rupture était, chez les vieux, un signe de
virilité et de courage, un acte de force et
de vertu illusion d'un jour! Dés le lende
main, il ne fut plus douteux pouir personne
que cette rupture avait été inspirée par la
peur, commandée par une a'nbilion folle
de désespoir et insensée dans son espérance
dernière
Ils avaient besoin, il était absolument
nécessaire de tromper une dernière fois le
pays, par cette apparence de vertu et de
courage; il était urgent de choisir une der
nière comédie dans le répertoire du men
songe. Mais tel est le dégré d'abaissement
politique et intellectuel où ils sont descen
dus, tel est l'effet de l'immoralité de leur
ambition, qu'ils n'ont pu garder même
les apparences de la vertu, qu'ils étouffaient
sous ce masque de courage, que l'indépen
dance qu'ils avaient feint de reconquérir,
leur était inoins supportable que le joug
la honte duquel ils s'étaient habitués. L'er
reur n'a pas pris, la comédie a été mal
jouée, les acteurs ont été sifflés et resifïlés
la pièce est tombée aux cris ils ont peur
les vieux! oh! oui, les vieux .ont bien peur!
Ils ont peur, les vieux! parce qu'ils
sont sans force et sans considération. Ils
sont sans force et sans confiance en eux-
mêmes, car ils n'ont plus de principes,
plus de volonté, plus de liberté, plus d'ave
nir honorable, plus de carrière possible.
Ils sont sans force dans leur ancien par
ti, parmi les conservateurs qui les ap
puyaient autrefois, et qui les ont quittés,
qui lesfuyent aujourd'hui comme une han
tise compromettante; parmi les doctrinal-
resqui les ontsuivisjusqueshieretrefusent
maintenant de partager avec eux leur for
tune, de leur confier celle de la patrie.
Ils sont sans force auprès de leurs nou
veaux alliés qui ne sont plus même des
instruments indociles,rebelles,dangereux,
mais bien des adversaires d'autant plus dé
cidés qu'ils sont plus éclairés sur le rôle
ridicule qu'on leur avait départi, qu'ils ont
plusdeméprispourceux qu'ils avaient tant
et innocemment prônés, qu'ils connaissent
trop bien ceux qu'ils avaient si vivement et
si galamment appuyés.
Ils sont sans considération leurs
propres yeux, parce qu'ils n'ont jamais su
se respecter, parce qu'ils n'ont su dissimu
ler assez longtemps, parcequ'ils se rendent
justice dans le for de leur conscience.
Ils sont sans considération dans le pays
parce qu'ils en ont provoqué et obtenu
la risée. Ils sont sans considération en face
des clubs, parce qu'ils se sont trop abaissés
pour en recueillir autre chose que la pitié
el les racas.
Ils ont peur, les vieux! oh! oui, les vieux
ont bien peur!
Partout ils crient encore, ils ne cessent
de se vanter, de se chanter, de se célébrer;
ils s'adressent encore des odes, des dilhi-
rambes des épopées; ils se dressent des
monuments, des obélisques, des arcs de
triomphe. Mais ces chants ne sont que des
airs funèbres, ces monuments ne sont que
des mausolées. 11 suffit de les voir, d'exa
miner le pays, la disposition des électeurs,
pour en être convaincu ils ont peur, les
vieux! oh! oui, les vieux ont bien peur.
Le mensonge a fait son temps le pays
est fatigué d'être la proie de l'ambition
personnelle, «le l'immoralité politique des
vieux libéraux; le jour de la justice est ar
rivé. Voilà pourquoi ils ont peur, les vieux!
Feuilleton Belge.)
Voici les détails de la tentative criminelle
que nous avons mentionnée l'avant der
nier numéro. Elle a été déjouée par la dé
nonciation spontanée de l'un des affîdés de
la bande, effrayé de l'horrible forfait auquel
il allait participer.
Un crime affreux a failli s'accomplir
Caeskerke; il a été prévenu par la vigilance
de la gendarmerie. Une bande de sept bri
gands avait fait serment de dépouiller un
riche fermier, de tuer tous les habitants
de la ferme, afin de ne pas laisser de té
moins de leur crime et de s'expatrier avec
le fruit de ce méfait. Le nommé Yande-
woudeétailceluiqueles malfaileursavaient
désigné pour victime.
Le dimanche soir, la gendarmerie bien
renseignée, arrive la ferme habitée par
Vandewoude, lui déclare que son habitation
sera le théâtre d'une tentative de vol et peut
être d'assassinat et qu'il n'avait du reste
qu'à se tenir tranquille et que la gendar
merie saurait tenir tête aux malfaiteurs.
Effectivement, vers minuit, un certain
nombre d'individus enfoncent la porte d'en
trée de la maison et s'y précipitent, mais
arrêtés par la gendarmerie, l'un d'eux tire
un coup de pistolet au brigadier qui n'a
pas été atteint, et alors un combat affreux
s'engage dans l'obscurité.
Trois gendarmes qui avaient été placés
en dehors des bâtiments, entendent le bruit
de la lutte, viennent prêter main forte
leurs camarades; bref, après un combat
d'une demi-heure, trois brigands s'enfui
rent et les quatre autres blessés furent pris
par les gendarmes qui ont eu le bonheur
de sortir sains et sauf de cette bagarre,
l'exception d'un seul qui a une légère égra-
lignure la main. Ces voleurs ont été im
médiatement dirigés sur Furnes et écroués
la maison d'arrêt de cette ville. L'un d'eux
a une blessure grave la tête, provenant
d'un coup de sabre, porté dans l'obscurité.
Cesonldes individusde Woumen. Onespè-
re que lies gendarmes seront récompensés.
Les gouverneurs des deux Flandres vien-
nent de porter la connaissance des habi
tants de ces provinces
1" Que dans la vue de préserver le bé
tail des maladies contagieuses, le gouver
nement a accordé l'exemption du droit
d'accises sur le sel brut destiné être mé
langé la nourriture du bétail.
2° Que dans l'intérêt de l'agriculture, la
même exemption est accordée pour le sel
destiné être répandu sur les terres afin
d'en augmenter la production.
5° Que ceux qui désirent profiter du bé
néfice de ces dispositions, pourront s'a
dresser l'administration communale et
au receveur de leur commune l'effet de
recevoir les instructions nécessaires pour
remplir les conditions et les formalités im
posées pour pouvoir jouir des exemptions
dont il s'agit.
La liste ci-après indique les localités de
la l landre occidentale où se trouvent des
sauneries
Bruges, Breedene, Oostcamp, Courtrai,
Waereghem, Menin. Mouscron. Avelghem,
Oslende, Ypres, Warnêlon, Wervicq, Po-
peringhe, Furnes, Nieuport, Beveren.
(Organe des Flandres.)
On nousassure que le Souverain Pontife
vient d'adresser M. le recteur et MM.
les professeurs de l'Université de Louvain
un bref très-flatteur, qu'il a voulu signer
lui-même. Le Saint-Père les félicite deleur
zèle former le cœur et l'intelligence de
la jeunesse par l'enseignement des bonnes
doctrines scientifiques, morales et reli
gieuses; il les remercie et il les loue de
leur attachement au Saint-Siège; il les as
sure de ses hautes sympathies pour tout
ce qui peut contribuer au développement
et la gloire de l'Université. Le caractère
connu de Pie IX, les grandes qualités qui
le distinguent, donnent cet acte de son
autorité pontificale un caractère dont la
catholique Belgique peut être fière. iNous
espérons que ce document important n'est
pas destiné demeurer secret.
On écrit de Beveren lez Ilarlebeke,
le 28 avril Dans nos misérables environs,
quetoutle monde sait obsédésdela famine,
grand nombre de cultivateurs se proposent
d'envoyer les ouvriers, que les champs de
mandent pendant l'été, prendre le repas
chez eux, el de leur donner journellement
au soir un salaire compensant. La raison
estqu'ilscraignent (etune triste expérience
neconfirmecontinuellemenl que trop cette
crainte) que ces malheureux tout exténués
par le peu, ou plutôt par le manque d'ali
ments durant cet hiver, ne succombent en
prenant tout coup une nourriture, qui
toujours encore chez la plus grande partie
des fermiers est plus forte et plus abon
dante que celle qui jusqu'à ce jour, leur a
prolongé comme par miracle, une triste
existence.
On ne prendrait celle mesure que dans
les commencements, jusqu'à ce que leurs
forces soient revenues insensiblement.
On écrit de Denlergbcm, le 28 avril
Voici encore un exemple de l'état dé
plorable où se trouvent nos communes
autrefois florissantes Denterghem, com-
munede moins de 3,000 habitants, le nom
bre des décès s'élève 89, tandis qu'il n'y
a eu que 8 déclarations de naissance. De
puis le 5 de ce mois, on en a administré 54
tous appartenant la classe indigente; ces
malheureux, après avoir reçu les derniers
Sacrements de l'Eglise, quittent encore leur
grabat pour chercher un morceau de pain;
déjà un grand nombre a succombé en allant
ainsi demander l'aumône.
L'ouverture de la 2me session pour
1847 de la cour d'assises de la Flandre-Oc
cidentale, aura lieu le 24 mai prochain,
sous la présidence de M. Van de Velde.
Voici le chiffre de la mortalité dans
la ville de Bruges, pendant les premiers
mois de celte année, comparé avec celui de
l'année dernière
1846, du 1" janvier au 27 avril585
1847, du 1er janvier au 27 avril885
Différence en plus, en moins de 4 mois 500
Mgr. l'évêque de Gand.a voulu remer
cier en personne la population anversoise
pour les consolantes sympathies qu'elle a
témoignées aux Flamands pauvres. Mgr.
Delebecque a prié M. le bourgmestre de se
rendre auprès de ses concitoyens l'écho de
la reconnaissance que nos compatriotes de
l'évêehé de Gand éprouvent pour la con
duite généreuse tenue par la ville d'Anvers
dans les circonstances pénibles où la Flan
dre se trouve.
La célébration du Mois de Marie a
commencé avec pompe dans toutes les
églises de la capitale. Des Ileurs et des ar
bustes, en grand nombre offerts par des
personnes pieuses ornent partout l'image
de la Sainte Vierge.
Un ouvrier père de famille, est mort
subitement Molenbeek-Saint Jean. Les
enfants de ce malheureux, s'altachanl avec
désespoir son corps inanimé, offraient