Au lieu d'un salaire de fr. 1-50 en moyenne
sur lequel on avait compté pour ces pau
vres ouvriers, il a été reconnu que les
prix la tâche, tels que les entrepreneurs
veulent les établir, permettraient grand
peine d'arriver la moitié. Un salaire de
75 c. ne peut défrayer des hommes obligés
un rude labeur pendant douze heures
chaque jour. Samedi, trois des commis
saires qui ont accompagné jusqu'à sa des
tination cette intéressante colonie de tra
vailleurs, se sont rendus Bruxelles et ont
exposé toutes les circonstances de ce fâ
cheux incidentà plusieursde nos ministres,
desquels on a sollicité un secours en argent
pour retenir, occupés pendant quelque
temps, aux travaux du canal de Maestricht
les 500 flamands qui viennent d'y être
transportés.
Samedi, il est encore arrivé Anvers
quatre navires chargés de froment et de
seigle.
Un malheur épouvantable vient de
jeter la consternation dans la commune de
Jambe et met toute notre ville en émoi. Le
jeune comte de Liedekerke qui, depuis
longtemps, était atteint d'une folie parfois
furieuse, sedirigea hier 7 heures du soir,
vers le Calvaire, qui se trouve proximité
du château de Géronsart, et où ses deux
sœurs étaient allées prier. Il s'aprocha
d'elles, et lit feu sur l'aînée, qui tomba
raide mort. La seconde vola au secours de
sa sœur, en demandant grâce au malheu
reux fou; mais aussitôt elle reçut elle-
même un coup de feu qui lui traversa le
corps, sans occasionner toutefois, comme
sa sœur, une mort instantanée. Le comte
s'apercevant encore des pénibles efforts de
son agonie, rechargea son fusil, et comme
par un sentiment de la plus cruelle géné-
rositéj lui lâcha un second coup dont elle
expira.
Les cadavres furent rapportés au châ
teau par des paysans qui se trouvaient
dans la campagne, et le jeune comte quitta
tranquillement le lieu de son double meur
tre, en annonçant qu'il allait recommencer
ces horreurs sur d'autres membres de sa
famille. Un chien, qui l'accompagnait, est
revenu la nuit au château. M.M. le substi
tut du procureur du Roi, le juge d'instruc
tion, le juge de paix du canton de Namur
(sud), un médecin de notre garnison, ainsi
que la gendarmerie s'y sont transportés
immédiatement et y sont restés assez avant
dans la soirée. Plusieurs gendarmes y ont
passé la nuit.
On ignore, jusqu'à présent, ce que l'in
sensé est devenu. Éclaireur de Namur.)
Des renseignements nous parviennent
ce malin lundi sur l'arrestation du jeune
comte T. de Liedekerke et sur les faits
judiciaires qui ont suivi. Ils compléteront
et rectilieront dans quelques parties les dé
tails que nous donnons plus haut.
Arrêté au nom de la loi, l'insensé s est
livré lui-même et sans aucune résistance
II avait marché toute la nuit et avait été
jusqu'au delà de H u y il avait fait plus de
quinze lieues. Conduit la prison, il en a
été extrait dans la soirée, et ramené Gé
ronsart, dans la salle où gisaient les cada
vres de ses deux sœurs.
Là il a été soumis un premier interro
gatoire. On lui a demandé s'il reconnaissait
les victimes, il a répondu froidement oui;
si c'était lui qui leur avait donné la mort,
et il a l'ait une réponse affirmative. On l'a
interrogé sur les circonstances; il a déclaré
qu'il avait tiré d'abord sur l'aînée M"6 Ar-
noldine. Quant la plus jeune, celle-ci
ayant survécu, et n'ayant a-t-il dit, personne
pour me seconder, j'ai dû recharger moi-mê
me mon fusil.
Invité s'expliquer sur la cause, sur le
motif, il allègue la volonté du ciel J'ai,
dit-il, surpris mes sœurs adorer les ido
les, et je les ai tuées; puis, il cite le Deuté-
ronome l'appui decette folle imagination,
et dit qu'il fait profession de la religion de
.Moïse. On lui demande s'il n'a aucun regret
de ce qu'il a fait, il répond qu'il n'éprouve
aucun regret,qu'il recommenceraitsic'était
laire, parce que c'est un devoir de tuer
les idolâtres, s'agit-il d'un père, d'une mère,
d'un frère, d'une sœur.
C'est sur sa demande qu'on lui a servi
dîner, lors de son arrivée. Il avait com
mencé par demander un verre d'eau.
Dans le trajet de Géronsart la prison,
il n'a cessé de se livrer des dissertations
historiques incohérentes; rappelant l'épo
que de l'institution de la gendarmerie dans
les Pays-Bas. faisant l'éloge de cet arme
comme garantie de l'ordre et de la sûreté
publique et privée; racontant sa propre
généalogie, quelle date remonte sa fa
mille, quand ses ancêtres ont reçu le litre
de comte, etc., etc. Le délire furieux paraît
l'avoir abandonné momentanément; mais
toutes ses paroles attestent la folie.
Vendredi, pendant que les élèves du
séminaire de Liège étaient table, l'un
d'entre eux a été frappé de mort subite.
Un malheureux événement a eu lieu
jeudi Maestricht. Un cordonnier, père de
famille, s'était enivré dans un cabaret, et
comme il faisait du tapage, on le poussa
dehors; il voulut rentrer, mais la police in
tervint, et comme il se défendait, il n'est
qu'avec beaucoup de peine que l'agent de
police, le saisissant par sa cravate, est par
venu l'entraîner au violon. A peine y
était-il incarcéré qu'il mourut.
L'agent soutient qu'on n'a porté aucun
coup l'individu; mais d'autres personnes
prétendent que l'agent aurait tellement
tordu la cravate du malheureux qu'il au
rait amené la mort par strangulation,
d'autres encore prétendent que cet indi
vidu a été accablé de coups depuis le caba
ret jusqu'à niôlel-de-Ville.
Le Journal du Limbourg du 19 publie
quelques nouveaux détails sur le triste
événement qui a eu lieu jeudi Maestricht:
Un grave événement a mis hier la po
pulation de la ville en rumeur, et il fait
encore aujourd'hui l'objet de toutes les
conversations. Un homme aurait été as
sommé, tué par un agent de police qui
procédait l'arrestation d'un individu fai
sant du tapage dans un cabaret au Marché.
Vers le soir, effectivement, il y a eu un
grand rassemblement devant le local où
la police dépose ordinairement les person
nes arrêtées. Un cadavre y gisait; le peuple
murmurait; la gendarmerie veillait. Enlin
l'autorité a sommé le public de se retirer,
et elle dissipait tout rassemblement de
plus de cinq personnes, ce qui n'a pas
empêché beaucoup de monde de rester
fort tard sur le théâtre de l'événement.
Ce malin, voici ce que nous avons
appris: Un nommé Jean Steyns, cordon
nier en celle ville et père de famille, s'est
trouvé au cabaret du sieur Dolhain, vers
3heures après-midi. Après y avoir bu pour
47 cents de genièvre et de vieille bière, il
y a fait du tapage, et aurait brisé des ver
res, ce qui semble avoir engagé les per
sonnes tenant le cabaret le pousser hors
de la maison. Sur le seuil, il est tombé et
s'est blessé la figure. L'individu s'est
relevé et a voulu rentrer dans la maison.
La police est intervenue, puis la garde,
parce que Steyns se défendait contre les
agents de la force publique. Enfin, l'agent
de police Enlen aurait pris le rebelle par
la cravate, et, assisté de ses collègues et de
la garde, il l'aurait déposé au violon (in de
spekkamer), où il serait mort au bout de
très-peu de temps. Voilà peu près le récit
que fait la police de cet événement mal
heureux. D'après le procès-verbal il n'y
aurait pas eu de coup constaté par le mé
decin légiste. Steyns serait mort... de quoi?
C'est ce que l'autopsie apprendre sans
doute.
On lit dans la Gazette de Cologne
La nouvelle donnée par les journaux fran
çais, que le grand duc Michel serait nommé
vice-roi de Pologne, avec les mêmes altri-
l
misères. Malgré loules ces calamités, ce peuple voit que Dieu
a des desseins sur lui, il commence se civiliser élève des
troupeaux et se met cultiver la terre, il ne vit plus comme
autrefois seulement de chasse et se pêche. Ils sont iugéuieux
et fout eu petit presque tout ce que l'on fait en grand en Eu
rope; aussi sont-ils naturellement commerçants, mais ils n'ont
ni poids ni mesures.
Quant leur religion, ils sont indifférents généralement ils
e/i observent ce qui leur plaît et ce qui n'est poiut opposé
leur intérêt. Ils font la prière prescrite par le corau parce qu'ils
aiment faire cent grimaces et qu'en faisant la prière ils sont
sûrs d'aller au ciel. Ils se frottent la figure et les bras de sable,
mais ils ne feraient pas deux pas pour avoir de l'eau ordonuée
par Mahomet pour les ablutious. Ils n'observent pas leur jour
de repos qui est le vendredi quand ils ont quelque chose
gagner, mais soigner un malade, penser une plaie ce jour là,
c'est ce qu'ils ne feront pas. Il est défendu par le coran de dire
la bonne avauture, cepeudaut le grand marabout, le Roi et tous
la disent parce qu'elle leur procure de l'argent s'ils observent
leurs jeune», c*e>t afin de pouvoir se livrer tous les exces après
lecoucher du soleil; Pour les mariages, le mari chasse sa femme
la femme son mari et c'est qui ne gardera pas les enfants.
Les femmes sont achetées par le mari qu 5o gourdes, mais cet
..igcul ie»le euirc les maiu* de la niere de la fille, et celle-ci en
devient la maîtresse si elle est renvoyée.
Viennent maintenant les S1* des mabométans et leurs hauts
faits; on en compte onze savoir
i° Tabaaki le i" qui ait immolé des animaux. a° Tarn-
garat qui a établi le Tamtam et inventé les pendants d'oreille;
quand il était petit il prenait déjà une petite calebasse en guise
de tambour et allait auprès des Noirs pour les faire danser.
3° Oudiyigcimo qui a si bien appris la danse aux Noirs 4°
AJamakar qui a établi les festins pour les plus instruits. 5°
Deikar (femme) c'est elle qui a prié la ire le bon Dieu afin que
ses fils devinssent marabouts. Rakadigam qui faisait son
salem d'une manière extraordinaire. Bacheulu suivait
toujours ses camarades en les instruisant soit eu bien soit en
mal. 8U Cor qui a donné l'exemple du jeune; il est resté 3o
jours sans rien manger que la nuit peudaut le jour il ne buvait
ne mangeait ne prisait et ne parlait pas, mais la nuit tout lui
était permis. g° Corè est celui qui après le jeûne a fait faire
le pâques eu distribuant de petits pains ceux qui avaient
jeûné avec des pistoches, de la viande et du poissou pour man
ger pendant trois jours. io° Heubt a donué l'exemple de la
chasse. 11° Oeutè assemblait tous les principaux daus un bois
pour tenir conseil, après quoi il leur faisait faire la petite
guerre. Il remplissait aussi l'ofiiee déjugé et voici comment il
s\u acquittait quand on lui amenait des voleurs, il leur or
donnait de demander pardon, s'ils refusaient ils étaient mis
mort; s tls obéissaient, il les obligeait porter sur eux un
morceau de baobod et d'aller chaque matin se laver tout le
corps daus la mer aussi longtemps que portait le jugement.
Chaque saint a sou mois, mais chaque mois u'a pas sou saint
il en est deux qui n'eu ont point. Les Wolofs ont des années
de n, de 10, de 8, de mois. Ainsi il n'est pas rare de trouver
des vieillards de iao ans. Au reste, ils sont bien faits, mais
sans force. En les voyant on dirait des Hercules ils sont grands
ont la tète bien faite, la figure européenne et la démarche ma
jestueuse mais ils sont sans vigueur et leur propre corps leur
est charge, cepeudaut ils n'out pas se plaindre du climat.
Dieu les favorise; la chaleur n'est pas excessive, je la supporte
facilement le frère Siméon et moi nous nous poitons mer
veille. Eu partant de la Neuville, je n'avais qu'un menton;
maintenant j'en ai trois; le frère Siméon est de même. Ce
pas cepeudaut que nous ne prenions pas de peine; la chaleur
du midi De nous a pas encore empêché de nous livrer uns
occupations. Tout ce que l'on a dit du climat d'Afiique est
exagéié il y a des endroits sur les oôtes d'où l'on ne revient
pas sans lièvre mais ou n est pas obligé d'y aller.
Dieu daus sa bonté extrême supplée l'aridité du sol en
donnant aux habitants une nier poissonneuse et pendant l'hi
ver il envoie une pluie siaboudauteet si continue qu'il ne faut
presque pas d'autre préparation au sol pour produire le raillât
en assez grande quantité pour toute l'aunée. Les eaux de ces
pluies se rassembleut daus des duues d'où elles sortent ensuite