sentent les e'toffes, les soieries, les dentelles fabri quées. Le nombre des marques est restreint par la nature d'icelles ce nombre ne saurait excèder le nombre des fabricants. Au contraire le nombre des dessins est illimité, infini, h tel poiot 1U un mar~ chaud de dentelles, par exemple» dépose par mil liers de dessins. Dès lors on conçoit que les marques peuvent être assez distinctes pour ne pas être confondues, mais on voit clairement que les dessins, par leur innombrable multitude, doivent se ressembler, se toucher, se confondre. Il nous paraît donc anormal de régir par les niâmes lois deux objets aussi dissemblables que les marques et les dessins. Quoi qu'il en soit, et tout ep admettant qu'elle s'applique aux dessins comme aux marques, occupons-nous de la disposition en elle-même. Les dessins, malgré leur nombre immense, ne seront guère identiquement les mêmes, nous le voulons bien, mais il suffit que la presqu'identité puisse être produite par le hasard, pour qu'il y ait de graves dangers dans l'application des lois sévè res sur la contrefaçon. Et de fait, la presqu'identité se produit plus souvent qu'où ne le pense, eu égard au cercle étroit des éléments du dessin des dentelles et a la multiplication indéfinie des combinaisons! c'est ainsi que la boule et la Jève, deux rudiments fondamentaux de celle espèce de dessins, prennent toutes les proportions et toutes les dispositions imaginables; il n'y aurait donc rien de bien mer veilleux que deux Je ces combinaisons fussent par faitement ressemblantes. Ce point délicat de discerner entre l'égalité accidentelle et l'égalité contrefaite, le décret du 11 juin r 809 l'abandonne aux conseils de prud'hom mes ils sont arbitres de la suffisance ou insuffisance de différence entre les marques déjà adoptées et les nouvelles qui seraient déjà proposées, ou même entre celles déjà existantes. Nous l'avons dé montré, les prud'hommes ne sauraient être assez désintéressés, assez impartiaux, pour mériter de pareilles attributions. Ce qui vient ajouter uos preuves, c'est qu'ils tendent encore a empiéter sur la juridiction commerciale en dépit de la disposition finale de l'article que nous venons de citer, portant qu'en cas de contestation, elle sera portée au tri bunal de commerce, qui prononcera apiès avoir vu l'avis du conseil des prud'hommes, eu dépit de cette disposition, le conseil d'Ypres s'est permis de trancher lui-même celte contestation, et le tribunal d'appel a dû réformer leur décision. A ces difficultés concernant la différence, vien nent se joindre d'autres difficultés elles se ratta chent a l'invention, a la propriété, au dépôt préa lable. Eu présence de ces questions épineuses, le juge doit s'armer de toutes les précautions, s'en tourer de toutes les lumières; il doit se tenir en garde h la fois contre l'aversion que fait naître une Quant a lui, le digne gentilhomme, il s'inquié tait fort peu de toute cette haine. Lorsqu'il avait bien ravagé le pays, quand il avait bien rançonnépillévolé les pauvres pay sans, il rentrait dans son château. Il y restait jusqu'à ce que ses ressources fussent épuisées, et, il faut le dire, cela ne durait pas longtemps, car il menait joyeuse vie, le cher seigneur. 11 passait générale ment son temps boire, et alors, malheur qui le troublait il perdait toute raison et devenait féroce comme un tigre. Tel était le baron de Landerberg quand arriva l'événement que vous allez connaître. JI. Un des plus nobles seigneurs de l'Allemagne, le comte Mainfrid demeurait quelque distance de Landerberg. C'était un homme pleiu de justice et de bonté. Ses vassaux l'aimaient comme un père, et, plutôt que de souffrir qu'il lui arrivât le moin dre malils se seraient tous fait massacrer jusqu'au dernier. La noble conduite de Mainfrid, sa douceur, sa générosité, n'étaient pas les seules causes du dé vouement de ses vassaux a sa personne sa fille Clotilde était leur providence, leur ange gardien. Clotilde aimait son père avec une tendresse ar dente; chaque jour elle demandait au ciel de ré envieuse rapacité, et contre l'intérêt qu'inspire une laborieuse hmiiiêié. Il fera la part des circonstances et des intentions s'il y a bonne foi, il ne peut pas y avoir de délit. Pour être coupable de contrefaçon, il faut avoir en l'intention de contrefaire et avoir contrefait réellement. La dentellière qui aurait exé cuté une dentelle sur un dessin contrefait, ne serait coupable que dans le cas où elle aurait su et counu qu'elle contribuait au délit. Mais lorsqu'il est prouvé que la contrefaçon existe, le juge doit sévir la loi sanctionue le res pect dû la propriété. Loin de nous la pensée de porter la plus légère atteinte "a ce principe d'une éternelle justice. Ce que nous cherchions constater c'est que la différence entre les dessins de dentelles est impos sible en fait telle qu'elle est exigée en droit; que dès lors les juges comttre les prud'hommes, doivent la chercher la loupe, et doivent souvent désespérer de la découvrir. En résumé, nous avons établi par nos différents articles sur la matière Que la législation sur les conseils de prud'hom mes, ne répond plus aux besoins actuels de la fabrication Qu'elle a été faite pour des localités spéciales et qu'elle n'était pas susceptible d'être généralisée; Qu'elle ne s'applique pas naturellement l'in dustrie dentellière; Que, si l'on se décidait a déterrer la législation, il fallait supprimer les conseilsparce que, utiles peut-être dans les grandes villes, ils deviennent uu fléau dans les petits centres de productions les passions y sont plus âpres et plus immédiatement eu conflit; les prud'hommes sont juges, non seule ment de leurs propres causes, mais ce qui pis est, des causes de leurs concurrents, de leurs rivaux. Et nous concluons Qu'au moins il importait d'adapter la législation prud'hommière aux industries qu'on voulait y sou mettre; Et que les attributions des conseils deprud1 hom mes devaient être déférées aux justices de paix. Tout homme désintéressé recounail que jusqu'ici le remède a été plus mauvais que le mal, et désire que la législature s'occupe sérieusement de la réor ganisation des manufactures, du travail, du salaire des ouvriers, et de toutes ces questions vitales que melleut l'ordre du jour les circonstances déplora bles où gémissent et s'éteignent nos populations malheureuses. Ces lambeaux de lois dont on cherche pail ler les misères du pays, sont de tristes expé dients auxquels doivent reuoncer les pouvoirs de l'état pour entreprendre enfin une œuvre complète, efficace et durable. pandre sur lui les trésors de ses bénédictions. Espérant que ses prières seraient plus sûrement exaucées, elle s était consacrée au service des pau vres et des malades. Partout où il y avait une souffrance a calmer, une blessure panser, un malheur réparer, Clo tilde apparaissait, et soudain le calme, la santé, le bonheur se montraient avec elle. Bien souvent Clotilde avait en a réparer les maux causés par le baron de Landerberg, bien souvent elle l'avait entendu maudire; mais loin de joindre sa voi ce concert unanime d'imprécations, Clotilde cherchait calmer la haine qu'il inspirait. Il faut le plaindre,et demander a Dieu qu'il jette un regard de bonté sur lui. Telles étaieut les paroles de la noble jeune fille, et comme elles venaient du fond de son cœur, elle priait chaque jour pour que le ciel éclairât enfin d'un rayon de sa grâce l'âme du baron de Lauderberg. Un jour que Clotilde parcourait le pays, cher chant des malheureux auxquels elle pût faire du bien, elle aperçut au loin une vive clarté qui rou gissait le ciel. Malgré les avis de son écuyer, qui l'engageait a attendre qu'il se fût informé de ce qui se passait, Clotilde lança son cheval au galop, et arriva bientôt sur le théâtre de l'incendie. Ce matin, vers les 10 hpures une petite maison, située au U'-andlioek, entre Vla- mertinghe et Poperinglte, a été réduite en cendre par les flammes, nous ne connais sons pas la cause de ce sinistre. UN HABITANT DE POPEKINGIIE, A SES CONCITOYENS. 11 n'y a pas bien long-temps encore, nous pûmes nous énorgueillir du sort que le pauvre subissait en notre ville; giâce au secours des classes aisées de notre société, envers la classe inférieure. Nous pouvons dire que la bourgeoisie, s'est con duite ici avec grandeur, avec désintéressementje dirai même avec héroïsme; car je connais des per sonnes qui se sont spontanément privées de bien des choses en faveur de l'indigence. Quand nous entendîmes les cris d'alarme des villes et commu nes limitrophescris qui nous oppressèrent l'âme, qui nous déchirèrent le cœur, que nous aurions voulu pouvoir étouffer par des bienfaits Grâce, je le répète cette noble générosité, il nous était permis de dire Au moins, dans notre localité, la faim n'a jus qu'ici blessé personneson poignard aigu n'a frappé aucune victime, il y a jusqu'ici présence chez nos prolétaires des choses de première né cessité. Il n'en est hélas! plus de même aujour d'hui, nos frères malheureux souffrent; ils jettent aussi le cri de détresse qui produit un effet si effroyable sur quiconque l'entend, ce cri arraché par la faim! Ce n'est pas a vous mes dignes concitoyens-bourgeois, que j'adresse ces quelques ligues; car vous, comme moi, savez ce qui se passe dans la chaumière de l'ouvrier, sous le toit de l'ar tisan Nous pouvons encore obvier a ces maux, mais le riche, (disons-le h regret) qui jusqu'ici n'a pas donné proportionnément sa fortune, doit ouvrir un œil compatissant et une bourse non égoïste le riche, doit seconder le pauvre, c'est la mission qu'il a reçue de la divinité, il n'est lui- même propriétaire de ses biens, que pour autant qu'il en fasse un bon usage. Peut-être ignore-t-il que le dénuement, l'abat tement les plus absolus régnent dans ces taudis, où se refuge l'infortune! Eh! bien, que, comme moi, il y descende; comme moi, il verra des en- fauts hâvis par le besoin demander du pain leur mère, il verra cette mère désolée, fondre en lar mes et devoir refuser la nourriture requise la frêle existence de ses petits!... Qu'il attende encore quelques instants; le père rentre, il a terminé sa rude besogne, et l'ouvrier l'œil hagard, le sein agité, la fatigue peinte sur tous ses traits, la sueur au front, partage le fruit de son labeur, avec sa douloureuse famille: il divise ces deux ou trois tranches d'un pain noir, sec et dur que son travail lui a procurées. Allez donc dans ces chaumières, d'où s'échappe une Le feu, excité par le vent, dévorait une des plus belles fermes du pays. Le paysan auquel elle ap partenait, vieillard courbé par le travail et les années, contemplait tristement ce spectacle. Mon Dieu... mon Dieu.... disait-il en san glotant... que vais-je devenir J'ai travaillé toute ma vie pour laisser un peu de pain a mes enfants, et dans un jour dans un instant toutes mes es pérances sont détruites, tout ce que je possédais est anéanti. Oh! que le Ciel maudisse le baron de Landerberg. Mon père... mon père... s'écria un jeune homme en s'élançant vers le vieillard vous êtes vengé! Le Ciel m'a inspiré; il m'a donné pour combattre ce Goliath la force de David. J'ai tué le baron. llélas! mon fils, dit le vieillard, cela nous rendra-t-il nos biens? 11 faut laisser a Dieu le soin de punir les méchants! dit Clotilde. Après avoir offert un asile au pauvre vieillard, la jeune fille se dirigea vers le château de son père. Au détour du premier chemin, elle aperçut le cadavre d'un homme étendu sur la terre. C est le baron de Landerberg, s'écria l'écuyer de Clotilde. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2