En 1843 il fut condamné sept mois de
prison pour avoir porté un coup de cou
teau Auguste Blatonfils de celui qui
devait plus tard devenir sa victime. Le 1"
décembre il attaqua le nommé Pierre Van
De Walle et le blessa au front également
l'aide d'un couteau.
Lundi dernier, onze heures du matin,
la nouvelle du rejet du pourvoi en grâce
de Van De Weghe est arrivé la Maison
de Force avec l'ordre de faire les prépa
ratifs de l'exécution pour le lendemain.
Resté seul avec l'aumônier, Van De Weghe
a témoigné le désir de voir sa sœur, qui
demeure en condition Gand. Celle-ci
ayant été admise quelque temps après en
sa présence, les adieux du condamné ont
été des plus navrants.
Après la fatale toilette, que Van De
Weghe a subie avec résignation, il a fait
ses adieux tous ceux qui l'entouraient.
L'heure du départ étant arrivée, les forces
du condamné l'ont abandonné au point
que l'on s'est trouvé dans la nécessité de
le soutenir pour le placer sur la charrette
où l'aumônier s'est également établi ses
côtés.
Le funèbre cortège a quitté la maison de
force neuf heures et quart pour se diri
ger vers le lieu de l'exécution dans l'en
clos de la vieille Citadelle. La foule était
immense sur son passage, nonobstant la
niege qui ne cessait de tomber gros flo
cons. La contenance du patient était ferme
pendant le trajet, et il a écouté dans un
pieux recueillement les exhortations du
vénérable ecclésiastique qui lui prêtait son
saint ministère.
Arrivé au pied de l'échafaud, dix heu
res moins un quart, Van De Weghe en a
franchi les degrés d'un pas assuré, et après
avoir baisé le crucifix que son confesseur
lui présentait, il s'estabandonnéauxexécu
teurs: quelques secondes après il n'existait
plus. (Messager.)
IRLANDE.
Les journaux d'Irlande sont loin de
signaler la moindre amélioration dans
l'état de ce malheureux pays. Les détails
qu'ils publient sur la détresse des comités
du Sud et de l'Ouest sont d'une désoiente
monotonie. Leurs colonnes contiennent
chaque jour une longue énumération des
victimes décimées par la faim et par les
maladies épidémiques auxquelles sont en
proie ces tristes contrées. Le récit de quel
ques émeutes peu sérieuses vient de temps
autre faire diversion ces funèbres dé
tails. La famine a fait disparaître toute
agitation politique.
On lit dans un journal de Cork: Les
devoirs des personnes chargées de faire
procéder aux enquêtes sur le corps des
individus morts de faim, sont devenus tel
lement multipliés,et nous recevons de tous
les environs un si grand nombre de cas de
ce genre enregistrer, que nos colonnes
ne peuvent y sulfite. Notre correspondant
nous écrit de Bantry que quinze cas de
mort de faim ont été constatés le 8 et que
20 autres individus sont morts sans qu'il
y ait eu d'enquêtes, et nous recevons de
Mallow 1'énuméralion de 11 enquêtes qui
ont eu lieu sur le corps d'autant d'indivi
dus morts de dénuement. De tous les
districts du comté, il nous arrive des dé
tails semblables dont nous ne pouvons
insérer la dixième partie.
Une dépulalion des boulangers de
Cork s'est rendue auprès des magistrats
de police de cette ville pour leur déclarer
que, s'ils ne prenaient pas des mesures
pour les protéger contre les actes de pil
lage dont ils sont victimes, ils se verraient
obligés de suspendre la confection de
pain.
PORTUGAL.
Un journal de Madrid publie, comme
lui étant envoyées des frontières de Portu
gal, des nouvelles qu'il regarde comme
très-alarmantes. 11 s'agirait d'une alliance
conclue entre les insurgés d'Oporlo et les
miguélisles, et d'après laquelle don Miguel
serait proclamé Roi de Portugal. Celui-ci
aurait promis d'octroyer une constitution;
et, dans le cas où il mourrait sans enfants,
le marquis de Loulé serait appelé au trône.
Celte nouvelle est pleinement confirmée
par les lettres qui nous sont parvenues par
voie d'Angleterre et qui sont du 51 janvier.
Ces lettres nous apprennent aussi que
les miguélistes de Tras os Montés ont été
complètement dispersés par Vinhaes et
Lapa. Le général Macdonnell et plusieurs
autres chefs des rebelles ont été tués dans
cette affaire. Cet échec inattendu n'a point
dompté l'ardeur des insurgés renfermés
dans Oporto; ils se préparent avec ardeur
faire une chaude réception aux troupes
de la Reine. On travaille avec une activité
extraordinaire aux fortifications et tous les
hommes en état de porter les armes se sont
enrôlés parmi les défenseurs de la place.
Evora et une partie de l'Alemtejo sont
encore au pouvoir des insurgés qui comp
tent dans cette province 3,000 hommes de
troupes bien armées et parfaitement équi
pées. Ils ont onze pièces d'artillerie et une
grande quantité de provisions et de mu
nitions.
Les généraux Bomfin et Céieslino et tous
les officiers qui ont capitulé Torrès-Ve-
dras, au nombre de 47, ont été transférés
bord du brick Andaz, qui va partir pour
la colonie pénitentiaire de Bissao, située
dans la partie la plus insalubre de la côte
d'Afrique. La décision prise l'égard de
ces officiers, l'a été sans qu'aucun tribunal
militaire ou autre ait été appelé les juger
et statuer sur lenr sort, fait sans précè
dent dans l'histoire du Portugal.
M. Southern, chargé d'affaires d'Angle
terre, a adressé au cabinet portugais des
remontrances, conçues dans des termes
respectueux, mais énergique, contre cette
mesure. Ces remontrances ont excité un
véritable orage d'indignation parmi les
membres du gouvernement. Les Ministres
ont déclaré la Reine que si elle cédait
une influence étrangère, ils donneraient
leur démission. M. De Yrière, le Ministre
belge, s'est rendu chez M. Southern et lui
a dit que, s'il consentait retirer sa note,
la Reine montrerait plus d'indulgence. M.
Southern a suivi ce conseil. Aussitôt M.
De Vrière, qui a montré pour les malheu
reux prisonniers un intérêt qui fait hon
neur son cœur, a couru au palais plein
d'espoir dans le succès. Mais il est retourné
un instant auprès chez M. Southern pour
lui dire qu'il n'avait rien pu obtenir de la
Reine. 11 faut convenir qu'en présence de
la rébellion encore armée, des actes d'in
dulgence étaient peu probables.
ÉTAT CIVIL D'YPRE S,
miQgQrar»>-
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
VIOLATION DE SÉPULTURE COMMISE PAU UN MARI
SUR LA TOMRE DE SA FEMME.
Mm* Deloffre, fennne de Mr Deloffre, médecin
Wavrin, étant décédée h Violaines, avait été in
humée le 25 septembre dans le cimetière de cette
commune. Le i3 octobre, on s'aperçut que le cer
cueil était vide, et que le cadavre en avait été en
levé. Comment pela s'était-il fait? Parmi les gens
ignorants des campagnes, il s'en trouvaient qui
criaient au miracle d'autres croyaient h une ré
surrection.
La justice ne vit la qu'un acte de violation de
sépulture. Mais dans quel but avait-on été arracher
ce corps a son dernier asile
On rapportait que la défunte avait été parée de
ses plus beaux atours, et que son mari avait pris
soin lui-même de lui attacher ses boucles d'oreilles.
Etait-ce pour lui enlever cette parure qu'on avait
ainsi violé sa tombe? Mais alors pourquoi le voleur
aurait-il emporté le cadavre? Cette supposition
n'était pas vraisemblable et on trouve bientôt une
autre explication.
Un habitant de Violaines raconte qu'il avait vu
pendant la nuit du 12 au t3 octobre, non pas un
fantôme, mais un cabriolet venant du côté du ci
metière, et se dirigeant vers la Bassée,oùil fallait
passer pour aller de Violaines Wavrinoù de
meure M. Deloffre. Celui ci le 12 octobre, avait
emprunté une bêche a l'un de ses voisins; le 1 3
il était levé de très-grand matin son cabriolet
était détélé devant sa maison
Ce même jour; un garçon boulanger avait été
pour lui porter du pain, et Deloffre ayant en-
tr'ouvert la porte pour lui répondre, au même
instant il s'échappa de l'intérieur de la maison une
odeur tellement infecte, que le garçon boulanger
failli en être renversé. Le i4, Deloffre avait tra
vaillé pendant une grande partie de la journée
dans sa cave. Enfin, M. le maire de Wavrin, qui
avait eu l'occasion de se présenter chez lui, avait
remarqué dans un coin de la cheminée de la chaux
pulvérisée, et dans un coin du jardin des essuie-
mains tout imbibés d'eau de chaux.
On se crut donc fondé a penser que c'était De
loffre qui avait enlevé le cadavre de sa femme, et
que ce cadavre, il avait en l'affreux courage de le
dissiquer. Cette conjecture devint presque une cer
titude lorsquequelques jours plus tard, 011 dé
couvrit dans le jardin de Deloffre des lambeaux de
chair qui furent reconnus pour provenir du corps
d'une femme.
M. Deloffre passait dans la commune de Wavrin
pour un homme fort original. Le seul enfant qu'il
avait eu de sa femme était mort avant celle ci. De
loffre avait fait lui-même avec le plus grand sang-
froid l'autopsie du cadavre de cet enfant, et l'avait
ensuite enfermé dans une caisse, plongé dans l'al
cool. Pendant cette opération, et sur les observa
tions qui lui faisait sa femme, ce sujet, il lui
aurait répondu Quant a toi, je le conserverai
dans mon cabinet. C'était donc pour avoir le
squelette de sa femme et le conserver, que Deloffre
se serait rendu coupable de cette violation de
sépulture.
Quoi qu'il en soit, Deloffre, traduit devant le
tribunal correctionnel de Béthune h raison du délit
de violation de sépulture fut condamné a trois
mois d'emprisonnement et 5o fr. d'amende.
Il a interjeté appel de ce jugement devant le
tribunal de police correctionnelle de Saint-Omer,
mais il ne s'est pas présenté. Le tribunal a pro
noncé défaut contre lui, et a élevé au double la
peine de l'emprisonnement et de l'amende.
I>u 9 Février au 13 inclut».
NAISSANCES.
n Du sexe masculin, rr 1
r» c 5 Total14.
7 Du sexe temiinuS
Deux morts-nés du sexe masculin.
MARIAGES.
1. Jean-Charles Verhaeghe, âgé de 37 ans, cocher, et Jeanne-
Thérèse Desagher, âgée de 34 ans, domestique.
2. Picrre-Léopold Hesselâgé de 24 ans> cordonnier, et
Virginie-Amélie Lapierreâgée de 27 ans, dentellière.
3. Bernard-Jean Coflyn, âgé de 21 ans. scieur de long, et
Marie-Thérèse-Caroline Duprez, âgée de 24 ans, den
tellière.
4. Fidèle-Amand-Constantin Lalous, âgé de q5 ans, garçon
plombier, et Marie-Héleue Turck, âgée de 20 ans, den
tellière.
5. Henri-François Verhack, âgé de 36 ansjardinieret
Yirginie-Pelagie Kestelyn, âgée de 21 ans, jardinière.
6. Auguste-Joseph-Antoine Maieur, âgé de 4° ans> Par"
ticulier, et Mathilde-Joséphine-Curoline Vergeelzoone
âgée de 36 ans, propriétaire.
DÉCÈS.
1. Riviere, Jean-Benoît, âgé de 68 ans, garçon meunier,
v« uf de Barbe Vandcnabeele, époux de Marie-Catherine
Horrain, rue de Meuin.