hommes ne sauraient être bienfaisant que dans les villes où la population indus» r ielle est très-nombreuse; que dans les autres villes leur action est plutôt nuisible; que cette législation, l'état de cadavre galvanisé, n'est pas susceptible d'applica tion toutes les industries et qu'elle ne s'adapte notamment pas l'industrie den tellière. Nous ne ménagerons pas ce que nous pourrions appeler l'aristocratie industriel le, mais aussi nous n'exagérerons point la sympathie naturelle que nous éprouvons pour les prolétaires, pour les pauvres ou vriers, pour les malheureuses ouvrières. Un mendiant, qu'on dit être desenvirons d'Iseghem et qui allait de ferme en ferme recueillir le morceau de pain qui devait prolonger son existence, a été trouvé avant- hier, entre 6 et 7 heures du soir, gisant sans connaissance sur le pavé de Zuyen- kerke. Transporté dans cette dernière com mune, il y est mort minuit, sans avoir recouvré ses sens et après avoir reçu l'ex- trême-onction. La recette avait été mauvaise ce jour là et le morceau de pain de l'aumône ayant manqué au malheureux, il est mort d'ina nition. (Journal de Bruges.) Denrées alimentaires. Prohibalion de la sortie du pain. Un arrêté royal du 6 février porte ce qui suit Léopold, etc. Vu la loi du 22 novembre 1846, concer nant les denrées alimentaires; Sur la proposition de nos ministres de l'intérieur et des finances, Nous avons arrêté et arrêtons Art. 1". Le pain de toute espèce est pro hibé la sortie jusqu'au 1" octobre 1847. Art. 2. Nos ministres de l'intérieur et des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne de l'exécution du présent arrêté. Le contre-maître de la fabrique de papiers de la Hulpe vient d'être arrêté et écroué la prison de Nivelles, comme au teur présumé de la tentative d'empoison nement commise il y a quelques jours sur la famille de M. Ilennessy. 1 La Reine, accompagnée de M"" la comtesse de Mérodc, sa dame d'honneur, a assisté dimanche aux offices en l'église de Saint-Jacques-sur-Caudenberg. Après le salut S. M. est retournée Lae- ken. On nous écrit de Gosselies, sous la date du 6 février: Notre ville tout récem ment vient d'être dotée d'une institution éminemment utile pour seshabilantsetno- tammenl pour la classe pauvreelouvrière; une école gardienne y a été construite aux frais et par les soins de M. Duquêne, curé doyen en ladite ville. En peu de semaines un bâtiment modeste, mais commode, s'est élevé comme par enchantement sur quel ques verges de terrain acheté cet effet. Déjà 500 enfants environ, de l'âge de 5 7 ans, fréquenlentcelte école et y reçoivent des sœurs de la Providence, outre les soins que réclame leur jeune âge, les premières leçons d'une éducation vraiment morale et religieuse. l„p désintéressement le plus ab solu a guidé le fondateur de cette belle in stitution plus de 200 enfants pauvres y sont reçus gratuitement et traités avec les mêmes égards que la classe payante qui, seulemen tse trou ve dans u ne salle séparée. Cependant quelques dames de bonne volonté, jalouses de coopérer la conso lidation d'une si belle œuvre, ont résolu spontanément de faire une collecte do micile. Une exposition d'objets de tout genre s'organise dans le même but l'établisse ment des Sœurs de la Providence, et les personnes charitables sont conviées y faire leur offrande. Samedi, vers deux heures et demie de l'après-dînée, M. le procureur du roi ayant eu connaissance indirectement, queRouffé avait avoué quelques circonstances assez importantes de l'affaire, s'est transporté immédiatement, accompagné de M. Bemel- mans, juge d'instruction, et d'un greffier, la prison des Petits-Carmes. Ces magis- trais sont restés la prison jusqu'à onze heures du soir et leurs efforts ont été cou ronnés de succès. Les frères Janssens ont avoué qu'ils avaient été porter leur fusil dans la mai son des époux Mannaerts dans la journée, pour avoir un prétexte d'entrer chez eux le soir, pendant que les époux soupaient. Les frères Janssens sont entrés chez eux; l'un portait sous sa blouse une barre de fer qu'il avait arraché un pont, l'autre portail un marteau caché dans ses vête ments. Le mari a été assommé coups de mar teau qui lui ont été portés sur la tête pen dant que l'autre frère enfonçait le crâne la femme au moyen de la barre de fer; ne pouvant supporter la vue des mourants, les meurtriers les traînèrent dans la lave rie et prirent la fuite, mais ils revinrent bientôt pour dévaliser le coffret et partager l'argent qui s'y trouvait; ils se retirèrent de nouveau, mais ils revinrent une troi sième fois la charge et mirent le feu l'habitation. Le pantalon gris de Rouffé est bien réel lement celui volé dans cette terrible nuit. Les frères Janssens ont avoué de plus qu'ils étaient les auteurs de l'attentat commis Bortmeerbeek, dont il a été question devant la cour d'assises et que la veille de l'atten tat commis chez Mannaerts, ils avaient tenté d'en commettre un autre chez deux célibataires, crime dont ils n'avaient été détournés que parce qu'ils entendaient crier le porc; ils ont avoué enfin qu'ils avaient tenté un semblable attentat dans une autre maison, mais qu'ayant cru y en tendre la voix de personnes étrangères la maison, ils s'étaient retirés. Il a été donné immédialementconnaissance de ces aveux M. le ministre de la justice. Les condamnés Janssens et Rouffé, pendant les aveux qu'ils ont faits, sont en trés dans les horribles détails de leur crime sans trahir la moindre émotion, et ont in diqué des circonstances qui ont fail frémir, paraît-il, les magistrats instructeurs. C'est ainsi que l'un des frères Janssens a raconté qu'il avait porté un premier coup de marteau Mannaerts, pendant qu'il mangeait tranquillement sa bouillie la Dès le lendemain le Roi lisait une lettre dame Estiennotte avait chargé Désile. Écoutez cette let tre elle est drôleet puisil nous en reste si peu de dames de ce temps-la Mon souverain seigneur, je me recommande votre bonne grâce tant et si humblement que je pris; et vous plaise h savoir, mon souverain sei gneur que j'ai reçu une lettre qu'il vous a pieu escrire mon mary et a moypar lesquelles nous mendez que avez entendu que avons une fille preste a marier, et (pour ce) que icelle veuillions donner mariage 'a Pierre Désile, vostre varlet de chambre. Sur quoi, Sire, vous plaise sçavoir que mon marypour le présentest la foire du Len dit. Par quoy, bonnement sur ce ne sa sçaurait faire responce, fors que les cors et biens de mon dict îuary et de moy sont vostres pour en faire et or donner a votre plaisir, et vous mercye très-hum blement de ce qu'il vous a pieu nous escrire de l'advancement de notre dicte fille. Toute foys Sire, il y a jâ longtemps que, par plusieurs et diverses foys, l'on a faict responce qu'elle n'avait aucun voulloyr de soy marier; et, de présent, luy ai parlé sur le contenu de vos dictes lettres, la quelle, de rechef, en présence de M. le vicaire de assassinat des époux mannaerts. Bruxelles, 8 février. Les condamnés mort Janssens et Bouffé viennentde faire les aveux les plus complets sur l'horrible crime commis ErqsQuerbs, sur les époux Mannaerts. Rouen maistre Robert Viole, du dict Pierre Dé sile et aullres, a fail responce que encore ne veult se marier. Etpour ceSirese vostre plaisir est aurez mon dict mary et moy, et aussi Dostre fille pour excusez. Mon souverain Sire, je prie Nostre- Seigneur qu'il vous donne très-bonne vyeel lon gue. Escript a Rouen le a4° jour de juing. Vostre très-humble et très-obéissante sujecte et servante. Estiennotte, femme de Jehan Le Tellier. Parla Pâque-Dieu, dit Louis XI, voilà une Normande qui me la bâille bonne! Elle me refuse sa fille tout trac, et m'octroye, et pur don, force révérences et bonnetades! Vraiment, elles vien nent bien point, et j'en allais manquer tout-à- l'heure Ainsi murmurait ce bon Roi entre ses dents, et croyez qu'il n'était point de bonne humeur. Mais qu'y faire? une charte malencontreuse, une maî tresse femme, un conseil de ville, une jeune fille que l'on veut marier et qui s'avise de dire qu'elle n'en a vouloir, c'était aussi par trop forte partie. Et puisje ne sais quelle guerre venait d'éclater et Louis XI avait bien d'autres affaires sur les bras que de tirer Désile de peine. Quelle autre récompense ce fidèle agent reçut il de ses bons et loyaux services? Peut-être le Roi, qui, dès-lors, avait des vues sur les Etats des ducs de Bourgogneses anciens hôteset comptait bien en venir ses fins, se promit-il in petto de lui donner une Bourguignonne. Quoi qu'il en soit, quelques semaines de là, par un beau jour d'été, dans tout le voisinage du marchand Le Tellier régnait un air de joie, de bonheur et de fête; hommes, femmes, jeunes, vieuxtout ce qui avait vie était aux portes et aux fenêtres. Dieu sait le bruit que l'on faisait mais ce bruit n'avait rien d'hostile et de menaçant. Un cortège nombreux de parents et d'amis, parés de leurs plus beaux habits, défilait au milieu de ces spectateurs empressés et bienveillants; tout ce monde revenait de l'église, et le chapeau de roses que portait Alice, sa robe blanche, son bouquet virginal, montraient assez ce qu'on avait pu y faire. On venait d'adresser la jeune fille la même question que quelques semaines avant; mais cette fois, elle n'avait point répondu qu'elle n'avait aucun vouloir de se marier. C'est qu'aussi il ne s'agissaii plus de Désile, mais du jeune voisin d'en face, qui, radieux en plein de joie, ne perdait

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2