JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Ko 3074.
30me année.
T??.3S, 17 Mars.
Le nouveau Plan de la Ville d'Ypres, que
l'on COLPOBTE de porte en porte, n'est
pas celui que nous avons annoncé dans
notre numéro du 27 Février; c'est un plan
que le peintre De Bruck, a fait graver par
M' V.. S....e, Gand, uniquement pour
avoir le misérable plaisir de nous devan
cer Celte œuvre se distingue uniquement
par la précipitation avec laquelle elle a été
produite; vous chercheriez vainement de
la précision et de la netteté dans les lignes,
de la symétrie ou de l'ordre dans les déno
minations; on a signalé les sections électo
rales, mais on a oublié la ligne de démar
cation entre les Justices de Paix; on a
indiqué les puits et cours d'eau, sur quoi
certains rieurs prétendent que le plan est
fait pour les cureurs, tandis que d'autres
expriment l'opinion qu'il aurait fallu ajou
ter leslanlernes;cequ'il ya de plus bizarre,
c'est que Maître De Bruck a découvert
Ypres un marché de POISON (sic), décou
verte qui sans doute n'est pas digne d'un
homme prétentions artistiques.
Notre Plan, celui qui sortira de l'officine
du Propagateur, sera en vente dans les pre
miers jours d'Avril prochain. Il n'indiquera
ni l'emplacement des puits, ni celui des lan
ternes, mais il offrira VINGT MONUMENTS
les plus remarquables de la ville. Nous ne
le ferons pas colporter, on pourra se le pro
curer au bureau du Journal.
Maître De Bruck, nous en voulait parce
que nous avions refusé de mettre sa
disposition nos Presses Lithographiques.
Maintenant qu'il croit s'être vengé, il sera
heureux, et personne ne lui enviera son
La cause du S' Rallié, écbevin deCoxyde
devant notre tribunal correctionnel, s'est
terminée par une condamnation trois
mois d'emprisonnement avec cinquante fr.
d'amende et les dépens. Il est résulté de
l'instruction que le prévenu Jean Rathé
avait invité son frère Pierre Rathé, bourg
mestre de Sleenkerke diner. Ils avaient
passé ensemble boire l'après midi et une
partie de la nuit. La boisson les mit la
fin en querelle; Jean Ratbé empoigna son
frère, et celui-ci, soit jeté par terre, soit
en tombant, se creva la vessie. Trois jours
après il était mort la suit£ de cet acci
dent. U reçut heureusement les secours de
la religion. Ni les gendarmes, ni M. le juge
d'instruction de Furnes, ni personne, ne
purent le porter proférer une parole qui
inculpât son frère. Ce douloureux événe
ment qui a coulé l'un la vie, l'autre
d'intarissables regrets, est un exemple mé
morable de plus des fruits pernicieux de
l'intempérance, même accidentelle. Une
grande affluence de monde a suivi avec
attention ces longs et lugubres débals.
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A quatre lieues de Bruxelles, Ma!i-
nes, il y a longtemps que la viande de
bœuf et celle de veau d'excellente qualité,
se vendent raison de trente centimes le
demi kilogramme. A Rruxelles, le prix ac
tuelle est de 60 et 64 centimes le demi ki
logramme. Il est vrai de dire qu'à Matines
il n'existe plus de droit d'octroi sur la
viande, et ce droit est Bruxelles d'envi
ron 5 centimes le demi kilogramme, tous
frais compris, plus, les droits assez consi
dérables perçus l'abattoir. Ces derniers
constituent actuellement une importante
branche de revenus pour la ville.
On s'abonne Vpresj ru*- de
Lille, u* 10, prés la Grand place, et
chez les Percepteurs des Postes du
Itoyauroe
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par trlmeatre,
Pour Y près fr. 4 OO
Pour les autres localités 4 3®
Prix d'un numéro. »i 1©
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l Éditeur
Vprru Le Propagateur paraît
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES l\NERTIO.\8
f centimes par ligue. Les ré
clames, centimes la ligne.
vérité et justice.
Suite de la Lb. TTRE de M. Warlop, Missionnaire de la
Congrégation du Saint Cceur de MarieM. le Supérieur.
Comme uotre maison et noire église sont situées sur le bord
de la mer [\uo pas du lieu où l'on débarque les morts de
Gorée, j'ai beaucoup de facilité pour veiller ce débarquement
et ce sout de beaux moments pour parler aux Noirs. Un jour
on débarqua le cadavre d'une Griotte, (on appelle Griotte ceux
des Noirs qui n'ont aucune religion et qui fout le Tara tam)
une trentaine d'hommes accompagnaient le cadavre porté sur
deux bâtons et déjà infect. Je demandai si quelqu'un savait le
français, on me répondit que oui je les fis placer alors l'eu-
tour du cadavre et leur parlai pendant un quart d'heure d'une
manière terrible, tantôt adressant la parole mon auditoire,
et lautol au cadavre. A peine avais-je prononcé quelques pa
roles que le mari de cette malheureuse voulut m'empoigner
U gorge, mais je l'empoiguai lui même et le fis rester sa place.
Lu iustant après il m'interrompit pour demander le baptême,
tous les autres se jetèrent genoux et s'écrièrent en pleurant
moi baptême, moi plus faire Tam tam, moi plus faire Hacar
(péché), puis ils prirent le Tam tam et le jetèrent dans la mer.
(iomme ils étaient de Gorée, je les renvoyai M. le curé pour
se faire instruire. Ce que je leur avais dit leur avait inspiré une
telle aversiou pour ce cadavre, que je fus obligé moi-même de
les engager l'enterrer.
Quelque temps après mourut un des grands du Dakar; je
voulus assister sou enterrement; on essaya d'abord de m'en
empêcher dans la crainte que je ne leur parlasse encore de
1 eu fer, mais ayant promis de ne rien dire ou me laissa tout
stupide bonheur.
voir. Le corps étant enterré, ou procéda au sacrifice. Tous les
marabouts du royaume étaient assemblés. Lorsque la géni.-se
arriva pour être immolée, le plus profond silence s'établit aus
sitôt; tous étaient debout vêtus de robes blanches et le turban
sur la tête. On lia les 4 pattes de la victime, ou fil un trou en
terre dans lequel on plaça une de ses coiues, puis on mit le
tombeau côté d'elle. Vint alors le grand sacrificateur, homme
d'une taille élevée, la barbe frisée et le» cheveux blaucs. 11
s'airéta un instant devant la victime, puis élevant les maius
au oiel, recula de 4 pas, troussa ses larges manches, puis, sai
sissant le couteau, il s'avauça de 4 pas et immola la génisse. U
remit ensuite le couteau tout ensanglanté où il l avait pris et
retourna majestueusement sa place, le sacrifice était terminé
et le défunt venait de commencer son éternité probablement
malheureuse! Le sang de cette génisse d'après nos pauvres
Noirs embellit l'âme et la fait mouler au ciel. Infortunés qui
ne comprennent pas que le sang des animaux est sans vertu et
que celui de Jésus-Christ seul est capable de les purifier!
Quoique je ne puisse vous raconter tout ce qui m'est arrivé
depuis que je suis arrivé Dakar, je crois cependant que vous
aurez du plaisir d'apprendre que l'on n'a pas laissé passer la
Semaine Sainte sans jeter dans les âmes quelques semences qui
probablement fructifieront plus tard. A 7 heures du soir le
Jeudi Saint, me voyant entouré d'une foule de Noirs, je m'af
fligeai de ce que nous ne pouvions célébrer ce jour tandis qu'en
France on priait de tous côtés. Ce qui déchirait le plus mon
cœur, c'était la pensée que j'avais que personne ne pensait
mes pauvres Noirs. Je fis entrer dans ma case le roi et ceux de
sa famille qui étaient présents. Je plaçai les autres en dehors et
me mis parler de la passion de N. S. J.-C, Cette fois encore
denrées alimentaires. libre entrée de la
viande salée et fumée.
LÉOPOLD, Roi des Belges etc.
Sur la proposition de nos minisires de l'intérieur
et des finances, nous avons arrêté et arrêtons:
Art. 1". Les viandes séchées, salées ou fumées
de toute espèce, sont déclarées libres l'entrée
jusqu'au i" octobre 1847.
11 sera perçu sur ces denrées un droit de balance
de dix centimes par mille kilogrammes.
Art. 2. Nos ministres de l'intérieur et des finan
ces sont chargéschacun en ce qui le concerne de
l'exécution du présent arrêté, qui sera obligatoire
le lendemain de sa publication.
Donné Bruxelles le 13 mars i847.
»rwr,.irr-iii -j ii.i ne a—mm ih- nicg-Mfi.mn,, j.—
le bon Dieu m avait envoyé un interprète. Eu un instant, une
grande multitude entoura ma case. A la vue de ce coucours t
du silence qui régnait parmi eux, je m'animai déplus en plus
et parlai jusqu'à 11 heures du soir. Je n'en pouvais plus; heu
reusement que le frère Sitnéon nie dounait boire de temps
en temps. Quand j'eus finis, le roi prit la parole et dit au
peuple que tout ce que j'avais dit était la vérité et qu'il l'avait
lu dans l'évangile et qu'on devait m'écouter. Deux marabouts
sont venus me trouver en disant qu'ils voulaient apprendre la
priere et se faire chrétiens; ils sont persévérants, tant il est
vrai que la parole de Dieu ne reste jamais sans fruit.
Les Noirs out une graude véuératiou pour la soutane et le
fait suivant prouve le respect qu'ils ont pour Je missionnaire
Tous les enfants de Dakar portent le nom de Mahomet, de Ma-
tar, Mouiatar ou des noms de l'ancien testament. Voici com
ment se fait lacéiémouie de imposition du nom qui se fait 8
jours apiës la naissance. Le père seul a droit de douiier un nom
sou enfant. Pour cette cérémonie il invite ses parents et seA
amis, amène une chèvre ou un bouc. Au moment où il se
prépare l'immoler, ses parents l'arcèleut, le font reculer de
quelques pas et demandent quel nom il veut imposer son
enfant; puis le père après sa iépouse, tue l'animal que tous les
convives s'empicsseul d'apprêter aussitôt. Or il est arrivé der
nièrement qu'un Noir a répondu je nomme mou enfant M/
Warlop. i ou 3 jours après j'eus connaissance de ce fait et me
rendis chez l'individu qui je demandai pourquoi il donnait
mon nom son eufaultandis qu'il ne le faisait baptiser.
Parceque je vous aime, nie répondit-il, que le 1k>u Dieu voua,
a envoyé ici pour uotie bonheur, et que tous mes autres eufanis
sout morts. Quaut au baptême, vous le baptiserez quand voai