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JOURNAL D APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3065.
30me année.
AV2S.
Par arrêté royal du 3 Février 1847 le
S' Charles De Neckere, échevin Messines
a été nommé la place de Bourgmestre de
cette localité en remplacement de M. Vie-
loor, décédé.
Monsieur le Rédacteur,
Vous avez ouvert vos colonnes aux cris
de la détresse, au noble élan de la charité,
vous ne les fermerez pas la voix de la
reconnaissance. La ville de Thielt, jadis
presque opulente et l'un des centres les
jdus actifs de l'industrie linière, aujour
d'hui chargée d'une population pauvre qui
écrase sa bourgeoisie, reçu de la part de
plusieurs grandes villes du royaume de
généreuses marques de sympathie. Elle les
a reçues avec reconnaissance il n'y a point
d'avilissement accepter des secours quand
on a la conscience de ne les avoir implorés
qu'après les derniers efforts d'activité et
d'industrie dont le courage humain soit
capable. C'est surtout sur la multitude de
nos enfants pauvres et orphelins que s'est
étendue légide sacrée de la bienfaisance.
Les douze cents petits infortunés qui fré
quentent nos écoles ont donc été arrachés,
pour quelques jours, une mort certaine
ils reçoivent, une fois le jour, ou un mor
ceau de pain ou un peu de farine délayée
dans de l'eau chaude... Reconnaissance
ceux qui leur sauvent la vie! Aujourd'hui,
vendredi, 12 Février, une haute et sainte
solennité a été l'expression d'une gratitude
dont l'étendue ne peut être égalée qu'à l'in
tensité de la douleur que cause la faim.
Une messe solennelle a été célébrée dans
l'église paroissiale de Thielt pour tous les
bienfaiteurs de nos pauvres. Là se trou
vaient réunis et les principaux habitants
de la ville et nos dames et nos jeunes de
moiselles et toute notre honnête bourgeoisie
et enfin, bien au-delà d'un millier d'enfants
pauvres, étonnés et heureux de se voir une
fois l'objet des attentions du riche, eux si
habitués être foulés aux pieds de tous!
Une musique attendrissante qu'exécutaient
des amateurs inspirés et enthousiasmés
par l'intérêt puissant de la circonstance,
jetait dans la foule cette émotion indéfinis
sable qui fait trouver de la poésie jusques
dans le malheur quand on a la consolation
de le voir relevé de terre par la main de
la bienfaisance. Des bannières, chargées
de légendes qui étaient autant de cris de
gratitude et qui entouraient les noms des
villes dont nous bénissons les généreux
habitants, Bruxelles, Namur, Mons,
Anvers, Gand, Louvain, Liège, Bruges,
Courlrai, Menïn. Ypres, étaient portées
par de petites mains encore faibles et trem
blantes, par de petits enfants décharnés et
encore pâles dépuisement et de faim. Ces
trophées de la reconnaissance, s'inclinant
devant le Dieu des pauvres pour appeler
ses bénédictions sur les riches bienfaisants,
étaient des voix mille fois plus éloquentes
que la nôtre; et si les bienfaiteurs de nos
petits affamés avaient pu être transportés
en ce moment sous les voûtes de celte
église où coulaient des larmes non feintes
de reconnaissances, ils eussent éprouvé
celte émotion douce et profonde qui serait
déjà la récompense du bien, si elle n'était
trop passagère et si Dieu n'en gardait une
éternelle dans ses trésors.
Aujourd'hui que toutes les opinions, tou
tes les dissidences semblent se fondre en
un seul sentiment, la sympathie du mal
heur, les Flandres ont compris la valeur
de celte expression qui se traduit par des
actes si nobles, peuple belge,peuple de frères!
Mais si la charité est vive, oh! nous l'en
supplions, qu'elle soit longanime! qu'elle
ne se ralentisse pas encore! Notre œuvre
est commencée, ce n'est pas assez, il faut
qu'elle s'achève. 0 vous riches, qui n'avez
pas encore fait votre offrande au malheur,
laisserez-vous nos pauvres petits enfants
tomber de nouveau d'inanition sur le pavé
froid des écoles? Oh! c'en est déjà trop que
leurs malheureux pères, que nos honnêtes
tisserands passent des jours entiers sans
qu'une bouchée de pain calme la douleur
qui déchire leurs entrailles, c'en est déjà
trop qu'on les voie saisis d'un tremblement
convulsif lorsque, forcés par le cri impé
rieux de la nature, ils tendent une pre
mière fois la main pour mendier.... qu'on
les voie, enfin, succomber les uns après
les autres dans les tourments de la faim...
Des souffrances si atroces ne doivent pas
tomber sur l'aurore de la vie. Ouvrez donc
une main libérale, donnez un morceau de
pain ceux qui pendant des mois ont vécu
d'une poignée de son, dépouillez-vous d'un
peu d'or et achetez des bénédictions pour
vos familles, achetez l'amour du ciel et
l'amour de la terre. Un peu d'or! et vous
sauvez nos petits enfants flamands de l'im
moralité, peut-être de tout un avenir de
crimes; vous sauvez en eux l'antique pro
bité flamande, l'énergie et l'amour du tra
vail; vous en faites d'honnêtes citoyens, de
paisibles subordonnés pour vos fils, lors
que ceux-ci leur tour, occuperont les
hauts rangs de la société et rempliront
dans l'administration les charges qui leur
seront confiées par la patrie.
Veuillez, Monsieur le Rédacteur, mettre
ces réflexions sous les yeux de vos lecteurs,
veuillez recevoir les dons que peut-être
quelques personnes sensibles déposeront
entre vos mains pour nos pauvres et vous
aurez une large part l'œuvre que nous
avons entreprise pour le soulagement de
l'humanité souffrante.
Les Membres de l'Association en faveur
de l'enfance indigente érigée au Pen
sionnat Sainte-Marie, sous les auspi
ces de Monsieur Dauras, Curé-Doyen
de Tliielt.
Du 1" janvier au G février, il y a' eu
Bruges 147 naissances et 30G décès. C'est
la première fois, depuis 1830, sauf l'épo
que du choléra, que les décès ont excédé
les naissances.
Pendant le mois de janvier, le nombre
des naissances s'est élevé Gand 300 et
celui des décès 416, de sorte qu'il y a sur
les décès un excédant qui n'est pas moins
remarquable et moins affligeant que celui
signalé Bruges.
On se rappelle la condamnation mort
prononcée le 23 décembre dernier par la
cour d'assises de cette province contre le
nommé François Van De YVeghe, âgé de
2G ans, journalier, né et demeurant
Dickel, déclaré coupable par le jury d'a
voir dans la nuit du 1er au 2 juin 1846
porté, au moyen d'un couteau, plusieurs
blessures au nommé Donat Blaton, maçon
Dickel; blessures la suite desquelles il
est décédé le 15 du même mois.
Van De Weghe était un homme dange
reux et généralement redouté dans sa
cominuneàcause de son caractère sauvage
et féroce. Dès l'âge de dix ans il blessa uu
de ses camarades d'un coup de couteau.
On «'abonne Ypre». rue de
Iulle, n" lo, près la Grand place, et
chei les Percepteurs des Postes du
Royaume
1>HI\ DB L'ABOIWEMKMTj
par trlmealre,
Pour Y prèsfr» 4—O#
Pour les autres localités M
Prix d'un numéro.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
l'pre». Le Propagateur paraît
te HANIBI et le MEIUREDI
de chaque semaine.
l'itix DES IftSERTIOXti.
i 1 centimes par ligne. Les ré
clames, 4* centimes la ligne.
/•>!-- vais
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7ÎP.3S, 13 Février.
La commission directrice de la bibliothèque
communale de la ville d'Ypres a l'honneur de
porter a la connaissance du public, que par suite
d'observatious reconnues fondées, elle a modifiée
sa résolution prise le 19 Janvier et que la biblio
thèque sera h dater du 17 du présent mois
ouverte, savoir
Mardi Du 1* Avril de 9 t/a heures du malin midi,
f au 3o Septemb. d« 3 heure»de rcleyéeà6 heures.
ET k Du ir Octobre de 9\J7 heures du matin midi,
Jeudi, au 3i Mars. de 2 heures de relevée 5 heures.
AtH! de 3 heures de relevée 6 heures.
f au 3o Septi-mb.
Mercredi'' .7!
1 i c re de 1 heures de relevée 5 heures.
au 3i Mars
pour la commission t
ALPH. VANDEN PEEREBOOM.
TI1IEE.T le Février, <94*.
EXÉCUTION CAPITALE A GAND.