Voici l'extraild'un rapport de la com mission d'agriculture de la Flandre-Occi dentale sur l'état des céréales Les céréales sur pied se présentent sous des apparences très-satisfaisantes; le froment surtout est fort beau. A la vérité, le temps froid et aride qui a régné pendant quelque temps, a relardé la croissance des céréales, et, dans l'état actuel des choses, on pourrait présumer que la récolle n'aura lieu que dix ou quinze jours plus tard que les années ordinaires. Mais il est possible qu'à la faveur d'une température propice, la croissance des blés devienne assez ra pide pour que le relard soit réduit peu de chose. Les céréales n'ont plus passer qu'une seule période critique: celle de la floraison. Nous ne voyons, du reste, aucune circon stance générale de nature affaiblir l'es poir d'une récolte satisfaisante. La ville de Bruges vient de perdre un de ses citoyens les plus honorables. M. le baron Alouise Devrière, père de notre chargé d'affaires en Portugal, est mort le 15, la suite d'une assez longue maladie. M. le baron Devriere, dans les différentes fonctions auxquels ses talents et ses con- naissancesl'on t appelé successivementavait su se concilier l'affection de tous ses conci toyens. Membre du conseil communal pen dant de longues années, il a été appelé exercer les fonctions d'échevin, chargé de la direction de la police. Les électeurs l'ont nommé ensuite membre du conseil provin cial. M. Devrière était également président de la Société Philharmonique et membre de presque toutes les sociétés notables de la ville de Bruges. (Nouvelliste.) mauciié aux grains de couutkai, du 17 mai 1847. l*rlx moyen. Froment blanc L'hect. fr. 42-51 Idem roux ici. 41 13 Seigleid. 55-48 Avoineid. 12-58 prix des différentes qualités de pain, pau kilogramme et en centimes. du 10 mai. du 17 mai. Pain blanc 58 Pain blanc 56 Pain demi-blanc 56 Pain demi-blanc 54 Pain de ménage *t] Pain de ménage 44 Pain de méieil42 Pain de méteil 4i Pain de seigle 58 Pain de seigle 37 TltOl ISLEN t LILLE. Le jeudi, jour de l'Ascension, cinq heu res après midi, un attroupement a pillé la boulangerie du sieur Dewatline, rue des Trois-Mollettes. Ce même rassemblement s'est ensuite dirigé vers lequarlier S'-André où il a continué commettre des désordres. Plus tard la boulangerie de M. Carré, rue Esquermoise, a été attaquée, quelques vitres ayant été brisées, M. Carré a cru devoir ouvrir volontairement son magasin, et afin d'empêcher les pillards d'y pénétrer il leur a avancé du pain; après en avoir pris une certaine quantité, les pillards se sont por tés rue de la Barre ou deux boulangeries ont été également dévalisées, puis ils sont allés rue de la Holloterie, ou la dévastation a pris un caractère encore plus sérieux. Dans la soirée, quelques groupes se ré pandirent dans le quartier S'-Sauveur et furent poursuivis par des patrouilles de police et de gendarmerie, qui exécutèrent une vingtaine d'arrestations, parmi lesquel les on a remarqué celle de plusieurs con damnés libérés. A dix heures une pluie battante contri buant sans doute, au rétablissement de l'ordre, émeuliers et curieux durent cher cher un abri. A onze heures, tout était calme. Le reste de la nuit s'est passé tranquil lement. Des troubles ont aussi éclaté Wa- zemmeset Esquermes; plusieurs boutiques ont été menacées par des attroupements nombreux. On écrit de Lille, 16 mai Nous constatons avec satisfaction que les désordres paraissent terminés; il suffira dé sormais, nous l'espérons, de se tenir prêt en prévenir lesmoindres tentatives, si on supposait qu'ils pussent se renouveler. La municipalité, vigilante et forte, ne se lais sera plus surprendre par les événemens, car elle sait qu'elle peut tout attendre du zèle de la garde nationale, qui s'est admi rablement montrée dans nos derniers trou bles, ainsi que du concours de l'adminis tration supérieure et de l'autorité militaire. Du reste, nous le répétons, il suffirait de se tenir prêt réprimer sévèrement les moindres allroupemensles moindres chants, les moindres cris, afin de bien prouver aux perturbateurs que, tous les cas étant prévus, les mesures sont prises en conséquence pour une prompte et éner gique repression. Des postes d'agens de police seront désormais établis, assure-t-on, aux portes de la ville, pour en interdir l'accès aux mendians belges, aux gens sans aveu et aux ouvriers étrangers non munis de li vrets réguliers. La police a opéré ce malin une razzia dans les logemensou couchent habituelle ment les gens sans aveu une vingtaine ont été arrêtés et déposés au poste jusqu'à plus ample informé. Six individus désignés comme ayant pris part au pillage des boulangeries ont été aussi arrêtés ce malin de bonne heure. A ce sujet un rassemblement a eu lieu rue Saint-Sauveur, en face de la maison n°44, où le commissaire de police du 3' arron dissement a emménagé hier, et où l'on avait conduit quatre personnes arrêtées rue des Etaques; le quartier ignorait celte circon stance du changement de domicile, desorte que la présence d'agens dans cette maison avait appelé l'attention et excité la curio sité et les rumeurs. Le nombre des détenus la Citadelle, par suite des troubles est, dit-on, de 90 100 individus. Hier, environ 60 personnes contre lesquelles ne s'élevaient aucune charge, ont été mises en liberté. Aucune apparence d'attroupement ou d'émeute n'a eu lieu dans la journée d'hier Wazemmes, la garde nationale a cepen dant veillé ainsi qu'à Esquermes et aux Moulins, où l'on pouvait craindre encore une nouvelle invasion des maraudeurs de la veille. Tous les renseignemens que nous trouvons dans les journaux concernant l'aspect des récolles sont très-favorables. Dans les rares endroits où le blé avait souf fert et où l'on trouvait quelques places vi des, les pousses ont depuis peu repris vi gueur. Ailleurs, le pieds se garnissent de nombreuses tiges et, moins de circon stances tout-à-fait défavorable au moment où les blés fleuriront, on peut compter sur une belle récolte. Les craintes que l'on ma nifeste pour l'année prochaine nous sem blent donc peu fondées; si le blé, cause de disette qui règne aujourd'hui, ne des cend pas après la récolte un prix très- bas, au moins il n'attendra pas la moitié du cours actuel. Pendant les cinq jours du 6 au 10 de ce mois, il est entré dans le déparlement du Nord, venant de l'étranger, 1,560.000 kilogrammes de farines et froment ou en viron 20.000 hectolitres. Tourcoing. Vendredi dernier, des indi vidus malintentionnés parcouraient Tour coing en disant aux pauvres de se rendre sur la place pour participer une distri bution de pain qui s'y faisait. Le but de ce faux avis était de rassembler sur la Place un grand nombre de mendians et de les exciter au désordre. De sages mesures ont empêché la réus site de ce complot, dont les instigateurs sont connus et seront bientôt sous la main de la justice. dfrlftordreg toir.v1i. Tournai a été le 11 mai le théâtre de graves désordres; vers huit heures et demie du soir, de nombreux rassemblements d'ou vriers et d'hommes du peuple se sont for més sur la Grand'Place, puis vers 9 heures s'élant tous réunis en un seul au nombre de 8 9 cents, hommes et jeunes gens, ils se sont mis en marche au chant de la Mar seillaise et de la Brabançonne; ils ont par couru ainsi, chantant et criant, les rues de St-Marlin, du roc St-Nicaise, la rue As- Poids, le Marché-aux-Vaches, la rue Blandi- noise, celledes Auguslins, le Floc-à-Brebis, les rues Saint-Jacques et du Cygne, le quai Notre-Dame, les rues de Pont, du Quesnoy, eldeMorelIe.Danslecoursde cet itinéraire, cette troupe d'émeuliers a brisé coups de pierres et de pavés, les carreaux de vitres de la plupart des boulangers de la ville et enfoncé les volets et les portes de plusieurs d'entre eux. Elle n'a pas épargné non plus la maison des Ligoristes, ni le collège de Notre-Dame. Celte marche dévastatrice s'est prolongée pendant plus d'une heure, au pas (le proces sion. Que faisait cependant alors notre po lice municipale? Nous le disons avec un regret profond que la vérité seule nous arrache, elle ne faisait rien, absolument rien. Mercredi des rassemblements plus nom breux encore que la vieille ont eu lieu sur la Grand'Place; plus de 2,000 ouvriers étaient réunis. Des mesures avaient été prises, des patrouilles d'infanterie et de cavalerie circulaient dans les rues, et les troupes étaient consignées dans leurs ca sernes. M. Dumorlier, colonel de la garde civique, a fait acte de courage; il s'est rendu au milieu de la foule pour engager le peu ple obéir la proclamation de la régence en faisant observer combien les désordres delà veille étaient préjudiciables au peuple, puisqu'ils n'avaient d'autre résultat que de faire déserter le marché, et par là de faire hausser encore le prix des céréales. Ces paroles ont porté des fruits heureux et bientôt après la foule s'est séparée. Jeudi quelques rassemblements ont en core eu lieu sur la Grande Place, mais moins nombreux que les jours précédents. L'un d'eux après avoir parcouru la rue de Cologne, le Quai, la Place-Verte, la rue des Cachets, la rue de Morelle, se vit arrêté, dans sa marche, par la gendarmerie. Un des gendarmes s'étant mis en mesure de saisir un des mutins, le nommé Tisser, reçut du frère de ce dernier un coup de stylet l'aine. Ce gendarme est actuelle ment l'hôpital militaire. TISOIHLES A G«ID. Le 17 au soir, de 6 6 heures et demie, des rassemblements nombreux se sont for més sur plusieurs points de la ville. Des boulangeries ont été pillées dans di-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2