JOURNAL D APRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
offloiiisi
No 3058.
30me année.
I*ItV DE L'ABOXSEWEII,
par trimestre,
:T ©IrO^^DT
Le paupérisme qui afflige plusieurs con
trées de l'Europe est rendu plus intense
par les rigueurs de la saison. Le manque
de chauffage se joint la privation de
nourriture, et des milliers de malheureux
sont en hutte aux ravages de la faim et du
froid. Aussi la voix des passions et des pré
jugés se tait devant les affreux résultats de
la misère qui sévit dans les Flandres et
surtout en Irlande. Le cœur si peu sensible
des millionnaires anglais devait pourtant
s'émouvoir aux cris de détresse et d'an
goisse de leurs pauvres frères qui mour-
raient d'inanition une souscription a été
ouverte et elle n'a point tardé produire
des sommes immenses. Dans les Flandres,
les évêques ont montré un exemple que
tous les hommes charitables s'empresse
ront d'imiter; la société générale pour fa
voriser l'industrie nationale prélève sur
ses bénéfices et desline aux nécessiteux
une somme importante, et dépose des lis
tes de souscription chez lous ses agents. A
ces efforts étendus viennent se joindre les
élans généreux des réunions et des familles
qui pour être moins puissants n'en ont pas
moins leur part notable d'efficacité. Chez
nous, la Société de S' Sébastien, qui brille
par son ancienneté, sa consistance, et ses
hautes protections, a obéi, comme de cou
tume, ses inspirations loyales et désinté
ressés un Concert-Bal a été organisé et
donné au public le dimanche, 17 de ce
mois, et environ mille cachets ont été re
tenus; de manière que, par cela seul,
quatre mille pains ont été distribués ttux
pauvres de cette ville, en outre du produit
de la collecte réalisée dans le cours de la
soirée. Une jeune personne a touché du
piano avec beaucoup d'intelligence et de
grâce;.deux dames ont bien voulu chan
ter l'une a la voix ronde et moelleuse,
l'autre la voix passionnée et resplendis
sante. Elles ont respectivement un mérite
réel et ont produit toutes les trois une
égale satisfaction; les amateurs leur doi
vent des félicitations, et tous les auditeurs,
en leur propre nom, mais surtout au nom de
l'humanité souffrante, leur doivent des re-
mercimenls et de la gratitude.
Les élèves de l'école du 5"" ont chanté
en chœur avec accompagnement du piano
par M. Moerman, et la répétition en a été
demandée.
Que nos concitoyens, que nos compa
triotes, entretiennent avec persévérance
leur chaleureuse et noble émulation,
l'aide des bénédictions célestes, nous par
viendrons conduire nos populations ou
vrières et indigentes travers la crise qui
les presse et les torture.
ifloiteieur l'Cbitcur,
Je suis au regret de n'avoir pu vous
adresser plus tôt ma réponse la réplique
qui m'a été faite de nouveau par le soi-di
sant habitant d'Ypres sur le style de ma
lettre publiée récemment dans le Propaga
teur. Un voyage que j'ai dû faire Anvers
aété l'uniquecausedece retard. Mais ayant
vu, mon retour, que cette nouvelle criti
que était, cette fois, de nature mériter
toute mon approbation et mes éloges, je
n'ai pu, pour être juste, me dispenser de
faire ce sincère aveu, car comme j'ai assez
solidement combattu la mauvaise censure
de mon premier article, il faut aussi que
je rende justice la critique équitable du
dernier. En effet, d'après le sens de ses
expressions, le prétendu concitoyen du
Progrès en trouve le style plat, niais, dé
goûtant, ordurier et ressemblant, en un
mot, un style de crocheteur. Or, pour
peu que le zoïle se souvienne que, dans
tout écrit, la forme littéraire doit toujours
être quelque peu en rapport avec la matiè
re qu'on traite, il doit évidemment conve
nir que ce style ne pouvait être autre
puisque lui seul en est le sujet. Que s'il
craint néanmoins de se salir davantage en
remuant les couleurs dont je l'ai dépeint,
c'est que probablement il s'en sent déjà
suffisamment éclaboussé pour ne plus vou
loir y toucher.
Quant l'objection qui m'a été faite de
n'avoir réfuté aucune assertion des réflex
ions de mon adversaire, et de n'avoir osé,
de mon coté, aborder une critique franche
etloyale,jen'ai d'autre réplique faire si ce
n'est que mou intention n'a nullement été de
réfuter ces assertions comme se rappor
tant une affaire qui ne me regarde pas;
mais uniquement de démontrer que la
malveillance et une misérable animosilé
contre ma personne ont seules pu le pous
ser critiquer si violemment un article
inoffensif et me prêter la calomnieuse
intention d'avoir voulu déguiser la vérité.
Je pense donc que sur ce point ma réponse
n'a pas manqué de franchise puisque je n'ai
eu recours qu'à la seule vérité pour payer
les fausses imputations qu'il s'est permises
mon égard.
Au surplus, Monsieur, je vous ferai re
marquer ici que la boule n'a pas été telle
ment lancée au hasard qu'elle ne soit venue
directement atteindre son but, car un ha
bilant d'Ypres ne viendrait pas s'immiscer
si impudemment et avec autant d'achar
nement dans les affaires d'une honorable
famille de Poperingbe, ni dans celles des
pauvres qui ne l'intéressent guère, et ne se
donnerait pas autant de peine pour répon
dre un article qui n'est pas son adresse.
Enfin il est aisé voir au dépit seul
qu'annoncent les furieuses diatribes de
mon détracteur que l'épigraphe d'Horace
lui était parfaitement applicable et l'a pi
qué au vif parce qu'i/ n'y a que la vérité qui
offense.
Dans la nuit du 19 au 20 c4 des voleurs
se sont introduits a l'aide d'effraction dans
la guinguette de l'octroi hors de la porte
de Bailleul et ont emporté quelques objets
l'usage des employés de l'administration.
Il est tout naturel qu'un journal qui est
constamment calqué sur la marche de l'Ob
servateur, approuve les déclamations et les
attaques qui viennent d'être dirigées contre
le gouvernement, par suite de la discus
sion du budget du département de la jus
tice. Mais toute la presse libérale ne par
tage pas la manière de voir de l'organe de
M. Verhàegen et consorts. Entre autres le
Journal du Commerce et le Journal d'Anvers
sont d'une toute autre opinion. Voici en
quels terme s'exprime le premier
On s'abonne a V'pres, rue de
Lille, II" 10, près la Graud'placeet
cbet les Percepteurs des Poslea du
.Royaume -»•
Pour Ypresfr. 4O©
Pour les autres localités 45©
Prix d'un numéro, Q tO
Tout ce qui concerne la rédac-
tiou doit être adressé l'Éditeur
Y près Le Propagateur paraît
le 8.IMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
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clames, t» centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7PP.22S, 20 Janvier.
l'operln^hc, le 1© janvier 1849*
UN DE VOS LECTEURS DE POPERINGIIE.
La Chambre a repris ses travaux par l'examen
du budget de la justice. La discussion a pris exac
tement la tournure que nous avions craint et voila
trois jours qu'elle dure. Ce ne sont que de'bats
personnels et chipoteries des plus fastidieuses. Il
serait a désirer vraiment que nos représentants
comprissent que le pays qui les écoute, ne gagne
tout cela que l'ennui et la fatigue. S'arrêter des
jours entiers sur de misérables détails de ménage
ministériels, quand une simple mais ferme admo
nestation produirait tout autant d'effet, bien da
vantage a notre avis, n'est-ce pas donner a penser
qu'on ne tient pas a aborder les discussions capi
tales? Nous le demandons: quelle importance si
grande peut avoir la nomination d'un greffier eu
ce moment, où huit cent mille de nos compatriotes
meurent de faim Il est incroyable que la Chambre
ne fasse pas de suite justice de niaiseries, pareilles
dont le résultat le plus net est de nuire sa con
sidération. Elle devrait au moins veiller a ce
qu'elles ne se prolongent pas indéfiniment.
L'opposition tracassière de M. Verhàegen
dit le Journal d'Anvers avilit la représentation
ni tioualequ'elle convertit en une misérable in
quisition. Ce député s'est avisé de scruter les i o-