dépasser 200,000 francs pour la mise en activité de cet établissement. Si cet essai réussissait, on doit espérer que ces petites filatures se multiplieraient dans les campagnes de la Flandre. N'y au rait-il rien Ypres en ce genre, afin d'oc cuper les nombreux enfants qui assiègent toutes les portes, et les autres pauvres qui affluent de l'extérieur. La grande mortalité continue toujours Bruges: depuis le 1er du mois jusqu'au 21 compris, nous avons constater 182 décès, tandis qu'il n'y a eu que 91 naissances! A la suite de l'arrivée d'un courrier de Paris, S. M. le Roi Léopold est parti pour cette capitale. La députation permanente du Bra- bant vient d'arrêter le règlement annuel pour l'échenillage des arbres, arbustes, baies et buissons, conformément la loi du 26 ventôse an IV, sur la matière. Mgr. l'Evêque de Namur a clôturé di manche, la cathédijUp, les exercices du jubilé. Pendaul quinJTjours la station du jubilé a été prêchés dans celle même basi lique et l'église de Notre-Dame par les RU. PP. Barbieux et Schoofs, de la Com pagnie de Jésus. Le P. Boone, de la même Compagnie, a prêché Dinant; les PP. Le- febvre et Delvaux, Rochefort; les PP. Kerkoven et Basse, Marche, et le P. Macq Gembloux. Le produit de la location des places réservées dans l'église Sl-PaulLiège, pour les conférences religieuses données par le R. P. Lacordaire, s'élève, la date de ce jour, la somme de 8,000 fr. Le conseil de fabrique de la Cathédrale a dé cidé qu'aucune dépense ne serait imputée sur cette recette qui est destinée, moitié au Bureau de Bienfaisance de Liège, moitié aux pauvres des deux Flandres. empoimmenemn. La justice est saisie en co moment d'un grand nombre d'affaires concernant des empoisonnements; deux de ces aflaires vont bientôt occuper les cours d'assises du llainaut et du Brabant et toutes deux sont d'une importance majeure; la plus grave est celle charge de la jeune veuve Bu reau, de Pommerœil, qui sera jugée dans quelques jours Mous. Quatre personnes sont impliquées dans celte grave affaire, savoir la jeune veuve, un jeune homme, son père et son médecin; on sait que cette femme est accusée d'avoir empoisonné, de longue main et au moyen de substances vénéneuses, son mari pres- qu'octogénaire et ce dans le but de s'em parer de sa fortune; les trois autres accusés comparaîtront devant les assisesdu chef de complicité par coopération volontaire. La seconde affaire est celle charge du nommé Vanderveken, de cet arrondisse ment, accusé d'avoir, par un sentiment de haine, empoisonné son frère l'aide d'une forte dose d'arsenic. D'après l'accusation, l'acharnement de l'accusé était tel qu'il au rait battu son frère alors que celui-ci était l'agonie; et la dose d'arsenic était telle que la vache et une poule, qui avaient mangé quelques faibles restes du souper empoisonné, sont mortes presqueenmème temps que la victime. Vient ensuite l'affaire relative l'empoi sonnement de la famille Hennessy, de la llulpe, crime jusqu'ici entouré du plus grand mystère. Enfin la justice s'occupe encore d'un empoissonnement aussi mys térieux que ce dernier, celui commis sur une pauvre famille d'Assche, où,la suite d'un souper composé de bouillie, cinq personnesont manqué de périr dansd hor ribles souffrances. FRANCE. Paris, 23 février. Les journaux du département du Nord rapportent comme un bruit généralement répandu, que Mgr. Giraud, archevêque de Cambrai, va être nommé cardinal. Il paraît certain que la Reine d'An gleterre est revenue personnellement de puis peu des sentiments plus favorables pour la famille royale de France. Elle a écrit au Roi, il y a huit jours, une lettre très-affectueuse dans laquelle elle s'infor me de la santé de Mme Adélaïde et demande si la duchesse de Nemours viendra passer quelques jours cet été au château de Wind sor. Elle rappelle au Roi la promesse de lui envoyer les 5 tableaux de Gudin pour lesquels, dit-elle, les cadres sont tout prêts. L'empereur de Russie ayant appris que le gouvernement français avait chargé un architecte de recueillir l'étranger des blocs du porphyre le plus beau pour la construction du monument que l'on va éle ver Napoléon aux Invalides, a donné l'ordre d'extraire des carrières qui dépen dent du domaine de la couronne les masses de ces matériaux nécessaires au monument et de les expédier Paris. Les carrières de porphyre qui fourniront ces blocs produisent en effet les plus belles masses et les plus rares par la finesse du grain et la délicatesse des nuances. On lit dans Y Echo du ISord: L'hôtel de la préfecture du département du Nord vient d'être le théâtre d'un vol tellement audacieux et si extraordinaire, que l'on se sent malgré soi embarrassé pour porter un jugement sur l'état mental de celui qui l'a commis. Un soldat du 63""' de ligne en garnison Lille employé |comme ouvrier aux ate liers de M. Deprez, ébéniste de la prélecture s'est avisé de déménager pendant sept huit jours consécutifs les meubles de M. le préfet. Il se présentait au nom de son pa tron, avec ou sans voilure, enlevant les meubles sous prétexte qu'ils avaient besoin d'être raccommodés; il inspirait une telle confiance que le jardinier lui avait prêté sa voiture. C'est ainsi qu'il a fait successivement disparaître trois glaces, une grande surtout, achetée en 1827 pour l'arrivée de Charles X, et d'une pesanteur de 100 kilogrammes, deux canapés, six chaises, quatre fauteuils, trois pendules, une commode, un secrétai re, une chiffonnière, une grande console avec glace, un grand rideau, des matelas, des tables et des fiches de jeu, des caries, et jusqu'à des housses de fauteuil et des vases en porcelaine. L'une des pendules a été enlevée le lundi gras, le jour même où M. le préfet donnait un grand bal. On a retrouvé même un manchon qui avait ap partenu M*8 de Sainl-Aignan. Les meubles soustraits étaient déposés par le voleur chez un camarade, voltigeur au 63"" de ligne, et comme lui ouvrier ébéniste, puis ils étaient colportés chez les marchands et brocanteurs, dont plusieurs ont eu la coupable faiblesse de les acheter un rabais si considérable, que la justice devra sévir contre une pareille avidité. On cite l'achat d'une glace de 240 francs pour 6 francs, et l'on ne pense pas que le voleur ait retiré plus de 200 francs de meubles qui en valaient plus de 5,000. Un accident affreux, qui aurait pu avoir dessuitesdéplorables, a eu lieu same di dernier, Soissons. dans une baraque où l'on fait l'exhibation d'une ménagerie qui, entre autres animaux, contient un lion prétendu apprivoisé. Le malin, le maître de celte ménagerie étant entré dans la cage du lion pour lui porter boire, celui-ci cé dant ses instincts carnassiers, se jeta sur son maître, lui dévora le bras, et lui appli quant ses griffes sur la figure, lui enleva toute la peau et toutes les chairs de la face. Ce malheureux, horriblement mutilé, par vint néanmoins sortir de la cage; il eut surtout fort heureusement assez de pré sence d'esprit pour refermer sur lui la porte, et s'opposer par là la sortie du ion. Il paraît que la veille de cet accident on avait acheté le quartier d'un cheval dont les chairs furent déposées en provision sous la cage même du lion. Cet animal, surexcité toute la nuit par l'odeur du sang, se trouva le matin dominé par un appétit carnassier et une ardeur de dévorer qui ne connurent plus de bornes, et qu'il chercha satisfaire en se jetant sur son maître, qu'il aurait dévoré s'il en avait eu le temps. Aux cris que poussait la victime et aux rugissements que faisait entendre le lion, le poste voisin accourut aussitôt; les mili taires, croisant la baïonnette, pénétrèrent non sans crainte, dans la baraque, où ils virent le maître de la ménagerie étendu près de la cage sans connaissance, tout couvert de sang et la figure hachée et mé connaissable. On s'est hâté de le transpor ter l'Hôlel-Dieu, et son état, dit-on, est presque désespéré. ANGLETERRE. Londres, 23 février. Les anglais viennent de trouver un nou vel objet d'importation; c'est l'importation desdenls humaines. Les sauvages de l'Aus tralie ont des dents magnifiques, qu'ils consentent se faire arracher, moyennant un mouchoir, un couteau ou tout autre objet de peu de valeur. Un négociant a imaginé de spéculer sur ces objets, et il a envoyé en Angleterre plusieurs caisses de dents qu'il a vendu très-avantageusement aux dentistes de Londres. Lord John Russell a exposé lundi la Chambre des Communes la situation financière de la Grande-Bretagne. D'après les prévisions du noble lord, les recettes du trésor s'élèveront, pendant la présente année, 52,065,000 livres sterling, et les dépenses 51,570,000 liv. Les crédits de mandés pour la marine, l'armée, l'artillerie et le génie dépassent de 135,658 liv. ceux de l'année dernière. Cette augmentation est nécessitée par un accroissement de l'ef fectif de 12.000 hommes, et par les dé penses occasionnées par la mise en état de défense des ports. La partie la plus importante de l'exposé de lord John Russell est celle qui concerne 1 Irlande. Le noble lord demande, pour mettre exécution les mesures adoptées en faveur de ce pays, 8 millions de livres sterling (200 millions de francs) non com pris les deux millions qui ont déjà été dé boursés. Lord John Russell estime que les dépenses s'élèveront mensuellement un million de livres. On comprend que le gouvernement anglais sera contraint, pour 11e pas rompre l'équilibre entre les dépen- 1ÉCHII.«G1E Le ce'lèbre et fécond poele lyrique allemand, M. Gusiave Schwab, vient de mourir 'a Stuttgart a l'âge de cinquante-cinq ans. Le général Palafoxduc de Saragossequi a défendu cette ville en 1809 contre les Français, vient de mourir Madrid a l'âge de 66 ans.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2