monde l'avoue; aussi ses ouailles riches et
pauvres lui ont voué une estime sans bor
nes. Il vient d'ériger une maison pour les
orphelines; 18 20 y sont déjà reçues,
d'autres auront sous peu le même bonheur.
Il s'occupe également de procurer de l'ou
vrage un grand nombre de tisserands.
Je ne vous parlerai pas, ajoute notre cor
respondant d'un grand nombre d'autres
bonnes œuvres dont ce digne pasteur s'oc
cupe; je n'ai pas encore reçu des renseigne
ments exacts sur ce point. Je sais pourtant
que tous ses efforts ont pour but le soulage
ment de ses pauvres. Puisse la commune de
Meulebeke conserver longtemps cet homme
de bien!
En voulant donner une idée de la vio
lence de l'opposition systématique, nous
disions parfois en forme de fiction qu'elle
rendait le gouvernement responsable de la
pluie et du beau temps. Or, cette fiction
est devenue maintenant une réalité un
organe de l'ultra-libéralisme accuse au
jourd'hui le ministère d'avoir fait manquer
les récoltes de ces deux dernières années.
Et que l'on ne croie pas que nous plaisan
tons rien de plus vrai. Une feuille libérâ-
tre, engageant ses concitoyens envoyer
des députés au congrès de dimanche, leur
disait:
Nous n'en finirions pas si nous devions
énumérer tous nos griefs contre le gou-
vernemenldu parti clérical, maisen voilà
assez pour pouvoir conclure que la res-
ponsabilité de la misère actuelle doit peser
sur lui tout autant que sur les éléments qui
nous ont donné deux mauvaises récoltes.
Pends-toi, maître Verhaegen, toi qui as
inventé la dîme, la main-morte et la mé
daille de Couche-tout-Nu, tu n'a pas trouvé
celle là! Le gouvernement responsable des
mauvaises récoltes!! 0 intelligence libérale,
qui peut mesurer la profondeur de les vues?
Quel dommage pourtantquecesoitun jour
nal de Bruges, l'Impartial, qui est l'auteur
de cette sublime invention! Ces gueux de
cléricaux sont capables de le traiter de fou,
et s'ils avaient raison. (Org. des Flandres
Un grand malheur a failli arriver le
22 de ce mois au dernier convoi parti de
Courtrai. Des malfaiteurs avaient placé des
billes travers les rails du chemin de fer
de celte dernière ville Gand. Heureuse
ment le chauffeur s'est aperçu temps du
danger auquel le convoi était exposé, et
grâce sa prudence, nous n'avons aucun
accident funeste déplorer.
Depuis lundi, des gendarmes et au
tres agents de la force publique sont de
nouveau placés aux portes de la capitale
pour empêcher l'entrée en ville des men
diants, circonstance qui a pour effet, prin
cipalement Molenbeek-S'-Jean, de faire
allluer les malheur dans les faubourgs.
On lit dans le Journal de Liège, sous
la date du 25 mars: L'Association libérale
s'est réunie hier, au foyer du grand théâtre,
sous la présidence de M. Delfosse, membre
de la Chambre des Représentants.
L'Assemblée était nombreuse.
M. Delfosse, président, a donné lecture
d'un rapport du comité concluant ce que
l'Association libérale de Liège n'envoie pas
des délégués au congrès libéral, qui doit
se réunir Bruxelles le 28 de ce mois.
Après une courte discussion, les con
clusions du comité ont été adoptées l'una
nimité moins quatre voix.
Les lettres reçues de Malte par le
Times confirment la nouvelle de la récon
ciliation du prince de Capoue avec le Roi
des Deux-Siciles, son frère.
On écritde Rome,en date du 9 mars:
Le différend qui s'était élevé entre le
Saint-Siège et M. de Lamenais doit pro
chainement s'arranger. M. de Lamennais
a déjà fait auprès du Pape les démarches
nécessaires cet effet. Le monde sera cer
tes bien étonné de cet affaire, qui a été
tenue secrète jusqu'à ce jour.
Cette nouvelle, dont toute le monde ap
préciera l'importance, paraît être exacte.
Une lettre de Paris nous apprend, en effet,
que l'auteur de YEssai sur l'Indifférence va
entreprendre le voyage de Rome, et qu'il
doit partir très-prochainement. Serait-il
donc vrai que M. de Lamennais voulût
rompre enfin avec ses erreurs? Nous le
souhaitons ardemment, et tous les catho
liques s'associeront nos vœux. Quelle
belle conquête ce serait pour le grand Pon
tife qui gouverne l'Église.
FRANCE. Paris, 25 Mars.
On lit dans YUnivers 11 paraît certain
que M. deSalvandy présentera dans le cou
rant de cette semaine le projet de loi sur
la liberté de l'enseignement. Des personnes
très-bien informées assurent que l'exposé
des motifs est déjà prêt et qu'il sera lu
la Chambre des Députés jeudi ou vendredi
prochain.
M. O'Connell est arrivé hier lundi
Boulogne par le bateau vapeur de Folk-
stone. Il est accompagné de son fils aîné,
et se rend en Italie pour rétablir sa santé
gravement altérée par les longues et glo
rieuses agitations de sa vie. Il devait partir
aujourd'hui mardi pour Paris. Ses deux
autres fils l'ont accompagné jusqu'à Folk-
stone, et sont ensuite retournés Londres
pour occuper leur siège dans le Parlement.
ESPAGNE.
L'Espagne est parcourue en ce moment
par de nombreuses bandes de voleurs, qui,
sous prétexte de politique, pillent égale
ment modérés et progressistes.
Le voyageur d'une des bonnes maisons
de commerce de Paris écrit au Constitution
nel qu'on ne peut plus voyager avec sûreté
dans ce pays. On arrête les diligences, on
dévalise les voyageurs, auxquels on ne lais
se pas toujours la vie sauve. La diligence
de Cordoue Madrid a été assaillie par des
voleurs presque aux portes de Madrid. Le
courrier de Madrid Cadix a été complè
tement dévalisé, et le seul voyageur qui
était dans la voiture a été dépouillé. On ne
lui a laissé que le pantalon et la chemise.
Il a été attaché un arbre, ainsi que les
conducteuret postillon; ils sont restés dans
cet état pendant quatre heures, et sans le
retard éprouvé par la diligence de Cordoue
Madrid, par suite de l'attaque dont elle
avait été l'objet, ces malheureux seraient
morts dans cet état, cause de la rigueur
du froid.
PORTUGAL.
Le 9 mars, le duc de Saldanha a fait
mine de vouloir passer le Douro pour com
mencer les opérations contre Oporto, mais
un corps considérable d'insurgés s'étant
montré sur l'autre rive et ayant tiré quel
ques coups de canon, le général royaliste
a renoncé son projet. Il paraît que son
armée est dans le plus triste état délabre
ment. La fièvre la décime et une grande
partie de ses chevaux ont péri faute de
fourrages suffisants.
Les insurgés sont toujours maîtres de la
plus grande partie de l'Alemtejo.
Quelques escarmouches de peu d'impor
tance ont eu lieu sur divers points.
Les insurgés d'Oporto sont toujours ani
més de la plus grande confiance dans le
seccès de leur cause.
ETATS-ROMAINS.
Les écoles du soir que dirigent quelques
prêtres pleins de zèle, et que soutiennent
de leurs aumônes des personnes charita
bles, ne pouvaient manquer d'intéresser
vivement Sa Sainteté Pie IX, dont la reli
gieuse et paternelle sollicitude embrasse
avec plus de prédilection tout ce qui se
rapporte l'instruction morale et chré
tienne du peuple. Dans la soirée du 9 mars
le Saint-Père, accompagné seulement de
Mgr. Piccolomini, l'un de ses camériers
secrets, sortit du palais du Quirinal dans
le plus strict incognito, et se rendit l'école
de la rue de l'Agneau, au quartier dei Monti.
Il serait impossible d'exprimer les senti
ments d'admiration d'amour et de recon
naissance dont cette apparition l'impro-
viste de l'auguste Pontife fit tressaillir le
cœur des jeu nés écoliers et de leurs maîtres.
Après avoir reçu avec sa bonté et sa grâce
souriante les hommages de cette réunion
d'enfants profondément émus, Sa Sainteté
daigna présider la distribution des prix,
qui devait précisément avoir lieu ce soir-là.
Pie IX se plut louer le zèle de ces pieux
instituteurs de l'enfance, et leur distribua
quelques médailles comme souvenir de cet
te visite et comme témoignage de son au
guste satisfaction.
Le docteur Urisarri, chargé d'affaires
de la république de la nouvelle-Grenade
près du St-Siége, a eu l'honneur de pré
senter au Pape le G mars, en audience pu
blique, les lettres du président de cette
république, par lesquelles il est accrédité
auprès du Souverain Pontife Pie IX, en
qualité d'envoyé extraordinaire et Ministre
plénipotentiaire.
Le 11 du même mois, M. le commandeur
don Ferdinand Lorenzo a eu pareillement
l'honneur de remettre Sa Sainteté, en
audience particulière, une lettre autogra
phe du président de l'Equateur qui exprime
ses respectueuses félicitations au St-Père
au sujet de son élévation sur le trône pon
tifical.
GRÈCE.
Une lettre d'Athènes, du 7 mars, adres
sée la Gazette d'Augsbourg, annonce l'ar
rivée de la lettre adressée par le Sultan au
Roi Othon et de celle du Reis-Effendi M.
Coletli; cette dernière contient l'ultimatum
de la Porte, suivant lequel, si dans les 50
jours la satisfaction demandée par M. Mus-
surus n'est pas accordée, toutes relations
diplomatiques cesseront entre la Turquie
et la Grèce. Le gouvernement grec paraît
bien résolu ne pas accéder a cette de
mande.
CHINE.
Il paraît que, malgré la fidélité avec la
quelle le gouvernement chinois observe les
nouvelles lois favorables au christianisme,
il ne persiste pas moins éloigner les étran
gers de son territoire, et faire saisirceux
des missionnaires catholiques qui veulent
pénétrer dans l'intérieur de l'empire.
C'est ainsi qu'un missionnaire jésuite a
été tout récemment arrêté près de Pékin,
au moment où il arrivait sa destination,
et qu il a été renvoyé Macao pour être
livré au consul de France.