. Avant-hier, vers les 7 heures du soir, le sonneur public allait par toute la ville la recherche d'un enfant que l'on croyait égaré. On l'a découvert dans les latrines de la caserne. L'enfant appartenait un sergent de la garnison. On «'abonne ïprt«rue de Mlle, ri* 10, près la Graad'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'XBOXXEMEXT, pur trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro. O Tout ce qui concerne la rédac- t»oa doit être adressé l'Éditeur k XTpr«4. La Propagateur le SAMEDI et le de chaque semaine. pmi ME® IMIITIOIS. «3 centimes par ligne. Les ré clames, >S centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE, ??3.3S, 2 Décembre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1