farine, que le coup n'ayant qu'effleuré la tête et ensuite l'épaule du malheureux, il s'était blessé lui-même au doigt en lou chant le dessus de la chaise, il a indiqué aux magistrats la cicatrice de celte bles sure; le malheureux Mannaerls a été as sommé ensuite par un second coup de mar teau porté avec violence au milieu de la tète. C'est de Rouffé que sont partis les pre miers aveux; mais il prétend qu'il est resté spectateur impassible des meurtres et n'a fait que partager le produit du vol; les frères Janssens ont indiqué également le pont d'où provenait la barre de fer l'aide de laquelle la femme a été assommée. .Lors des tentatives commises dans deux autres maisons isolées des environs, ha bitées également par des vieillards demeu rant seuls sans domestiques, lescondamnés étaient, ont-ils dit, armés de la même ma nière et leur projet était de les tuer pour les dévaliser ensuite. Depuis l'arrêt de la cour d'assises, qui condamne les Janssens et Rouffé la peine de mort, le juge d'instruction de Louvain a procédé l'audition d'un grand nombre de témoins, parmi lesquels il s'en trouve auxquels les frères Janssens avaient fait des propositions d'horribles brigandages. On nous assure que la requête en grâce des frères Janssens et Rouffé a été rejeté par le Roi. Tous les trois doivent être exécutés mardi prochain. Une dé- putation des principaux habitants du vil lage d'Erps-Querbs, le bourgmestre en tête, s'est rendue ces jours derniers chez M. le Ministre de la justice pour le supplier d'in tervenir auprès du Roi afin qu'il ne soit point donné suite la demande des con damnés. Cette démarche prouve combien est grande la terreur que ces criminels inspirent leurs concitoyens. Qu'en diront MM. Casliau, Rogier et Verhaeghen été exécutés en présence d'une foule im mense sur la Grande-Place de Bruxelles. M. l'abbé Triest, aumônier ordinaire des prisonniers, s'est rendu de bon matin aux Petits-Carmes, accompagné du Père Van Wonterghetn, de la Compagnie de Jésus. Ces deux prêtres devaient partager ensem ble la mission de préparer les patients mourir chrétiennement. Tout était préparé dans la chapelle de la prison pour y célé brer ce matin la messe et donner une der nière communion aux deux frères. Avant 8 heures du matin, la Grand'Place et toutes les rues que devaient traverser le lugubre cortège étaient déjà garnies de monde; les femmes comme loujoursélaient très-nombreuses dans cette foule. A six heures et demie, les condamnés ont entendu la messe et ont communié avec les Sœurs de Charité qui desservent la prison. Puis ils ont déjeuné fort tran quillement. Pierre-Joseph Janssens en voyant son frère Corneille, lorsqu'ils sor tirent de leurs cellules séparées, lui dit que c'était le moment de se résigner coura geusement parce qu'ils avaient bien mérité leur sort. Le R. P. Jésuite Van Wonterghem as sistait le plus jeune (Corneille Janssens) quidevailêlreexécuté le premier; M. l'abbé Triest assistait l'aîné, Pierre-Joseph. Tous deux ont écoulé très-attentivement les ex hortations de leur confesseur en manifes tant la plus parfaite résignation. Vers 8 heures et demie, l'exécuteur des hautes-œuvres Bruxelles, assisté de son frère, est venu procéder aux derniers ap prêts. Les condamnés n'ont manifesté aucune émotion pendant ces pénibles pré liminaires; ils ne cessaient de prêter la plus grande attention aux paroles des aumôniers. Pendant qu'on garollait Cor neille, le médecin s'approcha de l'autre frère pour lui tàter le pouls et l'exhorter au courage. Oh! je meurs tranquille et content, répondit-il. Après avoir dit un dernier adieu aux employés de la prison, les patients montèrent avec leur confes seur dans la charrette des criminels, et ce n'est qu'à grand'peine que les gendarmes purent frayer le passage travers les flots de la foule. A neuf heures moins cinq minutes, les frères Janssens arrivaient au pieddelecha- faud. Le plus jeune y monta le premier, soutenu par le Père Van Wonterghem et les exécuteurs, il embrassa le prêtre et porta ses lèvres un crucifix, puis il fut attaché la planchette fatale et le coup partit. Neuf heures sonnèrent en ce moment, une clameur prolongée partit de la foule, et Pierre-Joseph Janssens son tour appa rut sur l'échafaud. M. l'abbé Triest l'em brassa également, lui présenta le crucifix, et les deux prêtres agénouillés attendirent en prière le second coup. Quelques secon des s'écoulèrent peine et tout était fini. Pendant tout le trajet, les frères Jans sens ont constamment tenu la tête baissé, et ce n'est qu'au moment d'arriver au sup plice qu'ils échangèrent un regard qui de vait être le dernier. Ils ont dit encore qu'ils se répentaient de leur crime et qu'ils espé raient dans la miséricorde divine. Le service était fait par les" gendarmes et un demi-escadron de guides. Il y a peu de jours dans une paroisse de Coruwall, un honnête et laborieux fermier 7 invita chez lui un ramoneur pour nettoyer les cheminées de sa maison. Le chevalier de la suie arriva dans la soirée pour com mencer ses travaux le lendemain de bonne heure. Un bon souper lui fut servi et pour logement on lui abandonna la grange. Le brave encore tout couvert de la sueur et de la poussière de la journée s'enveloppa confortablement dans son costume obligé, tira son capuchon par dessus les oreilles, étendit ses membres fatigués sur la paille fraîche et se livra pleins paumons aux embrassementsde.Morphée. Mais voilà que lout-à-coup un bruit inattendu vient l'éveil ler. il ouvre les yeux et voit un homme te nant une lanterne sourde et un autre muni d'un certain nombre de sacs qu'il se met en devoir du blé battu dans la journée. L'homme noir se lient coi et surveille leurs opérations sans souffler mot. L'un des sacs était presque plein lorsque l'homme la lanterne fit observer son compagnon que l'affaire marcherait beaucoup plus vite s'ils avaient un troisième compère pour tenir la chandelle. L'hôte des cheminées, voyant l'embarras deces bons voleurs (car c'étaient bien réellement des voleurs) se leva tout doucement de sa couche et avant que nos deux hommes se fussent douté de rien, il se place entre eux deux et leur dit avec la simplicité la plus naïve Messieurs je tien drai la chandelle pour vous. Les remplis- seurs de sac voyant leur côté cet accou trement de l'autre monde, celte figure d'enfer et au milieu de cette figure deux yeux plus élincelanls que leur lanterne, croient voir sa majesté satan en personne, et laissent là, lanterle, sacs une carriole et attelage qu'ils avaient la porte, ils dispa raissent comme l'éclair, sans même oser regarder par dessus l'épaule si le diable officieux n'était pas leurs trousses. FRANCE. Paris, 7 février. Le Courrier de Lyon rapporte le fait sui vant:» Le curé d'une commune de la Loire, revenait d'un chef-lieu voisin où il avait touché son traitement de 200 francs; il montait un assez beau cheval. Dans un endroit isolé, il rencontre deux hommes conduisant un cheval de maigre apparence; c'étaient deux voleurs. Ils l'arrêtent, le contraignent descendre de cheval, le fouillent et lui prennent son argent; puis, jaloux de posséder aussi sa monture, ils s'en emparent et montent tous deux dessus, en laissant courtoisement la leur au curé pour achever son voyage. Pendant que le pasteur résigné s'éloi gne sur le maigre bidet, il ne larde pas être vengé par son cheval qui, quelqu/ distance de là, sentant sa charge trop lour de, désarçonné ses deux cavaliers, les jeltoy. terre et fuit toutes jambes. Il avait pris^f travers champs la direction du presbytère. exécution des frères janssens. Bruxelles, 9 février. Ce malin, 9 heures, les condamnés Pierre-Joseph Jans sens, âgé de 29 ans, tailleur, et Corneille Janssens, âgé de 21 ans, journalier, le pre mier né Campenhout, le second Erps- Querbs, lieu de leur dernier domicile, ont pas de vue son épousée qu'il suivait de bien près et ne paraissait guère en peine pour l'heure, je vous assure, des droits sacrés des parents et des libertés de la province. 11 fallait voir dame Estien- notte marcher la tête haute, d'un air vainqueur; il n'y avait pas jusqu'à Jehan Le Tellier, revenu depuis quelque temps du Lenditqui ne parût un peu plus résolu qu'à l'ordinaire. Jamais noce u'a- vait été plus gaie on dansa, on rit, on chanta, on but la santé du Roides conseillers de ville, des échevins, et de Roger Gouël en particulier ne se trouva-t-il pas là un plaisant qui proposa celle du chevaucheur Désile?Ôn n'entendit plus parler de Louis XI ni de son cortège; on assure même que, oncques depuis, l'avisé monarque ne donna de filles de Rouen en mariage ses varlets. A qui tout cela fut-il dû A la charte normande direz-vous; au conseil de ville; Roger Gouël qui avait si bien parlé A la bonne heure. Mais qu'était-ce si dame Estiennotte n'eût mis tout en jeu Aussi le bon grand-oncle le chanoine répétait-il sou vent ces paroles de son bréviaire La femme forte est une chose rare et au-dessus de tout prix. C'est la moralité de cette histoire. Orléanais les voleurs désappointés.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 3