JOURNAL D ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N<> 3085.
30me aimée.
7FR3S, 24 Avril.
Rien n'est plus curieux que d'observer
le Progrès l'approche d'une élection quel
conque il ne ressemble pas lui-même le
pau vre malheureux.Ce sont descon torsions
toujours, si vous le voulez, mais une fois
des contorsions d'insolente fatuité, une
autre fois des contorsions d'une vile im
puissance.
Aussi quelle différence entre les élections
pour la commune et les élections pour les
chambres. S'agit-il des premières, le Pro
grès est son aise, il entre dans la jubilation
et il passe au délire de l'orgueil, car la
majorité des électeurs communaux est assez
simple, assez bénévole, assez aveugle pour
accepter sans conteste et sans examen les
candidats que le Journal du Conseil daigne
lui proposer du haut de sa sollicitude do
minatrice. Mais quand il est question d'élire
des Sénateurs et des Représentants, la
colère et la rage viennent prendre la place
d'une sotte vanité l'influence du Progrès
est nulle, complètement nulle dans ces
dernières élections. La preuve, c'est que le
journal du libéralisme Yprois n'est jamais
parvenu faire appuyer efficacement aucun
de ses candidats la Représentation na
tionale; la preuve, c'est qu'il est descendu
de l'impuissance la lâcheté lorsqu'il n'a
pas seulement osé proposer de candidat,
lorsqu'il s'est honteusement retiré sous sa
tente.
De là ce système scandaleux et infâme
au lieu de mettre en relief le mérite de
ceux qu'il entend protéger, il a recours
la médisance, l'injure, la calomnie
contre ceux qu'il cherche écarter. Hier
L:IT.L CT La raTc:?..
il s'attaquait M' Riebuyck, aujourd'hui il
s'attaque Mr De Neckere.
Et ce n'est pas assez, le Progrès pousse
l'impudence et le cynisme jusqu'à nous
provoquer suivre son horrible conduite.
Il nous semble, dit-il, que c'est celui
qui veut déposséder un collègue, x divulguer
les griefs qui doivent engager les électeurs
retirer leur confiance celui qui en a été
investi jusqu'ici.
Ainsi, nous, qui appuyons la candidature
de M' De Neckere, nous devrions traîner
dans la boue M' Malou-Vergauwen, tout
comme le Progrèsqui soutient M' Malou,
traîne dans la fange M' De Neckere-De
Coninck.
Tel est le vœu du Progrès. Quel miséra
ble adversaire!
Nous ne le suivrons pas sur le terrain
qu'il a choisi, parce que cela est indigne de
nous et des électeurs auxquels nous nous
adressons, parce que le mensonge et l'ou
trage sont des armes que nous abandon
nons au Progrès, dût-il nous écraser avec
elles!
Les vols ne diminuent pas Courtray
et dans les environs de cette ville; un
journal de la localité, Y Echo, en signale
plusieurs; entr'autres on vient, dit-il, d'ar
rêter Ledeghem une femme chez qui on
a trouvé une somme de 700 fr. et tous les
bijojix qui avaient été volés dernièrement
l'eglise de ladite commune.
La même feuille rapporte les faits sui
vants
On nous a dit qu'un crime horrihle a
été commis dimanche dernier sur le con
voi venant de Tournay Courtray. Une
mère, dit-on, aurait étranglé son enfant
la mamelle. La plume se refuse rappor
ter de pareilles horreurs.
Dimanche dernier, dans la commune
d'Heule, un paysan portait un palalon qu'il
avait volé il y a huit ans; son voisin le re
connaissant pour sien, a fait immédiate
ment arrêter le voleur, qui certainement
ne s'attendait plus cela.
Dans la commune de'Moorslede, le
fermier N. était connu pour un accapareur
de pommes de terre, il en avait une très-
grande quantité et ne voulait aucunement
s'en défaire. On a été hier pendant la nuit
le dévaliser complètement.
C'est le 26 de ce mois que s'ouvriront
devant le tribunal de Furnes les débals re
latifs aux troubles de Nieuport. (Indép.)
Le Comité de Secours, établi par Mgr.
l'évèque de Gand pour les pauvres de la
Flandre-Orientale, vient de faire une nou-
velledistrihution de 25,319 francs. Le total
des sept distributions faites jusqu'à ce jour
s'élève 92,799 francs. Cette somme pa
raîtrait considérable si l'on ne savait que
les souffrances soulager sont immenses;
en effet, le chiffre de la population des
communes qui ont participé aux secours
est de 560,000, dont un tiers environ peut
être considéré comme appartenant la
classe nécessiteuse. Il s'en suit que, tout
calcul fait, chaque individu pauvre n'a reçu
en moyenne, sur le montant de la dernière
distribution, qu'environ quinze centimes.
Puisse ce tableau des misères de notre
province, engager les âmes charitables
tenter de nouveau efforts pour secourir
notre malheureuse population!
On continuera recevoir avec reconnais-
On s'abonne Ypresj rue de
Lille, n° 10, près la Grand'place, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX, ni: L'ABO.f^EMEST,
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Pour Ypresfr« 4—OO
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur paraît
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f centimes par ligue. Les ré
clames, centimes la ligne.
vérité et justice.
(Suite et fin.)
Déjà elle entndait le doux murmure de la cas
cade qui venait finir la ses détours et ses chutes,
lorsque les sons d'une voix bien connue émurent
vivement son cœur. C'était la voix mélodieuse de
dona Clara. Assise près de la fontaine, elle chan
tait le caotique sacré qui chaque jour terminait sa
prière matinale.
Pendant un moment, a travers le feuillage, Lina
contempla sa chère maîtresse, vêtue de blanc; un
léger voile était jeté sur ses cheveux tombant en
longues boucles dorées. Aux derniers mots de ce
cantique Préservez-nous de tout malheurLina,
entraînée par un mouvement irrésistible, s'avança
précipitamment, et, tout en pleurs, tomba aux
pieds de sa maîtresse, en s'écriant
Oui, oui, chère dame, vous serez sauvée, vous
ne mourrez pas, Dieu vous préservera des complots
des méchants!
Dona Clara, surpris de ces paroles, émue par
l'agitalion extraordinaire de sa jeune protégée
l'exhorta se calmer et lui ordonna de s'expliquer
sur-le-champ.
Épouvantée des mots qui viennent de lui échap
per, Lina se reproche intérieurement d'avoir trahi
son père. Elle s'efforce, mais en vaÎD, d'atténuer
l'effet de ses exclamations, en les attribuant h un
malaise passagera des pressentiments vagues...
Mais son trouble et ses larmes démentaient ce
langage.
Dona Clara, mécontente de ces détours, car elle
était trop clairvoyante pour y ajouter foi, renou
velle ses questions avec sévérité.
C'était la première fois que Lina entendait sa
chère maîtresse lui parler ainsi; son cœur en fut
brisé.
O mon père! dit-elle bien bas, j'accepte
cette amertume pour te préserver du supplice!
Mon pins saint devoir, c'est le souffrir pour toi!
Elle couvrit son visage de ses deux mains, et ses
larmes seules répondirent aux pressantes questions
de dona Clara.
En ce moment le tintement de la cloche annonça
Y Angélus.
O mon Dieu! s'écria Lina, est-ce votre sainte
voix qui m'avertit?... La journée funeste com
mence le temps presse Que dois-je faire?...
Te confier a moi, chère enfant, répondit
dona Clara. Ouvre-moi ton cœurl Aide-moi a
conjurer l'orage qui semble nous menacer!
Mais, dit Lina d'une voix tremblante, si je
parle, que deviendra mon pauvre... ami que j'aurai
trahi
Aie confiance en moi, ma bonne Lina; cet
être si cher, que ta déclaration pourrait compro
mettre, il lui sera pardonné.
Serait-ce possible?... Oh! ma chère bien
faitrice, excusez ce doute affreux! Prenez pitié
d'une malheureuse enfant dont le cœur gémit entre
deux devoirs opposés!
Ah je le vois, tu trembles pour ton père
ton père est le coupable
Madamepromettez-le encore une fois...
Mon malheureux père sera pardonné!... Oui, je