pareilles démonstrations, loin de servir la classe ouvrière, ont pour résultat de faire augmenter le prix du blé en empêchant la circulation. Il vient de se produire la semaine dernière un cas de mortalité bien singu lière. Deux frères et une sœur habitant chacun une ferme distante l'une de l'autre d'environ une lieue, Ingelmunster et Oostroosebeke, sont morts, l'un le lundi, le second le mardi, et la sœur le mercredi. On lit dans un journal de la province: Ces jours derniers, un habitant de la commune de N.... vint mourir; deux des amis du défunt se rendirent auprès du bourgmestre le prièrent de vouloir pren dre acte de leur déclaration de décès du nommé J. Bertrand, ce qui fut fait. Environ une heure après les mêmes in dividus se représentèrent au bourgmestre afin de lui annoncer que le nommé Ber trand, dont ils étaient venus faire enre gistrer l'acte de décès, n était point mort, ainsi qu'une léthargie d'assez longue durée avait donné lieu de le croire. Le bourgmestre lira ses lunettes, ouvrit son registre et inscrivit dans la colonne consacréeauxobservalioris: mort par erreur. Mais ce n'est pas tout. A peine de retour, les amis du défunt le trouvèrent celte fois bien mort. Nouvelle corvée, car ces mes sieurs ne voulaient point encourir les ris ques d'une fausse déclaration; après quel ques explications, le bourgmestre tira de nouveau ses lunettes, regarda par dessus et par dessous, les deux individus qu'il avait en face pour s'assurer qu'il n'était point l'objet d'une mystification, et enfin, après avoir longuement réfléchi, il trancha la difficulté et inscrivant en dessous de mort par erreur, le mot remort. Le tribunal civil de Gand a porté dernièrement une décision qui intéresse les biens communaux et qui en même temps présente un certain intérêt histori que Par charte du mois d'août 1271, enre gistrée au registre des ordonnances poli tiques des échevins de la Heure de Gand, sire Baces, seigneur de Gavre, reconnut que les habitants de Seminersaeke avaient acheté de ses aïeux diverses prairies nom mées Broeken et Woeslynen, pour servir au pacage des bestiaux des habitants de la localité. En 1844 donc, après une jouissance de près de six siècles, la régence résolut d'af fermer ces prés, mesure qui rencontra une vive opposition; néanmoins, par suite d'un arrêté royal, les biens furent donnés bail; mais aussitôt les habitants s'adres sèrent au pouvoir judiciaire; deux culti vateurs natifs de l'endroit entreprirent le procès, et après de longues plaidoiries que le public a suivies avec intérêt, les habi tants viennent de perdre leur procès. Le jugement prononcé décide en prin cipe que l'habitant d'une commune, qui a joui d'un bien communal comme ses con citoyens en y exerçant le droit de pacage auquel ce bien est destiné, n'a pu acquérir pffr cette jouissance, quelle qu'en ait été la durée, soit un droit de servitude de pacage, soit le droit d'empêcher la com mune de changer de mode de jouissance et d'affermer le bien. Nous avons la satisfaction d'annoncer que vendredi, une amélioration sensible s'est manifestée sur les prix des denrées de première nécessité sur les différents marchés de la capitale. Mardi malin, un garçon de 9 ans, qui mendiait en pleurant et avec imporlunité, fut arrêté dans la rue de la Montagne Bruxelles. Le petit malheureux déclarait qu'il était venu en ville avec sa mère il y a trois jours, et que celle-ci s'était sauvée en abandonnant son enfant la charité pu blique. L'enfant a été conduit avec les au tres mendiants arrêtés dans la journée, la prison des Petits-Carmes. La petite-vérole exerce ses ravages parmi les enfants de tout âge et les adultes même Bruxelles et dans ses faubourgs. A Molenbeek-St-Jean et particulièrement au hameau d'Osseghem la mortalité est considérable parmi les enfants atteints de cette maladie. On lit dans la Gazette de Liège. Le R. P. Lacordaire est arrivé Liège. L'illus tre prédicateur est descendu l'évêché. Le P. Lacordaire prêchera les dimanches midi, partir de dimanche prochain. C'est aujourd'hui 24, que commencera dans la cathédrale de Liège, la série des sermons que doit y prêcher le R. P. La cordaire. La fabrique de l'église a eu l'idée de faire disposer une enceinte réservée où l'on sera admis moyennant une carte dont le prix minimum est fixé 15 fr. pour toute la durée de la station et 5 fr. pour un seul sermon. La moitié des sommes ainsi recueillies sera versée au bureau de bienfaisance et l'autre moitié, au comité de secours des deux Flandres. La police a arrêté en flagrant délit de vol un individu masqué. Cet homme venait d'enlever trois gilets en laine dans une boutique de la rue Sous-la-ïouril a été interrogé et immédiatement éeroué. Un déplorable accident est arrivé le 17 Berncastel, province rhénane. Un ba teau qui transportait d'un bord l'autre la diligence de Bingen, sur la Moselle, a charivé, et six personnes ont été englouties dans les eaux grossies de la rivière. La Gazette de Uantzig raconte, d'après une lettre de Posen, que le condamné Ba- binski, qui a été exécuté Posen, dans une entrevue qu'il a eue une heure avant son exécution avec le chef de la police de Po sen, M. Minuloli, lui a fait l'aveu, sans le connaître, qu'il était venu tout exprès de Paris pour le tuer, comme étant la princi pale cause de la non réussite de la dernière insurrection polonaise. Babinski aurait ajouté que cent émissaires de l'émigration sont partis avec lui de Paris pour encou rager les Polonais et les préparer une nouvelle levée de boucliers. FRANCE. Pahis, 21 février. M. le préfet de police a refusé pour le carême toute autorisation de bal public, et il a recommandé ses agents d'exercer la plusgrandesurveillance sur toutes les mai sons où pourraient se donner clandestine ment des fêtes de ce genre. En effet, non seulement les considérations de religion doivent détourner en général de ces réu nions désordonnées; mais leurs joies effré nées sont par le tempsqui courtun outrage sanglant envers le peuple qui souffre. Il faut uncœurd'hyène pour s'adonner aux danses voluptueuses, alors qu'au même instant en Irlande, en Flandre, sur le sol français même, des milliers de malheureux pleu rent dans l'insomnie du froid et de la faim. Hier, le Louvre était envahi par une armée de peintres et de sculpteurs. Les tableaux, les statues, les gravures, arri vaient de toutes parts. A en juger d'après les inscriptions reçues jusqu'à ce moment l'exposition de 1847 ne sera ni moins im portante ni moins nombreuse que les pré cédentes. Des personnes, qui arrivent de Pont- l'Évêque, nous apprennent que cette ville est en ce moment afîlgée par une inonda lion telle, que personne ne se souvientd'en avoir vu de pareille. Il y a jusqu'à un mètre et demi d'eau dans les quartiers où elle ne pénétrait pas dans les inondations précédentes. Les voi tures sont obligées de faire un long détour pour arriver Caen. On craignait que les ponts no fussent emportés, et on s'attendait voir la crûe beaucoup plus considérable. M. Guizot a obtenu vendredi soir une espèce de triomphe sur le marquis deNor- manby en attirant chez lui une grande partie des personnes invitées chez l'ambas sadeur d'Angleterre elen empêchant aucun de ses collègues de s'y rendre. On dit plus que jamais l'ambassadequelord Norman- by va décidément provoquer son rappel, attendu qu'il est impossible d'espérer un retour des relations amicales entre lui et M. Guizot. M. Cunin-Gridaine est malade. M. Lacave-Laplngne songe dit-on, se retirer. M. Martin (du Nord), dont la maladie s'est aggravée, a donné sa démission. Nous lisons dans la Gazette de Lyon, du 18 février Une émeute a eu lieu, la semaine der nière, au collège royal de notre ville. Les élèves pensaient depuis longtemps avoir se plaindre de la qualité de la nourriture, et prétendaient en outre avoir des griefs contre un maître d'étude. Ils se sont mu tinés et ont fait tapage. Le proviseur et l'aumônier sont allés auprès des mutins pour lâcher de les faire entendre la voix de la raison. Mais ceux-ci ont accueilli ces messieurs par le chant de la Marseillaise. Il paraîtrait que l'émeute s'est prolongée as sez avant dans la nuit, et que les souliers des élèves ont servi de projectiles dans les mains des jeunes combattans. Enfin, on a promis de les nourrir plus confortablement, on a congédié le maître d'étude antipathi que, et le collège est rentré dans l'ordre. Le dimanche 14 février, une tentative sérieuse de désordre a été faite La Haye (Indre-et-Loire). Deux cents individus se sont portés en masse sur un moulin très- considérable qui existe dans cette localité, en faisant entendre des cris menaçants; et quelque temps après, profitant de l'absence

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2