JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 3055. 30me année. Le Bureau de Bienfaisance a fait distri buer hier quatre cents chemises, et la semaine dernière pour mille francs de houille. C'est au moment où les honora bles membres de cet établissement font tous les efforts possibles pour adoucir les souffrances de la classe malheureuse, qu'un homme du peuple, le nommé Nolf, poussé par on ne sait quel accès de délire, est allé casser des vitres coups de poing chez M. François Iweins, qui voit déjà pour la se conde fois son zèle recompensé par une pareille gratitude, circonstance qui du res te ne refroidira en rien sa charité envers les malheureux. Le temps était bien choisi par Nolf pour exciter une indignation gé nérale, quand on fait attention que la tâche des administrateurs de la Bienfaisance est d'autant plus pénible qu'elle n'est point al légée ici par une société de S' Vincent de Paul, comme elle l'est Bruxelles, Gand, et même dans de petites villes comme Has- selt. La régence a aussi rendu un mauvais service nos pauvres et leurs adminis trateurs, en autorisant l'ouverture des ca barets jusqu'à onze heures de la nuit, et certains jours durant toute la nuit, mesures qui favorisent évidemment l'ivrognerie et le libertinage, et par suite nuisent la santé du pauvre, tout en épuisant ses ressources. Malgré les misères d'un hiver rigoureux, le Dimanche soir les petits cabarets sont en core remplis d'hommes, de femmes et de filles, et souvent les ébats bruyants des biberons troublent les habitants paisibles jusques dans leurs demeures. Qui nous dé niera que ce soient les taudis et les gar gotes qui alimentent le plus le lombard et l'hôpital, et qui font assiéger les portes des pauvriseurs? Le carnaval en apportera dans peu de nouveau la preuve. Que la régence et la bienfaisance opposent au vice le plus de barrières qu'ils peuvent, qu'ils révoquent ou modifient toute mesure qui peut lui ouvrir la porte; qu'ils fassent aper cevoir que le pauvre sobre, réglé, a plus de droits la sollicitude publique, et l'on rencontrera moins de misères et plus de reconnaissance. Hier, deux individus, père et fils, sont allés de nouveau casser des vitres chez M. Fr. Iweins, maître des pauvres. La police a immédiatement déposé ces malveillants la maison de sûreté. On dit que des individus mal intention nés ont essayé de pénétrer dans le bureau de l'agent de la banque M. Bousman. Le factionnaire a reçu pour consigne d'avoir le fusil chargé. La Bienfaisance a fait distribuer 1,000 fr. en charbon. 800 fr. sont en outre dis tribués par ses soins tous les quinze jours. On parle avec éloge de la générosité de M. Keigniaert Gheluvelt. Cette noble famille a grandement contribué l'an passé diminuer les souffrances de cette pauvre commune. Les pensionnaires de la Maison de santé ont été transportés Mercredi au soir en chars-à-bancs au nouvel et grandiose éta blissement rue longue de Thourout. Le lendemain, l'un d'entr'eux est décédé. Ils sont au nombre d'environ vingt-cinq. Nous ignorons quel usage l'ancien local est destiné. Peut-être le mieux serait-il de percer une rue du pont des Pauvres Claires au Zaelhof, et de procurer ainsi un nou veau dégagement cette place trop isolée, et qui semble devenir le centre d'une popu lation abâtardie. Un intérêt de spéculation coinciderait ainsi avec une police bien en tendue, pourvu que l'on construisît des habitations convenables pour d'honnêtes artisans, et pas des réduits de bataillon carré. Mahieu de S'Jacques-lez-Ypres, et Hoedt de Westroozebeke ont été condamnés le premier en deux années d'emprisonnement comme auteur, et le second en dix-huit mois de la même peine comme complice 1° d'une escroquerie de fr. 55-20 au pré judice de l'Ecole des pauvres Zillebeke, 2° de deux tentatives d'escroquerie au pré judice de M"* Vandenberghe, rue Neuve S' Jacques, au moyen d'un faux billet, et de M. Vandecasteele, l'aide d'un livret supposée. Ces deux tentatives n'avaient échoué que par des circonstances indé pendantes de la volonté des délinquants. Hoedt était étranger la seconde. M. l'abbé de Foeredéputé élu par le district de Tbielt, a décidé de consacrer une grande partie de l'indemnité qui lui est allouée comme membre de la Chambre des Représentants, au soulagement des pauvres de ladite ville. (Organe.) On écrit de Grammont, le 4 janvier: a Le conseil communal de Grammont a ré solu d'établir une imposition basée sur la fortune présumée des habitants pour cou vrir les frais résultant de l'organisation des patrouilles nocturnes; dépense qui a été imputée depuis une dizaine d'années sur le budget de la ville, et que le mauvais état de ses finances ne permet plus de cou vrir. La question de légalité sur la percep tion d'un pareil impôt, ayant été agitée au sein de l'assemblée, le conseil, avait de s'occuper du mode de répartition, a trouvé convenable de soumettre ses doutes l'a vis de la députation permanente du conseil provincial. Des êtres dénaturés ont transporté ces 'jours derniers sur une brouette Ay- gem (district d'Alost), deux enfan ts mineurs et malades, et les ont abandonnés sur un chemin public. Un de ces deux enfants, qui disaient être de Steenhuyze-Wynhuyze et se nommer Thérèse et Isidore Van den Berghe, est déjà décédé. La police fait d'activés recherches pour découvrir les au teurs de ce méfait. H y a quelques jours, des individus de Ninove avaient formé le projet d'aller commettre un vol chez le cultivateur Jean De Pauw, Oullre; mais un des malfai teurs ayant averti la police, la gendarmerie se trouvait la ferme lorsque les voleurs s'y rendirent pour exécuter leur coupable dessein. L'un d'eux, nommé Frédéric Geerts a été arrêté et mis la disposition du pro cureur du Roi. Les autres coupables sont parvenus s'échapper. Par arrêté royal du 51 décembre, le capitaine de vaisseau Lahure (V.-D.-N.) est nommé inspecteur général de la marine. Par arrêté royal en date du 5 janvier 1847, la démission du sieur De Latre (Au guste), de ses fonctions déjugé au tribunal de première instance de Furnes, est ac ceptée. Il est admis faire valoir ses droits la pension. FRANCE. Paris, 2 janvier. Le Roi et la Reine des Belges doivent partir mardi prochain de Paris pour se rendre en Angleterre. (Corresp.) On s'abonne l'pre«, me de Lille, n° 10, près la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. FRI1 DE L'ABO.WEMEMT, pur trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 4 5© Prix d'un numéro. 2© Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. FR1\ DES I.\SERTIO\S 14 centimes par ligne. Lœ ré clames, 2 5 centimes la ligne. vérité et justice. TP?3S, 9 Janvier.

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