pables audit lieu et au même temps de
rébellion en réunion de plus de trois per
sonnes armées mais de moins de vingt, en
attaquant et résistant avec violence et voies
de fait envers les gendarmes Georges Mo-
litor et Louis Verbank, agissant pour l'exé
cution des lois, ont été condamnés, savoir:
le premier sept années de travaux forcés
et l'exposition, et le second a été placé
dans une maison de correction jusqu'à ce
qu'il aura accompli sa 20m" année, le jury
ayant repondu qu'il a agi sans discerne
ment.
Audience du 9 mars. La nommée Co
lette D'hondt, femme de Joseph Moerman,
âgée de 47 ans, née Hooglede et domici
liée Bixscbote, fdeuse, convaincue de vol
avec circonstances aggravantes et de ten
tatives d'assassinat, a été condamnée la
peine de mort. L'arrêt de condamnation
ordonne qu'elle sera éxécutée sur une des
places publiques de la ville de Bruges.
La fameuse intriguante Virginie Callens,
femme Clinckemaille d'Ypres,dile François
Van Lepellicm, dite Ciske van de pastor, dite
yalhalie Leivitle, dont nous avons raconté
dernièrement les divers exploits, a com
paru mardi dernier devant la cour d'assises
de la Flandre-Orientale accusée d'avoir, en
1843, volé 5,000 francs, une montre et des
dra ps,au préjudicedeMM. DeKeersmaeker
et De Smet Gand. Déclarée coupable
du vol de la montre et des draps, elle a été
condamnée sept ans de réclusion et a une
heure d'exposition. Virginie Callens est
une femme robuslement constituée, haute
en couleur et aux traits fortement pro
noncés; possédant, en un mot, le physique
du rôle qu'elle a rempli pendant plusieurs
années. Elle a répondu avec beaucoup
d'aplomb aux questions qui lui ont été po
sées par M. le président et fait preuve de
calme la lecture de l'arrêt de condam
nation.
Par arrêté royal du 8 mars, le budget
du ministère de la guerre est fixé, pour
l'exercice 1847, la somme de vingt-neuf
millions quatre cent cinq mille cent francs
(fr. 29,405,100), conformément au tableau
y annexé.
Une affiche, opposée sur les murs de
Bruxelles, par laquelle on annonce la mise
en vente, par autorité de justice, du mobi
lier de la Société de Guatemala.
Au hameau de Blas-Mazek, sous liai,
un homme âgé de 62 ans vient de mourir
demisèredansdescirconstances presqu'in-
croyables. Le nommé Jean Viteur se trou
vait seul chez lui, ces jours derniers; ses
fils s'étaient rendus aux travaux de terras
sement du chemin de fer du Luxembourg.
Ils n'avaient pu laisser une misérable miette
de pain leur infortuné père qui se trou
vait dans un dénuement complet.
Le vieillard, qui n'avait jamais mendié,
dût se faire violence pour aller solliciter,
après plusieurs jours d'un jeûne forcé, la
charité d'un de ses voisins chez lequel il
put peine se traîner. A l'aspect de ce
malheureux épuisé par la manque de nour
riture, le voisin indigent comme lui, s'em
pressa de partager quelque faible reste
d'aliment et voulut lui faire manger de
suite. Mais déjà il était trop tard!... Après
avoir avalé une ou deux bouchées d'un
pain noir, Viteur, s'affaisant sur lui-même,
tomba pour ne plusse relever; son estomac
resserré et délabré par une longue absti
nence n'avait pu supporter la nourriture:
le pauvre vieillard mourut suffoqué.
FRANGE. Paius, 10 Mars.
Quelques troubles ont eu lieu dans le
collège de Lyon, par suite de la mauvaise
nourriture. Beaucoup d'élèves s'étaient en
fuis pendant qu'ils étaient en promenade,
et il est question de prononcer l'exclusion
de trente-cinq d'entre eux. Le monopole
rend donc friand.
Le gouvernement romain vient d'in
stituer un consul Tanger (Maroc).
ALLEMAGNE.
Le Mercure de Souabe rapporte l'épisode
suivant parmi ceux qui se sont passés dans
l'incendie du théâtre de Garlsruhe. Deux
frères se trouvaient au parterre, lorsque
le feu envahit la salle. Ils étaient parvenus
gagner l'une des portes, l'aîné se trou
vait même lout-à-fait hors de danger, lors
qu'il s'aperçut que son frère, plus jeune
que lui, ne le suivait pas. En proie la
plus vive inquiétude, il retourna sur ses
pas pour rechercher son frère; mais ni l'un
ni l'autre ne sont revenus.
Parmi les victimes de la catastrophe,
on cite la famille d'un conducteur de loco
motive du chemin de fer badois, composé
de quatre personnes. Ayant partir le
soir pour Bruchsal, il l'avait conduite lui-
même au spectacle, et le lendemain, lors
qu'il revint Carlsruhe, il ne restait plus
personne de vivant de sa famille.
Le Mercure de Souabe dit que le nombre
des victimes de l'incendie est de 120. Plus
de 40 blessés sont encore l'hôpital D'au
tres se trouvent dans des maisons particu
lières dont les habitants ont voulu les gar
der et les faire soigner chez eux.
La Gazette de Carlsruhe du 4 mars publie
les détails de l'enterrement des victimes de
l'incendie. La ville toute entière avait pris
un air de deuil; les magasins, les boutiques
et toutes les maisons étaient fermées. Le
cortège funèbre, accompagné de la foule
des parents etdes amisdes victimes etsuivi
de la plus grande partie des habitants, a
quitté l'hôtel-de-ville pour se diriger vers
le cimetière en traversant la ville.
C'était un spectacle déchirant que celui
de cette foule dont presque tous les mem
bres pleuraient quelque être cher; un si
lence lugubre qui n'était interrompu que
par le bruit des sanglots a régné pendant
tout le défilé du cortège. Huit cercueils
renfermaient les membres et les débris hu
mains recueillis sous les décombres. Ces
tristes restes ont été déposés dans une seule
tombe, où seront ainsi réunies les dépouilles
de ceux qu'une commune catastrophe a
frappés.
Le prêtre catholique qui accompagnait
le cortège avec un ministre protestant et
le rabbin israélile, a béni la terre qui allait
les recouvrir. Les trois ministres des trois
cultes différents ont tour tour prononcé
une dernière prière, souvent interrompue
par les gémissements et les sanglots des
assistants.
D'après la liste officielle des victimes de
ce grand désastre, la jeunesse et l'enfance
auraient payé le plus fort tribut la mort
en celte circonstance. Sur 62 noms connus,
se trouvaient 29 jeunes gens de 10 20
ici que le roi a cuire ses rnaius tous les biens de la famille et
donne ce qui lui plaît cliacuD, remarquez de plus qu'une
fille piomi.e en mariage vit avec son futur époux qui est chargé
de la nourrir.) Je lis encore les meures remontrances au roi qui
tne répondit que je disais la vérité et donna Sun neveu de
rargent et du millet.
Malgré la liberté avec laquelle je parle au roi, nous sommes
bons amis il ne tuerait pas un mouton sans me donuer le
meilleui morceau. 11 est ariivé déjà trois fois que je me suis
trouvé sans pain aussitôt il envoya un captif Goiée pour me
chercher du pain et me l'apporta lui-même. En général tout
ce que je lui dis de faire, il le fait, et quaud il ne le peut pas il
m'expose ses raisons. Il dit que je 6uis son grand ami, parce que
je veux son bien et le bien de tous ses sujets qui j'euseigue
bieu travailler. En effet, c'est une chose admirable qu'en si
peu de temps les Noirs soient parvenus si bieu travailler. Ou
dit quils sont paresseux, cela est entièrement faux; mais il
faut les encourager continuellement, et si je restais une heure
oins aller voir leur ouvrage et leur dire que ce qu'ils font est
parfait, ils se dégoûteraient facilement mais ces petites visites
suffisent pour les rendre infatigables.
Quelque fois ils maninifestent leur joie en claquant des mains
et en cbanlantdeschausons qu'ils ont composées sur moi ils eu
ont déjà fait trois, l'une sur mes bontés, celles du frère Siinéou
et de M. Arragou; la seconde où ils détaillent les motifs qui
m'out fait quitter la France et ma famille; la troisième sur la
maison. La première partie contient tout cequ'ils m'ont vu faire
juand ils ne me connaissaient pas encore; la seconde exprime
des plaintes de ce que la maison u'est pas encore terminée. Ils
out prix pour refraul que c'est leur uiaisou, leur église et leur
école, et qu'ils y viendront pour s'iustruire. Aussi ils en sont
tellement liers qu'ils out répaudu partout la renommée de cette
maison, et l'on vient de i5 lieues daus l'intérieurdes terres
pour la voir. Les habitants des petits royaumes d'alentour veu
lent tous aussi y mettre la main. De peur qu'un ne vole quelque
chose qui puisse servir la hilir, on fait sentinelle pendant
la nuit, et plusieurs fois on est venu m'éveiller pour me dire
qu'on volait des planches, taudis qu'il n'en était rien. C'est
même ce sujet que le roi a voulu me donner droit de vie et
mort sur ses sujets, mais je l'ai refusé.
Vous voyez mon cher Fere, que ce peuple m'est attaché,
mais il faut si peu de chose pour gaguer leur affecliou. Cepen
dant je puis vous dire que depuis le s8 février jour où j'ai pris
ma résidence Daltar, je n'ai encore cessé de m'élever contre
leurs superstitions, leurs passions et leur vie scandaleuse. Je
n'ai épargné personne, ni roi, ui ministres, ni grand marabout,
ni petit marabout, ni hommes, ui femmes je leur ai toujours
fait voir leur tort; mais ils out bien reconnu que c'est pal
amour pour eux et pour leur bonheur que j'agissais de la sorte;
et eu effet l'affection que je leur porte est si vive que ai on
ouvrait mon cœur je suis certain qu'on y trouverait quelques
milliers de noirs. C'est ainsi que par des reprimaudes faites
propos, j'ai su engager toutes les femmes se vêtir déceinineut.
Quant anx enfants, ils allaient tous nus; mais j'ai pu obtenir
qu'ils portassent au moins une ceinture, et maintenant ceux qui
sortent sans ce vêtement sont chargés de coups par les autres.
Malgré mes corrections, quelquefois un peu fuites, ces bons
noirs savent fort bieu qu'ils sont tous gravés dans mou coeur.
Quand je suis Gorée, les pauvres esolaves vienueul souvent
se plaindre des mauvais traitements que leur font subir leurs
maîtres, et plus souvent encore ils viennent m'appeler leur
secours. Quaud un maître Veut faire mettre un esclave en pri
son, une foule de nègres viennent me chercher en pleurant;
je vais alors trouver le maître; je tâche de le calmer et par là
je délivre le malheureux noir.
Maintenant, mou Père, voici comment je m'arrange avec
ceux qui demandent le baptême. Sans négliger rie les instruire,
je cherche surtout leur inspirer la pratique des vertus chré
tiennes. Quand il y a des malades qui ont besoin de quelque
chose, j'engage ceux qui désirent le baptême le leur porter;
je les accompagne; je leur fais arranger la nate sur laquelle est
couché le malade; je leur fais raccommoder la case et donner
quelque chose eux appartenant. Je les envoie chercher du
bois pour faire du feu au malade, etc. Je ne fais pas moi même
la prière, mais j'ordonne au néophyte de la faiie au malade,
et tous conviennent que ceux qui viennent vers moi sont déjà
bieu meilleurs que les marabouts; que ceux-ci ne viennent
que pour avoir de l'argent, taudis que les premiers ne viennent
que par amour pour ceux qu'ils visitent ce qui leur donne
occasion de répéter souvent un proverbe qui leur est particu
lier que celui qui marche l'ombre d'un juste, devient juste
comme lui. Quaud je ne puis les accompagner moi-même, le
frère Siméon les accompagne, mais il fait les choses bien mieux
que moi. Un jeune homme de vingt ans, malade depuis a ans,
était abandonné sans lit et sans soin aucun daus le coin d'une
case mes pauvres néophytes lui out fait une case, lui ont ar
rangé un lit et ont eu pour lui tous les soins possibles ils allaient