venir le naufrage. Elles ont été dépecées aussitôt et abandonnées aux pauvres qui se louent d'en avoir fait d'excellents repas. La viande ne présentait encore aucun symptôme de corruption; seulement on remarquait des tâches sur les parties voi sines des intestins. On lit dans le Moniteur Le ministre des affaires étrangères fait connaître que les bureaux de douane français par les quels les fils et tissus de litiges belges peu vent entrer en France aux droits réduits, conservaient, au 1" décembre, les crédits d'importation suivants, restants disponi bles sur le crédit de 780,000 kil. pour les fils et sur celui de 1,185,60(1 kil. pour les tissus. On écrit d'Anvers, le 18 décembre: Depuis plusieurs jours des nuées d'oi seaux aquatiques passent sur notre ville dirigeant leur vol du nord au midi. Ces émigrants nous présagent un hiver rigou reux, dont déjà nous éprouvons les at teintes. Mercredi 16 décembre, 3 heures, sont partis d'Anvers pour New-York, par le navire belge le Jean Key, capitaine De Pauw, quatre pères et un frère de la Con grégation du Très-Saint-Rédempteur; ce sont le R. P. Charles, ancien supérieur de la maison de S'-Trond; le R. P. Maxime Leimgrobar, wurlembourgois, sortant de la maison de Fribourg en Suisse; le R. P. Antoine Urbanezik, moravien, sortant du collège de Vienne en Autriche; le R. P. Laurent Holzern, d'Alt-Otlingen en Ba vière, et le frère Joseph Beisach, d'inspruk en Tyrol. Cent cinquante et un émigrants alle mands ou luxembourgeois accompagnent dans la traversée les dignes missionnaires qui se sont dévoués au salut de nombreux enfants du continent, que l'espoir d'une meilleure fortune pousse chaque année vers le nouveau monde. On lit dans un journal de Sambre-et- Meuse le trait suivant Un curé des envi rons avait 11 francs dans son tiroir; douze pauvres ouvriers se présentent sa porte, et pour faire les lots égaux, il alla emprun ter un franc chez son voisin. Oa écrit d'Arlon, le 16 décembre Bepuis plus de dix jours la neige cou vre tout le territoire de la province de Luxembourg, et plusieurs mètres de hau teur dans quelques endroits. Les routes en sont encombrées et les voitures publi ques éprouvent des relards de dix heures au moins dans I parcours de Liège et de Namur Arlon. ans la direction de Bouil lon et de Sedanjes diligences ont dû s'ar rêter mi-chenn et passer la nuit. Les loups semblent nmbreux cette année, dans le Luxembourg^ se montrent peu près partout. De fréoenles battues sont orga nisées, mais ilsîe se montrent qu'à une dislance respecteuse des balles et par conséquent horsd'atleinle. Les expérinces qui, depuis quelque temps se poursivent Portsmouth, rela tivement rélalissement d'un télégraphe électrique sous-tarin, viennent enfin d'ob tenir un succètcomplel qui, dit-on, va déterminer l'aplication du nouveau pro cédé des comiunicalionsentre la France et l'Angleterre, »ar le détroit de Calais. Plusieurs niopns avaient été vainement tentés Portsmuth, pour établir entre le débarcadère du:hemin de fer, où aboutit le télégraphe éhctrique de Londres, et les bureaux de l'anirauté, séparés par une étendue d'eau l'un mille environ, une communicationlirecte. Maisloutesavaient pour principal nconvénient une grande déperdition du tluide électrique pendant son trajet travtrs la masse liquide. Après l'essai infruclueix de tubes en métal ren fermant le fil ctnducleur et fixés au fond de l'eau, un inv;nteur a proposé l'emploi d'une substance, dont il suffisait d'enduire le fil métallique, pour l'isoler complète ment. Une première expérience ayant dé montré l'efficacité de ce procédé, il a été mis définitivement en exécution. Ce télégrapbese compose d'un seul con ducteur, dont la mise en place est des plus faciles. Fixé, par une de ses extrémités, au bord du quai, il a été placé bord d'une embarcation qui l'a élongé en travers du bassin, en le laissant tomber au fond, où il s'enfonçait par son propre poids. Cette simplicité a un autre avantage, en permet- immédiatement les moindres avaries. On s'est servi celte occasion, pour économiser un second fil, de la propriété que possède l'eau d'être un excellent conducteur élec trique. Comme nous l'avons dit, les expériences ont complètement réussi, et les inventeurs se proposent, avec l'autorisation des deux gouvernements, qui l'ont accordée, d'ap pliquer leur procédé la traversée de Dou vres Calais. Le froid sévit avec une rigueur ex cessive dans tout le nord de l'Angleterre. Toutes les communications par les voies navigables de l'intérieur ont été interrom pues. Dans quelques parties des provinces du nord il est tombé jusqu'à 7 et 8 pieds de neige. On lit dans le Cork-ExaminerTelle est la mortalité dans le voisinage de Cor- bery et de Skibberen que les cercuels man quent pour les victimes de la laim et de la rigueur de la saison, jointes la misère. C'est chose ordinaire dans le voisinage de Skibberen, Ballydehoh, Skull,Castlchaven, de rencontrer dans la même journée dix douze convois funèbres. La mortalité est plus considérable qu'à l'époque du cho léra. La famine est partout. naufrages! Le 19 et le 20 novembre, un orage vio lent a éclaté sur les lacs américains, et quatre bâtiments vapeur, ainsi qu'une vingtaine de bâtiments voiles, ont fait naufrage. Vingt-cinq personnes ont été noyées. Les armateurs de Buffalo (Etal de New-York) ont essuyé des pertes considé rables. La totalité des pertes est évaluée 3 millions de dollars. On a en outre dé plorer la perte de onze bâtiments appar tenant Marblehead, port sur l'Océan-At- lantique. Soixante-cinq personnes ont péri. Les journaux américains nous trans mettent de longs et douloureux détails sur la perte du paquebot vapeur bord du quel ont péri quarante ou cinquante pas- sagers. C'était le steamboat Atlantic, qui naviguait entre New-York et New-London. Il était parti de cette dernière ville le mer credi 2b novembre, dans la soirée, avec environ soixante-dix passagers que lui avait amenés le chemin de fer de Boston. A peine avait-il quitté le port qu'un des tuyaux de la machine vapeur éclata, et le navire se trouva dans l'impossibilité de gouverner. Au moment de l'explosion, une grande quantité d'eau et de vapeur bouillanle avait été vomie sur le pont, où plusieurs passa gers furent dangereusement échaudes. Cet accident provoqua une confusion et des alarmes qui rendirent le danger plusgrand. La nuit était très-obscure et le vent, qui soufflait déjà avec violence, se changea tout coup en une violente tempête. Le navire fut rapidement entraîné au large, et il était déjà six ou sept milles de la côte lorsque l'équipage eut réussi dégager et jeter les ancres; mais l'ouragan avait une telle puissance que le steamer continuait s'é loigner de la terre. Au point du jour il était une distance de onze milles. 1837. Un général nommé Galafiayeff a été envoyé exprès de Saint-Pétersbourg pour y assister. Le général prince de KortchakofF était déjà gouver neur-général de la Sibérie a cette époque. Le jour fixé pour cet acte sanguinaire, deux bataillons de près de mille hommes chacun, sont venus se ranger sur la place. On en avait écarté précédemment tous les Polonais pour les remplacer par des Russes. Un de ces bataillons devait appliquer sept mille coups, les autres condamnés étaient réservés l'autre ba taillon. D'après la loi péuale militaire de Russie, les bâtons dont on fait usage quand on fait passer un soldat par les verges doivent avoir une grosseur telle que trois puissent entrer dans le canon d'un fusil de munition; mais chacun des bâtons em ployés pour l'exécution de l'abbé Sieracinski et de ses complices pouvait peine entrer seul dans un canon. D'après la même loi, les soldats doivent rester en colonne serrée, et en frappant ne pas détacher le coude des côtes; mais, pour ce cas tarif de lo vioiici» volonté ot do roparor spécial, ordre avait été donné de laisser entre les soldats la distance d'un pas. Au moment de l'exé cution, il leur fut enjoint d'avancer le pied droit et de lever le bras pour frapper de toute leur force. L'exécution commença par les condamnés sept mille coups; mais l'abbé Sieracinski passa le der nier. Chacun des condamnés, nu jusqu'à la cein ture, fut promené quatorze fois travers les rangs (deux soldats frappant ensemble ne comptent que pour un coup). Quand le supplicié venait tomber, on le plaçait sur une sorte de traîneau pour lui faire subir le complément de sa peine. Lorsque vint le tour de l'abbé Sieracinsky, un médecin s'approcha de lui pour lui faire prendre un breuvage fortifiant; mais il refusa, et marcha vers ses bourreaux en chantant le psaume Miserere mei, Deus. Comme il était d'une complexion délicate et qu'il était épuisé par de longues privations, il tomba après avoir reçu mille coups. On le saisit alors on le fit mettre genoux sur le traîneau en lui garrottant les bras derrière le dos, de façon ne pas le protéger contre la sanglante flagellation on attacha, en l'abaissant, sa tête des montants et des traverses fixées l'arrière du traîneau, et, dans cette posture, on continua le faire passer devant ses exécuteurs. 11 respirait encore au qua tre-millième coup; un peu plus tard il reudit le dernier soupir. Plus de mille coups ont été reçus par son cadavre. Les autres condamnés sept mille coups sont morts pendant l'exécution, l'exception d'un seul qui fut ménagé parce qu'il était malade. Après avoir été guéri, il fut renvoyé Nertschinsk; mais là atteint d'aliénation mentale, il se tua le lende main de l'exécution. Les cadavres des cinq victimes ont été ensevelis près la ville d'Omsk. Ceux qui avaien dû recevoir de 5oo 3,000 coups, n'eurent ni grâce, ni commutation. Après un tel récit les réflexions sont inutiles.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 2