avoir produit aucune sur le prince aveuglé,
est signé du comte d'Abel, ministre de l'in
térieur, président du cabinet, du général
Gumpenberg, ministre de la guerre, du
jurisconsulte Sensheim, ministre de la jus
tice, et de M. Shrenke, ministre des finances.
Ce n'est pas la première fois que l'on
voit les rapports entre le trône et le pays
bouleversés par une vile courtisane. L'his
toire fournit de nombreux exemples des
calamités publiques et particulières que le
libertinage a engendrées. N'est ce pas
l'occasion d'une femme impudique qu'Hen
ri VIII d'Angleterre est devenu apostat,
tyran et persécuteur; et que l'empire bri
tannique, couvert plusieurs fois de brigan
dage et de sang, se débat encore dans les
aberrations d'un schisme dont après trois
siècles il commence peine se relever
lentement?
Naguères le meurtre de Dujarrier, gérant
de la Presseétait déterminé par des intri
gues d'actrice; et peu auparavant, c'était
chez la danseuse Cathérine Heinevetler
Bruxelles, que l'avocat Caumartin alla en
terrer sa réputation, en se chargeant du
sang de Sirey son confrère,et en plongeant
dans un deuil épouvantable deux familles
distinguées. Ce n'est pas sans motif que de
tout temps la discipline catholique a traité
avec dédain le plaisir corrupteur de la dan
se: les docteurs du culte n'étaient que trop
bien initiés aux ravages délétères que cet
élément de dépravation et de discorde ex
erce dans les familles et parmi la jeunesse;
rarement avec éclat, mais sourdement, et
avec un préjudice non moins grave.
M a 1 g ré 1 a h a u sse ex t r a or d i n a i re su rve n u e
Bruxelles sur le prix des grains, il paraît
que l'autorité Communale n'apasaugmenté
le prix du pain.
Hier matin, 6 mars, six heures et
3uarl, les pauvres des Flandres, au nombre
e mille environ, ont quitté la porte de
liai et se sont rendus la station de l'Allée-
Verte, sous l'escorte de soixante gendar
mes, agents de police et pompiers. Chaque
pauvreareçu unepièced'habillement, plus
cinquante centimes en argent. Le convoi
n'a pu partir qu'à sept heures et demie et
déposera les voyageurs Wetteren, Gand,
Deynze et Courtray. Les bourgmestres de
ces différentes communes ont reçu pour
eux des secours pécuniaires et ont été invi
tés les faire prendre aux stations dans
des voitures.
Quelques Flamands valides, après avoir
reçu des vêtements, la condition de tra
vailler, se sont esquivés'dans l'espoir de
pouvoir continuer mendier, mais leur
attente sera trompée, car partir de de
main la police de Bruxelles a reçu l'ordre
d'arrêter tous les mendiants indistincte
ment.
Les dernières gelées ont fait du tort
la plante de colza; celui planté dans les
terres légères et provenant de vieilles plan
tes sera perdu; dans les terres fortes la
plante a mieux tenu, mais comme la florai
son sera tardive 011 ne peut s'attendre qu'à
une faible récolte de cette graine. (Org.)
Les travaux de l'église Saint-Joseph
Bruxelles avancent rapidement; les bâti
ments de la cure, situés derrière l'église,
dans la rue Belliard, sont presque entière
ment terminés. Le temple sera livré au
culte cette année même. Un calorifère est
établi en dessous pour chauffer l'église
pendant l'hiver.
On mande d'Anvers, le 6 mars Un
marchand de bétail cheminait hier entre
Calloo et le Doel, lorsque deux individus
lui barrèrent la route en prononçant les
paroles sacramentelles la bourse ou la vie.
Ni l'uneni l'autre, répondit le marchand,
en portant un vigoureux coup de bâton
l'un des malfaiteurs qui tomba la renver
se. Se ruant aussitôt sur l'autre, il le mit
également hors de combat et prit la fuite,
pour donner connaissance de ces faits aux
autoritésde la commune. L'hommeatlaqué
était porteur d'une assez forte somme, des
tinée l'achat des bestiaux.
Hier, plusieurs cabaretiers de cette
ville s'étaient réunis afin de s'entendre sur
le prix fixer pour la vente des bierres,
qui sont augmentées cause de la grande
cherté des grains, mais ne s'étant pas trou
vés en assez grand nombre pour prendre
une décision définitive, ils ont résolu de
fixer une réunion pour lundi prochain,
laquelle ils invitent tous les intéressés
assister. Déjà plusieurs chefs d'établisse
ment ont pris l'initiative et ont déjà aug
menté leur tarif de vente.
Le surveillant des biens de M. Schol-
laert a été la victime, hier soir, d'un infâme
attentat. Il revenait de faire son inspection
habituelle, lorsqu'il fit la rencontre d'un
homme qui lui demanda sur un ton tout
autre que poli une chique de tabac. Sur son
refus le brutal lui enfonça un couteau dans
le coté. L'autorité judiciaire informe.
On lit dans les journaux de Liège
Comme avant-hier, une foule compacte
de 1,500 2,000 personnes a stationné hier
devant rilùlel-de-Villependant que les
conseillers communaux étaient en délibé
ration. Après la séance du conseil, cette
foule a traversé le Passage Leinonnier, où
elle a brisé quelques vitres et des globes
qui servent l'éclairage du passage; elle a
ensuite parcouru le quartier d'Où tre-AIeuse,
où elle a aussi brisé quelques reverbères,
et elle est rentrée en ville par le nouveau
Pont de la Boverie en refusant le péage.
Des patrouilles de police et des troupes
de ligne, ont parcouru la ville et sont enfin
On écrit de Poperinghe, en date du 5
Le houblon descend a un prix désespérant
pour nos cultivateurs. 11 est actuellement de 4o
a 5o francs les cinquante kilogr. pour la ville, et
de 35 k 4o francs pour les communes avoisinantes.
Cette baisse extraordinaire doit être attribuée a
deux causes, d'abord une masse de houblon anglais
a été importée par Anvers, ensuite un grand nom
bre de brasseurs de Lille ont cessé leurs travaux a
cause de la cherté du grain et l'on sait que Lille
s'approvisionne presqu'exclusivement chez nous.»
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE.
Audience du i" mars. Le nommé Flo
rentin de Fraeys fils de Jean-Baptiste, âgé de
53 ans, né Ardoye et domicilié Roulers,
commissionnaire, convaincu d'avoir donné un
faux témoignage devant le tribunal correction
nel séant Bruges, en faveur des nommés Van
Mellaert et Parrêt, marchands de toiles Ise-
babe êlèman, c'est-à-dire, grand chef de tous les prêtres. M.
Arragou étant venu me voir quelques jours après, et leur ayant
dit que je u'étais pas encore pi être, il n'est pas parvenu le leur
faire-croire moi-même je leur ai dit que M. Arragou était mon
supérieur et que je devais lui obéir en tout, mais tout cela n'a
fait que les allermir davantage dans leur opinion. Enfin tous
les marabouts se sont réunis dans leur mosquée pour consulter
Dieu sur mou compte. Ils ont scruté toutes leurs prophéties et
ont trouvé que M. Arragon et moi devions convertir la religion
de J.-C. tout le royaume de Dakar dans l'espace de 4o ans, mais
que ce ne serait qu'au bout de trois ans que l'on commencerait
faire des chrétiens, ils se sont trompés, car j'ai déjà baptisé
4 adultes, et plusieurs femmes se sont préseulées M- Arragon
avec leurs enfants. Bien plus, on a convoqué une assemblée de
tous les marabouts du royaume pour disputer pendant huit jours
avec nous sur la religion quand la maison sera finie.
Revenons notre bâtiment. Après la pierre il nous fallait
de la chaux je fis faire uu four pour le préparer et j'y mis le
feu; une foule de monde vint encore une fois admirer nos
travaux, mais ceux qui travaillaient ne voulurent point donner
d'explications aux curieux tellement ils étaient fiers eux-mê
mes. Le feu une fois allumé, je réunis autant de monde que je
pus autour du fourneau, et je leur parlai de l'enfer. Us me
priaient, les mains jointes, de ne plus parler de safara l'enfer,
parce qu'ils avaient trop peur, mais plus je les voyais trembler,
plus j insistai sur ce sujet. Je fis ensuite tirer la chaux et j'y
fis porter de 1 eau, nouvelles exclauiations sur ses effets mer
veilleux, et je profitai de nouveau de l'occasion pour leur parler
de la moi t et de l'enfer.
gliem, a été condamné cinq années de réclu
sion, une heure dexposition et aux frais du
procès.
Danla même audience, le chevalier Théodore
De Coninct-, bourgmestre Mercken, a été con
damné comme juré absent, une amende de
5oo francs et aux frais.
Audience du j mars. Le nommé Amand-
Désiré Ameelfils d'Augustin, âgé de 15 ans,
sansprojession, né et domicilié Sladen, accusé
d'avoir incendié volontairement la maison oc
cupée par son père, a été acquitté. La cour a
néanmoins ordonné qu'il sera placé dans une
maison de correction jusqu'à ce qu'il ait ac
compli sa 20"" année.
Audience du 5 mars. Le nommé Louis Selle,
fils de Pierre dgè de 7 ansné T/iouroul et
domicilié Handzaeme, accusé d avoir commis
un homicide volontaire sur le nommé Henri De
Sinipelaere a été condamné aux travaux forcés
perpétuitéVexposition et la marque des
lettres T. P.
Manquant d'ouvriers habiles, car je n'avais pu eu avoir assez
de Gorée,je me mis enseignera mes bous sauvages, en leur
douuaiit l'exemple, la manière de manier la truelle et d'em
ployer le niveau, la règle et le plomb. Pendant que ces pauvres
noirs faisaient tous leurs efforts pour bien travailler, il arrivait
bien souvent qu'ils se blessaient, car au commencement ils
étaient bien maladroits. Ils avaient alors recours leurs super
stitions, faisaient toutes sortes de cérémonies sur le sable, puis
le ramassaient et l'appliquaient sur le mal, mais cela ne faisait
que l'aigrir. Je leur dis alors que j'avais un bon remède, je
pensai leurs plaies et en peu de jours ils furent guéris; au bout
de trois semaines on ne vit plus de ces cérémonies, tous venaient
moi pour se faire panier, dès qu'ils étaient blessés; le mara
bout même qui faisait ces cérémonies fut un des premiers.
Quand le mal était grand on se servait de gris-gris, mais
bientôt les gris-gris perdirent leur estime et ou m'en ap
porta en niasse pour biûleret couper en morceaux. Un jeune
homme ayant pris une charge au delà de ses forces tomba, et
je sang se portant vers le coeur l'empêchait de respirer. On prit
les gris-gris les plus estimés et on les lui appliqua, mais tout
fut inutile. On vint alors m'annoncer cela; aussitôt je le fis
apporter dans ma case, lui fis une saignée et a l'instant il fut
guéri il alla se promener pendant i d'heure et revint ensuite
l'ouvrage. Tout le monde criait contre les gris-gris et mau
dissait celui qui les lui avait vendus, disant qu'ils ue valaient
lien. E11 peu de jours ma réputation fui faite. Deux personnes
aveugles depuis cinq mois, et une muette vinrent se présenter;
aux premières je frottai lesyeuxavec de l'eau-de-vie camphrée
et au bout de deux jours ils recouvrèrent la vue, et en peu de
jours ful'eut entièrement guéris. A ia seconde, j'appliquai des
sangsues A la gorge et lui donuai une eau pour se gargariser;
au bout de i5 jours elle commença parler et au bout de trois
semaines fut entièrement guérie. J'ignore si ces guérisous sont
dues la seule vertu des remèdes ou une grâce particulière de
Dieu quoi qu'il en soit, ces cures tirent tant de bruit qu'en
moins de deux mois j'eus 5 600 malades atteints de toutes
sortes de maladies, dont plusieurs paraissaient incurables, par
faitement guéris. Pendant deux mois, le frère Siméon et moi
élions obligés passer la moitié des nuits secourir les malades.
Bien des fois, il heures du soir, nous portions encore des bains
et des cataplasmes dans les cases, et bien souvent des personnes
venaient de 5 lieues pendant la nuit chercher des remèdes. A
tout ce monde nous faisions faire la priere en disant que tout
devait venir de J.-C. que si ou voulait obtenir quelque chose
de Dieu, il fallait le demander en son nom, et qu'il m'avait
envoyé ici pour leur apprendre la prière et leur faire connaître
la vérité. Ces bonnes gens faisaient la prière avec tant de ferveui
qu'ils auraient élé capables de toucher uos impies de France
et de ma pauvre Belgique. A 10 heures du soir on venait nous
éveiller pour faire la prière, et le frère Siméou et moi nous
nous levions. Voilà, mou bon Père, comment nous sommes
parvenus déjà faire proclamer dans toute la presqu'île de
D.dtar que J.-C. est bon et est plus grand que Mahomet.
Presque tous les marabouts veulent venir avec leurs familles,
dès que la maison sera iiuie, pour apprendre la loi de J.-C.,
mais ils ne Veulent point quitter Mahomet sans avoir une
connaissance parfaite de la religion chrétienne.
Pour être continué.)