JOURNAL D MES ET DE L ARRONDISSEMENT. IV 3086. Mercredi, 28 Avril 1847. 30me année. 7??.3S, 28 AVRIL. On s'abonne a Yprearue de Lille, n» IO, près la Graud'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOliXEMEXT, par trimestre Pour Yprès4-®® Pour les autres localités 5® Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adregsé l'Éditeur Yprea. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. f 7 centimes par ligue. Les ré clames, 2 i centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. LES CONSEILS DE PRED HOMMES. Nous avons promis de clôturer la se'rie de nos articles sur celte matière par quelques observations au sujet des dessins et des livrets. L'arrête' royal du 10 novembre i845 a coor donné et refondu toutes les dispositions antérieures concernant les livrets d'ouvriers. Régulariser les rapports journaliers entre les maîtres et les gens de travail, prendre des mesures efficaces de pré vention et de répression, pour maintenir l'harmonie dans les ateliers, les usines et les fabriques, tel est le but que s'est proposé le gouvernement, et il suffit de l'indiquer pour en faire sentir toute l'im portance, toute l'utilité. Le livret constitue un moyen de garantie morale et pécuniaire. Ce n'est donc pas le règlement en lui-même que nous nous avisons de critiquer. S'il est suscep tible d'améliorations, l'expérience les indiquera et des ministres vigilants s'empresseront de les y in troduire. La seule chose que nous voulons signaler c'est que l'on s'occupe gravement mettre ce règlement exécution parmi les ouvrières en den telles, tandis qu'il résulte évidence de son article premier qu'elles n'y sont pas assujéties. Cet article porte Tout ouvrier travaillant, sous quelque déno mination que ce soit, dans une fabrique, usine ou un atelier, qu'on l'emploie dans l'intérieur de l'établissement, ou que le patron l'envoie travailler au dehors, est tenu de se pourvoir d'un livret et de se conformer aux dispositions du présent arrêté. Ne sont pas assimilés aux ouvriers prénommés, ceux qui travaillent pour leur propre compte, ou LE SIRE IIE LViJiDERRFRG. Près des bords du Rhin après avoir passé Co logne, on aperçoit sur la rive gauches les restes d'un vieux castel en ruines. Une seule tour assez bien conservée, du côté du fleuve, montre que cette demeure féodale était construite dans des propor tions colossales. Cependant, comme toute l'Alle magne est couverte de ruines qui présentent, au moins en apparence, un intérêt plus grand, on jetterait a peine un coup d'oeil sur celle-là, si le batelier qui vous conduit n'avait soin de vous dire C'est là le fameux château de Landerberg Cette désignation pompeuse vous fait ouvrir de grands yeux. Vous cherchez vous rappeler ce que c'est que le fameux château de Landerberg, et comme après un recueillement sérieux et profond vous découvrez que jamais ce nom n'est veuu jus- qu ici frapper vos oreilles, vous vous tournez vers votre guide, d'un air embarrassé, car vous rougissez de votre ignoranceet vous lui dites Ah c'est le fameux château de Landerberg... Oui, monsieurrépond le brave homme en vous regardant avec inquiétude. Est-ce que monsieur connaît I histoire qui se rattache ces» ruines? conlinue-t-il avec anxiété. Si vous répondez ouila figure du pauvre exercent chez eux un métier quelconque, pour le compte de fabricants, chefs ou maîtres ou vriers, et sont, ce titre, passibles du droit de patente, conformément l'art. 3, lettre V, 2 de la loi du 2 mai' 1819. Nous l'avons démontré précédemment, les den tellières travaillent pour leur propre compte, ou travaillent chez elles pour le compte de mar chands, elles sont donc soumises au droit de patente; les dentellières ne sont pas au nombre de ces ouvriers travaillant dans une fabrique, usine ou un atelier, qu'on emploie dans l'intérieur de l'éta blissement ou que le patron envoie travailler au dehors, elles ne sont doue pas soumises l'obliga tion du livret. Aussi le Ministre, dans sa circulaire aux gouver neurs, s'exprime de la manière suivante, sur l'art. 1" de l'arrêté du 10 novembre (845. Il résulte explicitement de cet article combiné avec l'art. 3 de la loi du 2 mai 1819 sur les patentes, que lesouvriersen général, sont divisés en Belgique en deux grandes catégories, comprenant: l'une, les ouvriers livrets, l'autre, les ouvriers patentés. Quiconque n'est pas ouvrier patenté doit, s'il est ouvrier dans le sens de l'art. 1er dont il s'agit, être muni ou se pourvoir d'un livret. D'un autre côté, l'obligation du livret cesse où commence celle de la patente. Voilà quant au principe. Ainsi travailler pour son propre compte ou exercer chez soi un métier quelconque, pour le compte de fabricants, chefs ou maîtres-ouvriers, voilà ce qui constitue, d'après la loi belge, le carac tère de l'ouvrier patenté, et c'est, en conséquence, ce dernier, et ce dernier seulementqui, aux termes du 2 de l'art. 1" précité, est exempté de l'obligation de se pourvoir d'un livret. diable prend une expression de tristesse profonde. Si vous dites non, sa physionomie s'éclaire com me si le soleil tombait en plein dessus, car il espère que le charme de la narration vous rendra très- coulant sur le chapitre des frais du voyage. Je suis exactement comme lui dans ce moment, et j'avoue que je tremble la pensée de vous en tendre dire L'histoire du fameux château de Landerberg, mais je ne connais que ça. Tout bien considéré cependant, je me décide vous la dire telle qu'elle m'a été racontée, con vaincu que si par hasard vous la savez, par politesse vous aurez la bonté de m'écouter comme si je vous parlais de la mort inattendue de la dernière impé ratrice de la Chine, événement sur lequel, j'en suis convaincuvous n'avez pas le plus mince ren seignement. 1. Le baron de Landerberg était un des plus ter ribles seigneurs de son temps. Sa taille dépassait six pieds, et ses membres étaient admirablement proportionnés sa stature colossale. Nul ne pouvait lutter contre luitant sa force était grande. Ainsi il tordait sans effort de barres de fer plus grosses que le doigt il broyait un morceau de marbre et le réduisait en poudre rien qu'en le pressant dans sa main. Un jour, il se trouvait dans un champ, Il importe donc, Monsieur le Gouverneur, de veiller strictement, dé une part, ce que nul ouvrier compris dans la catégorie du 1" ne puisse se soustraire l'obligation du livret; d'autre part, ce que le livret ne soit jamais, sous aucun prétexte, expédié l'ouvrier désigné au 2°"" de ce même article. Dès lors les dentellières ne sont pas obligées au livret; il y a plus, l'autorité communale ne peut pas leur en délivrer; leur obligation, elles, c'est la patente. Ou va se récrier contre nous, sous le prétexte que, tout en prenant des airs d'intérêt pour la dentellière, nous voulions lui imposer une charge que jusqu'ici peut-être elle n'a point supportée. La vérité est que nous ne reculons point devant les conséquences de notre examen. Si la loi soumet la dentellière la patente, elle doit la payer, elle n'a droit aucun privilège. Ce n'est point pour la favoriser aux dépens d'autrui que nous avons pris la plume, c'est pour lui faire entrevoir qu'elle pourrait s'émanciper d'une tutelle ruineuse et dé gradante. Plusieurs lois se sont occupé des marques et des dessins. II serait inutile de les e'numérer arrêtons nous la disposition de l'art. 5 du décret du 11 juin 1809, conçue en ces termes. Tout marchand fabricant qui voudra pouvoir revendiquer devant les tribunaux, la propriété de sa marque, sera tenu de l'établir d'une manière assez distincte des autres marques pour qu'elles ne puissent être confondues et prises l'une pour l'autre. D'abord il y a, selon nous, une très-grande dif férence entre la marque apposée ses productions par un marchand fabricant, et les dessins que pré- quand deux taureaux, excités par la vue de son manteau ronge qui flottait au vent, s'élancèrent furieux contre lui. Le baron surpris l'improvisten'eut pas le temps de tirer son épée; il s'arrêta, et, au moment où les deux taureaux allaient lui crever la poitrine avec leurs cornes aiguës, il les saisit par l'oreille et les lança vingt pas derrière lui. Si le baron s'était tout simplement contenté d'employer sa force prodigieuse se défendre con tre de pareilles agressions, certes, personne n'eût trouvéà redire un seul mot; mais malheureusement il n'en était pas ainsi. C'était bien la plus méchante créature qui se puisse imaginer. Avec la force des bêtes sauvages, il avait leurs instiucts féroces, leurs goûts sangui naires. Le bon sire ne cherchait que combats, vio lences et rapines; il parcourait sans cesse le pays, portant de tous côtés la terreur, la ruine et la mort. Sa réputation s'étendit bientôt au loin. Son nom devint un sujet d'effroi. Les jeunes filles tremblaient et se serraient contre leur père, les petits enfants se cachaient la tète et poussaient des cris déchi rants les jeunes gens cherchaient faire bonne contenance, mais au fond du coeur ils n'étaient pas rassurés dès que le nom du terrible baron de Lan- denberg était prononcé.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1