sance tous les dons qu'on voudra bien ad res-
ser au siège du Comité établi au Séminaire.
Organe des Flandres.)
On écrit de Gand, le 21 avril I rois
boulangers de la 2e section ont été mis
en contravention, parce que Jeurs pains
n'avaient pas le poids requis; 72 pains ont
été saisis.
Le commis d'un fabricant de cette ville
a disparu emportant une somme de 500 fr.
On attribue généralement ce malheu
reux événement la misérable organisa
tion du travail dans cette commune, où
l'on a la douleur de voir tant d'hommes
encore valides, il y a un mois ou deux,
s'affaisser visiblement de jour en jour sous
le poids de la misère qui les accable.
On écrit de Louvain, le 20 avril
Hier soir le conseil communal et les
échevins de la ville de Louvain ont donné
leur démission. Tous les membres du con
seil, l'exception de MM. De Busscher,
industriel, et Cranincx, profeeseur l'U
niversité, étaient présents et ont signé la
résolution prise.
M. Landeloos, le nouvel échevin, n'a
vait pas été convoqué; la réunion était of
ficieuse.
Des sérénades ont été données M.
D'Udekem et MAL les échevins démis
sionnaires.
M. le procureur du Roi de Termonde
a opéré hier une visite domiciliaire chez
une famille de Burghl, soupçonnée ou du
moins accusée par lettres anonymes, de
complicité dans l'affaire de Zoersel. Cette
visite est restée sans résultat.
Un individu impliqué dans la même af
faire, qui prend tous les jours des propor
tions plus importantes, vient d'être arrêté
près de Turnbout. La justice le poursui
vait depuis longtemps. Courrier d'Anvers.)
Le 20 de ce mois, M. Jean Népomu-
cène de Pereda a été reçu par M. le Ministre
des affaires étrangères et lui a remis les
lettres qui l'accréditent auprès du gouver
nement du Roi comme chargé d'affaires
du gouvernement de la république du
Mexique. (Moniteur.)
Dans son rapport annuel sur la si
tuation administrative de la commune de
llerstal, province de Liège, le collège éche-
vinal signale un fait qui est de nature
donner une haute idée de la moralité des
habitants de cette commune.
Quoique la commune de Herstal soit
très-populeuse, puisqu'elle compte 6,700
âmes la date du 1846, il n'y a pas été
commis un seul vol, ni même une seule
tentative de vol, pendant le rude hiver de
1845-1846. Il n'est pas inutile d'ajouter
qu'aucune mesure de police extraordinaire
n'avait été prise, qu'aucun service de pa
trouilles n'avaitétéorganisé: ce qui prouve
que c'est uniquement au bon esprit des
habitants que l'on a dû cette absence de
délits.
Le R. P. Lacordaire a quitté Liège.
Ou lit dans le Journal du llâvre, du
17 avril
Par suite des vents de nord, variables
du nord-ouest au nord-est, qui ont régné
cette semaine, nous avons reçu des arri
vages considérables en céréales de tous les
ports du iNord, d'Angleterre et aussi des
États-Unis. Les quantités importées depuis
samedi dernier selèvent en totalité 70
mille hectolitres de grains et 22 mille ba
rils de farines.
On écrit d'Odessa, le 29 mars
Notre dépôt de grains en ville consiste
en 544,000 tcheetwertz, qui représeut près
de 1,200,000 hectolitres.
D'un autre côté, on évalue 1,150,000
tcherlwertz prèsde 2,500,000 hectolitres)
les quantités de céréales existant dans les
entrepôts de la mer d'Azof. Les magasins
de Tanganrég eu renfermant 900,000 hec
tolitres; ceux de Rostoff, 850,000; ceux de
Marianopolis, 275,000, et ceux de Berdi-
ansk, 400,000.
On lit dans la Gazette de Lyon du 17
Une consultation de médecins a dû se
réunir hier, dans le but de décider si M.
O'Connell pouvait, malgré son état de fai
blesse extrême, continuer son voyage.
Le Tablet publie les lignes suivantes:
Nous apprenons d'une source digne de
foi que le Pape a chargé M. Newinau de la
lâche importante de réviser la traduction
anglaise de la Yulgale. Une traduction des
Saintes Ecritures, image fidèle de l'original
et dégagée de celte rudesse d'expression
et de cette obscurité qui déparent trop
souvent les traductions de la Bible, a été
signalée depuis longtemps déjà connue une
œuvre extrêmement désirable. Nous de
vons léliciler l'Eglise catholique d'Angle-
terresui l'exécution d'un.travail qui ne peut
manquer de lui être très-avantageux. Il
paraîtra probablement par parties déta
chées, et plusieurs années devront s'écou
ler avant qu'il arrive sa fin. Usera permis,
croyons-nous,M. Newman de s'adjoindre
plusieurs savants collaborateurs pour ce
grand ouvrage. Nous croyons savoir éga
lement que l'illustre converti reviendra en
Angleterre dans peu de mois. Sa Sainteté
ayant abrégé en sa faveur le terme habi
tuel du noviciat de l'ordredes Oratoriens.
Dans la nuit du 17 au 18 de ce mois,
est mort d'inanition le nommé Charles
Verhoeve, de Dickelvenne, jeune homme
d'une forte constitution. On a trouvé son
cadavre dans un champ de colza.
vous dirai tout... mais qu'il soit sauve s'écria Lina
en sanglotant.
Ne crains rien, répondit dona Clara, je m'en
gage a le sauver, quand même il aurait comploté
contre ma vie et contre celle de mon mari, qui
m'est beancoup plus précieuse.
Ainsi encouragée, Lina racouta enfin ce qu'elle
savait de la conspiration.
Dona Clara l'embrassa tendrement, la combla
d'éloges, et courut avertir don Fernand des dan
gers qui le menaçaient, ainsi que tous les colons
européens. Ce péril était grand, a cause de la su
périorité numérique de la population noire et des
renseignements tardifs, lesquels n'admettaient au
cun autre moyen de défense que la valeur person
nelle. On convint de garder le plus profond secret
sur la découverte du complot on décida que les
apprêts du bal seraient continués, niais que les
Européens y viendraient armés. Le gouverneur
promit a Lina que son père serait gracié, et qu'on
n'infligerait aucune torture aux Indiens fait pri
sonniers.
Enfin la soirée fatale arriva. La salle de bal était
élégamment garnie de fleurs et illuminée. Dona
Clara et toutes les dames espagnoles qu'elle avait
pu décider a s'exposer avec elle aux dangers de
cette scène périlleuse, étaient réunies dans la cha
pelle du palais, adiessant au Ciel de ferventes
prières. Puis, après avoir jeté en passant, un der
nier coup d'oeil sur leurs délicieuses toilettes, elles
se rendirent dans la salle de bal.
Le gouverneur, lorsqu'il vil entrer sa chère
Clara, eut peine a maîtriser son trouble. Elle était
pâle, niais l'expression de sa physionomie conser
vait une noble placidité; en regardant son mari,
un doux sourire lui promit que son courage ne fail-
lerait pas.
Au signal convenu d'avance avec le gouverneur,
un seigneur espagnol s'avança et prit avec respect
la main de dona Claracomme pour ouvrir le bal.
La chaîne de danse fut formée silencieusement,
avec une solennité presque funèbrepar la société
intime, 1 attente et la terreur glaçaient des lèvres
muettes. Les dames tournaient sans cesse les yeux
La société des sciences, des arts et des lettres du
Hainaut vient de proposer sous la rubrique Litté
rature l'éloge de Janséniusévêque d'Ypres. Le
mémoire, est-il dit dans le programme, sera écrit
en latin, en français ou en flamand.
Un élogevoilà ce qu'on exige. On ferme donc
la porte a la critique, a l'examen impartial. Cela
fait supposer naturellement que ceux qui ont pro
posé cette thèse n'en connaissent pas le premier
mot; nous admettons plus volontiers l'ignorance
que l'absence de bonne foi. Port-Royal ou la Petite
Eglise de Hollande n'eut pas fait mieux. On con
çoit que lâle panégyrique de Jansénius eût été de
rigueur. Mais en Belgique, au XIXe siècle, cela
doit paraître fort singulier.
Encore s'il s'agissait d'un personnage né Mons;
le patriotisme de clocher expliquerait le choix.
Mais Jansénius a vu le jour au village d'Accoy,
près de Leerdam il était Hollandais. Plus de deux
siècles ont passé sur sa cendre. Il serait aujourd'hui
profondément oublié, sans l'énorme in folio in
titulé Augustinusqui a fait tant de bruit au
trefois et que personne n'a lu depuis les sectaires
de Port-Royal.
Que louerez vous dans Jansénius? Il avait de
l'érudition une grande patience dans le travail. Il
a laissé quelques ouvrages dont Bossuet parle fa
vorablement. Mais Bossuet, quoique professant
beaucoup de bienveillance pour l'auteur, repous-
saitje système du théologien. Malgré les dénégations
et les subtilités d'Arnaud et de ses adeptes, il
voyait clairement que la théorie de Jansénius sur
la grâce détruisait le christianisme et la raison.
L'évèque de Meaux appréciait a sa juste valeur la
fameuse distinction entre le droit et le fait. Il
écrivait au maréchal de Bellefonds Je crois que
les propositions sont véritablement dans Jansé-
nius et qu'elles sont l'âme de son livre. Tout ce
qu'on a dit au contraire tue paraît une pure cbi—
cane, et une chose inventée pour éluder le ju-
gement de l'Église. >i
Les propositions qui ont fait Jansénius une si
fâcheuse célébrité sont elles plus acceptables au
nom de la philosophie? Pour le prétendre, il
faudrait nier la raison elle-même, blasphemer la
Providence, et professer le fatalisme le plus aveu
gle. Telle n'est pas sans doute la pensée de ceux
qui réclament Véloge de l'évèque d'Ypres. Il n'y
a personne aujourd'hui qui reconnaise quedans
la grande lutte avec Port-Royalles droits de la
raison ont été soutenus par les adversaires d'Ar
naud et de S'-Cyran. Il nous est donc impossible
de comprendre quel but on a eu en mettant au
concours d'une pareille thèse de littérature. Qu'on
propose un mémoire sur l'évèque d'Ypres, la
bonne heure mais qu'on n'enchaine pas d'avance
la conviction des émules qui entreront en lice,
vers les draperies flottantes qui tombaient entre les
colonnesdu côté où la salle était ouverte au grand
air. Derrière ces draperies se trouvait la foule des
spectateurs, parmi lesquels les races indiennes et
noires étaient en majorité. Chaque fois que le vent
écartait les légères drapeiies, on voyait briller des
yeux féroces animés par l'ardeur du prochain car
nage. Déjà, d'un air sinistre, les esclaves musiciens
accordaient leurs instruments, lorsque le marquis
de Rebeira conduisit dona Clara au centre de la
salle et la pria de désigner l'air de la danse.
File fil un pas vers l'orchestre, et fixant les
yeux avec courage sur les traîtres musiciens, elle
s'éciia d'une voix ferme et sonore Feu sur les
montagnes
Nous sommes trahis, dirent les musiciens en
jetant précipitamment leurs instruments. Courez,
enfantsfuyez c'était le signal convenu pour
la retraite, s'il survenait uu danger imprévu.
Aussitôt, saisis d'une terreur panique, la moitié
des conspirateurs s'enfuirent dans les forêts et les
montagnes avant qu'un seul coup eut été porté..