Trente-trois protestants ont abjuré
leurs erreurs, pendant l'année 1846, dans
le diocèse de Cambrai; savoir: douze dans
l'arrondissement de Lille, onze dans l'ar
rondissement de Cambrai, huit dans l'ar
rondissement de Douai, deux dans l'arron
dissement de Dunkerque.
La charité privée, quelque dévouée
qu'elle soit, ne peut découvrir toutes les
misères, sauver de la mort tous les mal
heureux. Le nommé Poirier, vieillard de
73'ans, ancien vitrier, était depuis quel
ques mois dans le plus grand dénûment.
11 n'avait ni travail, ni asile, et la mar
chande de marrons de la place Sainte-
Croix, Orléans, lui avait offert un gite
dans sa cave. C'est là qu'il passait les nuits
avec son enfants de 14 ans. Mais cette
brave femme ayant acheté des provisions,
la cave se trouva remplie et Poirier ne put
continuer d'y loger. Ce fut alors la fille de
la marchande de marrons qui recueillit
ce vieillard. Pauvre elle-même, tout ce
qu'elle put faire, ce fut de lui donner pour
gîte un réduit sans cheminée et sans poêle.
Poirier y couchait avec son enfant depuis
3 nuits sans matelas, sans draps, n'ayant
pour lit qu'une paillasse, pour toute cou
verture qu'une mauvaise tapisserie. Ces
deux malheureux, vêtus de haillons, n'a
vaient pas même de chemise sur le corps.
Lundi matin l'enfant, son réveil, sentit
auprès de lui un corps froid et roide, il
toucha son père, essaya de le réveiller,
mais en vain. Le vieillard s'était éteint, la
nuit, sans donner aucun signe de douleur:
il était mort de froid et de misère. Et ce
pauvre enfant, sans s'en douter,avait passé
la nuit côté d'un cadavre. (Loiret.)
ANGLETERRE. Londres, 3 janvier.
Par suite de la hausse du prix de l'orge
les brasseurs ont décidé dans une réunion
qu'ils ont eue vendredi d'élever de 3 sh,
le prix de la bière, En conséquence de cette
décision la bière dans la capitale s'est ven
due dès samedi avec une augmentation de
10 centimes par pot.
Sir Walter-Scott, lieutenant-colonel
dans un régiment de hussards, et fils aîné
du célébré romancier, se mourait Madras
au départ des dernières lettres de l'Inde.
On avait eu d'abord l'intention de l'embar
quer pour l'Europe, mais on y a renonce,
n'espérant plus le sauver.
ESPAGNE. Madrid, 30 décembre.
M. Olozaga, rentré en Espagne, a été
arrêté par la garde civique Lozoguela,à
une distance de 11 lieues de Madrid et re
conduit Pampelune. Là il attendra dans
la citadelle les ordres ultérieurs du gou-
vernement. Voici quelques détails sur les
circonstances qui ont accompagné cette
arrestation
M. Olozaga avant de quitter Paris avait
demandé l'ambassade d'Espagne son pas
seport qui lui avait été refusé. Malgré ce
refus M. Olozaga a cru devoir partir. Arri
vé Rayonne, il s'est rendu au consulat et
11 a requis le visa de M. Rustamente, consul
d'Espagne. Le consul avait d'abord refusé,
mais en présence du procès-verbal d'élec
tion de M. Olozaga, exhibé par celui-ci, et
du texte de la loi du 23 avril qui ordonne
la peine de mort contre toute autorité qui
arrêterait un député élu, le consul a fini
par obtempérer la requête de M. Olozaga
et il a signé son passeport.
A peine M. Olozaga venait-il de fran
chir la frontière que M. Bustamente reçut
des nouvelles du gouvernement qui lui
prescrivaient de ne pas signer le passe
port. M. Rustamente s'empressa d'expédier
un courrier extraordinaire au gouverne
ment espagnol pour l'informer de ce qui
s'était passé et le prévenir que M. Olozaga
était rentré en Espagne. C'est alors que le
gouvernement a donné l'ordre au capitaine
de la garde civique d'arrêter M. Olozaga
et de le conduire et retenir Pampelune
jusqu'à ce qu'il eut reçu son égard des
ordres ultérieurs. L'arrestation a eu lieu
conformément l'ordre du gouvernement
et M. Olozaga est en route pour Pampelune
sous bonne escorte.
Le consul d'Espagne Rayonne a été
destitué. Il avait en effet reçu l'ordre de
l'ambassadeur d'Espagne Paris de ne dé
livrer aucun passeport sans en avoir con
féré avec le gouvernement Madrid. M.
Bustamente n'a informé le gouvernement
de Madrid qu'après avoir délivré le passe
port, ce qui était essentiellement contraire
ses instructions.
MM. Cantero et Luziriaga se sont ren
dus ce matin auprès du président du conseil
et ils ont protesté énergiquement contre
ce qu'ils appellent un attentat. Le président
du conseil a répondu avec beaucoup de cal
me que M. Olozaga serait retenu Pampe
lune jusqu'à ce que le Congrès lui-même
ait statué sur la validité de son élection.
Celte réponse n'a pas satisfait les députés
progressistes.
SUISSE.
On écrit de Genève, 29 décembre La
chose pourra paraître fabuleuse, mais elle
n'en est pas moins avérée il y a six mois
peine que les radicaux du canton de Ber
ne ont changé pour la troisième fois leur
Constitution depuis seize ans, et déjà ils
demandent grand renfort de pétitions
qu'on leur en laisse faire une nouvelle.
Dans celte terre classique de l'anarchie,
une Constitution est censée vieillie lors
qu'elle a duré plus d'une saison. Or, notez
bien que ce n'est plus ici comme jadis une
lutte contre l'ancien régime aristocratique
et la démocratie; ce sont des clubistes aux
prises avec d'autres clubistes, qui se dis
putent mutuellement le pouvoir, et une
populace hébétée, qui se range alternati
vement derrière les uns et derrière les
autres. De progrès en progrès, de régéné
ration en régénération, la Suisse radicale
finira par s'affranchir de tout gouverne
ment. C'est le but où elle vise et qu'elle
nous semble près d'atteindre.
Le canton de Vaud se divise aujour
d'hui, sous le rapport religieux réformé,
en trois églises, savoir l'Eglise de l'Etat,
l'Eglise libre et l'Eglise neutre, ou des in
différents, qui méprise également l'une et
l'autre. Tout récemment, Trois hommes
ridiculement déguisés entrent dans un
temple, pendant le service, se placent en
face de la chaire qu'occupait le ministre,
et aux bruyants applaudissements de l'as
sistance le persiflent du geste et de la voix,
sans que personne se met en peine de ré
primer ce désordre. Dans un autre temple,
un inconnu avait pris place sur la tribune
en face de la chaire, et chaque fois que le
prédieant prononçait le nom de Jésus, il
l'apostrophait du nom de menteuret finit
par lui crier la fin du discours Tu en as
menti. Dans un troisième temple où l'on se
préparait distribuer la cène, le clerc,
porteur du pain et du vin qu'il allait pla
cer sur la table, fut attaqué, colleté, battu,
et les espèces dont il était porteur furent
renversées et foulées aux pieds. Le minis
tre, témoin d'un scandale qu'il ne pouvait
empêcher, fondit en larmes, et devint l'ob
jet des risées des perturbateurs. Ni l'auto
rité municipale, ni la police ne jugèrent
propos d'intervenir pour protéger la dé
cence du service, et pour châtier ceux qui
le troublaient.
L'Eglise libre continue se gérer comme
ferait une société officiellement reconnue.
Le 10 novembre, elle s'est réunie en un
synode qui se composait de 80 membres,
et qui procéda l'ordination, dite consé
cration de ses candidats. Le synode nomma
en même temps une commission de neuf
membres qu'il chargea d'élaborer un pro
jet de constitution de son Eglise. Il paraît
que le schisme a pris une importance si
grande et si manifeste, que le gouverne
ment a renoncé envers lui, toute mesure
répressive.
PORTUGAL.
Des lettres de Lisbonne en date du 29
décembre, arrivées par voie d'Angleterre,
nous apprennent que la veille, Santarem,
qui avait été évacué par Das Antas, a été
occupé par deux régiments des troupes
royales. Les insurgés, en quittant la place,
avaient eu soin d'enclouer tous les canons
qui la défendaient.
Ecosse.
Toutes les nouvelles reçues des High-
lands et des îles voisines de la côte d'Ecosse
font le plus triste tableau de la détresse des
habitants de cette contrée. La perte de la
récolte a été générale dans les comtés
montagneux de Ross, de Sutherland, d'Ar-
gyle et d'Iverness et dans les îles Hébrides
et Zetland, et a produit la plus affreuse
disette. La mortalité dans celte partie de
l'Ecosse est aussi affrayante que dans les
comtés de l'Irlande les plus maltraités.
Mais comme il n'y a pas d'enquête de co-
roners et très-peu de journaux, on ne
connaît pas en Angleterre toute l'étendue
du fléau qui sévit dans cette extrémité du
royaume. La capitale de l'Ecosse s'est
émue de tant de misère un comité s'est
formé pour recueillir des secours pour les
pauvres llighlanders, quelques-uns de ses
membres viennent de se rendre Londres
pour le même objet.
KEGTBANK.
van
TE YPEREN.
By vonnisby verstek van 3on December i846,
ten verzoeke van Karel Vermeesch bleeker
gehuisvest te Yperen buiten, is LODEWYK.
VERMEESCHbyzondere ook woonachtig te
peren buiten geinterdiceerd voor aenhoudende