ri JOURNAL D ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. K0 3057. Samedi, 1» Janvier 1847. 30'"° année. Samedi dernier une petite ferme, habi tée par un nommé .Maertens, Bixschote, est devenue la proie des flammes. On a apperçu le feu vers les six heures du soir et en une demie heure tout a été consumé. Le bétail a été sauvé; mais les meubles et le blé sont restés dans le foyer. On attribue ce sinistre la malveillance: le gendre de Maertens a été arrêté, mais il paraît qu'il a été mis en liberté. Les vols de lapins et de pommes de terre se multiplient dans nos environs. A Lan- gemarck des voleurs se sont introduitsdans la cave du cultivateur Yan Ilove, et y ont enlevé tout le pain et le beurre. On y a ar rêté aussi trois individus, accusés d'avoir volé des pommes de terre au Pensionnat de jeunes gens. M. Ed. Van Biesbrouck, fils, nous prie d'annoncer qu'une circonstance, indépen dante de sa volonté, est la cause qu'il n'a pu publier la première livraison de sa Schoolkronyk pour l'époque fixée dans le Prospectus. Elle paraîtra dans quelques jours, et les autres livraisons seront régu lièrement envoyées aux abonnés de quin zaine en quinzaine. On lit dans le Courrier d'Anvers la lettre suivante qui a pour but de soulager la mi sère des Flandres On mande de Gand, le 15 janvier: Hier, vers les six heures du malin, quand déjà les veilleurs de nuit avaient quitté leur service, des voleurs se sont introduits dans une boutique de la rue de Contribu tion et y ont enlevé toutes les marchandises consistant en indiennes et calicots. Les malfaiteurs sont entrés dans la maison par la croisée dont ils avaient cassé les car reaux de vitre. Ce n'est qu'à leur réveil que les habitants de la maison se sont aper çus qu'ils étaient complètement ruinés. Ou écrit des environs de Knesselaere (Flandre orientale): La misère continue sévir ici avec plus de rigueur encore que l'année dernière, la mortalité est aussi beaucoup plus grande; car force de pri vations, l'existence de beaucoup de mal heureux est devenue si débile qu'ils s'étei gnent comme un souille; ils ne meurent pas, ils tombentcomme des mouches. Nous avons eu ici récemment quatre décès d'en fants dans une seule maison, par suite des longues privations qu'ils avaient subie médecin a constaté que ces pauvresenl n'avaient vécu, depuis plusieurs semaifiéF ii On s'abonne a Ypresrue de Lille, n* io, prés la Grand'placeet che* les Percepteurs des Postes du Royaume. 1>KI\ DE L\%BOV%EJlEJfT, par trlnteMre, Pour Ypresfr. 4 O® Pour les autres localilés 4 5® Prix d'un uuraero. O ÎO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur l'pren. Le Propagateur paraît le samedi et le mercredi de chaque semaine. pria des i\si:rtio\s 4 7 centimes par ligne. Les ré clames, 45 centimes la ligne. vérité et justice. 7FF.3S, 16 Janvier. APPEL ci la charité des riches du diocèse de B ruges et des autres diocèses de la Belgique. Un Evêque est un père; il doit être permis a un père d'élever la voix et de faire retentir au loin un cri de déire^e, lorsqu'après avoir épuisé toutes ses ressources, il voit autour de lui ses enfants succom ber aux cruelles atteintes de la faim. Déjà depuis longtemps, n'ignorant pas que la «Btsere de nos pauvres était grande, nous ne cessions de conjurer le ciel par nos prières, d'employer nos propres revenus et d'exhorter nos bienaimés coopérateurs, les curés et les prêtres, la pratique d'un zèle et d'une charité sans bornes. Nous espé rions que ces efforts joints ceux des bureaux de bienfaisance et aH concours du gouvernement em pêcheraient le mal de monter son comble, et nous permettraient de ne pas rompre entièrement un silence que nous aimions tant garder. 11 en coûtait notre caractère de venir pour la première fois étaler la misère de notre troupeau la face de la patrie. Malheureusement les rapports qui nous arrivent de plusieurs points de notre diocèse, les récits, les soupirs et les larmes des respectables curés de la campagne, tout en nous brisant le cœur, nous montrent que ce qui a été fait et projeté jusqu'ici est bien loin de suffire Dans beaucoup de paroisses rurales de la Flandre-Occidentale les pauvres, presque partout doublés en nombre, se trouvent dans le dénuement le plus complet mobilier, chauffage, vêtements, nourriture, tout leur man que c'est au point que toute énergie et tout espoir les abandonne, et que d'infoitunés parents quittent furtivement leur domicile, laissant exposés a la pitié publique de jeunes et malheureux enfants qu'ils ne pouvaient plus nourrir. Force nous est donc de vaincre nos répugnances naturelles et de recourir quelque grand moyen en faisant un appel la charité des riches de notre diocèse et des autres diocèses de la Belgique. Nous osons insister auprès des personnes riches et aisées de notre ville épiscopale pour qu'elles coopèrent largement adoucir le sort des pauvres. La ville de Bruges compte dans son sein 2 1,000 pauvres sur 46,000 habitants. Nous n'insistons pas moins fortement auprès des habitants des autres villes de notre diocèse elles aussi ont d'eflroya- bles misères soulager l'aide de grands sacrifices. Mais c'est surtout aux grandes villesdu pays que notre appel s'adresse; c'est vers Gand, Anvers, Na- mur, Liège, Mons et Bruxelles, que nous étendons les mains. Que les grandes fortunes, les habitants riches de ces opulentes cités, qui se sont émus tant de fois des calamités de l'étranger, considèrent qu'aujourd'hui c'est sur les intolérables privations de frères que nous demandons les attendrir; leurs aumônes soustrairont l'iniation, la mort des compatriotes, des belges comme eux. Dieu et la Patrie nous donnent la conviction que notre voix sera écoutée, et que nous aurons l'ineffable consolation de pouvoir offrir des secours efficaces aux pauvres, les enfants les plus chéris de notre Église. A cet effet nous avons établi un comité de se cours pour les pauvres du diocèse de Bruges, li se compose de cinq membres, trois laïques et deux ecclésiastiques. Nous ferons connaître incessam ment les uonis des membres du comité, en même temps que le local où il tiendra ses réunions. Les membres du comité travailleront instituer dans les villes du diocèse et du royaume des comités auxiliaires. Les dons receuillis par le comité seront immé diatement distribués par lui entre les bureaux de bienfaisance et les curés des paroisses les plus souf frantes. La liste des souscripteurs et celle de la répartition resteront déposées aux locaux des co mités respectifs l'inspection du public. Daigne le Père et le Protecteur Souverain des pauvres béuir cet effort de notre amour et de notre juste douleur! Daigne—t-il faire pénétrer dans les cœurs la prière d'un Evêque implorant la charité pour ses ouailles Donné Bruges le i4 janvier 1847. 7 FRANÇOIS, Evêque de Bruges. L'on pourrait, me semble—t-ilrecourir un moyen extraordinaire, très-efficace et d'une exé cution facile, pour aider nos malheureux com patriotes des deux Flandres. Percevoir, leur profit, dans les principales stations du chemin de fer de l'État, une surtaxe, sur chaque coupon de diligence de dix centimes; char-à-bauc cinq; waggon un; pendant un tri mestre. En verser hebdomadairement le produit (qui serait considérable entre les mains de messieurs les gouverneurs de ces deux provinces, pour être reparti par leurs soins et ceux des messeigneurs les évêques de Garid et de Bruges, suivant les besoins des localités souffrantes. Veuillez accorder une place cette combinaison dans les colonnes de votre estimable journalsi vous l'en jugez digne, et agréer, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de ma considération dis tinguée. H. F. S.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1