Le tonnerre est tombé, hier matin,
Becelaere en différents endroits, et a ren
versé quelques arbres: mais les dégâts faits
au clocher de l'église, sont plus considéra
bles. Le toit de la flèche nous assure-t-on,
a beaucoup souffert, des poutres ont été
frappées en éclat, et l'une des gouttières
est aussi un peu endommagée. On ne sau
rait préciser le mal qu'il a occasionné; il y
en a qui l'évaluent sept ou huit cents
francs au moins.
On lit dans l'Or^nne des Flandres un fait
de nature mettre nu la probité du li
béralisme.
Le Messager de Gand a annoncé que
des jeunesgens dont tes accointances étaient
connues, avaient été vus la semaine der
nière distribuant de l'argent pour exciter
des désordres. Le juge d'instruction a en
tendu le rédacteur du Messager comme té
moin, et ce monsieur a cité ce qu'il appelle
son autorité. Or, cette fameuse autorité est
le domestique d'un des candidats du club
radical, de M. Ch. liane; entendu son
tour, ce domestique a déclaré avoir vu près
d'un groupe des jeunes gens bien mis,
qu'il ne connaît pas, et qu'il n'a pas vu dis
tribuer de l'argent.
Voilà donc l'infâme calomnie du Mes
sager dévoilée. C'étaient d'abord des jeunes
gens, dont les accointances étaient bien con
nues, et ensuite quand on fait l'enquête,
ce sont des jeunes gens qui ne sont pas
connus, et qui ne distribuent rien du tout.
Il faut que la passion ait éteint chez nos
adversaires tout sentiment de délicatesse
pour qu'ils osent se permettre de pareilles
vilenies.
On écrit de Lendelede, sous la date du
24 mai, la lettre suivante
Au marché de Courtrai du 24 mai, le
froment a subi une nouvelle baisse de 2
5 fr. l'hectolitre. Le prix moyen a été coté
40 fr. pour le froment blanc, 41 le roux
et 33 le seigle.
On lit dans Yfmparlial de Bruges
Un affreux malheur a failli avoir lieu
Ostende. Un militaire, revenu depuis peu
de la compagnie disciplinaire, avait été,
pour son tour de rôle, admis travailler
un des magasins de poudre, qui se trou
vent près des fortifications. Un de ses ca
marades le surprit au moment où, tirant
de la manche de son habit quelques allu
mettes phospboriques, il était sur le point
de leur faire prendre feu par le frottement.
On se jeta l'instant sur lui, et une catas
trophe affreuse fut peut être évitée; car,
d'après ce que l'on nous assure, le mal
heureux a déjà avoué qu'il projeltait de
mettre le feu la poudrière pour se venger
d'avoir été envoyé la compagnie disci
plinaire, punition qu'il regarde comme lui
ayant été injustement infligée.
N. B. Nous apprenons l'instant que l'al
lumette n'était qu'une fétu de paille.
En creusant sur le territoire de la
commune de Meerendré le lit du canal de
Deynze Schipdonek, on a trouvé 1° une
tête de buffle dont les cornes ont chacune
environ 80 centimètres d'envergure; 2° une
tète de serpent; 3" un éventail ou corne
d'élan d'une grosseur extraordinaire. Tous
ces objets, mêlés des cornes de cerf, se
trouvaient dans un même endroit. Ils vont
être expédiés Bruxelles pour être déposés
au iMusée.
On écrit de Gand, 2G mai Le conseil
communal de notre ville a définitivement
adhéré aux propositions faites par le Gou
vernement pour secourir l'industrie colon-
nière.
On écrit de Bruxelles, 27 mai
LenomméFerdinandBroglia,qui occupe
aujourd'hui la sellette du tribunal correc
tionnel sous prévention d'escroquerie, doit
comparaître demain devant la cour d'assi
ses du Brabant sous prévention du délit de
presse pour les articles qui ont paru dans
le Flambeau, contre le président Derasse
du tribunal de Mons.
Tels sont les héros du libéralisme, ou du
moins ses accointances pour parler le lan
gage du Messager.
On a retiré du canal Bruxelles le
cadavre déjà en putréfaction d'un individu
qui a été reconnu pour être le nommé So-
liet, peintre-décorateur, né et domicilié
Liège. Quand on l'a déposé la morgue,
on a trouvé les poches de son paletot gar
nies de briques.
On nous écrit de Malines que S. Em.
Mgr. le Cardinal-Archevêque a célébré pon-
tilicalement la messe, le jour de la Pente
côte, pour remercier la divine Providence
d'avoir préservé notre auguste Beine du
danger auquel ses jours précieux ont été
exposés, lors du dernier accident arrivé
la station du chemin de fer, Ans.
Hier est parti d'Anvers pour Londres,
le steamer anglais Sir Bobert l'eel, ayant
525 éraigrants bord.
I .,'a u to r i té co m pé len l e, s'e ffra y a n t j u s t e
litre de cet entassement extraordinaire de
créatures humaines, avait ordonné le dé
barquement de 125 émigranls; mais il pa
raît que le capitaine Cook n'a tenu aucun
compte de cet ordre et qu'après avoir jeté
une partie de ses charbons, il est parti avec
tout son monde. C'était un spectacle dou
loureux que de voir tous ces malheureux
couchés pêle-mêle sur les bagages et sur
le charbon qui encombraient le pont. Un
tout petit enfant est mort hier matin bord,
dans les bras de sa mère, au milieu de la
foule qui l'étouffait. On craint des mal
heurs pendant la traversée. (Court-. cTAnv.)
Quelques individus s'amusaient le 25,
dans l'après-dînée,dans l'estaminet au Meu-
lenberg, Anvers, exciter un grand dogue;
tout coup le dangereux animal, rendu
furieux, saute la gorge de l'un de ses im
prudents agresseurs et lemallraite si cruel
lement que l'on a dû le transporter l'hô
pital dans un état fort allarmant. Ce n'est
qu'avec des peines infinies qu'on a pu faire
lâcher prise la terrible bêle.
Le 19 de ce mois, vers 8 heures du
soir, le sieur Bemy, directeur de l'exploi
tation de M. le baron Mertens, domicilié au
château d'Ostin lez Dhuy, cheminait dans
la campagne dans la direction et non loin
de ce château, lorsqu'il rencontra un hom
me accompagné d'une femme qui lui de
mandèrent de l'argent. Leurayant répondu
qu'il n'en avait pas, il reçut la tête deux
coups de bâton dont il fut renversé. Pen
dant qu'il était terre, la femme, porteuse
d'une faucile, lui en porta plusieurs coups
qui lui occasionnèrent d'autres blessures.
Heureusement, aucune n'est grave. S'étant
relevé, il prit la fuite. (Ami de l'Ordre.)
Un certain nombre de juifs de Koe-
ningsberg viennent de décider qu'ils célé
breraient l'avenir le même jour que les
chrétiens, c'est-à-dire le dimanche, la fête
du sabbat, qui de tout temps a été célébrée
le samedi.
La question des subsistances com
mence être envisagée sous un aspect plus
rassurant. Tout permet de croire aujour
d'hui une récolle abondante, non pas
seulement en céréales, mais encore en
subsistances alimentaires de toute espèce.
La production du fruit même, cet auxiliaire
plus important qu'on ne croit pour la nu
trition des classes pauvres, s'annonce de la
manière la plus brillante. 11 y a donc lieu
de compter sur une baisse rapide du prix
des grains, surtout si, comme on peut le
croire, la hausse excessive qui s'est pro-
trict d'Ypres, de donner leur vote Mr Van Renyn-
ghe, docteur en droit, Bourgmestre de Poperinghe,
Membre du Conseil ProvincialMembre de la
Commission Provinciale d'agricultureetc.,
qui, par ses connaissances et l'expérience acquise
dans l'exercice de ses différentes fonctions, défen
dra avec un zèle infatigable, comme administrateur
et agronome, non seulement les intérêts de la ville
de Poperinghe, mais ceux du district d'Y près entier.
UN ÉLECTEUR.
Monsieur le Directeur du Journal de
Bruxelles
M. Debeir, ce respectable patriarche du clergé
flamandpour me servir de la qualification qui lui
a été donnée par les journaux, a fait hier son en
trée dans sa paroisse. Les habitants du village
étaient prévenus de son arrivée on s'est porté en
foule h sa rencontre pour le ramener er triomphe
au milieu de ses ouailles. La verdure semée sur son
passage, les avenues ornées d'arcs de triomphe,
les inscriptions et surtout la joie qui éclatait sur
tous les visages prouvait a l'évidence que la po
pulation tout entière sait apprécier le dévouement
de son digne pasteur. Il descendit a l'école, bâtie
au moyen des sacrifices qu'il a su s'imposer, et
devant laquelle environ deux mille personnes se
trouvaient rassemblées. A peine eut-il mis pied
a terre qu'il fut entouré d'un grand nombre de
personnes curieuses de connaître les résultats de
ses démarches h Bruxelles, Anvers et de son pè
lerinage Notre-Dame de Hal. Le noble vieillard
pouvant peine contenir son émotion trouva
encore assez de force pour adresser qoelques pa
roles louchantes a ses paroissiens. Il leur dit qu'il
avait reçu partout un accueil de plus favorables,
et que la charité dont avait fait preuve l'égard
de ses paroissiens était telle qu'elle pouvait peine
trouver une compensation dans leurs plus ferventes
prières en faveur de leurs bienfaiteurs; qu'il avait
reçu de quoi donner ses deux mille pauvres de
la soupe, du riz et du pain trois fois par semaine,
et qu'il espérait que les souscriptions ouvertes sur
son appel, dans les bureaux de plusieurs journaux,
lui rapporteraient encore de quoi étendre ces bien
faits, qui ne seront distribués, ajouta-t-ilque
comme des secours subsidiaires au travail, qui doit
toujours marcher en première ligne.
Ces paroles si sages, de même que la lettre de
M. le curé qui, d'après le langage de plusieurs
journaux, peut être envisagée comme un modèle
de l'éloquence du cœur, donnent un démenti for
mel 'a ces théoriciens qui accusent le clergé de
corrompre le peuple par l'aumône, en le dispensant
du devoir du travail. Les paroles de M. l'abbé
Debeir et son éloquent appel la charité privée
prouvent qu'il sait apprécier toute l'importance du
travail et qu'il comprend que l'aumône n'est qu'un
moyen secondaire auquel il ne faut recourir que
lorsque le travail niauque ou qu'il n'est pas suffi
samment rémunérateur. Les écoles-manufactures
érigées Lendelede, de même que dans tous les
villages flamands, par les soins du clergé, témoi
gnent de son intelligence en cette matière. Les
utopistes anti catholiques préfèrent donner du tra
vail en paroles et se dispenser de l'aumône Cette
pbilantropbie est par trop commode.
Un témoin oculaire.